Les dormeurs du val

Parodiez, pastichez, il en restera toujours quelque chose

Bel-Ami mis en rimes

La caissière était blonde et rendait la monnaie,
La pièce de cent sous était bien écornée.
On était le vingt-huit, c’était le mois de juin,
Il lui restait trois francs et quarante centimes.

L’ancien sous-officier au sourcil impérieux
Regarda les dîneurs, et surtout les dîneuses.
Qu’allait-il pouvoir faire ? Il irait boire un bock
(La focalisation interne est indiquée)
Sur les Champs-Elysées, ou aux Folies-Bergère,
Où y a toujours des filles. Mais il faudrait payer …
Il descendait la rue Notre Dam’ de Lorette,
Au nom prédestiné quand on cherche aventure.

Il était élégant, avec des yeux très bleus,
La moustache mousseuse et les cheveux frisés,
Blond comme un autrichien, et pourtant très normand.
La ville transpirait une haleine empestée
Par les trous des égouts, le bourgeois en chemise
Relâchait sa tenue, mais pas Georges Duroy :
Ayant été hussard, il se tenait tout droit,
Sanglé dans son costard à cent cinquante euros.

[…]

Il aborde un quidam, lui tape sur l’épaule,
L’appelle Forestier, et l’autre lui répond.

Miracle du roman où se font les rencontres
Au gré de l’écrivain ! Maupassant est très fort :
Présent de narration, point de vue extérieur,
Ellipse narrative et rythme soutenu.
N’est-ce pas là, lecteur, qu’on reconnaît le style ?

pcc tontonbé

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