Les dormeurs du val

Parodiez, pastichez, il en restera toujours quelque chose

Bien secoué, ce cierge vert,
Âne résigné à la soupe,
Tel Éloi soigne sa chaloupe,
Arrose sa reine, pervers.

Moi, au wagon des faits divers,
Je giclerai dans ta soucoupe
Un jet fastueux, et l’étoupe
Boira ce flot, bec entrouvert.

L’ivresse dégèle et je gage
Que je crains perdre mon bagage.
J’exporte un litre : tu voulus

Du solide ? Un calcif dévoile
Un nain qui porte, très velu,
Sa lance pointant sous la toile.

Par Le pitre châtié.

Hommage à Mallarmé

El Saludado

Je ne suis rien, la vierge écume et me console.
La Princesse a coupé ma tour, je m’abolis.
J’ai noyé mon étoile et ma troupe est au lit ;
J’inverse le soleil : sirène me désole.

Tombeau navigateur, ô nuit de ma parole,
À ma poupe amarrée, rends-moi tous mes amis,
La fastueuse fleur, devant, coupe les ris
Et les roses hivers. Ta foudre a la rougeole.

Suis-je belle enivrée ? Engage l’aviron
Sans craindre de baiser : elle tangue, ta reine,
Et son salut rêveur emporte ta carène.

Mort seul, vainqueur, rocheux, l’étoile en mon giron,
Je module ta lyre : elle vient, dégrafée,
Sur le blanc de ma toile, ô souci ! Ma bouffée !

Stéfanie Vénérale

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Le Câble nu

Ce vers accablant et trop vierge,
Qui lave et désigne sa base,
Attroupe les échos (le cierge
À l’envers pleure dans sa vase)

Jusqu’au sépulcre qui l’héberge.
Il bavait à la poupe, extase !
Coupons sa fastueuse verge !
Abolissons cette anabase !

Que cette ivresse furibonde
Fasse tanguer, perdition blonde,
L’abîme qui, debout, salue,

L’étoile au bord du roc, le blanc
Récif, cupidité chenue,
L’avorton entoilé, l’enfant !

Larme Marle