Les dormeurs du val

Parodiez, pastichez, il en restera toujours quelque chose

C’est un trou qui perdure, une rente pépère
Augmentant follement. Superbes picaillons,
L’argent ! Où va l’oseille que l’on gagne, frère,
Il fuit : vers un canal en douce par millions.

On frauda. Gêne ? Louche perte, dette tue
Et ça truque en geignant « Tant de frais, mon neveu ! »
L’or ? On l’a bien vendu à terme, plus-value,
Sale rançon, transfert, coup de rentière, hors-jeu.

Banquier grande gueule y mord. Spoliant gnome !
Une ivraie étouffante, il brade. Ah ! plaie de l’Homme
Ordure, cesse ce blanchiment si sournois.

L’aigrefin ne fait pas ce qu’il prône en vitrine
Coffre-fort au soleil, plus rien ne le chagrine.
Tranquille. Il est un transfuge à l’état de droit.

Françoise Guichard

Je sais ce que je suis, digne d’être immolée
au milieu de deux rois, la moitié de ma vie !
Sire, mon père est mort ; et ce nouveau trophée
Éteint, s’il n’est vengé, sa mémoire flétrie,

Des crimes du vainqueur encor toute trempée.
Et la première épée en te laissant la vie
A mis l’autre au tombeau. En amante affligée,
Je ne te puis blâmer, quoique ton ennemie.

Suis-je vengeance, amour ? Ou mon amant est mort ?
Mon honneur est muet. Avec fort peu de peine
Comme j’ai fait céder la gloire de Chimène !

Ni vaincu ni vainqueur n’est pas un triste sort ;
Mon cœur, honteusement, n’ose rien espérer.
Mes pleurs et mes soupirs, je n’en saurais douter.

Hybridation approximative de Nerval avec Le Cid (point de vue de Chimène).