Je sais ce que je suis, digne d’être immolée
au milieu de deux rois, la moitié de ma vie !
Sire, mon père est mort ; et ce nouveau trophée
Éteint, s’il n’est vengé, sa mémoire flétrie,
Des crimes du vainqueur encor toute trempée.
Et la première épée en te laissant la vie
A mis l’autre au tombeau. En amante affligée,
Je ne te puis blâmer, quoique ton ennemie.
Suis-je vengeance, amour ? Ou mon amant est mort ?
Mon honneur est muet. Avec fort peu de peine
Comme j’ai fait céder la gloire de Chimène !
Ni vaincu ni vainqueur n’est pas un triste sort ;
Mon cœur, honteusement, n’ose rien espérer.
Mes pleurs et mes soupirs, je n’en saurais douter.
Hybridation approximative de Nerval avec Le Cid (point de vue de Chimène).
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