« Welcome »: la question de l’immigration clandestine.

   Depuis plusieurs années et en particulier depuis la fermeture du centre de Sangatte il y a quatre ans, les rues de Calais sont parcourues par plusieurs centaines de clandestins. Ces hommes et ces femmes pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois espèrent pouvoir grimper dans un camion clandestinement en direction de l’Angleterre. C’est ce thème que le dernier film de Philippe Lioret aborde.

  Ils sont Irakiens, Afghans, Somaliens… et vivent dans la misère, dans la « jungle » aidés par plusieurs associations. Les Calaisiens quant à eux  n’ont pas le droit de leur venir en aide, de les héberger, de les prendre en voiture au risque d’être arrêtés par la police comme l’écrit le réalisateur du film :«Si demain, vous voulez rendre service à un mec qui n’a pas de papiers, vous tombez sous le coup d’une « aide à la personne en situation irrégulière » (Libération).

  Certes La France et la police de   20009  ne sont pas celles de 1943. Il ne faut pas tout confondre au risque de faire des amalgames dangereux mais pourquoi menacer d’une condamnation ceux et celles qui pourraient venir en aide à  des personnes à qui il manque tout ?

  Le film a le mérite d’exister, de s’arrêter sur un fait majeur soit l’immigration clandestine des pays du Sud vers les  les pays du Nord, de nous bousculer, de nous amener à réfléchir sur les relations Nord/ Sud ou comme le dit le réalisateur de « mettre le doigt là où ça fait mal ». Film à voir dès mercredi sur les écrans.

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A lire critique du film de « la Dépêche du midi ».

« Pour reconquérir sa femme, bénévole auprès des sans-papiers, Simon, maître nageur à la piscine de Calais, décide d’aider un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage pour rejoindre, à Londres, sa fiancée. Il lui donne des cours de natation, le fait dormir un soir chez lui… et tombe ainsi sous le coup de la loi qui interdit d’aider les hommes et femmes en situation irrégulière.

Réalisé par Philippe Lioret (« Je vais bien ne t’en fais pas ») « Welcome » avec son scénario astucieux, traite le sujet des sans papiers à travers le regard de Simon et non des réfugiés eux-mêmes, évitant ainsi ainsi l’écueil d’une réalisation dans un style trop documentaire. Un angle de vue touchant qui permet au spectateur de s’identifier et qui ouvre la porte à une réflexion sur l’attitude – politique et personnelle – que nous adoptons envers les réfugiés. « Calais, c’est un peu notre frontière mexicaine », explique Lioret. « En fait, tout cela pourrait se passer en 43. Un type qui cache des juifs et se fait prendre. C’est aussi cela que j’ai voulu faire toucher du doigt .» Avant d’écrire son film, le réalisateur est allé passer plusieurs jours à Calais. « Encore plus épouvantable que tout ce que j’avais imaginé. Je me suis aperçu que les gens qui sont là, en transit, sont très jeunes. La majorité a moins de vingt-cinq ans.» Et il poursuit : « C’est à la fois dramatique, et hypocrite : ils attendent là, parqués leur départ pour l’Angleterre où le travail au noir a été dépénalisé. Un mois, six mois… Un jour ou l’autre, ils finissent par partir, planqués dans un camion au péril de leur vie. »

  Héros ordinaire, tout en colère rentrée, solitaire et écorché vif, Vincent Lindon, interprète le rôle de Simon. « J’ai de suite été emballé par le mélange de rugosité et e tendresse du personnage, raconte l’acteur. Un soir au début du tournage, Philippe m’a amené quai de la soupe à Calais, appelé ainsi parce que c’est là que les associations distribuent à manger. On a pris trois réfugiés en stop, ils étaient dans un dénuement total et ils nous ont demandé de les déposer dans un endroit désert qui ressemblait à une immense décharge. Cela se passait de commentaire. Le lendemain, on a commencé le tournage… « 

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