Disparition d’une figure de la résistance: Serge Ravanel

  Lundi 27 avril, Serge Ravanel, Compagnon de la Libération, est décédé à l’âge de 88 ans. Après la disparition  le 14 avril de Maurice Druon auteur du « chant des partisans » avec Joseph Kessel, c’est donc une autre figure de la Résistance qui nous quitte.

En effet, Serge Ravanel, de son vrai nom Serge Asher,  est entré à l’automne 1942 dans le mouvement Libération-Sud dont il est devenu un membre important.Au cours de l’occupation il est arrêté à trois reprises et à chaque fois il parvient à s’échapper. Lors de sa dernière évasion, le 19 octobre 1943, il saute par une fenêtre et plonge dans l’Ain pour échapper à la police militaire allemande. Le 6 juin 1944, il a pris la tête des Forces françaises de l’intérieur dans la région de Lyon où il y conduit les combats de la Libération.

   Il est l’auteur d’un livre « L’Esprit de résistance » et a été membre du cabinet ministériel de Jean Pierre Chevénement alors ministre de la recherche entre 1981 et 1983.Enfin, il était aussi le fondateur et vice-président  de l’Association pour des Etudes sur la Résistance Intérieure ( AERI) qui depuis 1997 s’est lancée dans un vaste travail d’histoire et de mémoire de la Résistance intérieure.

  A ce jour il ne reste plus que 51 Compagnons de la Libération encore vivants sur un total de 1036 selon l’Ordre de la Libération, créé par le général de Gaulle. Le dernier Compagnon sera enterré dans la crypte du Mont Valérien là où furent fusillés plus de 1000 résistants et où aujourd’hui se situe le Mémorial de la France combattante.

Pour en savoir davantage:

le site de l’Ordre de la Libération: http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/35.html

Le site de l’ONAC: http://pagesperso-orange.fr/memoire78/pages/mtval.html

La bibliothèque numérique mondiale: réduire la fracture Nord-Sud.

Sous l’égide de l’UNESCO avec le soutien des Etats-Unis et de la bibliothèque nationale américaine (bibliothèque du Congrès) s’est ouverte le 21 avril dernier la Bibliothèque numérique mondiale qui doit permettre à l’avenir d’accéder à des milliers d’ouvrages et de réduire la fracture numérique entre le Nord et le Sud. Ce site est gratuit et accessible sur www.wdl.org en sept langues (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, portugais et russe).

  Pour le moment, seulement 1250 documents en provenance de 9 régions géographiques peuvent être consultés dont 31 proviennent d’Océanie et 380 d’Europe. Des documents très rares sont ainsi mis en ligne.   On peut trouver le premier enregistrement sonore, il date de 1898, de « La Marseillaise » ou encore la première version imprimée de la Déclaration d’Indépendance américaine. Ce manuscrit date du 7 juin 1776 soit avant sa proclamation qui a eu lieu le 4 juillet de la même année.

  Bien évidemment le nombre de documents actuellement présents sur la BNM est appelé à croître comme l’écrit le journal « 20 minutes » afin de remplir pleinement sa dimension de Bibliothèque mondiale. De plus ce projet vient en complément et non en concurrence des autres projets qui existent déjà comme la bibliothèque en ligne européenne « Europeana » , projet auquel la France collabore, ou Google Book search.

Rappel: La BNM

Le génocide arménien.

 Ce vendredi est célébré le 94 e anniversaire du génocide arménien. En 1915, ce sont entre  650 000  (chiffre donné dans le  numéro 341 de la revue « L’histoire ») et 1.2 million Arméniens ( chiffre sur le site  Hérodote), qui ont été victimes du premier génocide du XXe siècle.

  Les 1er et 5 novembre 1914, l’empire ottoman entre en guerre aux côtés de l’Allemagne persuadé que celle-ci va la remporter. Pourtant, dès les premiers mois, la situation est catastrophique pour l’empire. Le 25 avril 1915, à la suite de l’expédition navale des Alliés, la capitale est directement menacée. C’est à ce moment là que la décision est prise de déporter les Arméniens, communauté de 1.5 million personnes vivant dans l’empire et perçu par le pouvoir en place, les « jeunes Turcs », comme une menace, une cinquième colonne et déjà victimes de vagues de persécutions. Enver Pacha, ministre de la guerre ottoman et membre du triumvirat qui dirige l’empire, ne dit-il pas au Consul américain en parlant des Arméniens « on ne peut pas se permettre une attaque dans le dos ».

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x5n5s1_genocide-armenien-temoignage-dune-m_news[/dailymotion]

  L’offensive contre les Arméniens va à partir de ce moment là s’accélérer. Il y a tout d’abord les déportations d’abord localisées ( province de Konya, Istanbul) puis généralisées puisque l’ordre est donné le 21 juin 1915 , de déporter  » tous les Arméniens sans exception ».  Des centaines de milliers d’hommes, de femmes, de vieillards et d’enfants sont contraints de marcher plusieurs jours pour se rendre dans des déserts où ils sont éparpillés. Là au milieu de nul part où ils ne peuvent trouver ni nourriture,  ni refuge, ils sont destinés à mourir de faim. A ces déportations se rajoutent des massacres qui se multiplient en particulier entre le mois de mai et l’été 1915. Ces massacres, qui ne cessent définitivement que le 29 août 1915, sont perpétrés par les forces auxilaires et les irréguliers « les bachibozouks ».

94 ans après ce drame, la Turquie ne parle toujours pas de génocide mais de « tragédie » et les relations diplomatiques entre les deux Etats, arménien et turc, restent toujours tendues. Malgré tout, la situation évolue favorablement. Une pétition datant de décembre 2008 signée par 30 000 Turcs et demandant pardon ainsi que l’assassinat du journaliste turco-arménien, Hrant Dink, le 19 janvier 2007, ont permis une prise de conscience de la part d’Ankara lorsque a été scandé dans les rues par des milliers de Turcs « nous sommes tous Arméniens ». Une feuille de route vient d’être signée entre les deux Etats pour une normalisation de leurs relations et pour la mise en place de commissions bilatérales d’historiens afin d’étudier les évenements de 1915. La paix et la vérité sont sur la bonne voie.

 Pour en savoir davantage:

– Le numéro  341 de la Revue « L’Histoire ».

-Un roman graphique  » Medz Yeghern le grand mal » de Paolo Cossi. Editions Dargaud 2009 ( disponible au CDI)

– Le site d’Hérodote.net pour de plus grandes précisions historiques et celui d’Euronews relatant la commémoration du génocide en Arménie.

La géographie et l’invitation au voyage… suite.

  Au mois de septembre ( le 16) avait été proposée dans un article intitulé « la géographie et l’invitation au voyage »une vidéo mettant en scène un jeune danseur se produisant un peu partout à travers le monde dans différents lieux publics. Ce personnage propose de nouveau de nouvelles vidéos, dont celle-ci, facilement accessibles sur le site de partage vidéo Youtube. Mais qui est cet ulubrius?

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=fvE8iMbT1aQ[/youtube]

  On apprend sur le site Wikipedia qu’Il s’agit de « Matthew Harding né le 27 septembre 1976 dans le Connecticut  développeur de jeux vidéo et aujourd’hui une célébrité d’internet américain connu également sous le nom de Dancing Matt. Il réside à Seattle, dans l’État de Washington.

  Après sa carrière dans l’industrie du jeu vidéo à Brisbane en Australie, il a entrepris une série de voyages autour du monde. C’est au début de son périple, qu’un de ses amis qui le filmait l’invita a faire quelques pas de danse pour égayer un peu la vidéo. Depuis, il demande aux gens qu’il rencontre de le filmer en train d’esquisser ses quelques pas de danses dans des endroits publics, devant des monuments célèbres ou en plein milieu des rues. « 

  Harding, à ce jour, a traversé 42 Etats, a réalisé une publicité pour un groupe de cartes bancaires dans le même esprit que ses vidéos et a du, pour faire taire les polémiques, répondre aux questions de nombreux journalistes qui doutaient de la véracité des vidéos mises sur le net.

  Pour Matthew Harding l’aventure continue et merci à lui de nous faire sourire voire rire entre deux leçons à réviser ou entre deux copies à quelques semaines du baccalauréat.

Cap sur Saint Nazaire.

  Jeudi 17 avril, les élèves de 1ère STG ont participé, dans le cadre de leur projet  » l’entreprise aujourd’hui », à une sortie sur Saint Nazaire en Loire Atlantique.

  S’il a fallu se lever tôt pour un départ de Saintes à 5h30 c’est que le programme de la journée était bien chargé.

  Dès l’arrivée du groupe à Saint Nazaire devant l’ancienne base sous-marine un guide prenait charge le groupe pour se rendre sur le site de l’usine Airbus de Gron à quelques kilomètres de Saint Nazaire. La visite de ce site très sécurisé, aucune photo ne devait être prise, a permis de découvrir les hall de montage de l’A320, de l’A 340 et surtout de l’A380. Le site est spécialisé dans l’assemblage des fuselages avant et centraux des Airbus  avant de les faire parvenir à Hambourg, Toulouse ou Séville. A noter que les fuselages de l’A 380 sont particulièrement impressionnants de par leur taille.

  L’après-midi devait être consacrée à la visite des chantiers navals de L’Atlantique mais la venue du ministre de la Défense, M Morin, l’a rendu impossible. Le groupe a pu malgré tout visiter « Escal’ Atlantique » qui rappelle le passé transatlantique de la ville de Saint Nazaire qui comme Cherbourg ou Bordeaux accueillait les paquebots en partance ou en provenance du monde entier.

  Journée donc agréable et bien remplie même si la visite des chantiers navals n’a pas pu se faire. Peut être une prochaine fois !

                                                                                                                                     L’équipe enseignante.

Le génocide rwandais de 1994: le dernier génocide du XXe siècle.

  Le 6 avril 1994, il y a donc 15 ans pratiquement jour pour jour, débutait un nouveau génocide dans un XXe siècle déjà marqué par les génocides arménien, juif, tzigane, et cambodgien. Entre cette journée d’ avril 1994 et le mois de juillet de la même année, 800 0000 Tutsis et Hutus modérés vont être systématiquement assassinés.

  Le génocide  couvait au Rwanda depuis l’été 1993. En effet, comme l’écrit l’historien Jean-Pierre Chrétien dans un article de la revue « L’Histoire » en février 2006, une propagande raciste virulente, développée surtout par des médias officeux, comme la radio des Milles Collines, ravive l’idéologie des années 1950 – 1960. Celle-ci affirmait que les Tutsis étaient fourbes, dangereux et qu’ il faudrait s’en débarasser.  On assiste donc pendant  une année à une préparation du génocide qui est à la fois le fait de dirigeants civils et militaires. De plus il faut rappeler que  les colonisateurs occidentaux, le Rwanda est colonie belge jusqu’en 1962, ont nourri par leur attitude  une opposition Tutsis et Hutus qui auparavant n’existait pas.

  L’événement qui sert de prétexte au génocide va être l’attentat contre l’avion du président rwandais de l’ethnie Hutu, Juvénal Habyarimana, le 6 avril. Immédiatement après celui-ci où Habyarimana meurt, ainsi que le chef de l’Etat  du Burundi qui était dans le même avion, les massacres débutent.

  Ils se déclenchent simultanément dans la capitale à Kigali, au Sud, à l’Est et au Nord du pays. Les tueries sont conduites par des milices Hutus « les Interahamwé » de l’ex-parti unique, le MNRD ( Mouvement Républicain National pour la Démocratie et le Développement) du président rwandais  décédé dans l’attentat et par des soldats des Forces armées rwandaises mais auxquels se sont joints des milliers de Hutus. Il s’agit pour eux d’exterminer systématiquement ceux qu’ils appellent les « cancrelats », sobriquet injurieux attribué aux Tutsis et les Htus modérés. Les tueurs ont une liste de ceux qu’ils doivent tuer, preuve s’il en fallait de la planification, de la préparation de longue date du génocide.

( Témoignage vidéo de Patrick de Saint Exupéry journaliste au Figaro et présent au Rwanda lors du génocide)

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1145s_patrick-de-saintexupery-raconte-le_news[/dailymotion]

  Tout au long des semaines où ont lieu les massacres la radio des Milles collines,tous les matins, appelle les miliciens, mais aussi de simples paysans convoqués sur des « barrières », à assassiner  les Tutsis qui quant à eux tentent de fuir le Rwanda où  se cachent là où ils le peuvent, dans des marais  ou dans les églises par exemple. Ainsi les milices se reconstituent et tuent méthodiquement les Tutsis qu’ils découvrent à coup de gourdins cloutés, de machettes ou de lances et violent systématiquement les femmes (plus de 250 000).

  Au total jusqu’à l’arrivée des forces du Front Patriotique Rwandais Tutsi le 17 juillet 1994, 800 000 Tutsis sur les 1.25 million qui vivaient au Rwanda avant le génocide, ont été assassinés  ainsi que plusieurs milliers de Hutus modérés par près de 200 000 personnes en l’espace de seulement trois mois.

  La communauté internationale, malgré sa présence au Rwanda dès août 1993 avec l’envoi de 2000 hommes de l’ONU dans le cadre d’un accord de paix entre rebelles Tutsis et le pouvoir Hutu, reste sans réaction malgré les appels à l’aide.

Aujourd’hui le Rwanda panse ses plaies. Dès la fin des massacres a été mis en place un Tribunal pénal International pour le Rwanda (TPIR) installé à Arusha en Tanzanie, y ont été jugés et sont jugés les hommes qui ont participé au génocide. Le mémorial de Gisozi à Kigali rend hommage aux centaines de milliers de victimes et le nouveau chef de l’Etat Paul Kagame a engagé le Rwanda dans la voie de la réconciliation.

  La France est aussi mise en cause par le pouvoir actuel rwandais pour son soutien au président Habyramana. En effet malgré les massacres de population Tutsis entre 1990 et 1993 la France intensifie sa présence militaire aux côtés de l’armée rwandaise. Comme l’écrit Bruno Bruneteau dans son livre  » le siècle des génocides » la France s’est trouvée ainsi avec  le statut de « spectateur » de la génèse d’un génocide et n’a rien fait  pour empêcher ce drame monstrueux.

Pour aller plus loin:

A lire absolument: « Dans le nu de la vie », « la saison des machettes «  et « la Stratégie des Antilopes ». Tous évoquant le génocide rwandais et tous écrits par le journaliste Jean Hatzfield.

Lire aussi les pages consacrées au génocide rwandais dans l’ouvrage de Bernard Bruneteau  » le siècle des génocides ».

A voir en DVD: « Sometimes in april »  et  » Hotel Rwanda » ou « Shooting dogs »qui reviennent avec force sur le génocide.

A consulter: le site d’Afrik.com consacré au génocide, le site Rwanda.net ainsi que le site du Mémorial de la Shoah qui organise un cycle de conférences sur le génocide au Rwanda

Les îles artificielles de Dubai.

La NASA  offre sur son site de magnifiques photos du développement des iles touristiques inventées à Dubai. En 5 ans, tout un archipel est sorti de la mer.

  Dubai , un des sept membres de la fédération des Emirats arabes unis ( EAU) s’est lancé en 2000 dans un projet titanesque. Dans le but de diversifier ses sources de revenus, très dépendantes des cours du pétrole, et d’augmenter la superficie) de son littoral (seulement 3840 km2) le petit émirat a décidé de construire au large de ses côtes quatre grands ensembles d’ïles artificelles. Chaque groupe d’ïles a un nom en lien avec sa forme. Les trois Palm islands ( Palm Jumeirah, Palm Deira et Palm jebel) ont une forme de palmier, alors que le groupe d’ïles « The world » ont la forme des continents ( voir la photo). Au total the world fait 9 km sur 6 km et compte 250 à 300 petites îles artificielles ( l’Australie est faite de 14 îles séparées). Sur chacune de ces îles on trouvera un hôtel, un lotissement ou une maison individuelle.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1n8jp_palm-islands-les-iles-mirage_business[/dailymotion]

  Le coût de ces travaux est à la dimension du projet. Chaque île coûte de 7 à 37 millions de $, les travaux de remblai sont évalués à 1.8 milliard de $. Mais ce sont aussi des dizaines de milliers de travailleurs immigrés ( Egyptiens, Indiens…) qui sont employés sur ce chantier et qui sont soumis à des journées de travail  inetrminables sous la chaleur.

  Dubai attend beaucoup de ce projet. L’émirat espère accueillir de nombreux touristes, il en accueille déjà 4 millions soit autant que les Antilles, et a commandé plus de 40 Airbus tout en modernisant son aéroport. La clientèle de ces îles artificielles sera certainement aisée et en profitera certainement pour faire  du shopping dans l’émirat. Dubaï, destination touristique concurrente de la France ou des Etats-Unis , certainement une affaire à suivre surtout au moment où la crise secoue l’économie mondiale et où ces ïles artificielles peuvent apparaître comme des mirages.

Photos NASA

 Pour aller plus loin voir le site Mappemonde