Art Spiegelman: grand prix du festival de la Bande dessinée à Angoulême 2011.

Art Spiegelman  auteur, illustrateur et éditeur a reçu hier le grand prix du festival de la bande dessinée d’Angoulême.

Cet artiste est surtout connu pour une œuvre majeure  » Maus », la seule bande dessinée qui a obtenu un jour le prix Pulitzer en 1992.  » « Maus » est l’histoire d’une souris dont le chat a décidé d’avoir la peau. La souris est le juif, le chat le nazi. Le destin de Maus est de fuir, de fuir sans espoir l’obsession du chat qui lui donne la chasse et lui trace le chemin de la chambre à gaz » comme l’écrit Marek Halter.

Art Spiegelman pour cette œuvre s’est appuyé sur le témoignage de son père survivant des ghettos polonais. « Maus est donc aussi le récit d’une autre traque, celle d’un père par son fils pour lui arracher l’histoire de sa vie de juif entre 1939 et 1945 et en nourrir sa propre mémoire, se conformant ainsi à l’obligation de se souvenir ».  ( Marek Halter)

« Maus »  est à la bande dessinée  ce que « Shoah » de Claude Lanzmann est au cinéma,  une œuvre majeure consacrée au génocide juif.

« Maus » est publié chez Flammarion.

27 janvier: journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de la Shoah et reconnaissance de la responsabilité de la SNCF dans la déportation des Juifs vers les camps de la mort..

Demain 27 janvier aura lieu la journée internationale de la mémoire des victimes de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité. 

    En 2002, les ministres européens de l’Education ont adopté à l’initiative du Conseil de l’Europe la déclaration instituant la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’Humanité dans les établissements scolaires des Etats membres. La France et l’Allemagne ont retenu la date du 27 janvier, date de la libération du camp d’Auschwitz, pour instituer cette journée en souvenir des 6 millions de Juifs assassinés par les nazis dont 1 million au camp d’Auschwitz.

  En 2005, par la Résolution 60/7 intitulée « Mémoire de l’Holocauste » qu’elle adoptait le 1er novembre 2005, l’Assemblée générale a décidé que les Nations Unies observeraient  elle aussi, toujours le 27 janvier, cette journée dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste ou Shoah.

  Il s’agit donc bien d’une journée du souvenir  non pas seulement française ou européenne mais internationale.

  Deux jours seulement avant cette date la SNCF  et après de longues années  d’hésitation par la bouche de son président Guillaume Pépy cédait le terrain entourant l’ancienne gare de Bobigny et reconnaissait la responsabilité de son entreprise dans cette terrible tragédie.

( Simone Veil et Guillaume Pepy président de la SNCF) 

 L’ancienne gare de  Bobigny-Drancy située à seulement quelques kilomètres du camp de transit de Drancy a été la gare de l’indicible. De ses voies comme l’écrit le journal « Le Parisien » sont partis 21 convois, plus de 22400 juifs déportés vers Auschwitz et d’autres camps de la mort entre l’été 1943  et l’été 1944. Ces hommes, ces femmes, ces enfants étaient déportés dans des wagons à bestiaux de la Sncf qui était alors rémunérée par les nazis.

  Il était donc important qu’à la fois l’ancienne gare de Bobigny soit réhabilitée et soit transformée en Mémorial avec l’appui de la SNCF  et que celle-ci  reconnaisse, enfin, sa responsabilité dans le génocide juif.

Une exposition au lycée: la Grande Guerre 1914 – 1918, un conflit sans précédent.

  

( Croquis de Mathurin Méheut. Titre : « la lettre ») 

A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 7 février une exposition consacrée à la Première Guerre mondiale est visible au CDI. Mme Derullière met à disposition des élèves parallèlement à cette exposition les nombreux ouvrages disponibles sur ce conflit et qui appartienent au CDI: Bandes dessinées, roman, essais…

   Cette exposition a été réalisée en 2006 à l’initiative de l’Office National des Anciens Combattants. Son objectif est de préserver et transmettre aux futures générations la mémoire des millions d’hommes qui ont  combattu pendant cette guerre particulièrement meurtrière ( 10 Millions de morts  au total).

  Comme il est noté sur son dosssier de présentation, l’exposition aborde les causes de la guerre, le jeu des alliances, et les stratégies de combats adoptées par les Etats-majors. Ce long conflit oblige les combattants à s’enterrer dans des tranchées à partir de la fin de l’automne 1914 où une vie parallèle se développe peu à peu.

  Les hommes partagent leur temps entre les corvées, les attaques et la confection de souvenirs qui deviendra un authentique artisanat. A l’arrière du front, la vie s’organise. Les femmes reprennent les activités des hommes dans les usines, « les munitionnettes », poursuivent l’activité de la ferme. Les enfants , les artistes sont eux aussi concernés. Ainsi à l’avant comme à l’arrière tous sont mobilisés preuve s’il le fallait que ce premier conflit mondial a été une guerre totale, une guerre différente  des autres jusqu’alors.

  Expo à voir du 18 janvier au 7 février au CDI.

Un explorateur au lycée: Philippe Sauve.

Tout à fait récemment une rencontre entre Philippe Sauve et le groupe Littérature et Société de Josette Ponchon et Guy Vieux Vincent (2de 1, 3 et 9) était organisée. Mme Ponchon nous retrace  dans cet article ce moment fort pour les élèves et les enseignants  passé en compagnie de l’auteur.

« Nous avons tous en nous l’Etincelle divine, mais notre sommeil l’a éteinte. A nous de réapprendre à faire du feu pour qu’Elle brille à nouveau ».Philippe Sauve.

Philippe Sauve, voyageur, écrivain, réalisateur, membre de la société des Explorateurs français est venu faire partager avec beaucoup de passion et de simplicité la thérapie que peut être le voyage.

Il a présenté son court-métrage : A l’Ouest qui évoque comment il a aidé son ami Walter à s’extirper de la dépendance à l’héroïne en l’emmenant en voyage dans les grands espaces de l’Ouest américain et en le mettant à l’épreuve de l’escalade. A l’horizon, les étendues de désert, les silhouettes des arbres de Josué, les entailles des canyons mais face à soi, l’abrupt des parois à gravir où l’esprit doit se concentrer pour trouver la bonne prise. Cette mise à l’épreuve par le contact physique avec la nature et par l’engagement, la volonté nécessaire pour gravir les falaises a été une cure bénéfique et a permis à Walter de retrouver un nouvel équilibre.

Philippe Sauve a offert aux élèves son parcours atypique : le métier d’électricien sur le porte-avion Foch à l’Arsenal de Toulon qu’il quitte à 18 ans, happé par l’appel du large de la rade pour un tour du monde de deux ans. Il a raconté son apprentissage de la solitude pour se libérer d’une vie quotidienne répétitive et morne, sa débrouillardise pour manger, dormir, ses rencontres chaleureuses : Américains mais aussi Sioux du Dakota, SDF du Mississippi, Inuit du Grand Nord canadien, ses rencontres parfois plus inquiétantes.

Depuis, il a pris goût à l’écriture, lui qui ne lisait pas  ne cesse d’écrire : 7 livres qui sont le reflet de ses émotions, ses joies, ses peurs (l’ours, surtout !), mais les grands espaces l’attirent toujours : Amazonie à la recherche d’une tribu amérindienne, Sibérie par la descente de la Léna sur un canoë : 4000 km à pagayer, et encore l’Ouest américain par la descente du Missouri : 2000 km. Il les met en scène dans ses documentaires, qui sont aujourd’hui primés.

Avec beaucoup de gentillesse et de modestie mais avec conviction, il a montré combien le voyage permet de croire dans les vertus bienfaisantes de la nature (malgré l’ours, les hordes de moustique et les mouches jaunes qui « empalent » !!!) qui oblige à une introspection et  une prise de conscience de sensations, d’émotions anesthésiées par le confort de la vie moderne. Mais il révèle surtout la grande bonté des hommes, si souvent hospitaliers, bienveillants. On peut ainsi comprendre sa colère face à une société de conquête et de domination de l’homme blanc au XIXème, d’argent et de consommation aujourd’hui qui a cruellement frappé les populations autochtones, ravagées par l’alcoolisme, le chômage, l’assistance et la perte des valeurs ancestrales apprises dans la nature.

Un grand merci de la part des élèves et du professeur pour le regard pâle mais lucide de Philippe Sauve, joliment posé sur l’Ailleurs et l’Autre, le thème choisi ce trimestre…

Mme Ponchon

Site : http://www.philippesauve.sitew.com/#ACCUEIL.A

24 janvier 2011 à 21h.Participation à l’émission « Partir Avec » de Sandrine Mercier sur France Inter,enregistrée en direct. Ce sera l’occasion d’évoquer la vie des amérindiens et le thème de la thérapie en voyage.