Primaires américaines: « Le Super Tuesday ».

Vous vous en êtes rendu compte, à moins que vous ne possédiez ni TV, radio, internet…, mais depuis le 1er février ( Caucus de l’Iowa) les primaires américaines ont démarré. Il s’agit pour les partis  démocrate et  républicain de désigner leur candidat pour les futures élections présidentielles qui auront lieu en Novembre. 4 Etats ont déjà voté: la Caroline du Sud, le New Hampshire, l’Iowa et le Nevada.

  Mardi 1er mars sera une journée exceptionnelle lors de ces primaires puisque ce sera le « Super Tuesday » et ce sera peut-être l’heure de vérité pour les prétendants aux candidatures démocrates et républicaines à la Maison Blanche. Ce jour-là, une bonne dizaine d’États, comme l’indique le journal Sud-ouest d’aujourd’hui,  voteront. Très souvent au lendemain du « Super Tuesday » un favori  est désigné avant l’élection en novembre.

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  Actuellement pour le parti démocrate, deux candidats se livrent un duel serré. Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama, possède une courte avance sur son rival Bernie Sanders qualifié de socialiste et dont le slogan est  » a future to believe in » ( un avenir auquel croire »). Hillary Clinton a quant à elle pour slogan  » Hillary for America ».

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Hillary Clinton, Bernie Sanders pour les Démocrates. Donald Trump et Ted Cruz pour les Républicains.

Le parti adverse voit s’affronter 5 candidats. Ben Carson, John Kasich, Maroc Rubio, Ted Cruz et enfin Donald Trump. Donald Trump, milliardaire et président de la Trump Organization ( immobilier, loisirs, finances…), a une large avance sur ces adversaires puisqu’il compte déjà 82 délégués à son actif. Son slogan rappelle celui de l’ancien président républicain Ronald Reagan  » Make America great again » ( Rendre sa puissance à l’Amérique). Reagan élu en 1980 avait pour slogan « America is back ».

Mardi sera donc une journée importante dans le processus de désignation des candidats des deux grands partis. Le prochain et dernier grand rendez-vous aura lieu le 26 avril où 5 Etats voteront. Les primaires se termineront le 7 juin. A suivre !

Mort du dernier survivant de la révolte dans le centre d’extermination de Treblinka.

Samuel Willenberg, dernier survivant de la révolte de déportés dans le camp de la mort nazi de Treblinka (Pologne, août 1943), est mort à l’âge de 93 ans.

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Samuel Willenberg

Il avait été déporté à l’âge de 19 ans et avait  été un des instigateurs de la révolte de Treblinka, une des rares qui se soient produites dans les camps d’extermination durant la Seconde guerre mondiale. En août 1943, avec 200 autres déportés,comme le rappelle le journal Le Monde, il était parvenu à s’échapper après avoir mis le feu à une partie du camp avant de se précipiter en masse vers la clôture électrique sous le feu des nazis qui ont tué la plupart d’entre eux. Samuel Willenberg, bien que blessé à la jambe, a survécu.Après son évasion, il a rejoint les rangs de la Résistance polonaise avant de servir l’armée polonaise.

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Plan du centre de mise à mort de Treblinka

Treblinka est l’un des six centres de mise à mort des juifs en Pologne .Il a fonctionné, comme l’indique le site « un livre du souvenir » pendant seize mois, du 23 juillet 1942 à novembre 1943. En seize mois, 800 000 à 900 000 personnes ont été gazées. Essentiellement des Juifs de Varsovie et de sa région, mais également des Juifs de Radom, de Lublin, de Bialystok, et de l’étranger : URSS, Tchécoslovaquie, Allemagne, Autriche, France, Belgique, Grèce, Yougoslavie, Bulgarie ; et aussi des Tsiganes. Au début, du 23 juillet à la mi-août, 5 000 à 7 000 déportés arrivaient chaque jour. Puis il y en eut jusqu’à 10 000 à 12 000 par jour.

Samuel Willenberg avait confié avant sa mort à la tv israélienne qu’il rêvait de voir être construit un musée sur le site du camp de Treblinka. Aujourd’hui il n’existe qu’une simple exposition dans un bâtiment situé à l’entrée du camp.

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Monument à la mémoire des victimes à Treblinka

« Ils vous attendent à Treblinka,

Venez entendre leurs histoires volant dans le silence

Apportez-leur, à chaque fois, la nouvelle de votre vie transgressive,

autrefois interdite,

et votre amour sans fin.

Allez à Treblinka, d’une génération à l’autre

Ne les laissez pas seuls »

Extrait poème « Allez à Treblinka » de Halina Birenbaum ( survivante de la Shoah, femme de lettres polonaise).

En savoir plus:

Livres: « Révolte à Treblinka ». Samuel Willenberg et « Treblinka: la révolte d’un camp d’extermination » Jean-François Steiner.

Sur http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/02/21/mort-du-dernier-survivant-de-la-revolte-dans-le-camp-nazi-de-treblinka_4869172_3382.html#cgr2IvpLoOCxYgfH.99

Le film « Shoah » de Claude Lanzmann.

La bataille de Verdun: 21 février 1916.

  Il y a un siècle exactement débutait la bataille de Verdun. Une bataille longue de 300 jours et coûtant la vie à 300 000 hommes. Le 21 février à 7h, les premiers obus allemands étaient tirés sur les positions françaises sur le bois des Caures. Comme l’indique le journal Sud-Ouest d’aujourd’hui, la préparation d’artillerie est courte, elle est se termine à 16h, mais intense. En une journée  les Allemands ont tiré 1 million d’obus souvent de gros calibres sur un front de seulement 10 à 12 km. Après 16h, les premiers fantassins allemands commencent à avancer. En quelques jours,malgré une résistance acharnée des premières lignes françaises, ils gagnent entre  6 et 8 km. Pourquoi cette offensive allemande à Verdun ? Pourquoi une telle résistance de la part de la France ?

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Pour l’Allemagne et en particulier pour le général Falkenhayn et le Kronprinz  la bataille de Verdun doit être synonyme de victoire. Il s’agit d’infliger aux Français une défaite sanglante et de les obliger à demander une paix séparée. Le danger aux yeux du commandant des armées impériales n’est pas français, il méprise et sous-estime les capacités de l’armée française, mais britannique, il sait qu’une offensive se prépare sur les rives de la Somme. Il faut donc battre la France avant que les Britanniques ne soient trop puissants.

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Pour la France défendre Verdun sur les deux rives de la Meuse n’est pas au départ une évidence. C’est une place difficile à défendre. Verdun constitue un appendice en territoire allemand mal reliée au reste du territoire français. Les canons placés sur de nombreux forts autour de Verdun ont été retirés. L’Etat – major songe un instant  abandonner la rive droite de la Meuse. Mais la décision est prise de défendre Verdun sur la rive droite et ainsi Verdun va devenir comme le rappelle Antoine Prost le symbole de la résistance française. Si Verdun venait à tomber  Paris serait directement menacée. Des norias de camions vont assurer le ravitaillement en hommes et en munitions de nuit comme de jour sur la route qui relie Verdun à l’arrière.  » La Voie sacrée » est avec une petite voie ferrée les seuls liens avec l’arrière.

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Si l’offensive allemande a pris de court le général Joffre, une fois passée cet effet de surprise, progressivement les troupes françaises vont récupérer les zones gagnées par les Allemands. Le 24 octobre, alors qu’elles l’ont perdu le 25 février, les troupes françaises récupèrent le fort de Douaumont et le 3 novembre ce sera au tour du fort de Vaux. Le 20 décembre, les Français ont repris la plupart des positions perdues. La bataille est gagnée mais à quel prix. La France et l’Allemagne comptent 300 000 morts ou disparus et plus de 400 000 blessés.Des villages ont été totalement détruits. Plus de 50 millions d’obus de tous calibres sont tombés sur quelques dizaines de kilomètres carrés.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=iyxEYKQRrSs[/youtube]

Pour en savoir plus.

Pour commémorer cette bataille France 2 diffuse ce soir à 20h50  « Apocalypse Verdun » .

A lire: « Verdun 1916 »: Antoine Prost.

Aller sur le site du  mémorial de Verdun .http://memorial-verdun.fr/

Le Mémorial réouvre ses portes après deux années de travaux et le site a été totalement repensé. A visiter absolument. Pour ceux qui le souhaitent il est possible de s’inscrire à un MOOC à partir du mardi 23 février. 1ère session en mai.

L’homme qui répare les femmes.

Un film exceptionnel vient de sortir  sur les écrans « l’homme qui répare les femmes ».

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Ce film fait le portrait du gynécologue congolais, Denis Mukwege, militant des droits de l’homme et lauréat du prix Sakharov en 2014. Ce médecin est connu dans le monde entier pour son engagement vis-à-vis des femmes victimes de sévices sexuels perpétrés par les groupes armés dans l’est du Congo, dont les sols miniers sont très riches. Comme l’indique le magazine Télérama il procède à des opérations de chirurgie réparatrice sur des femmes effroyablement mutilées et  a déjà échappé à plusieurs tentatives d’assassinat. Il est aujourd’hui contraint de vivre dans l’hôpital où il travaille, il vit sous bonne escorte tout en continuant son combat…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=kUks-m9ody4[/youtube]

Le viol dans l’Est de la République Démocratique du Congo, dans la région du Kivu est une véritable arme de guerre. comme l’indique le journal Le Monde « on viole en République démocratique du Congo (RDC). On viole collectivement, en public, pour démolir et pour terroriser ».  On estime que depuis 1996, 500 000  femmes ont été violées par des militaires ou des miliciens. Le but recherché est de provoquer en terrorisant ces populations l’exode et ainsi de s’approprier les ressources naturelles de la région riches en terres rares indispensables… pour nos téléphones portables.

En savoir plus:
sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/07/16/dans-l-est-du-congo-les-viols-comme-armes-de-guerre_3448206_3212.html#hEQYoXqhLKYzvxYV.99

« Homeland: Irak année zéro »: un film à voir.

  Depuis hier, un très bon film documentaire, primé à de multiples reprises par de nombreux festivals, est projeté sans les salles de cinéma. Il s’agit d’ « Homeland : Irak année zéro ». Si ce  film reprend le titre d’une célèbre série américaine, il en est l’exact opposé. Le cinéaste franco-irakien d’Abbas Fahdel, place sa caméra non pas du côté des troupes américaines mais de celui des Irakiens lors de l’intervention des Etats – Unis en 2003 visant à renverser le régime de  de Saddam Hussein. Ce film qui dure 5 heures est divisé en deux parties. La 1ère partie est filmée avant la guerre et a pour titre « Avant  la chute ». La seconde est une fois le régime renversé et sont tire est « Après la bataille ».

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La guerre n’est pas montrée, ne l’a t-on pas assez vu dans les grosses productions américaines dont « American sniper » ? On suit le quotidien de Bagdadis pris au piège d’une guerre qu’ils doivent subir et dont ils sont les premières victimes.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=raqSN4Bpg7Q[/youtube]

  Le héros du film est un petit garçon du nom d’Haidar, le neveu du réalisateur. Il est au cœur du documentaire comme cela est écrit sur le site du journal Le Monde » le cinéaste réserve à son neveu d’une dizaine d’années le rôle principal d’Homeland, le laissant peu à peu devenir une sorte de guide, d’éclaireur, d’enquêteur, d’indicateur, partout où la caméra passe. Idée sublime que de confier les rênes du film, non pas à la raison adulte, ni même à une autorité certifiée, mais à un petit garçon rayonnant, enjoué, terriblement lucide. ». Mais plus le film avance,  comme il est de nouveau écrit dans cet article, plus il se referme sur lui comme un mausolée – puisque Haidar fut tué par une rafale de tirs perdus (ce qu’on apprend dès la première partie). Cet événement tragique explique pourquoi ce film n’est sur les écrans que 10 ans après les faits.

  A travers ce documentaire, on mesure dans quel désarroi cette guerre a laissé l’Irak et comment d’une certaine façon elle a  été le terreau de la progression de l’islamisme radical et de l’émergence de l’Etat islamique occupant depuis juin 2014 le Nord de l’Irak et une partie de le la Syrie.

Espérons que ce film soit diffusé dans une salle sur Saintes

Pour en savoir plus:

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http://www.lemonde.fr/cinema/article/2016/02/09/homeland-irak-annee-zero_4861669_3476.html#oyVECCvuZGBvgylT.99
Deux livres à lire:
– Un essai: « Irak, la revanche de l’histoire de l’occupation étrangère à l’Etat islamique » de Myriam Benraad. Livre qui retrace l’histoire de l’Irak depuis l’Empire ottoman  jusqu’à la menace de l’Etat islamique.
-Un roman: « Les sirènes de Bagdad » de Yasmina Khadra.

1945: après la Shoah

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  Alors qu’il y a quelques jours avait lieu la journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité, mercredi 27 janvier, le Mémorial de la Shoah à Paris organise depuis cette date et jusqu’au dimanche 30 octobre une exposition intitulée  » Après la Shoah, rescapés,réfugiés, survivants 1944 – 1947″.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=F2OmtQrglFg[/youtube]

Comme il est écrit sur le site du Mémorial « après la catastrophe, La libération de l’Europe et la fin de la Seconde Guerre mondiale soulèvent un immense sentiment de soulagement, de joie, d’espoir ». Mais un retour à la vie normale est-il possible ? Il faut rappeler que sur les 76000 juifs déportés de France vers les camps de la mort et en particulier Auschwitz seule une poignée, moins de 3000 personnes, reviennent des camps dont Simone Veil, Marceline Loridan Ivens, qui vient d’écrire un livre témoignage  » et tu n’es pas revenu » ou encore Ida Grinspan auteur de « Et je n’ai pas pleuré. Aujourd’hui il ne reste plus en France que 200 survivants des camps de la mort.

9782021182637

  En complément de cette exposition un livre est à lire.Annette Wierviorka, directrice de recherche émérite au CNRS spécialiste reconnue de la mémoire de la Shoah, vient de publier « 1945 la découverte », ouvrage consacré à la découverte des camps de concentration. L’auteur nous rappelle que la découverte de ces camps s’est faite au hasard de la progression des troupes et que la libération des déportés n’était pas un but de guerre. Nous découvrons ces camps aux côtés  de deux correspondants de guerre, deux hommes qui sont parmi les premiers à entrer dans cet enfer. Le premier s’appelle Meyer Levin, il est Américain, écrivain et journaliste. Le second est un Français : Éric Schwab, il est photographe de l’AFP.