Guy Chataigné au lycée

Jeudi  après-midi 23 mars , Guy Chataigné (93 ans), déporté à l’âge de 17 ans au camp de Sachenhausen en Allemagne, est venu témoigner devant de nombreux élèves du lycée en salle polyvalente suite à l’invitation de M Melloul.  Accompagné de Christine Cavaillès, présidente départementale des anciens déportés de Sachenhausen, il a évoqué dans un premier temps, pendant plus d’une heure, avec beaucoup de précision et d’émotion son engagement dans la résistance, son arrestation, sa déportation, les terribles épreuves qu’il a du traverser dans le Kommando où il a été affecté, les marches de la mort (son souvenir le plus terrible) et sa libération. Il a ensuite répondu  aux questions posées par les élèves en rappelant l’importance de l’esprit de solidarité entre déportés  nécessaire pour pouvoir supporter « l’insupportable » et rester des  Hommes.

Nous sommes convaincus que les élèves qui ont pu écouter M Chataigné mesurent la chance qu’ils ont eu au moment où les derniers témoins directs sont chaque jour de moins en moins nombreux.

Merci à M Chataigné d’être venu, merci à Mme Cavaillès pour son engagement et merci aux élèves pour leur attitude exemplaire lors de ces deux heures trente remplies d’émotion.

Olivier Weber

  Vendredi 17 mars, le lycée aura la chance d’accueillir l’écrivain-voyageur Olivier Weber. Il viendra dans le cadre du salon du livre de Thénac témoigner et présenter son avant-dernier livre « frontières » pendant deux heures ( 13h45-15h45) devant les élèves du module sciences-po (1ère), 1ère ES/L et de TES3.

                                            Olivier Weber

Mais qui est exactement Olivier Weber ?

  Olivier Weber est né en 1958 à Montluçon. D’après le site Babelio après avoir suivi des études d’anthropologie et d’économie, il part en Californie et se lance dans le reportage, aux États – Unis, en Afrique et au Moyen-Orient. Il a couvert plusieurs conflits dont la guerre en Afghanistan, le massacre de Tian An Men à Pékin, le Kurdistan, l’Érythrée, le Cambodge, le Sud-Soudan, l’Irak, le Sahara Occidental,la Tchétchénie, l’Algérie ou encore les insurrections en Birmanie ( site Babelio).

  Sa vie est marquée par de nombreux engagements aux côtés des plus pauvres et déshérites. Il a participé aux opération de sauvetage des boat people en mer de Chine en 1987. Il a défendu la résistance au Soudan du Sud et dénoncé l’esclavage des enfants soudanais. il est aujourd’hui ambassadeur itinérant pour la défense des droits de l’homme.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=muGdWx0DKek[/youtube]

  Il est l’auteur de nombreux livres dont : « Les enfants esclaves « (1999); « la bataille des anges » (2006), « le barbaresque  » (2011), « la confession de Massoud » ( 2013) livre qui se veut être un message adressé par le commandant Massoud à son fils. »Frontières »(2016) et le dernier « Jack London, l’appel du grand ailleurs » ( 2016).

  Pour ces livres et d’autres, ses reportages de guerre il a obtenu des prix prestigieux : Prix Albert Londres (1992), Prix Joseph Kessel ( 1998), Prix de l’aventure ( 1999), Prix Amerigo Vespucci ( 2011) qui est attribué par le festival de Géographie de Saint Dié des Vosges.

 

   Dans son avant-dernier livre  » Frontières », Olivier Weber propose dans la demi-douzaine de frontières qu’il a choisi, comme l’écrit le journal « Libération »,  de nous plonger dans des univers sauvages. On se promène « à la rencontre des gens », dans des zones de tensions et de guerres: frontière Iran/Irak, frontière entre Tanger et Ceuta, enclave du Haut-Karabagh dans le Caucase, Karachi au Pakistan… Il y rencontre et nous fait rencontrer des passeurs, des migrants, des trafiquants, des humanitaires, des guerilleros ou encore des douaniers très conciliants (site France-info). De ces personnages il fait des portraits à la fois touchants, graves voire drôles.

Pour en savoir davantage:

http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-livre-du-jour/olivier-weber-frontieres_1782677.html

http://www.rfi.fr/emission/20160402-weber-ecrivain-nomade-reporter

Bande dessinée et Shoah

Le Mémorial de la Shoah propose jusqu’au 30 octobre une exposition exceptionnelle intitulée  » Shoah et bande dessinée ». Cette exposition tout à fait originale permet de se poser de nombreuses questions comme cela est écrit sur le site sortiràParis ou de France TV. Comment représenter l’horreur de la Shoah ? Pourquoi les super-héros des comics n’ont-ils pas libéré Auschwitz  alors qu’ils sauvent la planète tous les trois jours? (site du nouvelobs). Le commissaire de l’exposition, Didier Pasamonik répond à cette deuxième question en rappelant que la BD « c’est de la fiction et que la Shoah c’est une réalité ».

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wyLJJKPRO8g[/youtube]

 Les premières planches sont réalisées par les déportés eux-mêmes. 22 planches ont été retrouvées cachées à Auschwitz. On ne connaît pas son auteur sinon ses initiales MM. David Olère survivant d’Auschwitz a lui aussi dès sa libération dessiné des planches où l’on trouve une véritable narration.

  Pour autant, pendant de nombreuses années la BD ignore la Shoah. Même si dès 1944 « la Bête est morte » de Calvo aborde ce sujet, cela est fait très rapidement. Il faut attendre les années 1970-1980 pour qu’enfin la bande dessinée s’intéresse à Auschwitz. La publication du roman graphique de l’Américain Art Spiegelman « Maus » dans les années 70/80 constitue une véritable révolution. L’auteur à partir du témoignage de son père survivant de la Shoah, rescapé d’Auschwitz, réalise un œuvre majeure. En 1992, Spiegelman reçoit pour « Maus »le prix Pulitzer. « Maus » est la première bande dessinée à recevoir ce prix prestigieux. Le point commun entre « la Bête est morte » d’Edmond-François Calvo et « Maus » c’est que tous deux choisissent d’aborder la Shoah à travers des formes animalières. Dans « Maus » les juifs sont des souris et les nazis des chats.Cela rend-il le réalisme moins insupportable comme l’écrit le Figaro pour « la Bête est morte » ?

  Depuis les années 80, les BD et romans graphiques sur la Shoah se succèdent. On peut citer la biographie d’Anne Franck  » Anne Franck » de Sid Jacobson, ou encore « Auschwitz » de Pascal Croci. Enfin, vient d’être publié (01/02/2017) un nouveau roman graphique  » Rescapés de la Shoah » de Zane Whittingham à destination du jeune public.

A l’heure où les derniers témoins disparaissent, la bande dessinée apparaît comme un autre moyen au service de la transmission de la mémoire de la Shoah et de sa connaissance, c’est peut-être aussi le message de cette exposition.

Pour en savoir davantage:

Shoah et bande dessinée