Bande dessinée et Shoah

Le Mémorial de la Shoah propose jusqu’au 30 octobre une exposition exceptionnelle intitulée  » Shoah et bande dessinée ». Cette exposition tout à fait originale permet de se poser de nombreuses questions comme cela est écrit sur le site sortiràParis ou de France TV. Comment représenter l’horreur de la Shoah ? Pourquoi les super-héros des comics n’ont-ils pas libéré Auschwitz  alors qu’ils sauvent la planète tous les trois jours? (site du nouvelobs). Le commissaire de l’exposition, Didier Pasamonik répond à cette deuxième question en rappelant que la BD « c’est de la fiction et que la Shoah c’est une réalité ».

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 Les premières planches sont réalisées par les déportés eux-mêmes. 22 planches ont été retrouvées cachées à Auschwitz. On ne connaît pas son auteur sinon ses initiales MM. David Olère survivant d’Auschwitz a lui aussi dès sa libération dessiné des planches où l’on trouve une véritable narration.

  Pour autant, pendant de nombreuses années la BD ignore la Shoah. Même si dès 1944 « la Bête est morte » de Calvo aborde ce sujet, cela est fait très rapidement. Il faut attendre les années 1970-1980 pour qu’enfin la bande dessinée s’intéresse à Auschwitz. La publication du roman graphique de l’Américain Art Spiegelman « Maus » dans les années 70/80 constitue une véritable révolution. L’auteur à partir du témoignage de son père survivant de la Shoah, rescapé d’Auschwitz, réalise un œuvre majeure. En 1992, Spiegelman reçoit pour « Maus »le prix Pulitzer. « Maus » est la première bande dessinée à recevoir ce prix prestigieux. Le point commun entre « la Bête est morte » d’Edmond-François Calvo et « Maus » c’est que tous deux choisissent d’aborder la Shoah à travers des formes animalières. Dans « Maus » les juifs sont des souris et les nazis des chats.Cela rend-il le réalisme moins insupportable comme l’écrit le Figaro pour « la Bête est morte » ?

  Depuis les années 80, les BD et romans graphiques sur la Shoah se succèdent. On peut citer la biographie d’Anne Franck  » Anne Franck » de Sid Jacobson, ou encore « Auschwitz » de Pascal Croci. Enfin, vient d’être publié (01/02/2017) un nouveau roman graphique  » Rescapés de la Shoah » de Zane Whittingham à destination du jeune public.

A l’heure où les derniers témoins disparaissent, la bande dessinée apparaît comme un autre moyen au service de la transmission de la mémoire de la Shoah et de sa connaissance, c’est peut-être aussi le message de cette exposition.

Pour en savoir davantage:

Shoah et bande dessinée

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