El Fundi

Voilà un torero qui prend une retraite bien méritée, après 25 années d’exemplarité. Cet artisan de la tauromachie, honnête et brave, qui pourra difficilement être considéré comme un torero figura, si on comprend par ce terme le fait d’avoir un réel pouvoir de décision, aura cependant su s’imposer comme un torero indispensable, de longues années durant, dans la plupart des ferias face aux élevages les plus difficiles en étant à chaque course irréprochable. S’il lui a manqué deux ou trois grands triomphes dans des arènes de tout premier plan, il s’est en tout cas fait un nom qu’il est impossible de ne pas citer lorsqu’on fait mention de ces années-là.

José Pedro Prados El Fundi

Il est né à Fuenlabrada (Madrid) le 23 décembre 1966. Il a été élève à l’école de tauromachie de Madrid et il a débuté en “piquées” le 17 de septembre 1983, à Fuenlabrada. “Joselito” lui a donné l’alternative en présence de José Luis Bote à Villaviciosa de Odón le 22 septembre 1987. Il l’a confirmé avec la même affiche le 22 mai 1988 avec le toro “Guardián” d’Antonio Arribas (jour du coup de corne mortel à « El Campeño », banderillero de « Joselito »). Ce cartel était considéré par le tendido 7 comme un montage, raison pour laquelle ce secteur lui a montré une certaine animosité au début de sa carrière.

Entre 1990 y 1995 il réussit à sortir 5 fois d’affilée par la grande porte de l’ampithéâtre d’Arles pour des corridas de Miura ce qui le convertit en idole de l’afición française. En 95 il coupe sa première oreille lors de la San Isidro, c’était à un toro de José Escolar.

En 2008 il coupe une oreille à Séville (la cinquième dans ces arènes) à un toro de Palha et une autre lors de la San Isidro. Cette année là, à Pampelune, un toro de Miura lui a infligé un coup de corne de 12cm au niveau du fessier. Il a triomphé dans touts les arènes françaises et a eu un après-midi important à Bilbao le 24 août en coupant une oreille à un victorino après avoir à nouveau reçu un coup de corne. Un animal du même fer le blessera à nouveau, cette fois au niveau de la mandibule, le 19 mars 2009 à Castellon. Il eut peu après un grave accident de cheval. Son année noire continua avec un coup de corne de 20cm à Tolède le 14 juin et une fracture du crâne à Saint Sébastien le 15 août. En 2012 il coupe une oreille à Madrid le dimanche de Pâques mais il écoute les trois avis avec un toro impossible de Guardiola le 20 mai. Il se retire à  la fin de la saison.

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Il s’agissait d’un bon banderillero, un torero vaillant, un lidiador pur, techniquement capable devant les toros les plus compliqués. Comme le bon vin, son toreo s’est bonifié au fil des ans et je mettrais en exergue deux suertes auxquelles il a donné une certaine saveur :  sa demi à la cape et sa trinchera à la muleta. Il a été en compagnie de Rincón et Esplá le torero favori de l’afición française dans les années 90 et les premières du XXIe siècle et une référence pour le « torisme ».

Une phrase sur laquelle on peut méditer, prononcée le 18 décembre 2012 dans une interview au site burladero.com en réponse à une question d’un journaliste sur l’affiche de sa dernière corrida à Palos face à du bétail de Juan Pedro Domecq : « Ces dernières années j’ai pu rentrer dans des corridas dans lesquelles j’aurai aimé toréé plus ».

N.B. : chers aficionados, si vous avez en votre possession des données pouvant compléter ce portrait, notamment sur les blessures d’El Fundi, nous le reverrons en fonction. Merci par avance.


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