Manzanares

José María DOLS SAMPER alias José María MANZANARES

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Il est né le 3 janvier 1982 à Alicante et il est le fils du grand torero du même nom.

Sa carrière commence à l’âge de 19 ans et c’est à Nîmes, le 22 février 2002 qu’il débute avec picadors. Il fait sa présentation à Las Ventas le 15 juin de l’année suivante où il coupe une oreille. Le 24 juin il prend l’alternative dans sa ville natale avec Virreino de Daniel Ruiz et avec Enrique Ponce comme parrain et Rivera Ordóñez en tant que témoin : 3 oreilles et une queue. La confirmation eut lieu le 17 mai 2005 avec le toro Catavino de Garcigrande et César Jiménez et Salvador Vega à l’affiche. S’il connaît quelques succès importants en 2006 (en particulier en Amérique comme les deux oreilles qu’il coupe à Mexico le 19 novembre), c’est véritablement l’année suivante que commence son inexorable ascension.

En Espagne il réalise deux faenas remarquées à Huelva et à Murcie avant de triompher en Amérique, à Cartagena de Indias puis à Mexico (le 19 novembre et surtout le 4 février 2007). De retour sur le vieux continent il connaît des succès à Barcelone pour le retour de José Tomás puis à Séville (le 20 avril) ainsi qu’à Madrid où il coupe une oreille le 23 mai. Il connaît aussi le revers de la médaille en étant blessé dans sa ville natale le 24 juin. L’année suivante il sera déclaré triomphateur de la feria de Séville avec trois oreilles à son actif (2 le 7 avril). En 2009 il repartira de la capitale andalouse avec le même bilan (2 oreilles de 27 avril). Il coupera aussi une oreille à Bilbao cette année là et la suivante.

Dans la ville qui commence à l’accueillir comme sa nouvelle idole Manzanares coupe une oreille le dimanche de Résurrection 2011 et réalise une grande faena le 18 avril avant d’obtenir un trophée de chacun de ses toros deux jours plus tard. L’année suivante la folie s’emparera de Séville le 30 avril avec la grâce d’Arrojado et sa première sortie par la Porte du Prince. Ce jour-là il tue le père, en tout cas il le dépasse. Triomphant partout il sera indiscutablement le torero de la saison : une autre oreille à Séville le 6 mai puis une queue à Xérès, tuant à nouveau dans la suerte de Pedro Romero lors d’un mano a mano avec Morante, avant de sortir par la Grande Porte de Madrid le 18 en tuant encore une fois un Cuvillo recibiendo avant de couper un autre appendice auriculaire au même endroit deux jours plus tard. Il tue aussi a recibir à León, Burgos, Valladolid, Albacete, Barcelone (a hombros avec Morante et Juli) ou Bilbao où il coupe une oreille le 23 août. Il en fait de même à Almería où il coupe une queue et à Dax le 10 septembre. Cette extraordinaire saison se termine par l’obtention d’une oreille à Saragosse.

En 2012 il a été l’auteur de grands chef-d’œuvres à nouveau sortant deux fois a hombros par la Porte du Prince : le 20 avril et le 23 septembre (8 oreilles en tout dans la Maestranza cette année là). Il est parvenu à se maintenir au sommet, malgré sa blessure au poignet qui l’a tenu absent des ruedos pendant une grande partie de l’été, en étant régulier comme ne l’a jamais été aucun torero artiste avant lui. Il triomphe à nouveau à Dax le 9 septembre.

En 2013 il a connu un succès mitigé pour son encerrona sévillane qui fut un échec jusqu’au sixième toro auquel il coupa deux oreilles. Le 24 mai il obtient un nouveau trophée à Madrid.

Deux ans plus tard il obtient une nouvelle récompense mais c’est l’année suivante, en 2016, qu’il réalise un chef d’œuvre pour lequel il y a même une demande de queue dans les premières arènes du monde qui fait taire ses plus coriaces détracteurs. Il marque cependant le pas par la suite, même dans son fief sévillan même s’il glane encore quelques trophées : deux fois un en 2017, deux plus un en 2018 mais un seul en 2019. En 2021 il obtient un appendice par corrida et en rajoute donc trois dans sa besace.

Il a coupé jusqu’à présent un total de 45 oreilles comme matador à Séville (mai 2022), son fief, 10 fois en essorillant ses adversaires.

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Manzanares a un sens inné du temple et un compás inégalé qui donnent à son toreo son unité. Si son esthétique peut être sublime et inimitable, il est aussi un torero capable et courageux devant des charges puissantes, celles de toros de « chispa » même si son concept ne l’incite pas à faire un effort devant des charges antinomiques avec son toreo. Il excelle dans les changements de main, les trincheras ou les passes de poitrine à l’épaule contraire. Chose quasiment inimaginable, il a encore affiné son toreo de muleta, il a amélioré son jeu de cape et il est devenu un exceptionnel estoqueador, tuant a recibir avec une régularité surprenante. Ses détracteurs l’accusent de toréer avec le pico ou fuera de cacho ou bien encore de ne pas « charger la suerte », bref de danser plus que toréer, mais sans être toujours un exemple de classicisme son art en rien superficiel puise grandement dans les fondements du toreo. Et danser avec le toro n’est donné qu’à peu, c’est là qu’on peut parler d’accouplement, terme taurin empreint d’érotisme. Ces dernières années ces unions sont hélas de plus en plus rares.

 


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