Manolo Martinez

L’un des plus importants et aussi des plus décriés toreros mexicains de la deuxième partie du XXe siècle a toréé sa dernière corrida à Insurgentes il y a tout juste 25 ans après autant d’années de carrière puisque nous célébrons cette année ses 50 ans d’alternative.

Manolo Martínez

Le petit neveu de Venustiano Carranza (l’un des principaux personnages de la Révolution Mexicaine avant de devenir le Président qui, ironie du destin, interdirait la Corrida entre 1914 et 1920) est né le 10 janvier 1946 dans la ville mexicaine de Monterrey où il revêtit son premier habit de lumière en 1959. Il ne se présenta avec picadors qu’en 1965 puis fit sa présentation dans la capitale l’année suivante, le 20 juin, où il triompha avant d’y recevoir son premier coup de corne quelques jours plus tard.

Lorenzo Garza revint pour lui concéder l’alternative dans sa ville natale en présence de Humberto Moro et face à Traficante de Mimihuapam le 7 novembre de cette année-là (oreille puis blessure). Il la confirma le 12 février 1967 dans les arènes du District Fédéral accompagné de Mondeño et de Liceaga mais c’est la semaine suivante que sa carrière prend son envol grâce à son triomphe face à Halcón. Le 28 mai suivant il est blessé à Nuevo Laredo.

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Indulto d’Amoroso le 23 décembre 79

En 1969 il torée en Espagne où il est blessé à plusieurs reprises, dont le 20 août à Bilbao. Le 22 mai 1970 il confirme son alternative en Espagne avec El Viti pour parrain et Palomo Linares comme témoin et face au toro Santanero de Baltasar Ibán.

Son plus grave coup de corne se produit en 1974 quand un toro lui sectionne la veine fémorale, ce qui marque le début de sa décadence.

En 1978, après avoir été blessé à Mexico le 28 février, il revient en Espagne pour toréer à Séville (après avoir été engagé à Marbella 4 ans auparavant) puis se retire en 1982.

Il revint cinq ans plus tard, pour trois saisons, et prit définitivement sa retraite le 4 mars 1990 et mourut le 16 août 1996 aux Etats-Unis, des suites d’une maladie, à l’âge de 50 ans. Le 27 mars il avait donné sa dernière vuelta, dans SES arènes, après la grâce de Giraldillo, toro de son élevage.

Il eut trois enfants, dont Manolo, qui fut également matador. Torero très populaire et d’une grande personnalité il ne peut pas être mis au niveau d’un Gaona ou d’un Arruza mais n’en est pas moins l’un des toreros aztèques les plus importants de l’histoire du toreo. Son goût pour les petits toros et sa malchance en Espagne (ou son incapacité à s’adapter au toro d’outre-Atlantique) l’ont toutefois privé de se hisser à un rang supérieur. Il n’a toréé que deux corridas à Madrid, coupant une oreille. Sur l’ensemble de sa carrière il a été engagé dans 1344 corridas et a coupé dix queues à Mexico. Créateur du martinete il était aussi très connu pour sa passe du mépris.


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