Le plus grand torero français

Sébastien TURZACK CASTELLA

Castella IV

Il est né dans la ville languedocienne de Béziers le 31 janvier 1983.

En 1997 il torée pour la première fois en public à Aignan. Sa présentation comme novillero avec picadors a lieu le 17 janvier 1999 à Acapulco, le 1er mai suivant en France, où il triomphe à Aire sur l’Adour, puis celle à Madrid le 30 avril 2000, année où il reçoit un coup de corne dans les testicules, à Nîmes.

Il a pris l’alternative à 17 ans, le 12 août 2000 dans sa ville natale, parrainé par Enrique Ponce et en présence de José Tomás, coupant les deux oreilles de Diligencia de Juan Pedro Domecq. En 2004, il reçoit un coup de corne à Pampelune.

Sa carrière prend son envol lors de la feria de San Isidro 2005 où, le 12 mai, il est l’auteur d’une prestation remarquée qui lui vaut un trophée de poids même s’il est blessé à Valence et à Béziers (déjà 8 coups de corne).

Lors de la feria d’Avril 2006 il triomphe également dans sa ville d’adoption, Séville, en obtenant les deux oreilles d’Encendido de Jandilla qui fut honoré d’une vuelta. Le 12 mai il gagne un appendice à Madrid et un autre pour la corrida de la Presse, le 25. Il touche aussi du poil dans des arènes aussi importantes que celles de Pampelune où il est à nouveau gravement blessé. Sa saison continue cependant à se ponctuer de succès, comme à Bilbao (deux fois une oreille) mais aussi Dax (en août et en septembre), Saint-Sébastien ou Bayonne (une queue). Il fait ses adieux à l’Europe en obtenant un trophée à Séville le 24 septembre, pouvant être légitimement considéré comme le triomphateur de cette temporada. En Amérique, il est encorné en octobre mais cela ne l’empêche pas d’être déclaré triomphateur à Lima et à Quito avant de se casser 5 côtes et de souffrir un pneumothorax le 29 décembre en Colombie, le pays de ses amours.

En 2007 il s’installe définitivement dans la catégorie de figura en triomphant à Séville (deux fois une oreille) puis en essorillant un toro de Valdefresno le 18 mai à Madrid avant d’arracher une oreille de la peur le 22 pour la corrida de la Presse. Il ponctue aussi à Bilbao en août avant de mettre fin à sa relation professionnelle avec son mentor, José Antonio Campuzano.

Il reçoit un coup de corne de 20 cm, à Algésiras, le 28 juin 2008, une saison plus discrète mais commence la suivante par sa seconde sortie par la Grande Porte de Las Ventas, le 14 mai 2009. Il garde son rang en obtenant une oreille à Pampelune et malgré la blessure reçue à la cuisse le 1er août, à Pontevedra, alors qu’il toréait avec José Tomás. Il réussit à être sur pied la semaine suivante, à Bayonne, qui plus est un pied d’égalité avec le maître de Galapagar. Sébastien Castella conclue sa saison par un appendice sévillan, le 26 septembre et surtout par une grande performance lors de la feria d’Automne, le 3 octobre, sortant pour la deuxième fois cette année-là de Las Ventas hissé sur les épaules d’un mortel.

Aux Amériques, il signe de belles faenas à Mexico le 10 janvier puis le 5 février 2010 avant d’attaquer la saison espagnole avec une oreille de poids à Séville le 18 avril avant d’en couper une autre à Bilbao le 23 mai et encore une à Madrid le 3 juin, perdant une nouvelle Grande Porte à l’épée. Il repart aussi de Pampelune avec deux oreilles dans sa besace le 14 juillet.

Le 12 février 2011 il se fracture le bras à Medellín mais obtient cette année-là deux nouveaux trophées dans ses arènes de Madrid : les 20 et 25 mai. La saison suivante il en coupe encore une mais en étant encorné au niveau de l’aine, le 15 mai. En 2013, il réalise encore une faena importante dans le temple de la tauromachie qui lui vaut une oreille de plus, le 24 mai. En 2014 il réalise une saison moyenne : la liste des triomphes de Sébastien Castella n’est certes pas négligeable (Tolède, Algeciras, Pontevedra, El Puerto, Béziers, Linares, Palencia, Albacete ou Bayonne) mais il n’est pas moins vrai qu’il a eu du mal à franchir les cols de première catégorie.

Le torero de Béziers réussit, après 15 ans d’alternative, à renverser la vapeur en 2015. Il triomphe d’abord à Valence (3 oreilles) et surtout à Madrid d’où il repart comme triomphateur avec trois appendices dont deux à Jabatillo d’Alcurrucén, toro qui reçut la vuelta, le 27 mai, pour une nouvelle Grande Porte venteña comme matador. Le 30 mai 2018 il renouvelle cet exploit pour la cinquième fois et il est d’ailleurs le torero qui a le plus coupé d’oreilles dans le cercle madrilène au XXIe siècle (22 à cette date). En 2020, après vingt ans d’alternative, il décide d’interrompre sa carrière après un mano a mano avec Perera dans les arènes de Nîmes.

De retour en 2023, il signe un nouveau triomphe dans la capitale espagnole le 19 mai en essorillant le toro Rociero de Jandilla après une faena intense, ajustée et cadencée sous le vent. Il est même le triomphateur de la feria de San Isidro en coupant un trophée de plus le 2 juin mais en recevant un coup de corne qui ne l’empêchera pas de réapparaître le 17, pour la corrida de Beneficencia toujours aussi fringant. Le 30 septembre il obtient sa première Porte du Prince ce qui lui permet de culminer une des meilleures saisons de sa carrière en qualité plus qu’en quantité, d’autant plus qu’il est encore énorme à Madrid pour la feria d’Automne, même sans épée.

Torero d’un grand courage froid, il a une quiétude impressionnante devant les cornes. Capable de bien toréer à la cape où il fait montre d’un répertoire assez large, il a l’habitude de construire ses faenas selon le même schéma : un début par un changement dans le dos qu’il a remis au goût du jour et des finals par manoletinas ou par un toreo de proximité. Figura incontestée sur toute la planète taurine depuis une dizaine d’années, son toreo est plus reposé, il a gagné en qualité et en profondeur avec la maturité. Sébastien Castella est sans nul doute le plus grand torero que la France ait jamais connu.


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