Le toreo appollonien

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Antonio  ORDÓÑEZ  ARAUJO

Il est né à Ronda (Malaga) le 16 février 1932. Sa mort est survenue le 19 décembre 1998 à Séville.

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Ordóñez et Hemingway, qui fit du premier son héros de L’Eté dangereux (duel avec Dominguín lors de la saison 1959)

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Fils du torero Niño de la Palma, il débuta avec picadors en 1948 puis se présenta à Madrid le 6 octobre 1949 après avoir toréé de nombreuses novilladas. Il y triompha le 20 mai 1951 en y coupant trois oreilles puis y prit l’alternative le 28 juin 1951 avec le toro Bravío de Galache, parrainé par Aparicio et en présence de Litri. Le 24 avril 1952, il triomphe à Séville en coupant deux oreilles puis deux de plus en fin de saison pour la corrida au bénéfice de la Croix Rouge. A Madrid, le jour de la Saint Isidore, il coupe également deux oreilles à un toro d’Antonio Pérez et il reçoit un coup de corne lors de la Corrida de Beneficencia. Lors de cette temporada, probablement la plus triomphale de sa carrière, il sortira a hombros des anciennes arènes de Bilbao mais coupa aussi des queues, voire des pattes à Valence, Malaga, Salamanque, Valladolid ou Ronda (8 oreilles, 4 queues et une patte). En 1953, il reçoit deux coups de corne, une d’elles particulièrement grave. En 1955, il est blessé à Castellón par un toro de Miura et encore l’année suivante, cette fois à Madrid. Cette année là, le 14 mai, il ouvrit la Grande Porte madrilène même sans avoir obtenu le moindre trophée, pour accompagner César Girón et son frère Pepe qui confirmait l’alternative. En 1957, il obtient un appendice de chacun de ses adversaires lors de la feria sévillane de San Miguel. Il triomphe à nouveau dans la capitale andalouse le 6 avril 1958 ainsi que le 20 du même mois. Le 7 août, à Malaga, il reçoit sa septième blessure grave. Le 22 avril 1959, le président sévillan sort à nouveau les deux mouchoirs blancs pour le rondeño et la saison suivante il réalise à Madrid un chef d’œuvre au toro Bilbilarga d’Atanasio Fernández. Le 8 juin c’est un toro de Samuel Flores qu’il essorille. Lors de cette saison-là, il est encorné une fois et deux l’année d’après. Le 10 juillet 1961, il exécute l’une de ses faenas les plus brillantes face à Mimoso de Garcigrande. Il subit encore les affres de la corne  à Tijuana en 1962 et se retire à la fin de la saison mais réapparaît en 1965. Le 30 mai, à Madrid, il coupe les oreilles de Comilón de Pablo Romero. Le 22 avril 1967, à Séville, il coupe deux oreilles d’un urquijo et le 22 mai 1968, à Madrid, il en fait autant à un toro de Marqués de Domecq. Il tire sa révérence en 1972 même s’il torée la traditionnelle corrida goyesque de Ronda jusqu’en 1980 (sauf en 1978 et 1970). En 1981 il torée les deux dernières corridas de sa vie.

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Antonio Ordóñez a été un torero d’exception qui réunissait des qualités artistiques unies à un courage hors du commun. Il fut un maître du temple et un grand capeador, en particulier à la véronique, en plus d’un grand muletero et un excellent estoqueador capable de tuer à la perfection. Il essayait souvent l’estocade a recibir mais on lui a reproché d’utiliser trop souvent son rincón même si cela fut surtout une facilité dont il a surtout usé à la fin de sa carrière. La pureté et la naturalité de son toreo ont été ses principales qualités et pour beaucoup il représente le prototype du torero idéal même s’il est devenu au fil du temps de plus en plus inconstant, ne consentant à donner toute la mesure de son art que lorsqu’il sentait le toro. Sans avoir rien inventé, ce torero instinctif a sublimé le toreo et a grandement contribué à forger le toreo classique tel qu’on le connaît aujourd’hui, ce qui en fait l’un des toreros les plus importants du XXe siècle, peut-être le plus grand de la deuxième moitié. Pour ce qui est de ses statistiques, il a coupé 25 oreilles à Séville, obtenant 6 fois 2 appendices à un même toro, même s’il n’a jamais réussi à sortir par la Porte du Prince; à Madrid, il a toréé 27 corridas pour un total de 17 oreilles et 5 sorties en triomphe (4 lors de la feria de San Isidro). La corne a percé en une trentaine d’occasions le corps du faiseur du toreo appolonien.


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