Comment voir un toro

Si le trapío est un élément à prendre en compte, nous ne parlerons ici que du comportement.

Sa sortie peut être impressionnante mains ne dit pas forcément grand-chose. S’il garde de bonnes qualité se sera parfait mais il sera plus important d’accroître sa bravoure et de bien terminer : trop de toros de dégonflent et disent leur vrai nature au cours du combat.

Cette évolution est primordiale mais il y a trois choses à regarder avant tout, à la cape et de chaque côté, ce qu’un professionnel observe pour se mettre devant en connaissance de causes et ce qu’un aficionado doit observer comme s’il avait à s’y mettre pour juger du travail du torero :

– sa trajectoire (longueur et direction), el recorrido en espagnol

Certains toros n’ont que des demi-passes, d’autres des passes complètes et certains ont un segment supplémentaire (tranco más) qui permet le meilleur toreo (même si l’homme n’en profite pas toujours).

Il faut distinguer une charge droite d’une autre qui  se serre ou s’ouvre voire qui revient vite en se retournant (de boyante à revoltoso).

– son port de tête (hauteur et coups de tête) : humillación et genio

Pour le premier critère : mi-hauteur ou museau au sol jusqu’à la fin de la passe.

Pour le deuxième : tête fixe ou en suivant le leurre d’une corne contre puntazos (manière de vouloir attraper le leurre en donnant des coups de tête vers l’avant), derrotes (même chose sur les deux cornes), hachazos (coupe de haches) ou pire, gañafones (coups de faux capables d’égorger un être humain).

– son entrain et sa manière de répéter la charge (fijeza, acometividad ou alegría, codicia) surtout au dernier tiers et avant cela sa promptitude à charger (le fait d’en manquer n’étant pas toujours un défaut).

Ensuite vient la phase des piques, fondamentale pour juger de la véritable bravoure de l’animal comme de sa puissance.

poussée avec les deux cornes

charge franche et de loin

– châtiment renouvelé et accepté de plus en plus loin, sans hésitations : a más en trois, quatre voire cinq rencontres

Après le premiers tiers, outre la durée de la charge, on s’attachera à voir si l’animal a conservé de la vivacité et si le port de tête a été corrigé ou si au contraire l’animal devient avisé.

Ce sont tous ces paramètres qui permettront de classer un toro dans telle ou telle catégorie entre bravoure et mansedumbre plus que le fait de savoir où meurt l’animal (querencia) ce qui est aussi à prendre en compte (centre, planches ou toril).

Au bout du compte, le toro parfait n’est pas simplement, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, celui qui charge le plus inlassablement mais celui qui a une bravoure véritable, surtout visible aux piques mais aussi une noblesse authentique (là aussi) qui n’est rien d’autre qu’une manière de se livrer sans condition et non une impression de suivre les leurres.


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