Oct 14 2023

Saison espagnole

Au-delà de la frontière, une claire révélation dans le haut du pavé : Fernando Adrián avec une double grande porte à Madrid et des succès en série dès qu’il a eu l’occasion de montrer l’étendue de son talent (visible à Vieux-Boucau en septembre). Un départ, celui d’El Juli, qui continue à triompher sans passionner l’afición mais en restant une tête d’affiche attrayante. Morante a écrit une page d’histoire à Séville en avril et n’a ensuite donné que des détails quoiqu’ inoubliables, avant d’annuler de nombreux contrats en raison d’une tendinite coriace. Roca Rey reste l’empereur, le torero que les gens en général mais aussi beaucoup d’aficionados aussi veulent voir car il ne déçoit pas. Luque a été royal mais il ne lui manque plus qu’un couronnement définitif à Madrid. De Justo a retrouvé son niveau après un succès à Séville puis dans la capitale avec aussi des faenas mal conclues notamment en France où il n’a pas eu énormément de « suerte », lui qui pourtant la charge si bien. Talavante a eu de grands succès cet été, en particulier celui de Bilbao. J’ai par ailleurs déjà évoqué le retour gagnant de mon tocayo Sebastián qui a connu un crescendo constant avec une reconnaissance dans sa Séville adoptive. Rufo a confirmé après son entrée fulgurante dans la cour des grands, se mettant au niveau des figuras à de nombreuses reprises mais la temporada prochaine sera décisive pour prouver qu’il est le grand  torero qu’on pressent. Marín est installé dans la hiérarchie depuis plusieurs saisons, il pourrait rivaliser avec le précédent mais aussi avec le détenteur du sceptre, Andrés I, s’il lui en donne la possibilité dans des arènes fondamentales. Le toreo doit impérativement provoquer les rivalités, c’est dans son ADN et c’est une des clés de sa survie.

Chez les artistes, Ortega réussit à faire devenir réalité son toreo onirique, à la cape comme muleta en main (Malaga, Séville, où il entendit la musique au premier tiers, Grenade, Santander et surtout Valladolid : bon bilan pour un torero de ce type absent de Madrid ce qui a peut-être eu le don de provoquer chez lui une réaction de pundonor), alors qu’Aguado ne réussit à convaincre que lorsqu’il fait un effort semble-t-il contraire à sa nature autant que son toreo semble facile, naturel et fluide.

En corridas dures, Borja Jiménez se taille la part du lion avec un triomphe madrilène retentissant pour la clôture. Damián Castaño veut lui aussi une part du gâteau, pas la meilleur ni la plus belle mais il y a une place à côté d’un torero comme Ecribano qui devrait occuper le premier poste dans cette niche de respect où il a été injustement traité, à n’en pas douter. Il devrait même avoir quelques opportunités face à du bétail plus doux car il ne mérite pas non plus de s’y cantonner. Rafaelillo reste un spécialiste chevronné, aux formes plus mobiles toutefois que le précédent. El Cid n’a pas convaincu les pontes de bureau mais a pourtant montré une meilleure version de lui-même qu’à la fin de son étape précédente et face à du bétail compliqué sa main gauche n’ayant rien perdu de sa superbe.

Certains jeunes méritent d’être encouragés, notamment les Mexicains Valadez et Fonseca – torero varié et complet le premier, diestro bouillonnant le second – mais aussi le Vénézuélien Colombo ou le Colombien De Castilla. Il y a aussi des déceptions partielles, peut-être provisoire comme pour Téllez. De Manuel, malgré une oreille à Madrid et un triomphe à Valence ne s’est pas hissé au sommet comme cela était envisageable. Partie remise? D’aucuns ont eu leur moment, sortant parfois des oubliettes pour un triomphe local qui invite à des délocalisations au-delà de leur Andalousie natale : Miranda, Esaú, Galván ou Crespo.

Deux toreros prometteurs viennent de prendre l’alternative : Víctor Hernández et Jorge Martínez. On a amorcé à n’en pas douter un changement générationnel qui ne sera définitif qu’à coups de triomphes. A eux de faire leur preuve comme d’autres l’ont déjà fait.

Parmi les autres toreros de l’ancienne génération, Manzanares est en demi-teinte, Perera n’a pas oublié son métier mais les jeunes générations s’ouvrent en effet un chemin par le truchement d’un toreo plus pur ou plus enjoué. Ferrera, Urdiales ou Ureña qui ont été des triomphateurs absolus ces dernières années sont un peu passés au second plan sans être dans le creux de la vague, chose qui peut arriver à tout moment dans cette profession si exigeante. Ils ont eu des moments comme la faena d’une beauté tragique du dernier face à des victorinos lors de l’ultime course de la feria de San Isidro mais il y a eu un manque de continuité ou d’opportunités. Uceda Leal a de son côté été très convainquant à Madrid et ailleurs. Pour les toreros d’époque attendus comme ce qu’ils sont, José Tomás a été aux abonnés absents et on attend maintenant le retour de Ponce.

Chez les novilleros, il y a un certain nombre de noms intéressants, en plus de García Pulido, clair triomphateur de la saison : Sergio Rodríguez, vu à Parentis, Ismael Martín, Jorge Molina et bien d’autres (la liste ne se prétendant pas exhaustive), comme Marcos Linares, vainqueur du concours andalou ou Alejandro Peñaranda (lauréat des nocturnes madrilènes et auteur d’une très bonne prestation à Valence en fin d’année) ou Nek Romero (en vue chez lui et à Arnedo) sans oublier le vainqueur du fameux Zapato de oro, Daniel Medina. De manière assez subjective sans doute, deux novilleros m’ont particulièrement surpris : Fabio Jiménez, aux formes très personnelles et Alejandro Chicharro, auteur d’une véritable geste à Villaseca, mais une nouvelle génération aussi prometteuse que choyée apparaît : Manuel Román et Samuel Navalón avant l’arrivée prochaines du prodige Salmantin Marco Pérez et de l’artiste Sévillan Javier Zulueta. C’est en suscitant l’espoir en novilladas que l’afición se régénérera : espérons qu’on retrouve quelque chose qui s’apparente aux rivalités des années 50 et qu’on soit capable de s’enthousiasmer pour suivre leur évolution sans manquer d’indulgence.

Au niveau du bétail, en plus de ceux déjà cités, Santiago Domecq a confirmé, tout comme La Quinta (quoi que décevants pour leur présentation sévillane) et bien sûr Victorino Martín s’est montré au mieux dans ses deux versions : noblesse aussi absolue que piquante ou virevoltes sauvages. Murteira Grave semble quant à lui sur le point de revenir au premier plan. Mention spéciale pour un élevage aussi brave que confidentiel, hélas : Araúz de Robles. Pour les élevages prisés par les figuras, García Jiménez gravit encore un échelon et Juan Pedro Domecq semble opéré une mue progressive avec parfois des toros avec genio; chose surprenante. 

Une bonne nouvelle après le retrait du projet de loi abolitionniste en France, le retour des toros à Gijón et dans un certain nombre de localités où la politique s’était mêlée d’empêcher des gens de vivre au nom d’une certaine supériorité morale. En revanche la situation dans les villages est de plus en plus problématique, en partie à cause des coûts mais aussi parce que les aficionados veulent de la qualité et préfèrent se déplacer pour la trouver; en ce sens le modèle à suivre est Villaseca de la Sagra, en sus de certaines arènes françaises bien-sûr. Par ailleurs, la Justice espagnole a aussi permis au pass culture d’intégrer la Corrida ce qui lui avait été refusé par le ministère de la Culture dont elle dépend pourtant !


Sep 22 2023

Saison 2023 en France

Cette année aura été la saison du retour du plus grand torero français de tous les temps quoi qu’on pense de lui : Sébastien Castella, qui semble meilleur torero que jamais et ce malgré un temps d’adaptation pour revenir au premier plan, ce qu’avait également connu Talavante l’an passé après sa retraite temporaire, le Biterrois a donné un grand coup de poing sur la table à Madrid qui l’a replacé sur le devant de la scène avant de montrer ce dont il était capable au pays de son enfance.

Thomas Dufau s’en est quant à lui allé dignement après l’une des plus belles carrières du Sud-Ouest;  quatre autres toreros se sont détachés parmi lesquels Juan Leal (Béziers, Bayonne) qui se maintient à un niveau constant, même en Espagne sans parvenir à percer complètement puis El Rafi (La Brède, Châteaurenard, Saintes Maries, Dax, Nîmes) et Adriano (Arles par deux fois, Istres, Châteaurenard ou Nîmes) qui gravissent des échelons et enfin Clemente (Gamarde, Arles, Istres, La Brède, Arles) qui a explosé au niveau tricolore et pour lequel la saison prochaine sera décisive. N’oublions  pas Olsina, à l’avantage chez lui à Béziers et qui mérite une place. Lamothe  et Solalito ont pris l’alternative : le chemin sera dur et le temps mettra chacun à sa place. Il en va de même pour l’espagnol francisé Parejo.

Une saison de plus, c’est Daniel Luque qui aura été le triomphateur de ce côté-ci des Pyrénées malgré son forfait du mois d’août (Vic, Mont de Marsan par deux fois, Arles et surtout Nîmes devant les laquintas). Roca Rey s’est produit avantageusement en Arles, à Istres, Mont de Marsan, Bayonne ou Nîmes mais c’est sans doute dans les plus grandes arènes espagnoles qu’il a donné sa pleine mesure.

Dans les corridas âpres, Lamelas continue à donner le meilleur de lui-même, notamment lors de la feria du Riz, et Morenito de Aranda a accepté de s’y cantonner faute de mieux, en montrant qu’il est un torero de haut niveau qui a encore des choses à dire.

A Céret, Cortés, Castaño et Del Pilar ont été les plus en vues, trois toreros qu’on devrait voir plus souvent. Escribano s’est aussi peu prodigué ici qu’en Espagne et c’est d’autant plus dommage au vu de sa prestation bayonnaise.

Du côté de l’escalafón inférieur, Pulido s’est fait remarqué (Garlin, Hagetmau, St Perdon) autant qu’en Espagne. Chez les Français, Nino et plus encore Lalo sont attendus la saison prochaine pour monter en puissance.

Pour ce qui est du bétail les élevages qui ont donné le plus de satisfaction sont sans doute La Quinta, Ibán et Pedraza, ce dernier avec une plus grande irrégularité qu’auparavant mais avec de bons lots à Dax et Bayonne.


Juil 2 2021

Premier bilan

Les choses reprennent progressivement leur cours, en demi-jauge le plus souvent mais la situation s’améliore clairement. On revient progressivement vers la normalité. Pour résumer ce début de saison :

Roca Rey a repris son rang à Madrid (Vistalegre et Aranjuez) et Luque a poursuivi son ascension dans les mêmes lieux.

Le meilleur toreo a été incontestablement à la charge de De Justo en corridas et de Rufo en novilladas (à Vistalegre comme à Mugron), un torero comme il y en sort peu, une pépite qu’il faut suivre. Mention spéciale dans la même catégorie à Manuel Perera dont le courage ne sait pas altéré malgré malgré l’horreur qu’il a vécu à Madrid et à laquelle on a assisté atterrés en mai.

On attend les triomphes de Ferrera dans une saison à quitte ou double où il a pris des engagements difficiles, en torero, même dans sa gestion de carrière. Espérons que ses choix soient payants.

En France, El Rafi a pris une alternative avec succès avant d’ouvrir la Porte des Consuls et Juan Leal a confirmé être le torero français le mieux en vue.

Les artistes sont intermittents, ce qui est un double pléonasme : Morante est le leader inattendu de l’escalafón (la nouvelle génération le motive et il défend mieux le toreo avec la cape que dans ses prises de position politiques), Ortega accuse peut-être la pression (on va finir par le surnommer Pinchauvas), Urdiales triomphe à Burgos après un début de saison difficile et Aguado  est bien revenu de blessure en triomphant à Grenade.

Ponce annonce par surprise un retrait indéfini et les figuras depuis 20 ans sont toujours là, un ton en-dessus, un ton en-dessous : El Juli, Manzanares ou Perera mais aussi Finito qui a reverdi ses lauriers comme disent les Espagnols, sauf à l’épée.

Cayetano nous rappelle à Alicante qu’il n’est pas qu’un « médiatique » lui qui est le triomphateur des Sanfermines 2019, ne l’oublions pas.

Ureña sera-t-il capable de maintenir le niveau ? Il est plus facile de monter au sommet que de s’y maintenir. Dans ses arènes de Las Ventas, en septembre, il jouera son va-tout.

López Simón a quant à lui été plutôt discret comme Román, Garrido ou Fortes (qui a à nouveau des problèmes physiques).

Chez les jeunes Marín est là mais n’éclate pas encore complètement, tout comme Lorenzo mais un cran en-dessous et on attend une vraie opportunité pour Miranda qui possède assurément une vraie personnalité. Les sud-américains Colombo, Luis David ou Galdós méritent aussi de pouvoir montrer leur évolution.

Du côté des absents, on attend un signe de Talavante et bien-sûr de José Tomás.

Dans l’escalafón quasi parallèle des corridas dures, Escribano a montré à Madrid  qu’il avait retrouvé son meilleur niveau et que Serrano est à prendre en compte. Rafaelillo lui aussi est toujours là et on n’a plus qu’à attendre de voir ce que vont donner les toreros du goût de l’afición française comme López Chaves, Del Pilar ou Pacheco sans parler de Lamelas ou Robleño et du novillero Montero lorsque leur tour viendra. Pinar ne devrait pas être oublié de ce côté-ci des Pyrénées lui qui a triomphé à Burgos des victorinos et obtenu une oreille d’un miura à Castellón.

Côté bétails une déception pour Pedraza en Arles après celle de Dax en septembre mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives.


Juin 30 2021

Début de saison espagnole

ÉTÉ

Pour le dernier week-end du mois de juin on se serait presque cru dans une saison normale avec une corrida à Madrid (la première de la saison), quatre dans des capitales de province plus deux novilladas piquées, sans parler du rejoneo. Si la temporada semble prendre un rythme de croisière, le plus souvent en demi jauge, il a fallu deux mois et demi où les atermoiement ont succédé à des hésitations qui restent de mise tant il est vrai qu’on navigue à vue. Les affiches sont annoncées à moins de deux semaines de l’événement et pour le mois de juillet seules sont certaines à cette heure en Espagne les courses de Lodosa [bonne corrida de Pincha] et Tudela (sérieux doutes par rapport à la crise sanitaire), Olivenza, Manzanares, Arévalo et Soria, Santander (3 corridas), Algésiras et Jerez mais en août le programme s’étoffe avec MURCIE qui renoue avec la tauromachie à Molina de Segura et Calasparra après Moratalla ou LA RIOJA à Alfaro. Une dizaine de petites villes de LA MANCHE accueilleront des corridas mais Cuenca organise une feria complète. L’ancien double royaume de CASTILLE et LEÓN qui en plus de son circuit de novilladas accueillera des toros à Vitigudino, Cantalejo, Briviesca ou Illescas mais surtout de vrais ferias à Roa de Duero et la très touriste Cuéllar. En ESTRÉMADURE une affiche est à nouveau proposée pour le 15 à Almendralejo en plus de Pedro Muñoz, Herrera del Duque ou Fuente de León. Pour les ferias (purement taurines), il y aura Huelva, El Puerto, Malaga, Almería ou Linares au sud (en plus d’une bonne douzaines de spectacles isolés dans toute la géographie andalouse) et Gijón au nord respectivement. Inca a été la scène du retour de la tauromachie aux BALÉARES et Catalayud le sera pour l’ARAGON. Le bastion du Toro qu’est la madrilène Cenicientos  donnera sa traditionnelle feria mariale composée de deux corridas et une novillada. Rien cependant dans des arènes importantes comme Valence, Bilbao et Saint-Sébastien sans parler de la galicienne Pontevedra.

En France on n’est pas si loin d’une saison normale (voir l’onglet SAISON 2021), reste maintenant à savoir si l’affluence sera bonne surtout pour les ferias déplacées à des périodes atypiques.

PRINTEMPS

Comme l’an dernier, l’Andalousie a été la première à annoncer des cartels en ce début d’année : Ubrique, Jaén (victorinos), Morón et Sanlúcar (deux corridas chacune) mais aussi Constantina, Niebla, Utrera ou Cazorla et surtout Cordoue qui a célébré  deux corridas et une novillada. SEVILLE dont l’empresa avait prévu 8 corridas et une novillada au printemps mais avec une capacité autorisée de 40% celles-ci n’auront finalement lieu qu’en septembre, à partir du 18. Trois corridas ont été programmées à Grenade dont les dates ont été déplacées de deux semaines. Las Navas de San Juan sera quant à elle le théâtre de deux novilladas piquées en août (deux autres étaient prévues en juin). Dans cette catégorie, en plus des courses du Circuit de la Fondation du Toro de Lidia a également eu lieu un spectacle à Montoro.

Il y a eu aussi un certain nombre de courses dans des villages des deux Castilles (avec un cartel de figuras à Brihuega) mais c’est Tolède qui ouvre la première ses portes avant Valladolid parmi les arènes importantes, avant les ferias de León, Burgos, Zamora mais aussi Ségovie ou Cuéllar fin juin. La Vieille Castille bat donc la nouvelle même si l’une des meilleures ferias de novilladas est déjà programmée à Villaseca entre le 5 et le 12 septembre : défi polychrome et fers de La Quinta, Cebada, Ibán, Jandilla et Monteviejo pour les 6 spectacles programmés.

En Estrémadure où on a déjà pu voir une apothéose de De Justo à Almendralejo et aussi une corrida à Mérida, la première dans des arènes de deuxième catégorie et en attendant Badajoz fin juin qui devrait être, on l’espère, le début du plein régime. Avec Yecla (Murcie) la tauromachie gagne du terrain mais le nord se fait attendre, sauf à Tudela mais pas de Sanfermines cette année, même en version réduite. La région de Valence retrouvera des bous fin juin, après un an et demi, avec les ferias de Castellón et d’Alicante.

MADRID, il n’y a pas de San Isidro à Las Ventas malgré le festival du 2 mai mais à Vistalegre avec 9 courses à pied et une novillada (Matilla devance ici Casas sur le terrain de l’audace) en attendant une feria d’Automne XXL. Dans cette région également des corridas sont prévues à Leganés et Aranjuez en plus du circuit de novilladas. Finalement Las Ventas va rouvrir ses portes le 26 juin en corrida formelle avec le fer du A couronné avant un mano a mano très attendu entre Ferrera et De Justo le 4 juillet.

La Tournée de Reconstruction version 2021 a commencé quant à elle fin avril à Zafra et le circuit de promotion des novilladas devrait compter trente cinq dates sur six circuits différents dont cinq spectacles au nord et quatre sur la zone méditerranéenne. De plus, un accord a été trouvé avec le syndicat des toreros pour réduire les coûts d’organisation.


Juil 27 2020

Petite saison vaut mieux que rien

Il a fallu attendre fin juillet pour le véritable début de la saison (en dehors de Valdemorillo et Olivenza) avec le geste torero de Beaucaire : être prudent et respecter des règles oui, ne plus vivre non.

Un grand novillo de Dolores Aguirre (malgré une sortie en faux à la troisième rencontre) a rencontré un novillero à l’ancienne, de l’école de Paquiro, au propre comme au figuré, qui perdit au moins un trophée après en avoir obtenu un d’un novillo de Conde de la Corte.

Jusque là, la temporada française avait consisté en une novillada non piquée à Magescq avant l’interruption puis à quelques fiestas véritablement camperas dans quelques ganaderías et un festival à Brocas. Pour l’instant, les seuls spectacles majeurs programmés en août sont ceux de Béziers et des Saintes Maries, en attendant les ferias de septembre : Arles et Nîmes (celle de Saint-Martin étant finalement reportée) sans compter la journée organisée à Istres en octobre. Les arènes du sud-ouest, plus petites sont désavantagées mais tout de même on est surpris de ne rien du tout à avoir à se mettre sous la dent tout l’été durant. Heureusement, Dax, premières arènes du Pays d’Adour organise une grande journée taurine au début de l’Automne.

En Espagne, Valdemorillo (avec un triomphe important de Luque) et Olivenza ont été les seules ferias du début d’année. Celles d’Avila ont été les premières arènes de seconde catégorie a ouvrir leurs portes (sortie a hombros de López Simón et corrida correcte d’Adolfo Martín) mais celle de première n’ont rien annoncé, question d’assurances sans doute.

Ce sont des arènes andalouses qui auront été la scène de la plupart des courses espagnoles : Osuna puis Huelva avec deux corridas, puis Estepona, El Puerto, Sanlúcar (corrida de Miura), Priego, Santiesteban et Las Navas, Andújar, Fuengirola, Linares puis en septembre Villanueva del Arzobispo (victorinos), Baza et finalement en octobre Grenade, Cordoue et Jaén mais aussi Niebla et Constantina sans oublier le cycle de novilladas télévisé par Canal Sur (sans public sur les deux dernières novilladas) et les 4 novilladas piquées du Circuit des Novilladas d’Andalousie organisé conjointement par la région et la Fondation du Toro de Lidia (Aracena, Sanlúcar, Antequera et Úbeda). Il n’y aura donc que la province d’Almería qui n’aura connu aucun spectacle taurin cette année.

En plus de ces 18 corridas, la Fondation du Toro de Lidia annonce fin septembre l’organisation de 9 corridas supplémentaires en Andalousie (Cabra, Úbeda, Montoro, Antequera et Estepona) d’ici à la fin de la saison et quatre autres entre Barcarrota (Badajoz) et Logroño (il y aurait dû en avoir deux autres mais la crise sanitaire en aura eu finalement raison) en plus de 3 novilladas qui se dérouleront finalement à Herera del Duque.

Pas grand-chose ailleurs en dehors de l’Estrémadure (Mérida, Herrera et finalement Badajoz où Ferrera a réalisé la geste de la saison), Castilla-La Mancha, comme à Añover, Manzanares, Consuegra, Almoguera et Tolède plus une novillada à Tobarra, et Castille-et-Léon (El Espinar et Astorga, en plus d’Avila, déjà citée et de novilladas à Guijelo et Medina del Campo). Dans la très taurine Communauté de Madrid, les quelques spectacles annoncés ont finalement été annulés par les autorités régionales pour cause de recrudescence de la pandémie.

Dans la plupart des villes évoquées, un dénominateur commun : Enrique Ponce qui prend en charge ce qui reste de saison avec 16 courses à son actif. Pour Roca Rey, il semblerait qu’une année sabbatique ne soit pas un problème (une de plus pour Talavante ou José Tomás); il ne semble pas prêt à baisser son cachet même pour défendre la tauromachie comme un spectacle essentiel, celui de la victoire sur la Mort, celle qu’on ne veut plus voir mais qui a surgi avec force dans nos vies avec ce satané coronavirus.

Espérons que les corridas programmées en France et en Espagne au mois de septembre seront une réalité et que malgré l’annulation de certaines ferias les organisateurs feront leur métier pour au moins des spectacles isolés, quitte à inventer des formules moins coûteuses à produire avec de formules de quatre toros et un novillo par exemple. Il serait d’ailleurs bon que l’UVTF régule les fiestas dites camperas aux formats très différents les unes des autres, comme elle vient de le faire concernant l’organisation des spectacle pour la saison prochaine avec une part modulable sur les émoluements des toreros en fonction des entrées dans lres arènes importantes et une baisse de 25 % dans les plus petites.

Au milieu de ce champ de désolation, c’est bien leur droit, les toreros se sont battus pour que justice soit faite et le Ministre de la Culture espagnol, M. Rodríguez Uribes, après moultes tergiversations, a fini par reconnaître certaines « lacunes » pour faire référence à l’absence de subsides perçus par le secteur taurin. Il aura fallu attendre le mois de novembre pour que 775 euros soient versés à des professionnels qui ont cotisé autant que dans n’importe quelle autre profession.


Oct 15 2018

Temporada 2018

Que retiendra-t-on de cette saison, au-delà des anecdotes ?

  1. Tout d’abord que le sceptre du toreo a changé de main : Roca Rey est incontestablement devenu le roi ; pas seulement le triomphateur de la saison. Pour sa troisième année chez les grands, le petit Péruvien est devenu un Grand du toreo. On peut regretter qu’il ne sorte pas du monoencaste mais… il a encore si peu d’expérience. Son toreo s’est malgré tout affermi, et son courage n’a pas varié ; il est beaucoup plus sûr malgré des prises de risques encore insensées. Parfois il montre de son art une version moins bouillonnante en conduisant le toro derrière la hanche avec une pureté indéniable et s’il a trouvé un style propre il a largement les moyens de le faire évoluer et de bousculer encore les schémas préétablis. Révolutionnaire ou évolutionniste ? Cela reste à voir mais on peut d’ores et déjà lui réserver une place dans l’histoire du toreo.
  2. Justice pour De Justo! Don Emilio a fait son trou, à la force du poignet. Révélé à nous depuis plusieurs saisons, celui qui est considéré comme le torero révélation de l’année en Espagne a en fait explosé. Capable devant tout type de bétail, il possède un toreo de grande valeur qui devrait le maintenir au sommet, d’autant plus que contrairement à certains jeunes qui sont montés trop vite au firmament, il connaît et savoure déjà la valeur de son ascension.
  3. La véritable nouveauté de l’année a pour nom Álvaro Lorenzo, qu’on avait vu à Madrid dans une grande faena en tant que novillero mais qui n’avait pas pu éclater au grand jour en raison d’une épée maladroite. Ce problème résolu, son triomphe à Madrid dans un pur classicisme fait espérer qu’il sera l’un des chefs de file de la nouvelle génération, ce que son récent triomphe à Saragosse pourrait laisser entrevoir. S’agira-t-il d’un espoir déçu comme pour les révélations plus ou moins fugaces de ces dernières années ?
  4. A mi-chemin de l’ancienne et de la nouvelle, López Simón obtient lui aussi un triomphe madrilène (ils sont quatre à peine à en avoir obtenu autant que lui parmi les toreros actuels, seul José Tomás fait mieux) mais son indolence passée ne convainc pas les bureaux, qui l’ont ostracisé, à l’instar d’un Talavante. Après avoir quitté une des familles historiques de la pègre taurine (dixit l’ancien apoderado de Fandiño qui a eu maille à partir avec certains d’entre eux), lui aussi est très irrégulier, il est vrai, mais autant que c’est un vrai artiste. « On torée comme on est » disait le premier d’entre eux ; aussi comme on se sent sur l’instant et Dieu seul sait, si tant est qu’il existe, combien il est difficile de puiser en même temps dans la force et dans la fragilité pour créer le grand œuvre : il y parvient au centre du monde taurin pour la cinquième fois, une prouesse ! Mais l’injustice la plus flagrante a été à l’encontre de celui qui avait déjà fait montre de ses qualités en plus haut lieu et qui les a revendiquées de manière exponentielle à partir de la fin août pour son troisième contrat en ressuscitant de façon vengeresse le toreo éternel : Urdiales s’impose à Bilbao pour la troisième fois avant de le faire à Madrid en Automne deux contrats plus tard. Les mêmes qui l’ont méprisé l’an passé vont se mettre à genoux : ainsi vont les choses, les toros finissent par mettre chacun à sa place.
  5. Continuons avec ceux de la nouvelle génération : Román se maintient en payant plusieurs fois le prix fort, Marín déçoit les attentes placées en lui après avoir été révélation l’an dernier, malgré une oreille lors de la feria de San Isidro,  puis paye un lourd tribu en fin de saison avec une blessure au visage. C’est encore Luis David qui s’en tire le mieux malgré un début de saison difficile. S’il lui reste encore tout à prouver, l’originalité de son toreo de cape en fait une attraction mais c’est au prix d’éclipser son grand frère qui ponctue tout de même à Madrid comme on dit. Fortes, malgré un concept irréprochable, ne s’envole toujours pas bien qu’il ait ouvert la saison madrilène par une oreille d’un victorino pour les Rameaux mais il continue à être châtié par le destin, ce qui soit dit en passant ne le fait pas reculer. D’autres aussi semblent éternellement voués au rôle d’espoir, années après années : Luque ou Garrido notamment qui ne parviennent pas à transcender leurs indéniables qualités malgré quelques succès ponctuels.
  6. Le drame a encore été trop présent dans les arènes cette année, d’abord avec le jeune Manolo Vanegas qui est toujours paraplégique puis avec le grand Ureña qui a définitivement perdu la vision d’un œil dans une véronique à l’image de son toreo tout entier, d’une beauté désespérée. L’issue du coup de corne à Thomas Joubert à Bayonne aurait également pu être fatale mais il semble s’en être bien sorti. D’autre blessures aussi ont été terribles, notamment celle d’El Galo. Heureusement, il y a aussi de bonnes nouvelles avec le retour de De Miranda suite à sa lésion médulaire, un torero de personnalité qui peut fonctionner.
  7. Pour le reste de l’escalafón, certains se maintiennent au plus haut niveau : El Juli, tout en passant le témoin, le maestro Ponce bien-sûr toujours au-dessus de tout et Castella qui fait plus que jamais partie du groupe des as dans la capitale espagnole. Perera fait une temporada mitigée, Manzanares réalise une saison franchement mauvaise même s’il est toujours le Prince de Séville et Morante travaille à mi-temps sans trop forcer son talent mais avec un retour en forme dans son rincón d’Andalousie ou quelques arènes de deuxième catégorie du nord. Ferrera, qui avait réussi à renter dans les meilleurs cartes réalise quant à lui une saison en demi-teinte qui risque de lui faire perdre ce statut privilégié. José Tomás est presque un mirage qui surgit comme un spectre quand et où il veut; une seule fois cette année, réunissant cette fois ses sectateurs au plus profond de l’Espagne, là où se séparent deux continents et se réunissent la mer et l’océan, sur l’île : « al-yasîra », comme l’avait appelé les Arabes.
  8. Pour la deuxième file, Manuel Escribano est toujours là en corridas dures où la notion de triomphe est toujours plus aléatoire. Chacón arrive dans le circuit après avoir été inclus (comme le précédent) dans celui de nos terres taurines françaises. Moral se maintient aussi comme un élément indispensable dans cette catégorie avec un toreo plus esthétique et aussi peut-être plus léger mais avec le temple pour maître-mot. Robleño, quand on n’y croyait plus (sauf à Céret), se rappelle au bon souvenir des aficionados à Madrid.
  9. Deux toreros importants de retirent vers une vie plus paisible : Padilla et Juan Bautista. Pour les autres français, l’espoir reste de mise pour Dufau qui rentre dans le club fermé des toreros ayant coupé un trophée à Las Ventas et pour Juan Leal qui en obtient un à Bilbao au prix du sang après avoir triomphé des pedrazas à Béziers. El Adoureño a pris l’alternative et chez les novilleros Dorian Canton se révèle alors que Salenc se relève en fin de saison, surtout en Espagne et notamment à Saragosse. Cependant, le triomphateur dans la catégorie inférieure a pour nom De Manuel.
  10. Chez les toreros modestes, Javier Cortés coupe une oreille à Madrid (avant de triompher à Santander) et Juan Ortega sort des ténèbres en en faisant de même le 15 août avec un toreo exquis. Aguado a très peu toréé mais cela ne l’empêche pas d’être l’un des très rares toreros à avoir coupé une oreille à Séville et à Madrid. Je pourrais en citer d’autres comme Cristian Escribano, plus que digne pour sa Confirmation, mais mon intention n’est pas d’être prolixe.

***

            En dehors des arènes, plusieurs choses ont également frappé mon attention. La première est à mettre au crédit de Simon Casas, qui, s’il n’est pas un saint de ma dévotion, a le mérite d’avoir eu l’un des coups de génie dont il est parfois capable. Peut-être le bombo (tirage au sort, par métonymie) n’aura-t-il pas un effet cataclysmique comme mais il sera à n’en pas douter salutaire… si tant est qu’il parvienne vraiment à l’imposer. Si c’est le cas, faire venir les figuras une seule fois avec les élevages qu’ils exigent sans qu’ils mettent de véto à leur collègues va nécessairement ouvrir des portes. L’expérience a le mérite d’être tentée.

            Côté animalistes, s’ils gagnent du terrain médiatiquement parlant, ils semblent moins virulents à notre endroit en élargissement le débat sur la question de la condition animale dans son ensemble (la condition humaine ne semble plus faire rectte) : les boucheries étant maintenant visées, ils montrent au grand public l’ineptie de leurs positions liberticides. C’est à Nîmes où ils ont été le plus actifs avec 200 activistes qui ont fait autant parlé que s’ils étaient 2 millions. Le journal Libération a été de leurs soutiens avec en particulier son article contre les sorties scolaires à Nîmes : les parents de ces gamins sont vraiment indignes ! C’est à un beau retour d’un paternalisme jacobin auquel on assiste, celui d’une forme de bienpensance et à l’apparition simultanée d’une totale absence de hiérarchisation dans les problèmes du monde.

            En Espagne, les insultes à la mémoire de Víctor Barrio et Iván Fandiño ont été pénalement punies grâce à la Fundación del Toro qui s’est alliée avec les organisations françaises et portugaises pour défendre la tauromachie auprès des institutions publiques, notamment européennes. Une instance publique, le PENTAURO, essaie aussi de faire avancer le schmilblick, sans que ses travaux n’ait débouché sur quelque chose de concret. Malheureusement, le leader de PODEMOS a eu l’idée d’un référendum sur la question taurine. Et demain pourquoi ne pas interdire la viande si les omnivores passent en-dessous de 50 % ? Voilà les combats qui pointent accompagnés de la fin des idées de tolérance et de liberté.

            Heureusement que l’ANPTE (association des présidents, l’équivalent du CAPAC en France), après sa reconnaissance officielle passée, défend sans esprit corporatiste les aficionados. J’en veux pour preuve le soutien apporté à Ana María Romero, vilipendée par les professionnels parce qu’elle maintient des critères sérieux en rapport avec la catégorie de Malaga comme arènes de première catégorie. D’un autre côté, cette même association a déjugé le président qui a refusé à Madrid une oreille majoritaire à Fortes ; justice contre l’arbitraire, à tous les niveaux.


Déc 27 2016

América (décembre)

 

Colombie

A Cali, double trophée pour Roca Rey après une trophée simple pour Ramsés. Pour la troisième course, deux oreilles pour Guerrita et une pour Roca et Manzanares. Dans la quatrième, Bolívar obtient les deux appendices d’un toro de vuelta de Salento. Pour la dernière, Bolívar gracie un toro de la Venta del Espíritu Santo et Castella et Simón l’accompagnent a hombros.

Equateur

A Quito, Roca Rey coupe 6 oreilles sur 4 toros.

Mexique

A Mexico, une oreille pour El Payo et une autre pour Sánchez pour le premier week-end du mois. Silveti en obtient une autre le deuxième alors que Morante sort a hombros et qu’Adame repart avec 3 appendices pour son encerrona

A Querétaro, deux oreilles pour Zotoluco et une pour Talavante et El Payo.

A Monterrey, double trophée pour Adame et un pour Perera.

Pérou

Roca Rey obtient 4 trophées et gagne de le Scapulaire d’Or; double trophée à Manzanares et un à Morante.


Déc 14 2016

Compte à rebours (13)

Encore une bonne saison de Juan Bautista : oreille à Madrid, 4 oreilles à Nîmes au printemps, un trophée à Pampelune à un toro d’Escolar Gil et des triomphes à Santander, Châteaurenard, Aranda, San Martín puis Arles (4 oreilles et une queue), puis Nîmes à nouveau, un rabo là aussi.


Nov 25 2016

América (novembre)

Equateur

A Latacunga, 3 oreilles et une queue pour Ponce et 4 trophées pour Roca Rey avec des toros de Huagrahuasi. 3 oreilles pour El Fandi et une pour Castella avec du bétail du même fer.

Pérou

A Lima, une oreille pour Luis López dans la novillada d’ouverture de la saison. Double trophée pour Roca Rey et une oreille pour El Juli. Galdós et Simón ont obtenu un trophée chacun dans la corrida de Zalduendo. Une oreille chacun à Ponce (plus une vuelta), Talavante et Adame avec les juanpedros.

Colombie

A Cali, 3 oreilles pour Juan Dinastía et une pour Francisco Puerta dans la novillada d’ouverture. Colombo coupe deux oreilles à un toro de Vistahermosa et Manrique une. Double trophée pour Perlaza dans la corrida de 6 locaux.

Mexique

A San Luis Potosí, 3 oreilles pour Roca et deux fois une pour Silveti.

A Juriquilla 4 oreilles pour Roca Rey, une pour Silveti.

A Irapuato, 3 oreilles et une queue symbolique pour Perera et une pour Zotoluco.

Dans la capitale, oreille pour Serna dans la première novillada de la Temporada Grande. Dans la deuxième, lot apparemment « encasté » de Median Ibarra avec une oreille et un coup de corne important pour Román Martínez. Un trophée pour Manzanares dans la première corrida. Double trophée pour Sergio Flores pour la première sortir en triomphe de la saison.

A Ciudad Juárez, Zotoluco et Silveti 3, Perera 2.

A Aguascalientes, vuelta pour Perera. Une oreille protestée et trois avis pour le novillero Valadez dans son encerrona. Deux doubles trophées pour Joselito Adame après la fracture de la clavicule et la commotion cérébrale de son frère.

A Guadalajara, une oreille pour J.P. Sánchez. Une oreille Pour Adame et une autre pour Roca le 20 novembre.

A Tlaxcala, oreille pour Luque et S. Flores. El Zotoluco coupe 4 oreilles et une queue; deux fois une pour Gárate.

A Mérida, oreille pour Silveti et Saldívar.

A Pachuca, 3 oreilles pour Macías contre une à Samperio.

Venezuela

Orellana obtient 3 trophées à Maracaibo.


Oct 22 2016

Temporada 2016

La temporada 2016, outre les tragédies de Víctor Barrio, d’El Pana ou de Renatto Motta que nous n’oublions pas, aura été celle de Roca Rey pour les toreros et de Victorino Martín pour les ganaderos, quoi que ni l’un ni l’autre ne fassent l’unanimité – l’heure n’est plus au consensus ni dans les Toros ni dans rien d’autre et c’est déjà bien de rassembler une grande majorité.

Le premier, pour sa première saison complète, a impressionné partout, Madrid inclus, faisant preuve d’une insolence mais aussi d’une chance surprenantes avant que celle-ci, la fatigue aidant, ne semble tourner au milieu de la saison, à Malaga.

Le deuxième sort beaucoup de lots, offrant parfois un jeu inégal, divers et varié, certains d’une grande qualité, incarnée dans la grâce de Cobradiezmos à Séville, d’autres rappelant les victorinos d’antan, comme à Vic, pour faire taire les Anciens.

Sinon, l’année du renouveau a été confirmée par un torero comme José Garrido qui a joué des coudes pour se faire une place en première file aux côtés de celui qui avait surgi l’an passé : López Simón, leader de l’escalafón, dans une saison compliquée car chacun sait que se maintenir au top niveau est plus difficile qu’y parvenir. Il y a réussit dans l’ensemble en dépit de quelques défaillances ou doutes. Le quatrième jeune à se hisser en haut vient de Séville et rappelle un certain Espartaco, il se nomme Javier Jiménez.

Pour Paco Ureña, 2016 aussi aura été une confirmation mais dans la progression, avec une régularité qui lui faisait défaut. Elle manque en revanche à Urdiales qui renouvelle cependant son triomphe de l’année dernière à Bilbao.

Les toreros en place ont quant à eux été assez discret même si quelques coups d’éclat nous rappellent à leur bon souvenir : Manzanares atteint une nouvelle dimension à Madrid après une période en demi-teinte, Castella revient en force en fin de saison et perd de peu une Porte du Prince, El Juli descend d’une marche et ne se retrouve vraiment que face à son rival théorique mais pour une fois bien réel : José Tomás qui a fait avec 6 corridas sa plus grosse saison depuis bien longtemps. Le plus en forme du G5 est sans doute Talavante même s’il n’a pas connu de triomphes retentissants alors que Perera est plus discret et toujours plus cérébral que passionné. Ponce, n’en déplaise au critique d’El País, est toujours là et, espérons-le, pour longtemps. Morante est un dieu grec qui se fout trop souvent de nous, simples mortels. El Cid en revanche a retrouvé une certaine régularité et a fait une saison très correcte ce qui n’est pas le cas d’un Luque qui perd son statut depuis trop longtemps injustifié de figurita.

Pour les autres, il faut parler d’Escribano qui a bien débuté la saison avant d’être gravement blessé. Il sera de retour en 2017, nous ne pouvons lui souhaiter que bonne chance. Rafaelillo reste le leader des corridas dures. La bonne surprise de l’année est venue de Curro Díaz qui ne s’est pas démonté après avoir été l’un de ceux qui ont payé la montée de la nouvelle génération : sortie par la Grande Porte madrilène puis inclusion dans les affiches les plus difficiles avec un pundonor digne de louanges. Malgré une oreille à Madrid et son triomphe arlésien, on attendait mieux de Morenito de qui on disait qu’il était arrivé à maturité, ce qui ne semble qu’à moitié vrai.

Fandiño, n°1 pendant trois saisons, a poursuivi sa chute de l’an passé, bien aidé en cela par les organisateurs qui lui ont fait payer ses prétentions passées, alors que David Mora a eu son moment de résurrection à Madrid sans que les empresas là encore l’incluent par la suite dans les ferias; renaissance continuelle pour Padilla avec son succès à Séville et son sens permanent du spectacle jusqu’au bout de la saison. Dans leur créneau, le revenant Cayetano réalise aussi une bonne saison et El Fandi reste toujours aussi régulier devant son public. Juan Bautista s’il n’est plus une nouveauté est au sommet de son art.

Parmi les toreros les plus modestes, Lamelas s’accroche, Emilio de Justo profite de ses opportunités françaises et Octavio Chacón surprend face aux fers les plus « encastés » avant d’être blessé. Voilà un torero qui mérite des opportunités. Côté français, c’est un retour réussit pour Thomas Joubert. Juan Leal a plutôt réussi sa confirmation madrilène puis il a quasiment disparu.

Quelques noms encore qui font le métier par intermittence ou en stagnant un peu mais qui peuvent surprendre : Román et Juan del Álamo parmi les plus jeunes, Fortes dans une version toujours aussi valeureuse mais plus posée, Joselito Adame et sa variété à la mexicaine, ainsi que Pérez Mota ou Alberto Aguilar avec du bétail compliqué. Pinar ne veut pas être oublié mais l’exposition produit la blessure.

Parmi ceux qui ont pris l’alternative : le leader-triomphateur des novilladas, Luis David Adame, l’a prise à Nîmes, le Péruvien Galdós est loin de la notoriété de son compatriote et ex-rival en novilladas mais réussit son accession à la catégorie supérieure, Marín ne s’en sort pas trop mal. Clemente rentre dans le métier avec un coup de corne.

Côté bétail, à part Victorino – qui a montré le meilleur à Séville, Cieza, Plasencia, Calasparra (indulto de Plebeyo par Díaz), Almería, Logroño (grâce de Plandeadito), Illescas (Platónico) – Cuvillo a réalisé une saison très régulière après un fracaso à Valence en tout début de saison (bons lots à Istres ou Mont de Marsan pour ce qui est de la France). Victoriano del Río reste au sommet, notamment avec le double triomphe Manzanares-Simón lors de la San Isidro et la meilleure corrida des sanfermines. Los Maños a sorti un grand toro à Vic, Saltacancelas, puis de bons lots à Bayonne ou Parentis en novilladas. Alcurrucén, Baltasar Ibán ou Fuente Ymbro sortent quelques toros isolés mais déçoivent par rapport aux saisons précédentes. Pedraza a sorti aussi quelques bons individus mais on attendait mieux. Torrealta semble peu à peu revenir au niveau qui doit être le sien, comme ne témoignent les lots de Nîmes, Málaga ou Pontevedra. En novilladas, Fernando Peña a envoyé du bétail intéressant à Madrid, Arganda ou Valence. Dans les novilladas françaises ce sont Ana Romero ou Dolores Aguirre qui ont donné le plus de jeu.