L’art préhistorique #6

Vous pouvez lire et télécharger Littér’Andaines #6 avec les liens ci-dessous :

 

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Bravo à tous les élèves !

 

 couverture A4 #6.

 

 

Disponible aussi sur cette page :

1. Une présentation générale de notre thématique : « l’art préhistorique. »

2. Une présentation des binômes et des tâches qui leur sont affectées.

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1. Présentation générale de notre thématique : « l’art préhistorique » :

 

 

Bienvenue aux 22 nouveaux élèves de Littérature et Société pour cette année scolaire 2013 – 2014.

La thématique sur laquelle nous allons travailler de Septembre à Janvier est l’art préhistorique

 

Que nous apprend l’art préhistorique et celui des grottes notamment ? Et s’il s’agissait déjà de « littérature » ? Le terme est sans doute un peu fort (l’écrit est apparu il y a 6000 ans, pas plus…), mais les peintures et les signes qui ornent les grottes de Lascaux, de Pech-Merle, de Mayenne-Science, du Font de Gaume, ou Chauvet n’ont-ils pas déjà du sens ? Peut-on parler dans le paléolithique de symboles ? d’idéogrammes ? de pictogrammes ? de sortes de hiéroglyphes avant l’heure ? Comment comprendre ces traces de notre ancêtre direct, Cro-Magnon ? La notion d’art, même, est-elle appropriée ?

Bien des questions seront soulevées lors de ces rencontres avec des hommes d’un autre temps : les élèves auront  à interpréter les messages d’autres cultures qu’aucune « pierre de Rosette » ne permet de déchiffrer assurément. Beaucoup de problèmes, donc… et sans doute peu de réponses. Avec cet enseignement les élèves découvriront l’essence même de la démarche philosophique : accepter l’interrogation, le doute, l’étonnement, quitte à ne pas savoir tout immédiatement, de façon dogmatique et tranchée.

Après quelques cours d’introduction générale, diverses missions seront confiées rapidement aux 22 élèves : classer les signes, critiquer les récentes hypothèses de Bertrand David, ré-interroger les vieilles suppositions de l’abbé Breuil et de Leroi-Gourhan, dégager ce qui relève de la nature et repérer ce qui appartient à la culture, approfondir le mystère de la plaquette de Cosnac, et bien sûr imaginer, interpréter, romancer peut-être, s’émouvoir probablement… et on espère se divertir dans cette quête de l’histoire des hommes.

Les fresques de la grotte Chauvet ont 30 000 ans. Celles de la grotte de Lascaux ont 17 000 ans. Il y a donc presque autant de temps qui sépare Chauvet de Lascaux et Lascaux de nous.  On le voit : nous allons être confrontés à un temps auquel nous ne sommes pas habitués, par lequel se dessinent bien des « littératures » et bien des « sociétés ». Des mythes sans doute, des religions peut-être : un monde protéiforme dans lequel nous allons tenter de nous immiscer durant quelques mois.

Dans tous les cas, 4 objectifs devront être atteints d’ici Janvier :

1/ réaliser des oraux en classe pour que chacun présente ses découvertes à ses camarades.

2/ le 20 Décembre toute la classe de Littérature et Société présentera aux élèves de Secondes les résultats de ses travaux en salle polyvalente (nous seront accompagnés des élèves d’un groupe de Méthodes et Pratiques Scientifiques qui travaillent aussi sur cette thématique)

3/ réaliser des flyer « authentiques » et « inauthentiques »

4/ publier le magazine Littér’Andaines #6

Bon courage aux élèves ! Ils seront à la hauteur c’est certain !

 

Pascal Georget.

 

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2. Présentation des binômes et des tâches qui leur sont affectées :

 

Les binômes ont été constitués ; chaque groupe de travail va désormais pouvoir travailler sur une thématique précise.

Le premier groupe, composé de Arthur et Emma, fera une présentation générale de l’art préhistorique dans le monde. Il ne faut pas croire que seuls les européens étaient des artistes – loin de là ! Il s’agira de voir où se situent les grands gisements d’art dans le monde, en passant par l’Australie, l’Afrique, les Amériques, etc… et de voir aussi ce qui fait partie de la préhistoire et ce qui en est exclu. Une définition de ce qu’il faut entendre par « préhistoire » s’imposera. De la même manière ce binôme devra étudier ce qu’il faut entendre par « art ». Leur réflexion ne devra pas hésiter à retrouver des formes d’art bien avant Homo Sapiens.

Quand a commencé cette discipline qu’on appelle « Préhistoire » ? Qui sont les préhistoriens  célèbres ? Henri Breuil et André Leroi-Gourhan seulement ? Comment a évolué cette science ? Est-elle identique aujourd’hui à ce qu’elle était hier ? Ce sont les questions que se poseront Nolwenn et Paula. A côté d’un topo « descriptif » des grands hommes qui ont étudié la préhistoire, ce travail devra aussi se concentrer sur la démarche historique, sur les méthodes, sur les techniques d’investigation.

(Henri Breuil, le « pape de la préhistoire »)

Julie et Marina composent le troisième binôme. Elles ont choisi d’élaborer un bestiaire des grottes : quels sont les animaux représentés ? Seulement des chevaux et des vaches ? Ou aussi des espèces disparues (l’auroch), inattendues (le pingouin), de petite taille (la sauterelle), majestueuse (le mammouth), imaginaire (la « licorne »), etc… Bien entendu, cette étude devra établir un répertoire clair et chiffré de ces animaux. Mais elle devra aussi s’interroger : où sont-ils placés dans les grottes ? Qu’en conclure ? Si Sapiens ne représente pas les animaux qu’il chasse, doit-on en conclure que les fresques pariétales ne sont pas des scènes de chasse ? Mais que sont-elles alors ? On le voit : ce bestiaire pourra déjà donner lieu à quelques efforts d’interprétation.

Vous avez déjà vu des mains colorées dans le fond des grottes. Soit ce sont des mains « positives » ou des mains « négatives ». Bianca et Eva ne se contenteront pas de clarifier cette distinction, mais elles tenteront aussi de dégager des problèmes (par exemple : pourquoi des doigts repliés par endroit ?) et des interprétations. Elles constateront en outre que ce penchant qu’ont eu les premiers sapiens à faire de tels signes ne sont pas uniques : on en retrouve partout dans le monde ! Faut-il y voir quelque chose d’universel ou de culturel ? C’est ce que nos deux préhistoriennes en herbe devront aussi questionner !

 

Un gros morceau : l’étude des signes. C’est évidemment une page capitale de notre cours « Littérature et Société ». Car si l’on peut parler d’ « écriture » c’est bien quand on s’efforce de décortiquer ces idéogrammes, pictogrammes (et psychogrammes ?) qui jouxtent les peintures pariétales et qui ornent certains ossements de Rennes, de cerfs, etc … Comment comprendre ces signes des premiers Homo Sapiens, et même de Néanderthal ? Peut-on y voir quelque chose d’universel ? De conventionnel ? De culturel ? Pourquoi ces blasons à côté des aurochs ? Les tectiformes ne sont-ils que des sortes de schémas d’habitats ? Ce sont Léna et Pauline qui ont décidé de prendre en charge cette thématique passionnante et ô combien difficile : la simple lecture de photocopies du livre d’Emmanuel Anati (Origine de l’art) montre à quel point il y a là matière à faire un peu de sémiologie… vous allez y arriver les filles !.. et vous nous direz tout sur les significations de ces étranges  symboles !

Flavie et Loraine se concentreront sur une seule peinture pariétale de la grotte de Lascaux. Il s’agit de la célèbre « Scène du puits », qui représente sans doute la charge d’un bison (blessé ?) sur un homme à tête d’oiseau. En quoi serait-ce une « scène » ? Pourquoi cet homme avec une tête d’oiseau, qui ressemble étrangement à cet autre oiseau qu’on voit sur une branche ? Comment comprendre, aussi, cette nuance dans la représentation : d’une part cette « schématisation simple – voire simpliste  » de l’homme incliné ; et d’autre part ce bison particulièrement bien dessiné, jusque dans les moindres détails ? Et quels sont ces signes qui animent cette scène : six points, quelques traits, etc… ? L’investigation de notre binôme sera studieuse, c’est certain, mais aussi elle pourra laisser libre cours à l’imagination : parfois le scientifique en a besoin pour donner sens à sa perception et ) ses émotions esthétiques !

 

 

Juliette et Lilian se prêtent au jeu de l’herméneutique pariétale : une nouvelle discipline, sans doute ! Ils tenteront de dégager du sens. Pourquoi toutes ces parures, ces peintures, ces sculptures ? Faut-il y voir « de l’art pour l’art » (c’est-à-dire des belles choses désintéressées qui ne valent que pour leurs valeurs esthétiques ?) ou au contraire ces créations sont-elle utiles, intéressées, auraient-elles une fonction et donc un sens (mythologiques, religieux, etc . ?). On le voit : ce que rechercheront nos deux élèves, c’est la conscience qui anime ces hommes du passé. Car ils ne devront pas seulement expliquer ces traces du passé (nous laissons à nos collègues de Pratiques et Méthodes Scientifiques le soin d’y travailler) mais les comprendre (c’est ce que l’on fait traditionnellement dans les sciences humaines). Ainsi, ce sont les cultures de ces premiers hommes préhistoriques que Juliette et Lilian tenteront de mieux cerner.

 

(Pourquoi ce cheval renversé à Lascaux ?…..)

 

 

En Janvier 2013 l’artiste David Bertrand a proposé une hypothèse nouvelle sur la réalisation des peintures pariétales : et si les premiers Sapiens n’étaient pas de grands artistes, mais avaient tout simplement utilisé une méthode simple (mais néanmoins efficace et astucieuse) : celle qui consiste à peindre des animaux sur les parois en projetant l’ombre d’une statuette qu’il n’y a ensuite qu’à détourer et remplir d’ocre ? Cette intuition est séduisante et permet de résoudre bien des mystères. Mais est-elle valable ? Science ou supercherie ? Notre binôme, composé d’Antoine et de Julie, ne devra pas se contenter de présenter cette découverte récente ni de la réfuter, mais devrait aussi présenter ce qui fait qu’une démarche est scientifique : leur travail sera donc aussi une confrontation à quelques réflexions épistémologiques.

 

Depuis la découverte de la grotte Chauvet , de nombreuses hypothèses se sont éteintes. Les peintures qu’on peut y trouver montrent qu’Il y a 30 000 ans les hommes préhistoriques étaient déjà des artistes confirmés ; ainsi l’idée d’un progrès dans les techniques a été fortement remise en cause. C’est ce que Clémence et Marius examineront. Comment penser l’évolution de l’art préhistorique ? Comme un progrès ? La notion de progrès a-t-elle même un sens quand il s’agit de parler de créations artistiques ? Ou alors, doit-on penser à un progrès des techniques, aussi bien dans le geste que dans les outils utilisés ? Cette problématique doit aussi amener notre binôme à interroger la question d’un enseignement de l’art dans le paléolithique.

 

 

 

Anaïs et Gaëtan ont osé prendre une thématique qui ne laissera personne indifférent : les représentations de l’homme et de la femme dans l’art préhistorique.  Il fallait évidemment un binôme mixte pour analyser cette thématique liée à la représentation iconographique des sexes. Dans de très nombreuses grottes on trouve en effet des gravures de vulves, l’art mobilier, lui, est souvent la sculpture ou la gravure de femmes… plus rarement d’hommes. Pourquoi une prédominance de la représentation de la femme ? Et en même temps, pourquoi si peu de représentation de l’acte sexuel ? Bien des mystères entourent cet angle d’analyse : nul ne doute qu’Anaïs et Gaëtan ont toutes les clés en main pour des éclaircir ! Chaud devant !…

Axelle et Juliette n’ont pas souhaité travailler sur les représentations de l’homme, thème proposé lors de cette séance du 27 septembre. Elles seront probablement inspirées sur  cette nouvelle thématique qui est profondément en phase avec « Littérature et Société » : présenter ce qu’il en est des « romans préhistoriques ». La littérature s’est beaucoup inspirée de l’art primitif et l’histoire même des Sapiens ou autres Néanderthal a donné lieu à de nombreux récits. On pense notamment aux ouvrages de Jean M. Auel (Les enfants de la terre), qui ont récemment cartonné dans les ventes. De la préhistoire aux romans il n’y a qu’un pas : c’est ce que pourra donc étudier notre binôme, sans oublier de voir si tous ces romanciers de la préhistoire n’ont pas dû, aussi, bien se documenter auprès des scientifiques. Nos deux élèves se demanderont en outre ce que le roman peut ajouter et apporter à l’esprit scientifique.

Pascal Georget.