Tu crois que je vais te tuer ?

L’excès-L’usine est un livre de collection poésie. Il a été édité en 1982 aux éditions Hachette-P.O.L. et réédité en 1987 aux éditions P.O.L. Son auteur, Leslie KAPLAN, est une écrivaine française. Elle est née à New York en 1943 mais a été élevée en France. L’excès-L’usine  fut son premier livre et fut salué par de très grands auteurs comme Marguerite Duras. Leslie Kaplan participe au mouvement de mai 1968. Elle publie des récits, des romans, des essais. Ses livres sont souvent adaptés au théâtre et sont traduits dans une dizaine de langues.
L’histoire se passe dans plusieurs usines situées près des banlieues de grandes villes des dizaines d’années avant les évènements de mai 68. L’auteur raconte la vie dans l’usine et la place que cette dernière occupe. L’auteur se met dans la peau d’une ouvrière qui travaille à la chaine. Sa vie se résume à son travail. Elle raconte l’usine d’une manière obsédante. L’usine est toujours là, vous vivez et mourrez avec. On perd la notion de temps et l’usine transforme l’être humain en machine. On perd son identité et tout n’est que « USINE ». La promiscuité contraint les gens à vivre les uns sur les autres sans aucune intimité. On ne pense pas, on ne réfléchit pas, on ne se pose aucune question ; on survit.L’être humain devient une machine, il est manipulé. La routine se transmet de génération en génération. Les enfants eux-mêmes deviennent absurdes.
Un peu à l’écart il y a une petite fille.
La petite fille n’a pas d’âge, mais elle est encore jeune.
Elle joue avec un bébé, très doucement. Elle tient le bébé sur ses genoux, le fait sauter en chantonnant, le presse contre elle. Ensuite elle fait semblant de le lâcher. Le bébé pleure. Elle le tape, le mordille, et le serre à nouveau.
Le bébé est très laid. Petit bébé gris.
La fillette répète son jeu sans arrêt. Le bébé a une peau comme du caoutchouc. La petite fille le plie, le presse. A un moment celle qui est peut-être la mère dit à la petite fille : Mais voyons, tu vas le tuer. La petite fille soulève le bébé et lui demande : Tu crois que jais te tuer ?
Dans cet extrait, on voit une petite fille qui joue avec un bébé comme elle le ferait avec un jouet. Subitement elle a des réactions bizarres. Elle prend le bébé, le tape, le mordille, l’embrasse, le pli, le presse. C’est son petit joujou ; elle s’en amuse mais devient incontrôlable. Cette petite fille qui paraissait très douce au début devient méchante et sans émotion jusqu’à pouvoir tuer. Elle aussi est conditionnée. Les textes sont écrits au présent et rythmés par la description au jour le jour des choses, des lieux, des odeurs, des bruits ; on s’y croirait.
L’auteur raconte à la personne « on » car tous les travailleurs forment une seul et même personne. Les phrases sont courtes, brèves et donnent une cadence comme les bruits réguliers et saccadés d’une machine.
Le plaisir et les distractions n’existent pas. Tout est conditionné par l’usine.
L’usine nourrit, fait vivre. Tout s’arrête là.
L’histoire est surprenante car on ne s’imagine pas aujourd’hui ses conditions de travail et de vie en France. C’est une histoire sûrement vécue par beaucoup de personnes mais que l’on n’aimerait ne plus voir au XXI siècle. Malheureusement nous ne pouvons pas oublier qu’aujourd’hui, il existe encore des pays tels que la Chine, la Corée du Nord, des pays totalitaristes (qui détiennent le totalité du pouvoir et ne tolèrent aucune opposition) qui exploitent l’homme mais aussi l’enfant. Leur but est seulement le profit, l’argent  et ils se moquent des conditions de vie, de pénibilité et de toutes les sortes d’émotions que peut ressentir de l’être humain.

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