Corniche Kennedy De Maylis de Kerangal
Ce livre m’a beaucoup plus parce que l’écrivain utilise des mots familiers, et en même des gros mots.Mais je l’ai aimé aussi pour son histoire qui est assez compliquée à comprendre mais qui est assez passionnante. J’aime bien cette immersion qu’on peut avoir dans ce livre, on va même jusqu’à ressentir les émotions des personnages , toutes ces choses qu’ils traversent, ces épreuves, tous les plongeons qu’ils exécutent avec beaucoup de sérieux. On ressent ainsi leur amusement leur tristesse etc…
Ce livre ne nous ressemble pas toujours exactement mais les enfants présents dans ce livre sont pratiquement tous des adolescents comme nous. Ils se cherchent, ne sont pas encore tout à fait matures et ils ont quand même pas mal de défauts, comme ce petit garçon qui a les dents pourries, avec des chaussures usées, qui fume etc…
Ce que j’apprécie aussi c’est que tous ces adolescents sont différents. Ils ont un Chef nommé Eddy qui va se faire piquer sa place de chef par son ami Mario qui va commencer à le chambrer.
J’admire aussi l’écriture de ce livre qui est plein de mots familiers mais aussi des mots soutenus. Je trouve ça formidable de réussir à mettre du langage familier et du langage soutenu en même temps. Par contre, je trouve qu’il y a un défaut dans ce livre ,c’est la longueur des phrases: elles sont beaucoup trop longues, comme celle-ci :
<< Sylvestre Opéra sait par cœur les rouages du réseau, ses lois, et ses territoires, connait celui qui vient de débarquer – sont visage et cloué aux murs des commissariats parmi les faciès des voyous les plus nocifs du territoire national: Peau mate et cheveux noir ondulé dans le cou, diamant à l’oreille, fossette au menton, lèvres fines, Beau Gosse – […] d’un palace de la côte.>>
J’ai particulièrement aimé le passage où ils se préparent à sauter sur chaque plongeoir comme dans ce passage <<Quand il monte faire un Just Do It, il changent de vitesse, leurs mouvements sont plus lents, empreints de majesté, même si surjoués, même si rigolards – finis les créatures hyperactives, les gosses excités, les personnages élastiques et dopés, je te poursuis, hé ho petite fiotte, je te double, je saute plus loin, plus haut et plus vite que toi : à présent, ils se concentrent. S’avance lentement vers à l’extrémité de la langue de pierre, là s’immobilisent orteils dans le vide – ce qu’il se disent à cette instant je l’ignore, peut-être même qu’il ne se disent rien mais lèvent les yeux au ciel, rénovant de la sorte leur perception du monde, leurs cils touchent l’azur, caressent l’épaisseur optique de l’atmosphère[…]>>Dans ce passage on se sent comme dans la tête du personnage qui s’apprête à sauter, on sent les vagues se casser sur les rochers, on sent le vent qui souffle …
J’adore aussi cette façon qu’ils ont de se préparer à sauter du haut de cette falaise avec la peur au ventre, car ils risquent leur vie en sautant du haut de ces rochers, s’ ils se ratent ç’en est fini pour eux.
J’aime l’histoire entre Eddy et Suzanne qui se détestent au début et finissent ensemble à la fin. Si j’avais une critique à faire, ça serait pour la fin du livre trop brusque et on ne connait pas la suite, c’est donc à nous de l’inventer. On ne sait pas ce que vont devenir les personnages pauvres comme ce petit garçon qui à 13 ans et qui en fait 11. Je cite <<Mario, treize ans , en parait onze, cheveux courts, queue de rat dans la nuque, tache de dépigmentation sur la figure, oreille percée d’un anneau de pirate, fluet, les bras noués sur le torse, croix chrétienne, maillot noir slipé, lacet qui pendouille entre les cuisses maigres […]>>. Là on voit bien que ce petit garçon n’est pas très riche vu les termes « maigres » « bras noués sur le torse ». Ce livre est un de mes livres préférés car il raconte une véritable histoire et ça j’apprécie.