bavardages

19 jours déjà… La rentrée est si loin. Nos élèves ne sont déjà plus des inconnus mais  pas encore ces jeunes qui nous serons devenus si familiers dans quelques mois, au moment de nous quitter. Encore presque inconnus donc. Et pourtant si prévisibles. Comme la phrase : «quoi ! mais … je ne bavarde pas !!! ». Celle-ci, on l’entend chaque année. Le temps de l’observation est passé, celle du test commence.

blah blah blah...bavardageMa classe devient bavarde, pénible. Je suis leur PP (pas encore si vieille et pourtant!) et mes collègues s’en plaignent.  Alors au cours suivant, je les accueille avec un petit laïus,  leçon de morale destinée à les faire réfléchir, à redresser cette barre avant que le bateau ne prenne l’eau. 15 mn de colère théâtrale.

Je leur dis ma surprise devant ce comportement qu’ils se permettent d’avoir, moi qui croyais (c’est mon discours !) qu’ils avaient bien compris ce que l’on attendait d’eux au lycée… (et oui, vous pouviez croire que je parlais de petits collégiens… que nenni! Ce sont des …petits Secondes qui se prennent pour des grands !

Et là, je leur explique par a + b que le bavardage n’a pas cours ici, que cela ne permet pas l’attention nécessaire et tutti quanti, que c’est insupportable, pour leurs camarades comme pour le prof (surtout pour le prof semble-t-il !!!) . La totale quoi. Il faut qu’ils y croient. Ils se font plus petits encore pendant le speech. Les regards se baissent un peu, les épaules se rentrent, ils n’osent même plus se regarder. C’est bon, c’est dans la poche. Je peux arrêter ma scène et retourner illico presto sur le chapitre dans lequel nous sommes. Ils ont compris. Ils sont nickels. Tous. Pas une mouche ne vole.

Et là, tout à coup, dans cet océan de quiétude,  2 voisines se parlent… vous les voyez bien sûr. Et même, c’est si calme que vous les entendez. Vous vous arrêtez soudainement. Les fixez. Tous les regards se tournent vers les 2 fautives. Elles sont les dernières à réaliser ce qui arrive et lèvent enfin la tête; l’une d’entre elle assène alors la phrase terrible :

« Quoi ?mais on ne bavarde pas » !!!  

ah!!! l'angoisse , elle bavarde!

Les bras qui tombent, le profond désespoir qui vous envahit quand vous comprenez qu’ils n’auront compris la leçon que quelques temps. Ils ont une telle propension à oublier, à revenir à leurs petites habitudes.

Mais surtout, on se rend compte que, parfois, ils sont certains d’avoir raison; ils se sentent profondément victimes d’une injustice. Je n’ai toujours pas compris   le fonctionnement de leur cerveau dans ces moments. Ne se rendent-ils vraiment pas compte, est-ce une sorte d’oubli mémoriel, un dédoublement de la personnalité momentané, une séparation de la langue et de l’esprit ? Le mot de « bavardage » a-t-il le même sens pour eux et pour nous ?

Pour le philosophe Pierre-Henri Tavoillot, bavarder a une fonction, surtout au collège. «… l’ado connaît une phase d’affirmation de soi qui s’exprime par une incontinence verbale!…»

Peut-on alors vraiment trouver des solutions toutes faites à ce qu’un journal titre « Le bavardage, cauchemar des enseignants ». Si on cherche, on en trouve de tout type sur internet.

Une collègue propose une contribution pour le Webpedagogique.

Même l’Assurance du corps enseignant propose un fichier à télécharger sur le sujet ! Preuve, s’il est besoin que celui-ci est au cœur de nos préoccupations…

Des solutions sont proposées…Ce sont des idées…

Il faut que je  comprenne…Un livre est sorti sur ce sujet : Le bavardage : parlons-en enfin: Pour une classe à l’écoute par une romancière aussi professeur de philosophie. Elle  y écrit une jolie phrase : « Les élèves ne parlent pas parce qu’ils veulent s’exprimer, mais parce qu’ils ne savent pas se taire ! ». problème de société sans doute. Aujourd’hui, il ne diffèrent plus leur pensée. Tout est dans l’instantané.  Si certains d’entre vous l’ont lu, n’hésitez pas à me/nous faire savoir si LA  réponse est dedans.

En attendant, je vais continuer à gérer comme avant, c’est-à-dire…

…je ne sais pas ! ça dépend…

…de mon état…

De l’heure…

Du jour…

Du mois…

De l’élève…

De la classe…

De la salle… Ah oui, si on avait 1 élève par table, ça simplifierait tellement les choses.

Mais là, c’est un  autre débat !!!

Ah non, il y en aurait un autre, mais chutt, je vais me faire disputer… Vous savez ce que font les  profs en groupe, en réunion? ils b………

Une chronique de Rachelle

2 réponses

  1. Merci de cette petite lueur amusante sur cette horreur que peuvent être les bavardages dans nos cours. Tant d’années derrière moi et pourtant si peu de solutions. Une personne en commentaire voit dans la réforme du collège une solution. Moi je crains l’arrivée de ces futurs élèves au lycée si on ne leur a jamais appris le silence. Tremblons.

  2. Bonjour,
    Il y a aussi de bons bavardages, quand un élève aide un camarade. Très bon pour la collaboration et l’avancée des apprentissages de chacun à son rythme. Mais il n’est pas toujours facile de savoir si c’est cela ou du bavardage parasite.

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