Situations d’apprentissage : L’inflation

Matière : Économie générale et statistique

Le dysfonctionnement du marché : L’inflation

Enseignant : OUBEJJA Mohamed

15/01/2014

 

Situation d’apprentissage n° 1

Document 1

 Inflation

Après avoir atteint 3,7% en 2008, l’inflation mesurée par la variation de l’indice des prix à la consommation (IPC) a sensiblement reculé, pour s’établir à 1,0% en 2009, en deçà de la moyenne de 1,9% observée sur la période 1997-2008. L’inflation sous-jacente, qui exclut les produits alimentaires volatils et les produits réglementés, est revenue de 4,5% à 0,7%, soit le niveau le plus bas observé durant les vingt dernières années.

La décrue de l’inflation est liée principalement au repli des cours des matières premières à l’échelle internationale et au reflux des tensions de la demande émanant des pays partenaires.

Source : BANK AL-MAGHRIB – Rapport – exercice 2009

Document 2

L’indice des prix à la consommation

L’indice des prix à la consommation a enregistré une augmentation de 1% au lieu de 3,7% une année auparavant. Le ralentissement de l’inflation est lié au recul des cours internationaux des matières premières, en particulier ceux des produits alimentaires de base dont la transmission aux prix à la consommation a été largement favorisée par la modération des pressions provenant de la demande. Dans ces conditions, l’atténuation des tensions inflationnistes s’est reflétée davantage au niveau de l’évolution de l’inflation sous-jacente, revenue de 4,5% à 0,7%.

Source : BANK AL-MAGHRIB – Rapport – exercice 2009

Consignes :

1. Lire le chiffre souligné dans le document 1.

2. Relever les causes de l’inflation au Maroc en 2009. 

3. Distinguer l’inflation sous-jacente de l’inflation globale.

4. Comment se calcule l’IPC au Maroc ? et par qui ?

Situation d’apprentissage n° 2

L’inflation

L’inflation est une hausse du niveau général des prix. Elle ne doit pas être confondue avec la hausse du prix d’un bien ou de quelques biens particuliers. Elle mesure une hausse du prix moyen de tous les biens et services. Le taux d’inflation publié dans les statistiques officielles est le pourcentage de variation annuelle du niveau général des prix, habituellement estimé par l’évolution d’un indice des prix à la consommation. Le contraire de l’inflation est la déflation, qui indique une baisse du niveau général des prix. La déflation doit être distinguée de la désinflation, qui désigne une baisse du taux d’inflation et non une baisse du niveau des prix.

Les mécanismes de l’inflation :

a) Un déséquilibre entre l’offre et la demande

Un déséquilibre entre l’offre et la demande globales peut trouver son origine du côté de la demande (on parle alors d’inflation par la demande) ou du côté de l’offre (on parle alors d’inflation par les coûts).

a-1. L’inflation par la demande

Imaginons une situation d’équilibre de l’économie nationale où l’offre est égale à la demande globale et où les prix sont stables. Intervient alors un phénomène qui entraîne une augmentation sensible de la demande globale (ce peut être une expansion de la demande étrangère, une politique de soutien de la consommation ou de l’investissement, etc.). Au niveau général des prix initial, qui équilibrait l’offre et la demande, on constate désormais un excès de demande : le volume des biens et services demandés dépasse le volume des biens et services offerts. Concrètement, les entreprises voient leur carnet de commandes gonfler rapidement et ne peuvent satisfaire toutes ces commandes dans les mêmes délais que par le passé. La pression exercée par cette demande excédentaire va entraîner les prix vers le haut. […]

a-2. L’inflation par les coûts

Le déséquilibre entre l’offre et la demande peut provenir d’un choc du côté de l’offre. […] La hausse des coûts peut avoir différentes origines : hausse généralisée des salaires, choc pétrolier (1974, 1979), augmentation des taxes grevant les produits, dépréciation de la monnaie nationale qui renchérit le coût des importations (fortes hausses du dollar dans les années 1980), etc. Imaginons par exemple une hausse généralisée du prix des matières premières : cela réduit la profitabilité de la production. Si les entreprises veulent maintenir leur marge bénéficiaire par rapport aux coûts, elles doivent augmenter les prix de vente dans les mêmes proportions que le coût des matières premières, ou bien trouver le moyen de réduire d’autres coûts de production (en abaissant les salaires, par exemple).

Le problème majeur de l’inflation par les coûts tient à son caractère auto-entretenu et cumulatif. En effet, si les producteurs répercutent les hausses de coûts sur les prix, la hausse du niveau général des prix dégrade le pouvoir d’achat des salariés. Si ces derniers anticipent les effets de l’inflation en cours sur leur pouvoir d’achat – et, en tout cas, une fois qu’ils auront constaté ces effets -, ils revendiquent des hausses de salaires pour compenser l’inflation. Les hausses de salaires ainsi obtenues viennent augmenter les coûts des producteurs, qui tentent alors de rétablir leurs marges en relevant leurs prix; le pouvoir d’achat des salariés se dégrade à nouveau, provoquant de nouvelles revendications, et ainsi de suite. L’économie peut ainsi être piégée dans une course-poursuite des prix et des salaires qui accélère indéfiniment l’inflation. Notons que même si son origine est autre (une demande excessive, par exemple), tout processus d’inflation est susceptible de déclencher une inflation par les coûts dans la mesure où, à un moment ou à un autre, les travailleurs cherchent à rattraper toute perte de pouvoir d’achat. Les phénomènes d’anticipation peuvent ainsi contribuer à accentuer l’inflation par les coûts même après la disparition de ses causes initiales. Dans une économie où les agents sont habitués à l’inflation, le seul fait de s’attendre à l’inflation conduit à revendiquer des hausses de salaires qui seront effectivement inflationnistes. De même, les producteurs qui s’attendent à devoir concéder des hausses de salaires peuvent relever leurs prix par anticipation pour préserver leurs marges.

b) Un phénomène monétaire

Quelle que soit sa cause initiale, l’inflation est par nature un phénomène monétaire. […]

L’approche monétariste […] attire l’attention sur le fait qu’en règle générale, l’inflation ne peut pas se développer sans une certaine expansion de la quantité de monnaie; il faut bien que les agents trouvent quelque part les moyens de paiement nécessaires à l’achat de biens et services dont le prix moyen augmente. Dès lors, quelles que soient les causes fondamentales de l’inflation, la création monétaire en constitue une condition permissive que le gouvernement peut contrôler par la politique monétaire. […]

(Jacques Généreux Introduction à l’économie, collection Points Économie © Éditions du Seuil,  nouvelle édition, 2001, p153 à157)

Travail à faire :

1) Définissez l’inflation par la demande.

2) Schématisez l’inflation par la demande.

3) Définissez les origines d’une inflation par les coûts.

4) Expliquez le  » caractère auto-entretenu et cumulatif  » de l’inflation par les coûts.

5) Expliquez : « l’inflation est par nature un phénomène monétaire ».