Exercices d’application: La monnaie et le financement de l’économie

Dossier n°1: La situation monétaire et le système financier

Travail à faire : 

1. Commenter l’évolution de la masse monétaire à travers ses contreparties au 2ème trimestre 2011.

2. Comment peut-on expliquer la sous-liquidité du marché monétaire ?  

3. Malgré l’insuffisance de la  liquidité bancaire, le taux d’intérêt demeure encore stable. Pourquoi ?

4. Calculer les agrégats monétaires pour les années 2009 et 2010. 

5. Evaluer la structure de l’agrégat M3 en 2009 et 2010. Commenter son évolution. 

6. Apprécier la performance du marché boursier à travers les indices MASI et MADEX.   

7. Relever les facteurs de cette contreperformance.

8. Commenter l’évolution du crédit bancaire en 2010 et relever ses principales catégories.

Ressources documentaires

Document 1

Ralentissement de la masse monétaire

Durant le deuxième trimestre 2011, le marché monétaire est resté en situation de sous liquidité, suite au resserrement des trésoreries bancaires. Celle-ci est le résultat de plusieurs facteurs restrictifs de la liquidité, en l’occurrence le creusement du déficit de la balance, le repli des investissements directs étrangers et l’accroissement des transferts des dividendes vers l’étranger. Toutefois, les taux d’intérêt sont restés stables, en lien avec les avances régulières de Bank Al-Maghrib.

Parallèlement, le rythme de financement de l’économie n’a pas cessé de reculer depuis plus de deux années. La croissance monétaire poursuit sa décélération et le cycle conjoncturel de la masse monétaire se maintient toujours dans sa phase baissière. Au deuxième trimestre, la masse monétaire, corrigée des effets saisonniers, a augmenté de 0,9%, contre +1,4% un trimestre auparavant. Cette évolution est due au repli de 3% des avoirs extérieurs nets. En revanche, les créances sur l’économie (+2,5%) et les créances nettes sur l’administration centrale (+0,3%) ont contribué positivement à la croissance monétaire. Les informations disponibles jusqu’au mois d’août et les prévisions établies pour le quatrième trimestre, laissent présager une poursuite du ralentissement au deuxième semestre de l’année 2011.

Source : Point de Conjoncture n°21 ? INAC-HCP ? Octobre 2011

Document 2

Le marché boursier

Le marché boursier est resté perturbé au troisième trimestre 2011, à la suite de la perte de confiance des investisseurs. Il a évolué légèrement dans le rouge, après avoir marqué des baisses importantes aux deux premiers trimestres, sous l’effet des événements politiques dans la région MENA, notamment dans les pays de l’Afrique du Nord.

En effet, le marché des actions baigne dans la morosité et ne semble pas prêt de s’en ressortir à court terme. Les indices MASI et MADEX continuent d’évoluer en dents de scie. Ils ont régressé respectivement de 0,4% et 0,3%, en glissements trimestriels, après avoir reculé de 5,4% chacun un trimestre plus tôt. La contreperformance globale de la place financière s’est élevée à -9,4% depuis le début de l’année.

Globalement, le marché boursier a affiché une grise mine et le mouvement baissier a été sa caractéristique principale. De plus, la publication des résultats comptables semestriels des sociétés cotées, marqués par la baisse des bénéfices, a négativement impacté l’évolution des indices et la psychologie des investisseurs. C’est ainsi que la correction à la baisse s’est poursuivie. Les ordres de ventes des investisseurs ont été plus importants que les ordres d’achats.

Source : Point de Conjoncture n°21 ? INAC-HCP ? Octobre 2011

Document 3

Crédit bancaire

Le mouvement baissier du rythme annuel d’évolution du crédit bancaire s’est poursuivi en 2010, parallèlement au ralentissement de l’activité économique. Ce rythme est revenu à 7,7%, contre 9,7% l’exercice précédent et 17,9% durant les quatre dernières années, reflétant de faibles contributions des principales catégories de prêts.

A l’exception des facilités de trésorerie, dont le taux de croissance s’est accéléré en décembre, et des créances en souffrance, en baisse durant la même période, les autres catégories de crédit ont vu leur rythme de progression fléchir en 2010, s’inscrivant ainsi dans la tendance observée depuis 2008.

Les crédits immobiliers ont enregistré une hausse de 8,7% contre 13% en 2009, reflétant, outre un ajustement à la baisse après une période de forte expansion, la nette décélération du rythme de progression des prêts accordés aux promoteurs immobiliers, celui des crédits à l’habitat restant quasiment inchangé d’une année à l’autre. La même évolution a concerné les crédits à l’équipement, leur augmentation annuelle ayant ralenti à 16,9% au lieu de 26,2% un an auparavant.

Pour leur part, les crédits à la consommation, qui avaient marqué des augmentations importantes durant les quatre dernières années, ne se sont accrus que de 8,1% contre 19,1% l’année précédente. En revanche, les facilités de trésorerie, accordées en grande partie aux entreprises, ont progressé de 5,9% en 2010, après une quasi-stabilité en 2009.

Source : BANK  AL-MAGHRIB – rapport – Exercice 2010

Document 4

Evolution des composantes de l’agrégat M3

Année

Monnaie fiduciaire

Monnaie scripturale

Placements à vue

Autres actifs monétaires

M3

Encours à fin décembre (en millions de DH)

2009

136 664

391 831

87 336

246 824

?

2010

145 235

407 054

93 802

258 149

?

Source : Rapport Bank Al-Maghrib, exercice 2010

Dossier n°2: La sphère financière de l’économie marocaine

Travail à faire :

1. Quel est l’impact de l’évolution du crédit bancaire à un rythme plus élevé que les dépôts sur le marché interbancaire. 
2. Montrer l’effet de cette situation de marché sur le taux d’intérêt créditeur (taux des dépôts à court terme). Justifier votre réponse à partir du document 1.
3. Expliquer la phrase soulignée dans le document 1.
4. Relever du document 2 les besoins financiers qui ont poussé le Maroc à placer une émission obligataire sur le marché financier international.
5. Quel sera l’impact de cet endettement sur l’agrégat monétaire M3 ? Justifier.
6. En se référant au document 3, évaluer les agrégats monétaires M1, M2 et M3.
7. Présenter une ventilation des crédits à l’économie en exploitant le document 1.

Ressources documentaires

Document 1

Crédits à l’économie

Le crédit bancaire continue d’évoluer à un rythme toujours plus élevé que les dépôts. A fin décembre 2012, ces derniers avaient progressé de 3,2% en comparaison avec la même période de 2011, à 662,5 milliards de DH. Par rapport au dernier mois de la même année, la hausse n’est que de 0,2%. A l’origine, la réduction du volume des  comptes à termes et bons de caisse qui s’est établi à 141 milliards, soit 2,6% et 4,7% de moins qu’en novembre et décembre 2011, et ce, malgré une très légère hausse de la rémunération. En effet, selon Bank Al-Maghrib, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois a augmenté de 2 points de base entre le troisième trimestre et octobre 2012, s’établissant ainsi à 3,73%. Vu que l’inflation ne devrait pas dépasser 1,7% en 2013, il n’y a aucun risque de dépréciation du capital. Bien au contraire. L’explication théorique est qu’en temps de crise et d’incertitude, les épargnants sont en général plus prudents. En revanche, les dépôts à vue ont progressé de 4,2% sur une année glissante, à 383 milliards de DH. Mais rapportés à décembre 2011, ils ont fléchi de 0,3%. Dans le même temps, les concours bancaires à l’économie ont atteint 704 milliards de DH, en hausse de 2,6% par rapport à décembre 2011. Cette appréciation a principalement?servi?à?financer?la consommation et le fonds de roulement des entreprises au détriment de l’investissement. Sur une année, le crédit à la consommation a marqué une croissance de 10%. Les crédits à l’habitat ont évolué au même rythme, à 150 milliards de DH. Par contre, les crédits aux promoteurs immobiliers se sont rétrécis de 2,8%. Cela signifie, entre autres, que les mises en chantier sont beaucoup moins importantes que par le passé.

Source : La Vie éco, 09-01-2013 (texte modifié)

 Document 2

Le Maroc s’endette à l’international

La  dernière levée de fonds en dollars lève le voile sur les difficultés du pays à assurer des réserves de change suffisantes. En effet, le Maroc avait placé, le 5 décembre 2012, avec succès, une émission obligataire de 1,5 milliard de dollars en deux tranches, sur le marché financier international. A la première tranche, initialement prévue, qui porte sur un montant de 1 milliard de dollars d’une maturité de 10 ans et un taux d’intérêt de 4,25%, s’est ajoutée une deuxième tranche, d’un montant de 500 millions de dollars, assortie d’une maturité de 30 ans avec un taux d’intérêt de 5,5%. Ainsi, depuis 2010, le renchérissement des prix internationaux du pétrole et des produits alimentaires a creusé le déficit du compte courant de la balance des paiements et le déficit budgétaire. Ce dernier étant principalement imputable à une augmentation des engagements dans le cadre de la Caisse de compensation et les mesures sociales décidées après les manifestations du 20 février (augmentation des salaires). La baisse des réserves de change et l’appétit de la direction Trésor pour la rare liquidité sur le marché monétaire ont poussé le gouvernement à aller vers l’endettement à l’international.

Source : Economie/Entreprises, N° 155, janvier 2013 (texte modifié)

Document 3

La situation monétaire à fin novembre 2012
Encours en millions DH Encours à fin nov. 12 Variation mensuelle (en%)
Monnaie fiduciaire

164,0

-2,4

Monnaie scripturale

430,6

2,5

M1

?

1,1

Placements à vue

110,6

0,7

M2

?

1,1

Autres actifs monétaires1

261,3

1,9

Dont : dépôts à terme

140,8

1,1

Titres des OPCVM monétaires

57,6

3,1

M3

?

1,3

1 : Autres actifs monétaires= Comptes à terme et bons de caisse auprès des banques+Titres OPCVM monétaires+Dépôts en devises+Valeurs données en Pension+Certificats de dépôt à durée résiduelle inférieure ou égale à 2 ans +Dépôts à terme auprès du Trésor+Autres dépôts.

Source : BAM, revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière, janvier 2013