L’engagement , thème Histoire des arts…

 
L’examen histoire des arts: Le premier thème étudié  « Art et pouvoir » : l’art engagé.
Quelle délimitation temporelle? Le programme d’histoire sera le fil conducteur.
Au delà d’une simple présentation, analyse iconographique et plastique(…) stylistique des oeuvres, le collégien devait pouvoir » problèmatiser » .Le thème choisi, cette année, était celui de « l’art engagé » entre 1914 et 1945, Art et artistes engagés autour des deux grandes guerres mondiales ».
(Pourquoi 1914?). Il fallait limiter le champ temporel, nous dit-on, mais dans le domaine des arts faire l’impasse sur la naissance de la « modernité », (Baudelairienne), sur les nombreuses révolutions des modernistes du début du XX ème siècle et toutes les utopies sociales et révolutionnaires. Cette approche peut-elle permettre de  comprendre ce qui se passe dès l’après guerre?. 1945 n’était nullement une date butoir, comme l’affirmait notre coordonnatrice, madame Bourgeon- Budzinski . Le choix des oeuvres peut s’effectuer depuis 1914  jusqu’à la fin de la deuxième guerre et se poursuivre à travers ses répercussions.Une oeuvre des années 60 où d’un artiste actuel  traitant de façon pertinente des conséquences de la guerre pourrait  être inclue.
 
  • L’engagement une question intéressante pour nos jeunes? Se sont- ils sentis concernés par cette question? (en  3 èm?).
Doit- on parler actuellement d ‘une génération non-politisée?.Selon certains politiques, la jeunesse n’est nullement insensible et désengagée face aux questions de notre société (c’est ce qu’affirmait F.Bayrou dans l’émission  « face aux idées ») sur LCP.(7juin 2011).
L’école est, justement, ce premier lieu physique, cet espace publique pour l’enfant  où peut s’expérimenter,se réglementer, se fonder  la première approche de la « polis » et  de  « la politique ». Nous  choisirons le sens qu’ Hannah Arendt donnait à ce terme: c’est à dire un espace relationnel, un espace publique ouvert à la pluralité des opinions, à l’action citoyenne et responsable, aux débats. L’école est un lieu où s’élabore, s’expérimente la liberté dans la concertation commune. Dans son ouvrage sur « la crise de la culture », la philosophe nous montre bien que les enfants sont  « des êtres humains en devenir » . « Toute éducation est éducation à la liberté » , elle doit l’aider à devenir un adulte libre. L’école ,et les  enseignants, devons  justement à l’opposer de tout système totalitaire leur « inculquer des convictions », à tout le moins, développer la faculté, les  former, les forger.On tente de leur montrer comme l’avait si justement soulignée  H. Arendt  que tout rapport à l’autorité n’est pas paradoxalement renoncement, absence de  liberté. Le collège est le premier lieu privilégié de la socialisation,de l’ apprentissage « du vivre ensemble »,de l’acquisition de l’autonomie et de la  responsabilité.(ces  rappels peuvent sembler des poncifs, des lieux communs, tellement, ils sont ancrés chaque jour dans notre philosophie pratique .
L’oeuvre d’art politique, engagée est ce encore une question d’actualité?
Des théoriciens,  parlent d’une dépolitisation des oeuvres d’art, aujourd’hui, avec le phénomène de la fin des idéologies, du consensus culturel ambiant et le triomphe spectaculaire et spectral  du capitalisme . « Récemment encore, nombreux sont ceux parmi les théoriciens qui s’employaient à souligner l’état de dépolitisation, de « désidéologisation », de manque d’engagement des artistes et des oeuvres… » M.Jimenez.(entretien avec J.M. LACHAUD dans « Art et politique Volume 1).
C’est une question qui a évoluée depuis le début du XX èm siècle.Selon M. Jimenez, on ne peut pas réfléchir  le rapport du politique avec l’oeuvre d’art de la même façon qu’à l’ époque des avant gardes historiques, mais ses dernières années, un certains nombres d’artistes se confrontent aux questions complexes de notre société. le philosophe affirme que « le quotidien est politique », aujourd’hui, donc même sans engagement concret, l’artiste fait « acte politique » .
 
Trouver du politique dans une oeuvre est -ce si simple? Gardons à l’esprit cette question de J.M Lachaud.
  • L’engagement:Sa définition  est elle un véritable noeud gordien pour l’élève. ???
Beaucoup d’enseignants ont souligné les difficultés rencontrées par les élèves, quand il s’agit de cerner, précisément cette notion. La question n’est pas si aisée, Qu’est ce que l’engagement? « Qu’est ce qu’une oeuvre engagée? une oeuvre militante? »  (M.Lachaud). Il nous faut faire la distinction entre art engagé, art militant, et art de propagande.Avant de parler des oeuvres de pouvoir, leur collé l’étiquette d’engagement. Le collégien doit savoir de quoi il parle, d’autant plus dans la suprématie de l’opinion que  la toile « médiacratique » comme dirait Giorgio Agamben, impose comme référence à l’aire de la « post vérité ».
 

L’ensemble des interrogations que les élèves devaient se poser, le mot « engagement » lui même, son concept, étaient un personnage complexe à définir. Il a été signalé en  cours de Français, lors de son étude terminologique, que le mot était un terme relativement moderne« Le terme d’engagement n’est apparu qu’au XX ème siècle, époque qui a connu deux guerres mondiales et  une crise des conscience et de la pensée elle -même. « (Mme I. Moumni ,enseignante de français.)
1) Quand, avec les élèves, nous  recherchons la définition du mot dans le dictionnaire LE PETIT ROBERT que découvrons nous?: la date de 1945, Pourquoi 1945 ? Pourquoi ce mot est- il apparu à la fin de la deuxième guerre mondiale?. (Le deuxième conflit avec ses horreurs, l’expérience nouvelle du « totalitarisme » obligeait le philosophe, l’homme de lettre ,l’artiste, le citoyen  à remettre en question sa propre praxis, voire interroger son impossibilité. Comme le définit Benoit Denis, c’est un « moment dogmatique » clé » . L’entre deux guerre fut  déjà un moment riche en débats sur le sujet. Avec J.P Sartre et la sortie traumatique de l’après guerre, selon .B.Denis, l’écrivain a  théorisé le mot, il devient un dogme (une obligation quasi cathartique face à la mauvaise conscience, et le problème entre action et agir ?).(P25).On pense , également, à  la célèbre question T.W ADORNO sur la possibilité d’une  poésie après Auschwitz. (Peut- on représenter l’irreprésentable? Peut -on penser l’impensable  ?Peut-on nommer l’innommable? dire l’indicible? Pour le philosophe allemand de l’école de Francfort, il faut le philosopher ,il ne doit pas être un écueil à la pensée. Comment filmer la Shoah? Nous reviendrons sur ce sujet dans le deuxième thème étudié  autour de l’oeuvre filmique « la vie est belle » de roberto  Begnini,et les différentes réflexion que nous pourrons nous poser sur la représentation filmique de cette période de Alain Resnaie à Claude.Lanzmann.)
Comme le montrera, justement, G. Sapir , le contexte historique de la libération (les événements de l’épuration) placera  l’écrivain face à la question de sa responsabilité et la nécessité de redéfinir son statut et sa fonction entre poièsis et parxis (celle d’intellectuel /de clerc sera justement distinguée par Sartre comme Platon faisait la distinction entre philosophes et  sophistes ).
2 ) En examinant, une nouvelle fois avec attention la définition du petit LAROUSSE, on découvre ces quelques  mots laconiques : « (6 °) fait de prendre parti et d’intervenir publiquement sur les problèmes sociaux, politiques, etc…, de son époque ». Il n’est nullement signalé si elle s’applique aux différents domaines des arts,des lettres…
 
L’engagement est l’intervention de l’homme dans la sphère publique, prendre  position face aux affaires de la cité, celles d’ordres politiques, les questions relatives à l’organisation et à l’exercice de ce pouvoir et la façon dont il est exercé. La politique comme le montrait Hannah Arendt est un espace « pluriel » de liberté, de « délibération » et d’échange (débat,concertation…) un espace relationnel de la parole et de  » l’ agir ». Comme le souligne  la philosophe dans son ouvrage  « crise de la culture » , « la liberté  (…) est réellement la condition qui fait que des hommes vivent ensemble sans une organisation politique.(…) la raison d’être de la politique est la liberté,et son champ d’expérience est l’action » (P.190)  elle insiste sur le fait que pour elle,  »  la  politique est par essence liberté ». Le propre de la  politique est justement de permettre, d’instaurer, d’institutionnaliser cet espace de  liberté, cette « agora » ,ce lieu  fondateur d’échange et d’action commune. Elle le rappelle très bien, dans son chapitre « qu’est ce que la liberté? », « qu’être libre et agir ne font qu’un ». L’artiste intervient  donc par sa voix, quand cet espace libre est en danger,quand il y a perte de la politique,sa négation.(On pense, ici, à toutes formes de pouvoirs oppressifs depuis le despotisme jusqu’ au totalitarisme qui en est l’ extrême car domination totale de l’homme et de son « bios » (bio-politique de Foucault à Angem). Le totalitarisme est  vu par H.Arendt comme l’anéantissement de la  politique, sa négation par la  destruction du collectif ,du dispositif  de cohérence sociales. A l’agora au forum se substitue ces stades et ces masses endoctrinées par la propagande (le désert /le camp), « la vie nue ». L’artiste  intervient autour des problèmes sociétales que rencontre cette vie collectives. La définition  parle d’homme  « de son époque » .L’homme engagé est celui qui s’inscrit donc dans son temps historique.
3)La définition du mot engagement dans le  dictionnaire « Le petit Robert » est différente, plus précise et largement teintée par l’influence de Sartre.Les citations choisies sont de lui. Il est écrit: « 9° (1945), Acte ou attitude de l’intellectuel, de l’artiste qui, prenant conscience de son appartenance à la société et au monde, renonce à une position de simple spectateur et met sa pensée ou son art au service d’une cause » La définition de ce dictionnaire apporte une information supplémentaire, celle d’une prise de conscience de l’homme comme  appartenant à une communauté, la notion « d’intellectuel », celle de sa position face au monde.(On retrouve la pensée sartrienne.)
Autre définition sur le mot politique:
(Politique: « par politique, j ‘entend l’activité lucide qui vise l’institution de la société par la société elle-même » explique Cornelius Castoriadis dans « Nouveau millénaire,défis libertaires,pensée politique la rupture grecque.Le monde .23.01.04) ».

Conseils de lecture:

Vous pouvez lire la revue de sciences humaines « Tracé »  qui traite du thème de l’engagement.

Plus précisément l’article de Alice Béja, « au delà de l’engagement:la transformation du politique par la fiction »,Tracés.Revue de sciences humaines (en ligne),11/2006,mise en ligne le 11 février 2008.URL:http://traces.revues.org/240

  • Que fait l’artiste engagé?

Il prend position, à travers son oeuvre et décide de défendre une cause, des idées, des idéaux mis à mal ou en danger. Il s’affirme en tant « qu’ artiste  citoyen « .Son oeuvre devient  subversive,  » transgressive », critique, vis à vis, d’une certaine forme d’autorité, d’un certain pouvoir. (L’idéologie dominante?, « la domination »?) diront certains. D’autres parleront de « forces d’oppressions », de « totalité » (T.W.Adorno) .Pour ce dernier, l’avant-garde artistique en est la représentante.L’artiste devient l’agent actif d’un contre-pouvoir. Par exemples les nombreux artistes, penseurs parfois d’obédiences communistes se rallieront dans les années 30 autour d’une lutte antifasciste: J.Hearfield….Ernst Bloch…les surréalistes). L’engagement se manifeste aussi par le ralliement, la réunion d’artistes autour de causes contestataires collectives (l’expérience traumatique de la guerre conduit à une réflexion  pacifiste, voire cathartique qui prend la forme d’une praxis artistique-Le peintre Otto Dix  parle dans ses écrits de « nécessité de peindre », « de sa quette d’un exorcisme « libérateur.) On peut citer :le groupe des  Dadaïstes et leur réaction provocatrice et nihiliste vis à vis des valeurs d’une société qui a permis ce désastre, les  Surréalistes  conçoivent à la suite ne ce mouvement un nouveau type de relation à la réalité  (« totalité ») ,le mouvement de l’ A.E.A.R  (l’association des écrivains ou des artistes révolutionnaires) crée par Vaillant-Couturier ou les peintres allemands de la nouvelle objectivité…même si comme le souligne justement, Liliane Mathieu « ces engagements  politiques doivent souvent… plus à des logiques propre au  monde de l’art, qu’à des enjeux ou à des convictions spécifiquement politiques… »(1°)

  • L’artiste engagé?: C’est être un homme fondamentalement libre, responsable ,il veut « transformer le monde« ,  le rendre plus libre. La vision de J.Paul SARTRE.
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« Dostoïevski a dit : »Tout homme est responsable de tous devant tous » ».C’est avec cette phrase Que Sartre introduit,et souligne l’actualité de cette question,dans sa  conférence de 1946 sur « la responsabilité de l’écrivain », il Faisait de chacun d’entre nous des êtres engagés et responsables vis à vis de notre communauté.(E.lévinas développera après Buber  cette notion devenue devoir éthique vis à vis de l’altérité).

L’artiste et les diverses avant -gardes historiques partagent cette croyance en la possibilité pour  l’artiste de changer l’art et le monde.(Ce sont les visions utopiques dominantes au début du XXe siècle, à tendances marxistes (?).)

Le  mot engagement nous évoque, naturellement, la figure de J.P.Sartre , il est dans l’imaginaire collectif  le symbole, le parangon de la littérature engagée .(de tradition française).

 Avec son essai de 1947 « Qu’est ce que la littérature? », le philosophe écrivain existentialiste défini la mission de l’écrivain. »Qu’est ce qu’écrire? », « Pourquoi écrit-on? » et « pour qui écrit-on ? ». Ce sont autant de questions ontologiques signifiantes qu’il  pose  au travers de ses chapitres. En 1947, il devait mettre l’écrivain face à ces interrogations à la fois très simples et pourtant complexes, la question du sens de l’écriture. Comment doit-on écrire pour s’engager?. Je pense qu’à cette époque, c’est une question que devait se poser tout artiste  plasticien, musicien…

Sartre, c’est pour nous,« le philosophe engagé » , l’homme engagé dans les combats  de son temps; les prises de position pour le tiers monde, l’émancipation des peuples (la décolonisation) avec  la guerre d’Indochine , celle d’ Algérie, de Tunisie, du Viêtnam, Le Sartre refusant le prix Nobel de littérature,véritable acte de rupture symbolique qui  achèvera de construire sa  mythologie. (cf.le programme d’histoire sur la décolonisation ), mais aussi ,il ne faut pas oublier le Sartre amateur d’art, qui visite les ateliers et écrit sur les artistes.

Il définira ,dans son chapitre « Qu’est ce qu’écrire ? »  , l’écrivain comme celui qui « a choisi de dévoiler le monde » par le langage. »le langage est une activité humaine de dévoilement. »(p.16.La responsabilité de l’écrivain)… »Nommer une chose c’est la transformer »(P.17). Il l’exemplifie d’une façon très pédagogique:

« Opprimer les nègres, ça n’est rien tant que quelqu’un n’a pas dit: les nègres sont opprimés. Jusque là, personne ne s’en aperçoit, peut être même pas les nègres  eux-même. (…)A partir du moment où je nomme la conduite de mon voisin, il sait ce qu’il fait. En outre il sait que je le sais. Et par conséquent, son attitude vis à vis de moi est changée…son action sort de la subjectivité pour s’intégrer dans l’esprit objectif »(p.19.La responsabilité de l’écrivain.)

La fonction de l’écrivain est donc « de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne puisse s’en dire innocent «  (2°) il doit créer des prises de conscience. Selon Sartre, »il n’ y a pas de littérature innocente ».(p.39 ,responsabilité de l’écrivain.)

« Le prosateur »-( c’est comme cela qu’il le nomme, excluant d’une certaine manière la poésie, la condamnant comme peut efficace (?),appropriée, pour l’engagement face à la prose . »On ne peut donc pas reprocher à un poète de nier, en tant que poète, ses responsabilités d’homme. »(p.11) « La responsabilité de l’écrivain. ».Il ne faudrait donc pas attendre de lui une quelconque responsabilité.Pourtant les enseignants en parlant d’engagement vont étudier la « poésie de la résistance?.)

-Donc, le prosateur, comme le philosophe, ne doit plus simplement interpréter le monde, le déchiffrer « …ce qui importe est de le transformer » .Pour l’écrivain philosophe ,  « Parler c’est agir »(3°), la parole permet  « une action par dévoilement« ,(4°) Qu’entend t’ -il par là?

En témoignant sur, en « nommant » (nommer c’est sortir de l’ombre, faire perdre au mot son innocence), puis en  dénonçant, une injustice,une action,un événement, il met au jour ce qui était caché, ce qui n’était pas vu, il a le pouvoir de faire changer les choses en les portant à notre « conscience réflexive » .Il permettra de produire une action émancipatrice.

« La littérature efficace, dit-il, c’est la littérature qui entraîne vers l’amélioration de la condition des hommes et vers l’humanité« . (5°)

L’écrivain inscrit, donc, son écriture dans l’histoire, les événements, il doit opter pour une écriture, un style plus à même de convaincre et d’agir fortement sur l’esprit du lecteur:une écriture claire et limpide.

L’écrivain  a cette faculté, de faire de l’autre, du  lecteur, un être responsable , c’est peut être aussi la fonction de l’artiste, du politique, de l’enseignant. Concomitant à l’écriture de son essai, on peut redécouvrir la conférence de 1946 sur « la responsabilité de l’écrivain »que Sartre a prononcé à la Sorbonne .(On peut lire le petit ouvrage de 61 pages.Jean Paul Sartre, »la responsabilité de l’écrivain » philosophie aux Editions Verdier,1998.(texte intégral,de la version de la conférence de 1er novembre 1946 à paris.)

« Nous avons tenu tout allemand qui n’avait pas protesté contre le régime nazi pour responsable de ce régime… » (p.7)

L’artiste ne peut rester dans sa tour d’ivoire. Sartre reprochera à Flaubert..la catastrophe ,les atrocités de la commune, le fait de ne pas dire, ne pas l’empêcher par les mots. Faire le choix de l’ignorance ou indifférence n’était-ce ce pas  être coupable par omission. L’écrivain  doit comme le définit Sartre dans son ouvrage  se « lancer dans la bataille« , combattre, refuser le silence au nom de la liberté. Pour Sartre « l’essence de la littérature est de maintenir la liberté » (p.34.) pas une liberté abstraite  mais une « liberté concrète ». « le livre est l’appel d’une liberté à une liberté. »(p.27).

Pour Sartre ceux qui n’ont pas dénoncer le nazisme sont responsables.  « Il est évident qu’au nom de la liberté ,l’écrivain doit condamner l’injustice, c’est à dire le mal, d’où qu’il vienne, il doit condamner la violence. »(p.53). Même si le philosophe porte toujours un doute légitime sur l’ efficacité réelle de l’ action créatrice. (Ex: le cas Picasso)…Alice Béjà dans la théorie de Sartre met en garde contre l’idéologie qui peut être le danger du roman engagé, il faut faire attention de ne pas faire un roman à thèse. »Il n’ y a souvent qu’un pas ou quelques phrases de la politique à l’idéologie, du roman engagé au roman à thèse. »(P.2). L’oeuvre n’est pas politique, circonstancielle, elle le devient.

On ne peut, cependant, pas limiter la définition d’engagement en littérature  à la simple réflexion théorique de J. SARTRE. Alice Béjà nous incite fortement à élargir le champ d’exploration. « Néanmoins et c’est heureux, l’engagement littéraire ne se limite pas à Jean-Paul SARTRE ,et la notion peut être prise dans un sens plus large. »(P.2). Reprenant la recherche de Benoit Denis dans son ouvrage « littérature et engagement, de pascal à Sartre »,Paris,seuil,de 2000, elle souligne un point intéressant, la différence qui existe entre « littérature engagée » et « littérature d’engagement ». La littérature engagé serait plutôt à définir comme « un mouvement littéraire spécifique qui naît en France au XXe siècle. » (P.2) Chronologiquement, il le situe dans la modernité de Zola à Sartre…(l’affaire Dreyfus serait le noyau fondateur de l’écrivain intellectuel). Il faut aussi,selon la théoricienne faire la distinction entre littérature engagée et et engagement politique, entre le Zola qui sort de sa fonction pour prendre position, (« l’engagement est ici un sortir de soi. ») (P.3), l’homme se sert de son aura artistique pour donner donner son opinion dans la vie politique et Sartre qui se sert de la littérature,(« l’engagement est interne à l’oeuvre »(P.3). la  « littérature d’engagement »de tradition plus ancienne, inclue Pascal, voltaire et à un sens plus large, peut être plus flou.« Toute oeuvre est à quelques degré engagée au sens où elle propose une certaine vision du monde et quelle donne forme et sens au réelle » (p.10)

Vous pouvez lire la revue de sciences humaines Tracé  qui traite du thème de l’engagement.Plus précisément l’article de Alice Béja, « au delà de l’engagement:la transformation du politique par la fiction »,Tracés.Revue de sciences humaines (en ligne),11/2006,mise en ligne le 11 février 2008.URL:http://traces .revues.org/240 

et ,aussi, aller voir le travail de Paul Wagner de 2005 ,sur La notion d’intellectuel engagé chez Sartre »dans la revue de philosophie et de sciences humaines « Le portique » afin d’affiner votre réflexion sur l’engagement,ses limites,sa responsabilité de l’intellectuel,la question de son existence …ou le site dailymotion sur la position de l’intellectuel vis à vis du parti.

http://leportique.revues.org › … › Travaux de DEA

[www.dailymotion]dailymotion.virgilio.it[/dailymotion]

POURQUOI CE CONCEPT DE RESPONSABILITE ,S’EST ACTUALISE APRES LA SECONDE GUERRE?

Gisele Sapiro rappelle le contexte d’élaboration de ce concept de responsabilité chez Sartre. Il est liée à un contexte historique qui actualise et questionne l’acte artistique. « La théorie Sartrienne  de la responsabilité de l’écrivain, affirme G.SAPIRO s’enracine dans l’expérience de l’Occupation mais aussi dans celle des procès de la Libération où des hommes de lettres sont poursuivis pour leurs écrits qui deviennent des preuves à charge contre eux et peuvent les envoyer à la mort, puisque Brasillach a été exécuté. Il a été d’ailleurs le seul à revendiquer la responsabilité de ses écrits, sans admettre qu’ils aient constitué le crime d’intelligence avec l’ennemi. « Gisele Sapiro,entretien pour la tribune de l’Humanité.fr.

Pour les peintres, on peut évoquer le voyage à Berlin de certains peintres:Paul Belmondo…,ou la position des artistes Futuristes vis à vis du fascisme , pour les écrivains la collaboration avec l’idéologie du  régime Nazi. On parlera de  » complicité avec la terreur » pour reprendre les mots de jean Clair dans son ouvrage sur la « responsabilité de l’artiste ».

  • LA QUESTION DE LA RESPONSABILITE DE L’ARTISTE: Un débat entre « art pour l’art » et art utile, art à message.

« L’artiste n’a de responsabilité en vers personne. Son rôle social est asocial. Sa seul responsabilité réside dans sa position face au travail qu’il accomplit » Georg Bazélitz  (peintre et sculpteur allemand contemporain.)

« Redonnons donc à la notion d’engagement le seul sens qu’elle peut avoir pour nous. Au lieu d’être de nature politique, l’engagement c’est pour l’écrivain, la pleine conscience des problèmes actuels de son propre langage. »Alain Robbe Grillet, « pour un nouveau roman,Paris,seuil,1997.

  • L’écrivain plus que tout autre corporation à une « responsabilité »graduelle en fonction de l’importance symbolique de sa plume, de sa voix.(Vous pouvez parcourir le travail riche et détaillé de la sociologue et historienne spécialiste de la littérature française du XIXe et XXIe siècle  Gisèle Sapiro. Dans son livre –  » la responsabilité de l’écrivain, littérature, droit et morale en France XIXe siècle-XXIe siècle. « aux  Ed. du Seuil- elle  explore la fonction morale de l’écrivain de la Restauration à la libération, le rapport entre morale, politique et littérature. La question qui se pose est celui du pouvoir de l’écrit. L’écrivain a t-il le droit de tout dire? L’artiste doit- il rendre des comptes à la communauté? On s’intéressera  plus précisément à la partie consacrée à la libération ,à la résistance et l’opposition idéologique entre la position Sartrienne et celle de jean Paulhan  qui défend le « droit à l’erreur » dans le journal Le figaro littéraire en mars 1946 . Peut- on accepter le droit à l’erreur quand l’artiste devient par ses mots complice des régimes de terreur, responsable de « crime contre l’humanité »?

« Lors de l’enquête que j’ai menée sur l’épuration du monde des lettres pour mon précédent livre la Guerre des écrivains  explique G.Sapiro, il m’est apparu que le concept de responsabilité de l’écrivain qui a fait débat à cette époque occupait une place centrale dans le processus d’autonomisation du champ littéraire, et dans la constitution de l’écrivain comme figure de l’intellectuel engagé ».(…) Vous citez Marie-Joseph Chénier, le conventionnel et frère du poète?: «Nous devons la Révolution aux livres.»

Gisèle Sapiro. « Oui, aussi bien, les révolutionnaires que leurs adversaires ont cru en cette responsabilité. Cette idée a nourri tous les débats autour de la législation sur la liberté de la presse au XIXe siècle, et autour des rapports entre littérature et morale, pour définir la responsabilité de l’écrivain : une responsabilité objective fondée sur les effets –supposés nocifs– des livres. Elle est théorisée sous la Restauration, en particulier par l’Église, qui souligne les dangers des «mauvais livres», qu’ils soient irréligieux ou licencieux. »

G.SAPIRO entretien pour l’humanité.fr- tribune Le 18.03.2011

.Vous pouvez aussi écouter l’entretien qu’elle a donné à sylvain Bourmeau, sur France Culture le 05.03.2011 dans l’émission « la  suite dans les idées ».CF. site internet.

www.franceculture.com/oeuvre-la-responsabilite-de-l-ecrivain-de-gisele-sapiro.html

consulter,Le livre de Jean Clair:  « la responsabilité de l’artiste,les avant-gardes  entre terreur et raison » 1997 Ed. Gallimard,Collection :le débat ou celui de Jacques Maritain: « la responsabilité de l’artiste » 1961 .Ed.Fayard.

Courbet, »l’atelier du peintre »,1855,huile sur toile.Réalisme.           Fantin-latour, »un atelier aux  Batignoles »1870,huile sur toile.

Vous pouvez aller découvrir l’article intéressant de Dominique Bertille « Où est ton art, camarde? »  du  03.02.2011 ,sur le thème de l’artiste dans son atelier. A partir du tableau de l’artiste allemand Immendorf  « où en est ton art ,camarade, collègue? »de 1973,représentant  l’artiste dans son atelier,interrompu par un militant qui ouvre la porte sur la réalité sociale; Dominique  BERTILLE  réfléchit la position des artistes dans la société (entre le choix de l’art pour l’art,de son autonomie (école du parnasse, symboliste) et celle d’un peintre réaliste comme Courbet, qui fait « entrer le monde dans son atelier ». »c’est le monde qui vient se faire peindre chez moi ».COURBET, l’atelier du peintre.On peut partir de plusieurs tableaux représentant le peintre dans son atelier, celui de Vermeer, de Courbet, de Immeldorf,et faire décrypter le sens et la fonction de l’artiste dans chacun des tableaux.Que nous dit l’artiste sur sa place dans le monde à travers sa représentation de son lieu de travail?

voir l’article « rôle social de l’artiste » sur:www.aimos.hypotheses.orgAIMOSArticle

On peut étudier le cas de Robert Brasillach…qui fut condamné et exécuté pour collaborationnisme intellectuelle, intelligence avec l’ennemi. (vous pouvez consulter l’ouvrage d’histoire sur l’affaire Brasillach de Alice KAPLAN « Intelligence avec l’ennemi,Le procès Brasillach »  Ed .Folio.Où l’on se pose cette question : »Peut on exécuter un artiste  parce qu’il pense mal? »). Il y a en effet de mauvais engagements, tout n’est pas défendable et on ne peut pas tout dire.Les propos abjectes de Brasillach ou d’un .L.F.Céline sur l’antisémitisme sont à la limite du supportable)et entre désormais dans le délictuel. Il ne peuvent être considérés comme une opinion. On peut évoquer la question de la parole publique et rappeler la déclaration des droits de l’homme de 1948,sur la liberté d’expression et d’opinion le désobéissance civile ,avec les élèves, rappeler les propos et positions non-admises répréhensibles par la loi .ex:Le révisionnisme, les propos à caractères racistes, antisémites…

On peut revenir sur les articles de loi, sur la liberté de la presse,liberté d’expression  du 29 juillet  1881  à nos jours. Gisèle Sapiro,montre bien que la responsabilité de l’écrivain se développe pendant les nombreux débats sur la liberté de la presse, qui émaillent tout le XIXe siècles.

En tant qu’ enseignant d’arts plastiques, on peut revenir brièvement ,sur le travail de la caricature dans la presse fait avec les 4 èms en Français mais aussi réfléchir sur la législation en éducation civique sur les divers  articles de lois (relatifs à la liberté de la presse, d’expression,d’opinion.)

« Les crimes définis aux articles 211-1 et 212-1 à 213-5 du Code pénal. La présentation apologétique des crimes contre l’humanité est désormais interdite au même titre que l’apologie des crimes ordinaires de meurtre, pillage, incendie, des crimes de guerre ou des crimes et délits de collaboration avec l’ennemi »

« La loi modifiée du 29 juillet 1881 réprime : la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence, la diffamation et l’injure en raison de l’origine ou de l’appartenance raciale, ethnique, nationale ou religieuse, l’apologie et la contestation des crimes contre l’humaninité.Up Les auteurs de graffitis et d’inscriptions racistes sur des édifices publics ou privés s’exposent à des poursuites au titre des dégradations volontaires ou des violations de sépultures commises, mais aussi au titre des infractions racistes lorsqu’elles sont établies.L’article 24 alinéa 5 de la loi de 1881, modifié par la loi du 1er juillet 1972, sanctionne de peines correctionnelles « ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupement de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Le but de la provocation doit être d’amener ceux à qui elle est adressée à adopter à l’encontre des victimes protégées un comportement discriminatoire prohibé par les articles 225-1 et suivants et 432-7 du Code pénal : refus des droits auxquels peut prétendre l’intéressé, refus d’un bien ou d’un service, licenciement ou refus d’embauche » ministère de la justice,janvier 2003.Site France,les lois antiracistes.

www.aidh.org/Racisme/r_france/04.htm

On peut à la suite de l’étude des textes « du voyage au bout de la nuit » sur le thème de la guerre, aborder le cas de L.F.Céline et de ses écrits antisémites qui entachent son oeuvre.On peut rappeler l’expérience d’Henri Barbusse que les élèves ont étudié au travers d’extraits de l’ouvrage  « le feu » et qui défendra à travers son pacifisme le devoir d’engagement de l’écrivain.(La notion de combat pacifiste interviendra souvent  dans les nombreuse oeuvres crées sur,à propos de la guerre.

« Dévoiler », « dévoilement », ce sont des mots que l’on trouve déjà dans l’écriture d’Heidegger, « l’art dévoile la vérité » ou dans celle de  Brecht l’art « dévoile la causalité complexe des rapports sociaux« . L’artiste serait celui qui déchire le voile des apparences, des faux-semblant  pour révéler,mettre en lumière une certaine vérité voire réalité . La définition grec  de vérité est source d’inspiration pour la pensée moderne. Les deux mots sont dans la définition antique associés; « alèthéia »  c’est la vérité-réalité. Heidegger en 1930 associera A-lèthhéa comme dévoilement. Le mot  évoque le terme: désoccultation, découvrement. L’artiste est celui qui montre ce qui est occulté au regard le sens caché. On peut regarder le travail de photomontage de J. Heartfield , en analysant sa pratique de travaille  de « dévoilement » par montage et démontage des voiles  mécaniques de la propagande. Heartfield révèle dernnière la parole officielle du politique, les  discours et les faux-semblant (CF. étude sur l’affiche électorale de 1932).

  • Dans l’entre deux guerre certains artistes engagés font le choix du Réalisme. Mais faut il être réaliste pour être engagé? (Aragon…) , opter pour l’abstraction (Sartre) ou choisir  le Surréalisme? ( A.Breton).
Déjà dans les années 30 ,puis après guerre des artistes français ont opté pour une peinture réaliste contre l’abstraction et une certaine avant-garde/ Ils ont préféré une peinture dénonciatrice qui décrit une réalité différente de ce que ce que » les réalistes socialistes » russes  définiront comme une peinture bourgeoise, les « élucubrations abstraites ». (Aragon fervent communiste diffusera à cette époque ,cette idée, le réalisme Jdanovien). Comme le rappelle Petru Negura: le réalisme socialiste » est conçu comme un mode de pensée,et de comportement, voire d’identité. » (Identité des nations, des communautés, autour d’un modèle identitaire unique et fédérateur d’utopies de pacotilles). L’ objectif  pour ces artistes est d’agir sur cette société. (l’art a une fonction sociale, il doit se rapprocher de la masse populaire qu’il doit éduquer .Ce sont les questions que se poseront les artistes en 1936 , lors du fameux débat sur le réalisme. Les peintres français tenteront de créer en 1932 « un réalisme socialiste » à la française. Un autre écrivain communiste Paul Nizan  pour lui même forgera un « réalisme socialiste de témoignage ) -Ces artistes communistes français se rapprocheront des idéaux marxistes, optimistes et révolutionnaires de la société russe. Tout artiste quelque soit sa corporation, doit témoigner de cette révolution ,faire parti de cette dialectique de l’histoire. l’ artiste ne peut plus être un citoyen solitaire, il doit s’unir et militer au côté du parti communiste pour créer une littérature, une peinture d’émancipation plus  prolétaire (?) certainement très partisane. ( M. Gromaire,J.Lurçat…). L’artiste de parti, fer de lance culturel du parti (Cette vision très anti-bourgoise ne permettra t-il pas qu’un art de commande trop politisé et si peu artistique?
« La querelle du réalisme », et les débats de ces années du front populaire, montrera la complexité de cette question. Déjà au premier abord la question notionnelle de  « Réalisme ».Qu’entend on par réalisme? Il y a autant de définitions que d’artistes?
D’autres opteront pour une révolution Surréaliste plus à même pour eux de conduire la révolution culturelle et morale  celle de l’imagination et du dérèglement des sens.Ils opteront pour une autre façon de changer l’art ,de « changer la vie », « de transformer le monde » à travers la révolution poétique du langage. Le changement social devait s’effectuer à partir d’une remise en cause de la raison et le développement du pouvoir révolutionnaire de l’imagination, de l’imaginaire de ces facultés perdue et oubliés.Le mouvement  Surréalisme tentera  dans une opposition idéologique vis à vis du Réalisme, d’inculquer sa révolution culturelle à la révolution soviétique.( mais sans succès)
Le surréalisme est une révolte qui se fait engagement morale, volonté d’une société plus égalitaire, démocratique. Elle place le rêve, la passion, le désir, l’amour, le « ça parle »  tout ce qui fut jadis refoulé aux marges de la société au coeur de sa conception. Il y a malaise dans la civilisation diagnostiquait Freud.
(Entre esprit libertaire puis communiste,  ils adhéreront au  parti en 1927, n’est-ce pas contradictoire avec un mouvement  marxiste une raison de l’histoire pleine de ruse). « La raison gouverne le monde et se réalise dans l’histoire » écrivait Hégel.
« l’imagination gouverne le monde et se réalise dans une autre histoire, une contre histoire » qui n’est pas celle de l’état, mais celle refoulée, celle des perdant, de victimes (W.Benjamin).http://lacontrehistoire.over-blog.com/
On pense ici au choix divergent d’ Aragon et d’ A.Breton.Le premier préféra quitter le surréalisme pour le « réalisme socialiste »  .Le rapport entre le parti communiste et les mouvements artistiques ne sera pas un long fleuve tranquille,et l’enjeu de nombreux débats houleux sur la fonction de l’artiste et du politique dans la société (Le rapport conflictuel entre le surréalisme et le parti communiste est notoire, le surréalisme fermant les yeux sur le totalitarisme stalinien. La révolution ne pouvait donc se faire sans une certaine compromission intellectuelle).
 
  • L’ENGAGEMENT ,LA QUESTION DE L’ART ET DU POLITIQUE.
A partir du moment où l’artiste doit suivre la ligne de conduite du parti, lorsqu ‘il doit être en conformité  avec l’idéologie qu’en est il de sa liberté? L’écrivain doit choisir des compromis entre obéissance au parti et liberté d’écriture. (Cf.le cas de Paul Nizan). Faire de la propagande est – ce encore un engagement où un embrigadement? .L’ « Artiste de parti » est il encore engagé?
TW. Adorno dans les années 30, théorisant le divorce de l’art et du politique,à contrario de Walter Benjamin qui en appelait à la « politisation de l’art »,  mettra en garde contre le réalisme socialiste (G.Lukacs), évoquant le danger de ces oeuvres dites engagées qui privilégieront totalement, indépendamment de la forme, le message politique et idéologique. Sartre aussi montre bien que « dans la littérature engagée,l’engagement ne doit en aucun cas faire oublier la littérature ». La forme,l’art ne peut être négligé. ADORNO condamnera la profonde inefficacité de l’art à message.L a révolution politique ne peut se faire sans une révolution de la forme,sinon elles quittent dès lors le domaine del’art. M.Jimenez évoque la position radicale d ‘ADORNO,« Une oeuvre qui se veut artistique ne saurait ni véhiculer ni transmettre directement un quelconque message politique.Celles qui s’y risquent se situent en deçà de l’art » (5)° .L’art ne peut être inféodé au politique, il doit rester profondément autonome.« [L’art est politique sans le vouloir; dès qu’il se veut politique, il ne produit que de la propagande] » T.W.ADORNO
Une oeuvre de propagande est- elle toujours artistique? Pour Sartre, la propagande n’est pas de la littérature.
 
Sartre (communiste)  critique le Réalisme, le réalisme socialisme, après la  guerre ,au profit de l’abstraction.   Il défend la farouche indépendance de l’art vis à vis du politique.
Même si Adorno s’oppose à Sartre, Ce dernier lui même, ne disait il pas qu’ « un peintre qui veut faire un tableau communiste est un mauvais peintre » .L’astreindre au message, c’est tuer, « crever » l’art. Dans  « qu’est ce que la littérature? » , il met en garde de ne pas négliger la forme .Le philosophe défend le caractère farouchement indépendant de l’art vis à vis du politique. Une oeuvre se révèle  politique extérieurement à sa création, à l’intentionnalité de l’artiste. (« La valeur politique de l’oeuvre est alors donnée de l’extérieur,en dehors » Dominique Berthet, Sartre,les arts plastiques et l’engagement,) En  analysant, l’ oeuvre de Reyberolle en 1970 Sartre, rappellera l’importance  manifeste du langage plastique : du matériau, des matières, des collages ,des textures, des couleurs dans l’expression d’une oeuvre engagée. Elles en disent autant voire plus qu’un long discours narratif par son pouvoir d’évocation et de suggestion et non la servile dépendance au « réalisme » « la soumission à l’objet extérieur »comme le notait Sartre .Le philosophe montre qu ‘au delà de la simple alternative de la figuration,de la représentation, que « la matière signifie » rappelle D.Berthet, »la matière et les matériaux insérés expriment et suggèrent plus efficacement qu’une peinture au message politique lisible…Le matériaux fait naître le sens », le sens passe par le geste, l’acte du peintre,mais le philosophe rappelle qu’il ne faut nullement rechercher des signes derrières les couleurs (« qu’est ce que la littérature? ») .Attention Sartre ne placera pas la peinture au même niveau que la littérature, la peinture n’est pas un langage rappelle t’-il dans son texte sur Lapoujade, il n’est pas de l’ordre de la littérature.(6)°Il faudra ,donc,montrer aux élèves qu’il ne faut nullement rechercher de façon exclusive le message de l’oeuvre dans le sujet, mais rechercher les messages implicites ou explicites contenus dans la matière,le forme,l’acte du peintre. Dominique Berthet signale l’importance  de faire la distinction entre engagement et politique.I l faudra le rappeler aux élèves.
« LE REALISME SOCIALISTE »
Quel est le danger de ce type d’art? Les auteurs de la « littérature engagé » Sartre,Camus…dénonceront la création d’ un art sclérosé,une pâle évocation de la révolution à travers une mise en forme très conservatrice et très médiocre  artistiquement .(On parle d’Aporie esthétique, de formalisme, de conformisme..de « monologisme ».)
Il faut selon D.V.Gucht, tirer un enseignement  « des échecs tragiques des avant gardes historiques  » qui ont pu être  » instrumentalisées ou muselées par le pouvoir politique », se garder de tout dogmatisme esthétiques. « Quand l’art prend le pouvoir ,cela conduit  immanquablement au totalitarisme ».
entretien de Daniel vander Gucht. avecJ.M.Lachaud dans  » Art et politique 1″.On pourra évoquer  » l’esthétisation  du politique propre aux fascisme et totalitarismes.
  • L’engagement :la question de la liberté.
La position de Sartre et la vision existentialiste de l’ homme qu’elle sous-tend était compliquée à étudier à ce niveau.Il faut leur expliquer que l’homme engagé est celui qui dans un monde sans dieu est condamné à être libre,  responsable.  Il tire en lui même ses propres valeurs, ses propres choix, il prend conscience qu’au delà de tout déterminisme historique,il peut être conscience de soi, conscience des autres et du collectif  ,conscience de sa propre histoire. Il est une projet qui se jette vers l’avenir, il est un être dans l’action qui s’engage. L’engagement serait donc une nécessité et une conséquence intrinsèque de cette liberté à laquelle il est condamné. » L’engagement c’est  la rencontre de deux libertés   » de deux praxis celle de l’auteur et celle du lecteur ou spectateur.(Cf.compte rendu du colloque de Cerisy-la-salle  de juillet 2005 sur « l ‘écriture et l’engagement ».). L’écrivain doit « assumer la fonction de perpétuer,dans un monde où la liberté est toujours menacée,l’affirmation de la liberté et l’appel de la liberté » Sartre.
  • L’engagement,la question du Lecteur,spectateur.
« Le citoyen n’est pas un consommateur. c’est un producteur, d’idée,de conviction, d’engagement, de solidarité » François Bayrou.
(extrait du discours de la  campagne du modem aux législatives à Paris en 2007)
Le spectateur citoyen, aussi n’est pas un simple consommateur, consommateur culturel dans  « l’industrie culturelle », il  ne peut plus rester dans la simple identification, face à l’oeuvre et encore moins dans le « divertissement » Pascalien .(« désidentification ou distanciation?) La distanciation Brechtienne que l’on retrouve dans le théâtre,mais aussi dans les autres arts (Nouvelle objectivité),fera du spectateur citoyen « un regardeur « non plus contemplatif, mais actif, critique.
Dans le magasine « variation »  C.Haroche affirme  que « Jadis producteur,à présent consommateur, l’individu …se trouve face à une incitation continue mettant en cause l’exercice de la volonté,du choix, de la réflexion ».Claudine Haroche  théorie critique » « L’appauvrissement de l’espace intérieur dans l’individualisme contemporain . »variation 18/10/05,  p.92. Contre le danger de la société de  consommation et de l’oeuvre comme simple marchandise; un certain nombres de théoriciens  de W. benjamin à Adorno ont mis en garde contre le danger de l’industrie culturelle.
Parlant de lecteur, spectateur,W.Benjamin  parle justement de « collaborateur ».(collaboration entre deux libertés pour reprendre le sens Sartrien). Parlant de l’art et de la production intellectuelle W.Benjamin affirmait que « cet appareil est d’autant meilleur qu’il entraîne plus de consommateur à la production bref qu’il est à même de faire des lecteurs ou spectateurs des « collaborateurs ».
 « Ce sont les regardeurs qui font le tableau « affirmait de façon prophétique Marcel Duchamp dans  sa conférence  » le processus créatif. »
 
  • L’artiste, l’homme engagé est un être qui s’inscrit dans le présent, mais qui aussi possède une vision globale de l’histoire?
« Une grande littérature du présent, on pourrait rajouter, une grande peinture du présent, requiert selon Paul Nizan ,(dans sa chronique de l’année des vaincus) cette perspective générale sur l’histoire. L’artiste engagé est celui qui« a une vision totale de la marche des événements« , (une vision de l’histoire et de ces ruses au delà du chaos apparents,une intuition sur la marche à venir, une contre histoire celle de la catastrophe? ).
L’homme de lettre, des arts libéraux serait celui qui nous montre ce qui est caché derrière le voile, celui qui fait de son lecteur un être responsable , un citoyen éclairé capable d’envisager, au delà de la dénonciation, de changer le monde. l’art est relié au  politique ,et en cette première partie du siècle à la vision marxiste, au « matérialisme historique ».
 
  • L’artiste engagé est un porte parole:
l’artiste, le poète est ‘ »un professeur d’espérance « pour reprendre les mots de J.Giono.
Il est ,aussi, un un porte flambeau du peuple, un éducateur des masses?.L’homme de plume…ou quelques outils ou médiums qu’il utilise, est la bouche des malheurs de sa communauté.(Comme l’écrivait Aimé Césaire, dans « cahier d’un retour au pays natal » : « ma bouche sera sa bouche des malheurs qui n’ont point de bouchecar un homme qui crie n’est pas un ours qui danse…  » (7°).Il s’agit pour « l’intellectuel engagé « ,comme aime à le rappeler J.P.Sarte dans la préface à Adan Arabie, situation IV, d’ « aider les hommes à soulever ensemble les pierres qui les étouffent » .
L’artiste engagé est un homme qui prend des risques.Ils s’oppose.
  • L’art engagé:L’éclairage du siècle des lumières,de la raison éclairée.
L’enseignante de français, avec laquelle j’ai travaillé ,a embrayé son cours ,avec la pensée des lumières , le XVIIIe étant pour elle un moment fondateur avec la figure Voltairienne) . Avec « Les lettres philosophiques » Voltaire luttera contre le fanatisme religieux,la politique dictatoriale française ,bien avant la figure de  » l’intellectuel « , du Zola qui accuse,qui défend le capitaine Dreyfus d’une certaine vindicte publique.cette image des artistes intellectuels Dreyfusard qui se mobilisent de façon charismatique et portent  leur caution pour une cause juste,sera un modèle d’engagement pour la première partie du XXe  siècle.
XVIIIe,on situe , la naissance de la politisation de l’art au mouvement pré- romantique allemand de cette époque. l’oeuvre d’art devient une arme politique. »On oublie,en effet que la politisation de l’art est une idée moderne qui est née chez les préromantiques allemands au XVIIIe siècle.Ce sont ces jeunes bourgeois,tenus à l’écart de la politique de l’aristocratie,qui décidèrent pour la première fois de mettre la vérité artistique et littéraire au service de leur cause. »
L’étude attentive de cette époque  permettait peut être  saisir,de mieux comprendre le contexte de naissance de la notion d’engagement.
Dire d’un artiste s’il est engagé: ce n’est pas une question très simple.Doit- on juger l’homme?« j’ai été un bon ouvrier,mais ai-je été un bon citoyen. » M.Bloch
 
  • l’homme et l’artiste, un être janus et ,parfois,contradictoire.Doit on questionner l’homme sur sa propre vie avec ses moult contradictions.Peut on être un artiste et un salaud?
Chez un écrivain , comme Louis-Ferdinand Céline, un peintre comme P.PICASSO, lorsque l’ on observe le cheminement de leur vie,ne découvrons nous pas tout le caractère ambivalent de cette question? Problème d’autant plus épineux pour l’élève , quand le discours de l’écrivain est contradictoire . « je ne suis pas un homme à message,je ne suis pas un homme à idée,je suis un homme à style »affirmait le romancier ,lors d’un entretien en 1958 (8°).Nous retrouvons le combat des anciens et des modernes de l’art pour l’art,(un art pure et autonome) contre l’oeuvre, le « roman à message ».Peut on comme le nouveau roman s’effacer entièrement derrière la seule révolution du langage,de la forme?.
De même chez L.F .Céline, lorsqu’ une critique pacifiste contre la guerre ,le colonialisme (dans le roman « du voyage au bout de la nuit ») côtoie des pamphlets antisémites ,comment s’y retrouver?. L’élève devait, donc ,se confronter aux divers contradictions d’une vie.Quand il s’agit des propos de L.F Céline ,il faut prendre ses distances, car ce n’est pas un interlocuteur entièrement fiable. Son discours est ,parfois, teinté d’ironie,de provocations,d’amertume. N’affirmait t’-il , pas avoir écrit son roman pour  » se payer un petit appartement »? Il faut donc se garder ,parfois,de croire l’artistesur parole .
P.Picasso, lui même, est un exemple intéressant.Les élève choisissent naturellement la peinture de « Guernica »de 1937, « le charnier » de 1944 ou celle de « massacre en Corée »de 1951 pour exprimer l’engagement de l’homme,confortés par la célèbre citation du peintre, à propos de Guernica : »la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements,c’est une arme défensive et offensive contre les ennemis…« (9°) .La dénomination engagées,pour ses oeuvres, n’est peut être pas aussi simple.Quel peut être le pouvoir de leur message?Certains penseurs comme Sartres montreront leur réserve vis à vis du pouvoir et de l’efficacité d’une telle oeuvre.Est elle réellement une arme? a t’-elle réellement permis prise de conscience réelle de la guerre civile pour le peuple espagnol?Il reprochera une transposition trop abstraite de l ‘événement pour qu’elle puisse être une source pédagogique et documentaire. »Il transforme l’horreur en figure abstraite ».Sartre affirme que  cette peinture depuis Goya et ses désastres de la guerre n’a eu que peu d’efficacité pour transformer le monde,le réel. »Depuis Goya ,les tueurs n’ont pas cessés de tuer,ni les bonnes âmes de protester,écrit- il dans« Les peintres sans privilèges. »(10°).L’engagement de l’artiste serait il vain?
Comment expliquer ,aussi ,ce que Philippe Dagen appellera « le silence des peintres » (11°).lors du premier conflit mondial,Picasso, comme tant d’autres, restera dans le mutisme.Pourquoi ne s’est il pas engagé ???Est ce parce qu’il n’était pas de nationalité française,et donc peu concerné? Que pourrions nous dire de Matisse,de Messiean, de poulenc, de …qui semblent pendant la  seconde guerre privilégier leur pratique artistique au détriment du regard porté sur le monde présent. Salvador Dali qui en 1937-40 réalise des tableaux engagés contre la guerre civile espagnole et qui pourtant montrera une certaine allégeance aux idées,à l’image fasciste,franquiste?
De Même ,il faudra établir la distinction entre art engagé et art de propagande.la notion d’embrigadement est toujours le risque de l’engagement.
  • Le choix des enseignants s’est orienté sur la guerre et l’engagement.

En littérature il semblait plus simple d’aborder à travers les grandes figures pacifistes de H. Barbusse à Céline…Une réflexion sur l’engagement de l’artiste faceà l’expérience du conflit mondial.Pour la seconde guerre mondiale ,il leur semblait plus judicieux de quitter la prose pour aborder la poésie de la résistance.Contrairement à ce qu’ affirmait J.P Sartre la poésie peut elle être aussi source d’un engagement efficace?

 
Le choix, des enseignants ,s’est ,souvent, orienté vers la question de la guerre,et la réaction des artistes face à cette expérience traumatique. La question du témoignage,de la prise de position,du vécu de l’artiste, était envisagée. L’oeuvre est elle née d’une expérience du voire (Otto Dix, M.Beckmann…) ou au travers du filtre des médias comme chez Picasso . Il me semble, qu’il ne faille  nullement négliger la forme,la révolution plastique et stylistique qui a toujours accompagnée l’engagement des idées. La création de ce nouveau langage ,né des différentes avant-gardes,les nombreux « manifestes » politiques,littéraires, »plastiques »qui jalonnent les deux siècles: »Communiste,Réaliste…Symboliste…Futuriste. Dadaïste..Surréaliste …,sont autant de prises de position de l’artiste dans son temps.
L’artiste n’hésite pas à se retrouver ,comme l’indique W. Kandinsky dans son ouvrage  » du spirituel dans l’art » (12°),seul,solitaire à la pointe du triangle,guide et prophète des idées nouvelles.
Selon Françoise Lucbert dans son article « la responsabilité de l’artiste » Dans l’histoire,…Les artistes sont ceux qui ont le pouvoir de voir ce que les autres ne voient pas. (…)L »artiste avait en fin de compte  une fonction de guide:celui qui montre,qui ouvre la voie,celui dont la parole doit être écoutée… »  « devoir de mémoire,droit à l’oubli » .13èm Forum le monde-Le mans 26-28 octobre 2001 .Ed.Complexes 2002./ » la responsabilité de l’artiste « .article de Françoise Lucbert.
l’artiste à cette faculté de voir,de sentir la réalité,de l’exprimer de façon unique et différente .Il a  une place particulière dans la société entre fou,chaman,sorcier,devin.L’engagement (sa responsabilité ) n’est ce pas ,justement, cette vision romantique de l’artiste en quette du « nouveau » à la proue de ce « bateau ivre ».
L’élève devait pouvoir réfléchir au sens de cette affirmation du message dans une praxis artistique. Qu’est ce qu’une œuvre engagée?Un artiste engagé?La question du contexte historique,social,idéologique,celui de sa réceptivité pouvait être important pour aiguiller leur appréciation. Il est donc nécessaire d’ancrer leur travail dans une vision historique.L’engagement sans l’étude du contexte de création des oeuvres et de leur réceptivité n’avait pas de sens.Les questions de « l’art dégénéré »,de la censure,des autodafés seront abordés. La question de la problématique et de l’ouverture de l’œuvre choisie avec celle d’autres domaines , la création de passages,de ponts signifiants était une pratique moins aisée pour l’élève encore novice dans cette pratique.
  • L’Artiste engagé se met en danger.
« Je suis,moi même,perpétuellement en danger » J.Paul Sartre.
Avec l’arrivée d’Hitler les artistes ,et intellectuels fuient l’Allemagne:Exile extérieur ou intérieur.
B.Brecht  (théâtre)                =exile au Danemark
Ernst Bloch (philosophie) = car Juif et Marxiste exile aux USA.
 
  • Mouvements artistiques et conviction politique
Mouvements artistiques et politique
Cubisme= apolitique
Symbolisme= esprit libertaire anarchisant
Futurisme=esprit anarchisant puis fasciste
Dadaïsme =Berlinois (Communiste)
Surréalisme=esprit anarchisant et libertaire puis (communiste),puis à nouveau anarchisant.
voici les quelques critères élaborés par l’équipe éducative pour juger de la prestation du candidat.
=L’élève est-il capable de présenter l’œuvre?(carte d’identité du document)
=Lors du choix de texte ,l’élève est-il capable de lire le texte avec une bonne élocution,une intonation,un rythme capable de donner du sens au texte?
(Le choix du texte de L.F.Céline nécessitait de prendre en compte la stylistique du texte,la ponctuation. le phrasé.)
=L’élève est-il capable de situer l’œuvre dans le temps et l’espace?
(Pour la problématique de l’engagement la question des repères spatiaux temporels n’était pas négligeable.Un roman comme Celui d’Henri Barbusse « le feu »écrite en 1916 en France ou celui d’Erich Maria Remarque , « A l’ouest rien de nouveau » en Allemagne en 1928 ou une œuvre comme celle de L.F.Céline  en 1932 pouvait elle avoir le même sens?. Pourquoi un certains nombres d’artistes effectuent leurs peintures,leur livres plusieurs années après l’événement.
=Est -il capable d’analyser l’oeuvre en utilisant le vocabulaire adéquate?
=Est- il capable de positionner l’œuvre par rapport à la question de l’engagement?L’élève doit relever les indices de l’ engagement de l’artiste, dans le texte,la peinture… Quand est il de l’engagement de l’homme?de l’artiste?Quelle fut la portée de cet engagement?
=Est -il capable lors de l’entretien de répondre et d’approfondir certains points de son intervention?
=Est -il capable de comparer l’œuvre étudiée avec des œuvres vues ou connues dans d’autres domaines que celui choisi.
J’espère que nous pourrons élaborer ,partager quelques pistes de réflexions communes,quelques points de vues qui nous permettront de progresser dans cette démarche exploratoire…
2°Jean-Paul Sartre- « Qu ‘est ce que la littérature? ».Paris.Edition Gallimard,1948.P.31
3°Jean-Paul Sartre- « Qu’est ce que la littérature? ».Paris.Edition Gallimard,1948.P.29
4°Jean-Paul Sartre- « Qu’est ce que la littérature? ».Paris.Edition Gallimard,1948.P.30
6° « Gardez vous de vous croiser les bras en attitude stérile du spectateur,car la vie n’est pas un spectacle ,car une mer de douleur n’est pas un proscenium,car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse… » Aimé Césaire, « Cahier d’un retour en pays natal ».
 » Les idées, rien n’est plus vulgaire. Les encyclopédies sont pleines d’idées, il y en a quarante volumes, énormes, remplis d’idées. Très bonnes d’ailleurs, excellentes. Qui ont fait leur temps. Mais ça n’est pas la question. Ce n’est pas mon domaine, les idées, les messages. Je ne suis pas un homme à message. Je ne suis pas un homme à idées. Je suis un homme à style. Le style, dame, tout le monde s’arrête devant, personne n’y vient à ce truc-là. Parce que c’est un boulot très dur. Il consiste à prendre les phrases, je vous le disais, en les sortant de leurs gonds. »(Louis-Ferdinand Céline vous parle, 1958 ) monologue sonore. vous pouvez écouter ses messages sur Dailymotion.com « Celine vous parle » ou sur le site: louisferdinandceline.free.fr./sons/son htm .Vous y retrouverez de nombreux entretiens avec L.F .Céline.
8°Dans les années d’après guerre, Picasso, communiste,en 1949 ,réalisera une affiche pour la Paix;il dessinera sa célèbre colombe,son engagement pour la Paix.Il affirmera à cette  époque: « Je n’ai jamais considéré la peinture comme un art de simple agrément de distraction.Ces années d’oppressions terribles m’ont démontré que je devais combattre non seulement pour mon art,mais aussi pour ma personne. »
Jean-Paul Sartre« Les peintres sans privilèges  » dans situation IV. P.364
 
10° « Le silence des peintres,les artistes face à la guerre » de Philippe Dagen, Paris,1996,Ed: Fayar .(vous trouverez des réflexions intéressantes sur cette question.Comment expliquer cette absence,ce peu de présence des artistes face à la guerre?L’auteur évoque, aussi, la question de sa représentation ,celle de son aporie.La guerre nouvelle,moderne, fut pour les artistes un détonateur sensible,un déclencheur de formes nouvelles d’expression.Max Beckmann en 1914 se porte volontaire, en tant qu’infirmier, pour découvrir cette toute nouvelle expérience ,être au plus proche de cette réalité dramatique,à l’instar de son confrère Otto Dix. N’écrivait il pas à sa femme » en avril 1915 dans une lettre que cet événement était « un miracle » pour lui,et pour son art:« Pour moi,la guerre est un miracle même s’il est plutôt inconfortable,mon art s’y ravitaille« .Source d’inspiration de l’artiste,elle métamorphosa son art,et lui permit de créer un langage plastique tout nouveau.Les avant gardes, du début du siècle ,cubisme,futurisme, Expressionnisme…ne découvriront elles pas des similarités entre l’expérience artistique,plastique et celle du front? (l’ expérimentation technique n’aura t’ elle pas précédée celle de la guerre?)
11° « (…)Un grand triangle divisé en parties inégales, la plus petite et la plus aiguë au sommet de la figure.Plus on va vers la base, plus ces parties sont grandes, larges,spacieuses et hautes.Tout le triangle, d’un mouvement à peine sensible, avance et monte lentement et la partie la plus proche du sommet atteindra « demain » l’endroit où la pointe était « aujourd’hui n’est encore aujourd’hui pour le reste du triangle qu’un radotage incompréhensible et n’a de sens que pour la pointe extrême, paraîtra demain à la partie qui en est la plus rapprochée, chargé d’émotions et de significations nouvelles.Parfois, à l’extrême pointe, il n’y a qu’un homme, tout seul. Sa vision égale son infinie tristesse. Et ceux qui sont le plus près de lui ne le comprennent pas. Dans leur indignation,ils le traitent d’imposteur, de demi-fou. Toute sa vie, solitaire, très loin au-dessus des autres, Beethoven fut, lui aussi, en butte à leurs outrages homme était seul autrefois ? En dépit de tous les mouvements, sont-ils si nombreux ceux qui sont montés jusque-là ?Dans toutes les parties du triangle, on peut découvrir des artistes. Celui qui, parmi eux, est capable de regarder au-delà des limites de celle à laquelle il appartient est un prophète pour son entourage. Il aide à faire avancer le chariot récalcitrant. Mais que son regard ne soit pas assez pénétrant, que, pour une raison mesquine, il ferme délibérément les yeux ou qu’il en fasse un mauvais usage, alors ses compagnons le comprendront…. »W.Kandinsky « du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier »1911 .Ed: folio essais.
Sites que vous pouvez consulter sur l’histoire des arts:
brevetdescolleges.fr/…brevet/histoire-des-arts-au-brevet-des-colleges.php
eduscol.education.f
www.educnet.education.fr
lewebpedagogique.com/brevet/brevet-2011-lepreuve-dhistoire-des-arts/
Sites que vous pouvez consultez sur l’engagement.
-Numero spécial de dissidences,n°9 ,automne 2010:L’art des années 1930,engagement et résistance calenda.revues.org › … › SociétésHistoire
Sur la relation entre lemouvement Surréaliste etla politique.Vous lire cet article de Carole Reynaud-Paligot
ccrh.revues.org/index2718.html
-les ouvrages deJ. Marc Lachaud- Art etpolitiques: changer l’art,transformer la société/J.M.Lachaud et olivier Neveux .Textes réunis d’un certains nombres
de théoriciens sur l’art et le politique.
-Art et politique1, De J.marc Lachaud. (Une série d’entretiens sur ce thème avec desthéoriciens en esthétiques comme M.Jimenez…
-Ses recherche sur la  dimension politique de l’esthétique du choc dans la technique des Collages.
Art ,Politique et Culture :actes du colloque Marx International  II
actuelmarx.u-paris10.fr/arcupo.htm
Sites à propos du colloque sur Sartre de Cerisy-la-salle de juillet 2005
www.sens-public.org/spip.php?article252
www.ccic-cerisy.asso.fr/sartre05.html

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