Otto DIX : « La guerre »

1) Quel est le thème de cette œuvre?.….. La guerre 14/18…………………………………………………………………………

2) Le tableau est exécuté avec : A) Une minutie extrême (illusionniste), traitement froid, prosaïque de la réalité.

3) Cette œuvre est un triptyque : c’est-à-dire qu’il est composé de  trois panneaux qui s’articulent ensemble. Le chiffre 3 symbolise la Sainte trinité) Mais ici, le triptyque est détourné de sa fonction traditionnelle. Ici identification au massacre du Christ.

Ce type de tableau est traditionnellement utilisé pour une peinture ? Religieuse (art du moyen-âge), ici aucun lyrisme religieux.

Il a été influencé par les maîtres ALLEMAND du XVIIe siècle ex : GRÜNEWALD, DURER,HOLBEIN

4) Dans cette œuvre, il y a plusieurs parties, décrire ce que vous voyez dans chacune d’elles.

Panneau latéral gauche. Représente des Soldats vues de dos, équipés de leur paquetage, ils sont en route pour le front dans un paysage de brume, pour un avenir incertain. Cette position permet au spectateur de s’identifier et d’entrer dans l’atmosphère du tableau. (Le pathos passera par cette identification.).

Panneau central : il nous présente le champ de bataille totalement dévasté. On peut distinguer trois personnages : le soldat à gauche, le visage recouvert d’un masque à gaz, rescapé face au gaz moutarde demeure seul dans une tranchée, effondré, près d’un abri renversé, autour de lui, on découvre des cadavres éventrés, déchiquetés (des vicaires mangés par la vermine, un véritable charnier). Le soldat représente la déshumanisation des poilus, il n’a plus rien d’humain et joue le rôle de spectateur dans l’enfer de la guerre. Un autre soldat au corps renversé, on retrouve cette représentation du corps proche du Christ de GRÜNEWALD, dans le traitement du corps. (Ici, il n’y a point de salut divin ? Au centre, un cadavre est suspendu à une poutre métallique. Joue t’il le rôle d’angelot macabre en indiquant la direction de la mort . Le passage obligé pour l’homme sera la mort douloureuse et la pourriture de son enveloppe charnelle. À l’arrière-plan, on découvre des maisons calcinées, des paysages désertiques, apocalyptiques.

Panneau latéral droit. On peut distinguer trois personnages, l’un rampe vers l’avant, tente s’il de sortir du tableau de s’échapper…? Le second, héroïque porte secours à l’un de ses compagnons d’infortune. Il fixe le spectateur. (L’interpelle s’il ?) Nous incite-t-il à réfléchir ? Le paysage ne se réduit qu’à une fournaise.
La prédelle :  On y retrouve des corps allongés entre quatre planches, enterrés. Ici, tout est calme et stable.  Cet espace contraste avec le panneau central. Le mort au premier plan est une représentation de son père. La lumière des panneaux est blafarde, blanche, froide, elle réunit les trois panneaux. Sa source vient du panneau central en haut à gauche. Lumière naturelle ? Divine ? Est-ce le regard de Dieu ? La lumière de la mort ? Elle met en valeur le cadavre au doigt tendu. La lumière froide de la nouvelle objectivité, sans chaleur.

La lumière de la prédestine évoque la paix retrouvée, le calme de la couleur jaune orangée elle est rassurante

 Il y a dans ce tableau un mouvement circulaire. Retrouvez-le. Quel est son sens ? On pourrait y voir l’idée d’un cercle infernal, d’un éternel recommencent du même comme le dirait NIETSCH Les guerres ne sont que des répétitions. Mais chaque jour, aussi, il fallait pour les soldats retourner au front, combattre à nouveau avec du sang neuf. Cercle de la vie vers la mort. Symbolisme encore dans le choix de la structure polyptyque, qui permet à Dix de figurer, autour d’un tourbillon mortel (panneau central) le cycle éternel de la vie (d’ailleurs évoqué par la roue dans le bas du panneau gauche).

11)Quelle vision de la guerre l’artiste nous donne t-il? Une vision terrifiante, cauchemardesque, mais le combat n’a pas été représenté.

12) Cette œuvre Représente telle que la guerre de 14-18 ? Non, elle a une portée universelle.

13) Quelles sont les lignes qui dominent ? Les verticales qui se répètent et scandent le tableau créent une certaine tension. Les verticales évoquent aussi une idée d’ascension (vers Dieu ?). Mais l’oblique du poteau métallique central montre cette impossibilité.

PROPOS D’OTTO DIX Pourquoi ce tableau ? « Je voulais me débarrasser de tout ça. »

« TOUT ART EST UN EXORCISME » Otto DIX

Le but de cette œuvre n’est pas de provoquer l’angoisse ou un sentiment de panique, mais « simplement transmettre la connaissance du caractère redoutable de la guerre, pour éveiller les forces destinées à la détourner ». Otto Dix. L’art lutte contre la guerre.

« C’est que la guerre est quelque chose de bestial : la faim, les poux, la boue, tous ces bruits déments. C’est que c’est tout autre chose. Tenez, avant mes premiers tableaux, j’ai eu l’impression que tout un aspect de la réalité n’avait pas encore été peint : l’aspect hideux. La guerre, c’était une chose horrible, et pourtant sublime. Il me fallait y être à tout prix. Il faut avoir vu l’homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu.»

Déclaration D’Otto dix 1961 “J’ai bien étudié la guerre. Il faut la représenter d’une manière réaliste pour qu’elle soit comprise. L’artiste travaillera pour que les autres voient comment une chose pareille a existé. J’ai avant tout représenté les suites terrifiantes de la guerre. Je crois que personne d’autre n’a vu comme moi la réalité de cette guerre, les déchirements, les blessures, la douleur.” (Dix)


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