RUPTURE ET CONTINUITE: PICASSO:nature morte à la chaise cannée.

————————————-AVANT-GARDE——————————-Un artiste en avant-garde

 » La beauté, omniprésente dans l’esthétique classique, n’est plus le critère à respecter.Un désir de révolte parcourt toutes les
avant-gardes. La conception de l’homme telle que le présente la Renaissance est chose du passé. Ce changement radical
se poursuivra avec l’expérience de l’espace inauguré avec le cubisme« André-Louis PARÉ

https://www.erudit.org/fr/revues/espace/2012-n100-espace0141/66949ac.pdf

  1. 1.       L’avant-garde regroupe, sous cette appellation guerrière, des artistes, des mouvements novateurs et précurseurs qui se positionnent  en rupture face à l’art officiel avec les  paradigmes  esthétique de son temps. (Cette terminologie de Khun peut s’ appliquer aussi à l’art). Face à au consensus, une « vision du monde »  devenue   » sens commun », doxa, l’artiste  expérimente à contre-courant. la pratique artistique devient laboratoire de formes nouvelles, « invention d’histoire »(Worms). Il est visionnaire, intuitionne, perçoit ce qui advient et  va advenir : vision romantique. (« Voyant » rimbaldien le créateur est au sommet du triangle prêt à plonger dans l’inconnu pour trouver du nouveau. Il guide le lecteur « spectator » vers de nouvelles contrées.(Cf.:Kandinsky).L’artiste est éclairant, éclairé, dévoile à travers son langage propre cette « expérience élargie »(Paul-Antoine Miquel), »l’essence du monde, »sa « nature celle que nous ne voyons plus à cause des étiquettes posées sur les choses ( « les  perceptions pratiques des choses », restrictive, biologiques, courantes .Elles se sont institutionnalisés et institués comme l’ approche dominante du monde à travers le langage). l’art permet d’accéder de façon plus immédiate avec le monde, la réalité par son regard singulier,  il fait « passer du dedans au dehors », « dilate notre vision des choses », nécessité ontologique et profonde de l’art.  »(Bergson/L’art et le temps chez Bergson. Un problème philosophique au cœur d’un moment historique/Frédéric Worms)https://www.cairn.info/revue-mil-neuf-cent-2003-1-page-153.htm. Il est aussi pour le créateur et le mode de création une révolution psychique (Carl Einstein à propos du cubisme et surréalisme).

« Il y a, depuis des siècles, des hommes dont la fonction est de voir et de nous faire voir ce que nous n’apercevons pas naturellement. Ce sont les artistes. »- Henri Bergson, La pensée et le mouvant, 1934, « La perception du changement : 1ère conférence », conférences faites à l’université d’Oxford (1911), Quadrige, p.149.

« la plus haute ambition de l’art, (…)  est de nous révéler la nature? »H. Bergson, Le rire, ibid., p. 461

« Un Corot, un Turner […] ont aperçu dans la nature bien des choses que nous ne remarquions pas? Nous avions perçu sans apercevoir » (…)la vision pale et décolorée ».H. Bergson, La pensée et le mouvantibid. p. 1371.

« La science tourne autour de l’objet mais n’entre pas… »

——————————————LE CUBISME—-Créer des langages picturaux neufs————————————-Un co-créateur du cubisme qui s’appui sur la tradition.

. »Il ne s’agit plus de reproduire le réel, mais de l’inventer. »André-Louis PARÉ à propos de Carl EINSTEIN, L’Art du XXe siècle.

« le peintre exprime quelque chose du changement ».Paul-Antoine Miquel

« Nous vivions dans l’espace ».

Nos habitudes sont suspendues »(…) »Comment l’habitude finit-elle par nous ramener à la vie »

« Nous avons des expériences esthétiques et d’autres qui d’une certaine façon  nous font sortir sans que cela procède d’un pouvoir rationnel ou décidé, des habitudes ou nous nous trouvons. Tout à coup la réalité peut apparaître autrement (…) voir autrement … un tableau qui nous  donne un rapport à une chose…une cruche ,la montagne St Victoire peinte par Cézanne ou bien sûr 

 nous ne voyons pas une chose dont nous allons nous emparer…qui indique une chose sur le mode de l’utilité, mais nous la voyons tout autrement…le réel peut se présenter à nous  sous d’autres profils. »

« l’intuition marche à rebours des conceptions intellectuelles ». »Tension entre le regard né de l’intuition et le regard ordinaire des choses qui est celui de la distance..deux regards…élargissement de notre expérience…

 F. Caeymaex ,dans l’émission France Culture:Bergson : quel est l’objet de l’art ?- Les Nouveaux Chemins de la Connaissance du 21 juillet 2009 par R. Enthoven. http://www.franceculture.fr Invités : F. Caeymaex, A. Bouaniche

  1. 2.  Le cubisme est un mouvement artistique qui révolutionne la peinture et la sculpture au début XXe. Il poursuit et confirme les innovations  artistiques de la décennie précédente: -celles des impressionnistes et de Cézanne-  et  les ruptures épistémologiques  que rencontrent les sciences de son temps : les mathématiques et la physique- La vision newtonienne et euclidienne de l’espace deviennent caduques; » Pour les Impressionnistes, l’espace ne pouvait plus être  » un produit figé »dans le flux temporel et mouvant du monde qui se propose à leur vue...La série n’est qu’une tentative à travers la lumière de traduire des moments de ce changements, mais nous n’avons dans cette suite de tableaux de cathédrale ou de meule de foin crées in situ en simultanéité une tentative héroïque de saisir les fluctuations changeantes,atmosphériques, impalpables immatérielles et perceptibles de l’atmosphère et du temps, des coupes de la durée…la peinture se confronte au cinéma…à la photographie..la main du peintre ne pourra se faire aussi rapide que le temps, que la saisie mécanique, que l’enregistrement de cette manifestation. La série exposée préfigure sous son diaporama,son dispositif une synthèse de cette coactation des agents visibles sur le changement des moments d’une journée, d’une saison dans  le temps du processus créatif.  l’artiste « récepteur de stimuli qu’il retravaille et retransmet ,  capture, l’événement du temps et de la peinture, un instant éternisé dans la durée de la peinture elle-même. »l’objet devient une manifestation explique Einstein, colorée de la lumière, un événement lumineux — un symptôme. »
  2. .Carl Einstein note pourtant que les impressionnistes n’avaient,  cependant, pas remis complètement en question l’espace perspectif et fonctionnaient encore selon  les structures et procédures précédentes de la chambre optique, leur chambre optique biologique.

« Le commerce de la beauté, trop longtemps figé et pratiqué dans les cercles de la peinture académique, s’est effondré, par la force des choses, en raison d’expériences nouvelles qu’il était impossible d’inscrire dans un schéma traditionnel (…). Les formes et les proportions statiques prétendant à une validité absolue n’étaient pas aptes à exprimer tout le dynamisme fonctionnel ou tourmenté d’une époque envahie par le scepticisme. On renonce à la géométrie figée des formes (…). On ne s’attache plus au volume et aux contours des lignes permettant de cerner le volume — ce sont des intensités lumineuses qui sont représentées (…). L’importance de la couleur locale cède la place à un éclairage direct (…). Selon Taine, l’homme était devenu un « symptôme du milieu environnant », selon Monet, l’objet devient une manifestation colorée de la lumière, un événement lumineux — un symptôme » e (p. 9 sq.).Carl Einstein

 

« Objectivation et subjectivation….en somme le double sens de perspective la perspective soit un point de vue sur le monde et un procédé qui obéisse à des règles (…)qui relèvent de la mathématique de l’objectivation du réel (…)modification du paysage sous le pinceau du peintre…ne tient pas au faite que le peintre occupe les deux places, deux instances celles de l’intelligence et de l’intuition, de la médiation et de l’immédiat, celle de l’objectif et du subjectif et qu’en somme comme Cézanne trahit la perspective restitue des choses qui tremble sous les apparences fixes, travaille les lignes..restitue se tremblement.On est le spectateur d’un monde auquel on appartient. » R. Enthoven dans France Culture – Les Nouveaux Chemins de la Connaissance du 21 juillet 2009.Bergson : quel est l’objet de l’art ?

  1. .Afficher lâ??image sourcePour Cézanne , c’est différend de l’impressionnisme,
  2. précurseur, il «  ne rompt pas seulement avec la perspective linéaire, il rompt avec la notion même de perspective.(…) Il déconstruit la vision courante, centrée » explique Elena Terblom – « L’ourlet de la Chose« , Ed : Galgal, 2007. C’est la représentation de l’espace lui-même de sa traduction instituée sur la toile qui est remise en question. Un rapport se tisse comme dirait Merleau-Ponty entre l’artiste et le monde, (« il est pris dans le tissu du monde »..Le peintre « apporte son corps », dit Valéry » reprend le philosophe dans l’oeil et l’esprit. »Tous mes déplacements par principe figurent dans un coin de mon paysage. » explique le peintre. le tableau sera l’entrelacement de vision et de mouvement et Picasso conservera cette leçon..la « vision est suspendue au mouvement »..
  3. .Résultat dâ??images pour merleau ponty cézanne Merleau-Ponty
  4. Nous avons trop longtemps « désappris de voir » en se conformant à une vérité du regard, il nous faudra désormais réapprendre à voir, faire notre révolution copernicienne (comme Kant), reconcevoir l’expérience perceptive avec l’espace.

A lire:Afficher lâ??image sourceCarl Einstein=« picassoïste » exalté.

http://acontretemps.org/IMG/pdf/AC13PorreEinstein.pdf (Carl Einstein et l’anarchisme ).

« Dès 1907, Einstein va voir Picasso et Braque à Paris, mais nous ignorons s’il a vu à cette date le tableau le plus célèbre de l’époque, Les Demoiselles d’Avignon ».Il sensibilise à l’apport de la sculpture africaine de la civilisation extra-européenne et publie en 1915  l’ouvrage « Sculpture nègre. »

 « Le cubiste (…) écarte toute sensibilité ou tout souvenir tactile pour atteindre à une forme occupant une place particulière à côté des phénomènes empiriques. (…) Ne peuvent parler de déformation que ceux qui considèrent que le rôle de l’art réside dans la mimésis et démontrent que ce but puisse être atteint. » (…) « Ce qui importait aux cubistes n’était pas tant de reproduire de troisièmes dimensions mais de les exprimer visiblement ; (…) ce que l’on veut rendre n’est pas un enchaînement utilitaire, voire utilitariste (…) ni la conjonction de phénomènes concrets, on tente plutôt de rassembler une série de facteurs — que leur origine soit causale ou temporelle — nous permettant d’avoir une vue plus complète des phénomènes (…) » (p. 60, 64, 66 sq.

 

  1. Pour les cubistes, Nous entrons dans un espace  éclaté où selon l’écrivain cubiste, entre en relation des champs de forces.  Nous sommes face aux tableaux cubistes loin de la simple scène ordonnée pour des figures  une «esthétique platonisante », une image statique du monde. Nous entrons en zone d’inconfort . S’écartant « des préjugés paresseux » et trop « uniformisés, d’un  espace construit pour  » la captation hypnotique « , ce prêt à
  2.  à porter, à penser de la peinture.r. Regarder nécessite dans cette déconstruction  une activité dynamique et un rapport plus primitif aux choses comme le montrera C.Einstein.
  3. Le peintre cubiste propose un espace d’anomie peu rassurante pour celui qui cherche à arpenter du regard un lieu familier à la scénographie balisée. Comme pour « parade » ou le « ballet mécanique »,  nous seront dans la mise en scène de l’inatendu, un scandale scopique.
  4. Pour Georges Bataille, ce nouvel art est une véritable « dislocation de la pensée« , il propose de vivre une  expérience esthétique nouvelle.« Le cubisme n’est pas seulement un phénomène de l’histoire de l’art, c’est le symptôme d’un bouleversement beaucoup plus large de la façon de voir et de penser » (…).Le cubisme est  la plaque sensible de son temps, le peintre comme le poète (baudelairien) en est le révélateur. »Il devient symptôme d’une civilisation qui a mis l’espace, le temps et le sujet sens dessus dessous précise à juste titre G. Didi Huberman. Baudelaire avait déjà parlée de nouvelle poésie de la vie moderne, expérience dialectique et schizophrénique.

————————–L’ESPACE RENAISSANT:LA FENÊTRE se brise——————————

  1. 3. Depuis la Renaissance, l’artisan désormais artiste se devait d’ imiter le réel, construire le tableau comme une fenêtre ouverte sur le monde, mimêsis d’une historia, d’une «  devenue tableau pour un futur maître et possesseur de la nature, arpenteur et voyageur )Cf.: ( Livre I du Della Pittura d’  ressembler s’ajuster  à la réalité visuelle, ce réel perçue, calculée, mesurée ou racontée, construit façonné. (mimêsis [2] : La fenêtre d’Alberti robert.bvdep.com/public/vep/Pages_HTML/$MIMESIS2.HTM)

« Je trace d’abord sur la surface à peindre un quadrilatère de la grandeur que je veux, et qui est pour moi une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l’histoire (historia) .» (ibid., I, trad. fr. J.-L. Scheffer, Macula, 1992, p. 115

  1. 4. Les peintres renaissants  recréent « l’illusion » du regard ,  cet « l’infini abstraite» que touche  la pointe de l’oeil », une immensité circonscrite » au champ de l’image .Ils  utilisent la « perspective légitime » et  conique, l’espace euclidien  pour retranscrire un espace physique, politique et économique à conquérir, découvrir, exploiter, cartographier..mathématiser

———————————————-LE Trompe-l’oeil———détrompe -loeil et trompe l’esprit———–

Le Trompe l’oeil:« C’est un effet qui trompe le spectateur »,  « apparence trompeuse », « effet de perspective utilisée sur une peinture, une architecture pour créer l’illusion de relief et de profondeur. » On opposera à ce dernier « le trompe l’esprit », une autre distance.

Il produit  un effet « plus vrai que nature »,on parle d’ « effet trompe-l’oeil »

 Il est l’« intraitable opacité d’une Présence »Pierre Charpentrat

« le trompe-l’œil traditionnel souligne l’écran matériel de la toileson opacité – et questionne les limites entre le réel et la fiction »

« le trompe-l’œil n’est pas une forme accentuée, ni même outrée de l’illusion mimétique  : il l’outrepasse et, allant au-delà des limites de l’illusion, il permet d’en saisir les fondements, à moins qu’il ne les transgresse. »

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01287563/document.«Le trompe-l’œil en surface ou en profondeur : les Préludes (2012) photographiques de Yolanda
Domínguez», Líneas [En ligne], Numéros en texte intégral, 2 / décembre 2012 – Trompe-l’oeil et vérité, mis à
jour le : 21/02/2013, URL : http://revues.univ-pau.fr/lineas/781.

 

  1. 5.    Le trompe l’œil :«  Cette technique picturale est destinée à jouer sur la confusion dans l’esprit du spectateur entre le réel et  sa représentation. » Il  naît,  explique Pierre Charpentrat, de la volonté de « tromper » et agit sur le spectateur médusé« , littéralement pris au piège des faux-semblants. » C’est- à- dire qu’il doit jouer sur une forme de sidération et de captivation voire de « fascination « pour reprendre les termes de Barthes sur sa définition générale de l’image.
  1. Le trompe-l’oeil n’a de sens que s’il est perçu comme tel. Il doit échouer de façon infra mince dans sa structure, son dispositif pour souligner l’écran matériel de la toileson opacité- (par le déplacement intempestif du regardeur -dans le cas d’anamorphose- ou le passage à un autre sens. Il échoue à être ce qu’il prétend être. Comme tout illusion, il demande à être vue à distance. Découvert dans son trucage, il pourra  être considéré au- delà de son imposture, être considéré comme virtuosité , simple sophos pratique (mètis, ruse), substitution, »création d’un effet de présence du réel » figé en un lieu, un instant . »Il n’est perceptible précise Pierre Charpentrat qu’au moment où il est démenti ». Son dispositif nous fait passer  systématiquement  » du regard dupé au regard lucide, de l’enchantement au désenchantement ». Au-delà du désenchantement, il y a un autre regard d’ordre plus esthétique, distancié, interprétatif, un accès à la vérité qui succède la découverte de l’illusion. A ce n’était qu’un trompe l’oeil! qu’une illusion! « un mentir vrai » comme celui d »une photographie ou de notre chambre noire biologique, une lanterne magique? L’illusion à mauvaise presse : « elle était classiquement récusée comme faux-semblant entretenu par le désir et devant
  2. s’effacer devant la pleine reconnaissance de la réalité objective, » explique J.-B. Pontalise, dans son article  L’illusion maintenue.
  3. « L’illusion tend à se voir attribuer avec la naissance de la psychanalyse l’époque 1900  une fonction positive, elle est envisagée comme un champ constitutif de l’expérience« . Loin de son seul caractère de  tromperies (suspicion  cartésienne, c’est l’univers tout entier qui était un trompe-l’oeil-et-l’esprit/objet d’un mauvais génie.) Les rationalistes demandait de s’en méfier, l’art apparence des apparence lui donne une fonction fondatrice. l’artiste  comme l’enfant joue avec pour mieux circonscrire les limites du champ de la représentation, du réel et de l’imaginaire. l’enfant avec son petit cheval ( objet transitionnel), ce bricolage imaginaire depuis le réel questionne aussi inconsciemment l’individu et le monde environnant,  les frontières « par ce champ d’expérience « .

 

« Je supposerai donc qu’il y a, non point un vrai Dieu, qui est la souveraine source de vérité, mais un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur
que puissant, qui a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l’air, la terre, les couleurs, les figures, les sons et toutes les choses extérieures que nous voyons, ne sont que des illusions et tromperies, dont il se sert pour surprendre ma crédulité. Je me considérerai moi-même comme n’ayant point de mains, point d’yeux, point de chair, point de sang, comme n’ayant aucuns sens, mais croyant faussement avoir toutes ces choses’Descartes (un monde-illusion).)

  1. A la fin de son effet de présence révélée, déconstruite,mise à jour, le trucage ne fait plus illusion alors  entre  comme nous l’avons expliqué dans un second temps l’ ordre du jugement esthétique, technique  sur son effet de réalité, la qualité du dispositif de mis en présence..C’est vraiment ressemblant!…le trompe l’oeil est à la fois  un objet magique,un  objet ludique ,un  plaisir esthétique. Xeusis sait qu’il a été trompé par l’oeil mais la main trahira l’illusion du rideau, l’oiseau ne pourra pas goûter le fuit car nous ne sommes que dans l’image plate, le spectateur ne pourra pas parcourir ce chemin qui s’offre à sa vue face au mur,ce là, ce réel dirait Lacan auquel il se cogne . »la réalité est la grimace du réel ».Tout comme l’enfant 3d dans l’expérience du miroir  se reconnaît dans la représentation 2D comme étant soi dans un semblant d’unité, l’image c’est moi, l’homme question les représentation du monde, les jeux d’images entre lui et lui même, lui et le monde, le corps,l’oeil ,l’esprit et le monde.
  2. . .« Le toucher expliquera Roland Barthes est le plus démystificateur de tous les sens, à la différence de la vue, qui est le plus magique ».  
  3. Le sémiologue Roland Barthes définira l’art ontologiquement comme lieu de la » tricherie », de l’illusion, tricher avec le vrai entre présence et absence, créer le vraisemblable.Une image se substitue à une image du réel, qui lui même n’est qu’une constructive d’une  une image fabriquée.(figée et loin du temps et de la durée Bergsonienne) Il n’est qu’un simulacre crée pour la jouissance d’un  spectateur (Aristote). Il est  Simulacre d’un simulacre ontologique et constitutif. Notre  connaissance du monde n’est que pure subjectivité,conception et construction perceptive des phénomènes. (Le monde comme représentation de Kant à Shopenhauer). Ce dernier n’expliquait-il pas ironiquement que « Tout homme prend les limites de son champ de vision pour les limites du monde. » Ne pas voir plus loin que le bout de son nez!

« l’image transparente ou allusive de la mimèsis produit un effet de réalité, alors que le trompe-l’œil génère un effet deprésence, engendre un simulacre qui tend davantage à se substituer au réel qu’à le refléter ».

« mimèsis et trompe-l’œil, représentation et simulacre ne sont pas la même chose »

CF.(Pierre Charpentrat=maître-assistant:section de l’École Pratique des Hautes Études dans le laboratoire de Pierre Francastel).

Pierre Charpentrat, « Le trompe-l’œil », Nouvelle Revue de psychanalyse, n° 4, 1971, p. 160-168. Gallimard - Nouvelle revue de psychanalyse N° 4 automne 1971 : Effets et formes de l'illusion.

Trompe-l’oeil, simulacres et vérité(s) dans le monde …

https://www.fabula.org/actualites/trompe-l-oeil-simulacres-et.

Le trompe-l’œil en surface ou en profondeur : les Préludes …

revues.univ-pau.fr › … › 2|2012Trompe-l’oeil et vérité

Effets et formes de l’illusion – Nouvelle Revue de …

www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Nouvelle-Revue-de-Psych..
Afficher lâ??image source
le trompe- l’oeil ici comme néantisation sartrienne? concevoir un monde imaginaire loin du réel.Le trompe l’oeil ne trompe pas, il en prend techniquement la virtuosité…

Philo52 – L’erreur comme source de de vérité

www.philo52.com/articles.php?pg=1776

Magritte, le trompe l’esprit – Arts et scènes – Télérama.fr

www.telerama.fr/scenes/magritte-la-trahison-des-images,147868.php
Afficher lâ??image sourceAfficher lâ??image sourceAfficher lâ??image source
Trompe-l’œil, énigmes, fantaisie : Magritte
  1. Picasso, le trompe-l’esprit Les sculptures étaient, pour l …

    https://www.humanite.fr/node/211995

« Je vous ai dit qu’un tableau ne devait pas être un trompe-l’oeil, mais un trompe l’esprit. Il en est de même pour la sculpture. « .Picasso

I) Carte d’identité de l’œuvre

Auteur : Picasso.

Titre : « Nature morte à la chaise cannée. »

Date de création : 1912  à Paris.

Lieu de conservation : Musée Picasso (Paris).

Support : toile.

Type de peinture/ technique : peinture à l’huile et collage (toile cirée, corde).

Dimensions: : Ovale de 29 x 37 cm .

Mouvement artistique : Cubisme :  phase du cubisme synthétique.

             

II) Description iconographique :

  1. 1.  Votre impression ?  « tout est confus »,  « une impression de superposition »,  Est-ce une tentative de perspective pas très au point? »…  « le tableau joue avec le spectateur »…  « c’est n’importe quoi, incohérent »… « On ne voit presque rien car tout est en apparent fouillis, quelque peu hiéroglyphique, signes absconds ».(mélange des codes?)
  2. Selon vous cette œuvre est difficile à lire et Pourquoi ? :« Car notre perception des choses et des images n’est pas ainsi conçue» :le peintre ne respecte pas nos habitus visuels et conventionnelles:La nécessaire identification de la signification à la référence dans un tableau doit-être claire. Il va falloir nous désapprendre  et rapprendre à voir les choses par ce nouveau langage moderne :(« langage pictural neuf », système neuf de notation idéationnelles) « (Maurice Raynal cité par Jaakko Hintikka ).   Le cubisme nènera  vers d’autres révolutions communes dans la représentation (abstraction , orphisme, surréalisme…). l’artiste nous fait quitter  le mode d’apprentissage augustinien (association, intégration, automatisme.dénomination, étiquette..tout ces solipsismes.le mot est la chose, la chose est  l’image donc le mot est donc l’image). la fonction référentielle de l’art et du langage sera questionné et remis en question tout au long du XXème ( Bergsonne en fait une fonction de l’art).
  3. La vérité est-elle ineffable ?: et autres essais By Jaakko Hintikka
  1.   On a du mal à différencier les objets » … »tout y est mélangé « , les perspectives ne sont pas bien faites et respectées ».(refus de la loi ?, d’ une certaine règle? non il joue avec). On ne voit pas bien la signification car il faut y regarder à plusieurs fois. La signification serait donc associée au sens commun à la figuration, au signe  reconnu et décodable .Et pourtant c’est  bien une image, il est « rempli de significations et fruit d’une intention »(Husserl). Le spectateur n’y-t-il trouve pas l’ image attendue, cette  « image portrait » (CF.Ricoeur à propos de la définition de Sartre ). (le sens comme sensus (signification=une nature morte et sinno (direction) selon un certain ordre disposé ne s’effectue pas aisément. Il est clair que le tableau ne se laisse pas découvrir dans son immédiateté, il ne se laisse pas embrasser dans le monde du coup d’oeil .Picasso avait-il un modèle (original) sous les yeux? Etait-il nécessaire?
  2. Ce tableau demandera dans son défaut à être et faire image du temps pour être partiellement reconstitué. Car finalement on échoue à vouloir constituer une image vraiment transparente , homogène et totale: (une fenêtre).
  3. Cette peinture mixte se propose comme une autre forme de représentation différente de celle dite trop souvent naturelle qu’impose le « faire vrai « photographique. Mais le réalisme  apparent ne fut-il pas de tout temps contrairement à la croyance populaire qu’un artifice symbolique qu’ un semblant de vraisemblance. Il pouvait avoir illusoirement  l’aspect du naturel car  elle s’accommodait avec la perception coutumière de notre chambre noire.  l’image juste au sens commun reconstituait notre fabrication optique. Cette image du réel fut instituée longtemps  comme légitime car plus propice  à  l’inscription de l’historia , de la storia, de la communication , narration voire  l’action pratique biologique  comme  dirait Bergson.
  4. Comme l’expliquera G.Didi Huberman dans  son ouvrage »Devant le temps-histoire de l’art et anachronisme des images paru aux Ed : Minuit, 2000,   » , le tableau cubiste est coupure » .« Le tableau cubiste est coupure en ce qu’il s’isole du spectateur, comme les fétiches africains, qui se retiraient dans leur puissance auratique. Il se retire de toute sphère de familiarité. » Il est le lieu de dissolution des rapports immédiats intra et externes à l’oeuvre. « Il réinvente et sécularise, précise le philosophe, l’aura.  Il est dissociation en lui-même, avec lui-même. »  » Il y a un retrait » qui peut sembler inconfortable pour celui qui en quète de récits et de discours balisés. « Il se retire du discours courant, logocentrique pour se situer dans un autre espace, dynamique, un espace de figurabilité plus que de figuration. »Figurabilité: »Propriété qu’ont tous les corps d’avoir ou de recevoir une figure. »Wikipédia. C’est rendre visualisables (transformer en images) « L’art est un travail sur la figurabilité »G.Didi Huberman.

« Dans la peinture cubiste le peintre a en sorte brisé la surface de l’objet en de multiples facettes pour ensuite constitué à partir d’un nombre d’entre eux,  un seul et même plan représenté dans le tableau. »p.115

Le spectateur voudra en découvrant l’oeuvre agir selon » la vision « ,  » la phénoménologie de la reconnaissance et de l’identification »pour reprendre les propos de Didi-Huberman, « afin d’en trouver le référent »mais cette  modalité du regard ne fonctionne pas et de cette incapacité le spectateur doit en adopter une autre. Il n’y a pas comme expliquerait L.Witgenstein « une vision continue de l’aspect » comme le  permettrait une représentation figurative de la chose (j’ai un couteau mais aussi un triangle (wittgensteinien?). On ne peut pas identifier la propriétré de tous les éléments .On les reconnaît pas tous comme les « voir  simple »quelque chose (une huître, par exemple)

je vois pas une ressemblance entre tel objet présent et ce que j’en identifie (l’huitr)..le verre onle reconstitue par fragment que l’on recompose ( ce sera un des objtes fétiches) ou  je constitue par métonymie (le tout valant pour la chose) le journal..je termine le lot et l’objet: jeu abec les mots: jou pour jouer avec les signes (l’art est un jeu avec le réel)/j est où? je suis où)

. »Dans la peinture cubiste le peintre ,explique   Jaakko Hintikka, a en sorte brisé la surface de l’objet en de multiples facettes pour ensuite constitué à partir d’un nombre d’entre eux,  un seul et même plan représenté dans le tableau. »p.115

 

On tente de les situer dans un espace labyrithique aux dimension multiples.Nous somme désorienté, on ne s’y retrouve pas.Le fil d’ariane?

L.Wittgenstein dans « recherche  utilisant la métaphore concevait son style, sa méthode de recherche  philosophique   à celle du peintre impressionniste  et  et cubiste plus particulièrement, par l’accès nécessaires aux points de vue multiples de croisement.Il compare son travail à celui d’un dessinateur, un portrait de Picasso (Manuscrit 134:172),un paysage qu’il faut parcourir(l’oeuvre devenant labyrinthe) » on ne s’y retrouve pas »= »Le langage est un labyrinthe de chemin »

 

Wittgenstein, Recherches philosophiques, trad. F. Élie, M. Autero, J.-L. Janicaud, D. Rigal, E. Dastur, Paris, Gallimard, 2004, § 1, pp. 27-28.

CF.Wittgenstein. Sortir du labyrinthe: Sortir du labyrinthe  par Sabine Plaud.

Peut à aussi associr ce recour au fragment au fragmentaire, à la métonymie comme étant aussi des pratiques voisine entre le  picturale et linguistique, la poésie, la littérature et les arts plastiques.

 

  1. « Il faut au spectateur [comme au peintre] , pour G.Didi Hubermann reprenant les propos de Carl Einstein sur l’énergie , une bonne dose d’énergie psychique pour s’y retrouver dans ces mouvements comprimés, ces plans qui se coupent, ces dissociations tectoniques. » Peut être un spectateur curieux et motivé pour un « spectator » moderne  parfois avide d’images immédiates et prédigérées.Le spectateur est dans une « inquiétude active », malgré la coupure apparente, il entre en relation comme un menbre actif avec l’expérience du réel que le peintre lui propose d’expérimenter.

« Avec le cubisme, l’homme circule dans la sensation, il vit et agit dans les choses. Le sujet et l’objet ne sont plus coupés l’un de l’autre. L’homme n’est plus un observateur de l’objet, placé face à lui, mais un facteur de l’expérience. A l’équilibre succède une inquiétude active. »

« Le cubisme ne se limite pas à reproduire les choses, il les crée. » Il crée du réel.

Carl Einstein – « Georges Braque« , Ed : La Part de l’Oeil, 2003

« Le cubisme est présenté comme l’art des noèmes, la représentation des choses sous différents angles devient une sémantique des mondes . »

La question du support

Pour l’historien Shapiro c’est  à l’invention de la surface lisse et fermée qui a permis ulterieurement  la construction la construction d’un espace tridimentionnel sur la surface, le plan  transparente (loin des bruits de fond  et aspéritésd e la parois de la grotte.)Pour jean claude bonne l’espace pariétal est soignesement sélectionné pour y être tracé.

LE TABLEAU CHANGE NOS repères, NOTRE façon  DE VOIR L’ESPACE ET L’ART.: Cet espace traversé par des forces  est  aussi  continue. Les objets discontinuent s’y  interpénètrent.

« Le cubisme invente un espace discontinu que les objets n’interrompent pas.  Les rapports entre continuité et discontinuité sont inversés. »G.Didi Hubermann

 2.       Le sujet : c’est « un café avec sa  chaise cannée et sa table de bistrot – Une nature morte. Le peintre peint des objets sur cette table: une  représentation  artistique animée d’objets inanimés. Le thème est banal, il  n’a rien de  très  spectaculaire par son thème déjà repris par d’autres peintres par le passé, mais  par sa forme, il nous surprend, nous étonne, il détonne. C’est un contraste , un écart volontairement recherché entre le sujet et son traitement. Tout comme Cézanne  révolutionnera l’art avec une simple pomme, Picasso le fait avec les objets d’un simple repas. La révolution du réel et de sa perception commence à la terrasse .Résultat de recherche d'images pour "chaise cannée 1912"Après le corps des demoiselles d’Avignon c’est sur la nature morte au premier plan qu’il va s’attarder. Ici, le peintre trouve son inspiration dans la réalité  quotidienne qu’il observe attablé. Le  peintre s’intéresse  au motif classique  non pour la beauté des objets exposés ( pratique hollandaise dans une société démocratique), mais comme lieu d’une réflexion plastique sur l’art à travers  la notion d’espace, de perspective, de remise  en cause de ses invariables et paramétrages . Le vrai sujet et l’objectif du peintre est d’illustrer, détruire par cette révolution copernicienne, l’illusion spatiale et spectaculaire construite par la  perspective légitime. Il ne veut plus «  peindre avec un œil, une perspective, un profil,  mais considérer l’espace dans sa totalité  (espace-temps mouvant) en confondant ce que notera justement de façon pertinente P.Francastel le mouvement pour le déplacement. Le spectateur désormais se déplace mentalement autour de l’objet qu’il reconstruit. Il modélise l’espace et  tente mentalement de le restructurer comme le fait naturellement son optique à partir de cette dissémination que lui propose l’artiste. La gestält psychologie nous montrera que le spectateur tente toujours de reconstituer une unité à partir de la perception fragmentaire, il ne perçoit que les choses dans leur ensemble.

 

 » L’apport des cubistes a été de confondre la notion de mouvement avec celle de déplacement. En juxtaposant et en superposant un réel démonté, ils ont introduit un facteur nouveau, une dimension supplémentaire qui bouleversait l’ancien système figuratif. »« Avec le cubisme, l’espace de dissémination trouve une concrétisation dans l’art. Le temps n’est pas simplement ajouté aux autres dimensions, il introduit en elles le supplément, l’excès. »Pierre Francastel – « Art et technique aux XIXème et XXème siècles« , Ed : Denoël/Gonthier, 1972, pp163-4

(le spectator euclidien ne voudrait-il pas par réflexe reconstituer son espace familier, cette »totaliré perdue »par l’utilisation de  ses propres  » appareillages » régulateurs et formatés.  » L’inquiétude face à cette dissémination appelle une structuration » explique Larissa Dentyar  dans – « Penser par le dessin« , Ed : Idixa, 2007.

Le spectateur s’attend à une  vision stable, Picasso lui propose une vision non-euclidienne (?) Voire Remannienne.

Picasso place dans un univers de porosité très destabilisant, un espace de glissement, d’indifférenciation bien différent des contours familiers d’une culture antique  de la forme.

« Les cubistes ont hérité du problème posé par Cézanne et l’ont résolu, mais en le détruisant. Ils ont sacrifié l’intégrité de l’objet à celle de la surface plane. En utilisant des rectangles, triangles et cercles tronqués, ils ont fait glisser l’espace intérieur de l’objet dans l’espace environnant, lequel s’est infiltré dans l’objet. L’espace occupé ne se différenciait plus de l’espace inoccupé, ni l’arrière-plan des objets dépeints, dont il recevait les échos vibratoires. »Clement Greenberg – « Art et culture, essais critiques« , Ed : Macula, 1988, p111

Pourrions -nous dire qu’avec Picasso, l’intuition bergsonienne de la durée, du flux indistinct entre spatialité et temporalité, cette interpénetration des vues et espaces impliquées réciproquement .(« la représentation d’une multiplicité de pénétration réciproque » dirait Bergson)  est conçue puis formalisée dans sa peinture (?). »C’est explique Mariana Burnel à la faveur de ces rencontres que l’artiste fera la connaissance du philosophe de la durée Henri Bergson. »(…) Picasso rejette toute filiation théorique, à tout le moins, verbalement. Son cubisme reste, toutefois, imprégné de l’esprit du bergsonisme. » Cf; lire la contribution de Pierre Francastel sur ce sujet.

https://www.picasso.fr/details/ojo-les-archives-novembre-2015-ojo-31-a-lire-picasso-et-bergson-du-savoir-au-savoir-faire-la-rencontre-du-bergsonisme

  1. 3.       Description du tableau

« Il faut toujours commencer par décrire l’image« G.Didi Hubermann, l’usage de la dialectique chez Didi huberman, conférence 13 nov.2016.

« À partir de 1910, peu à peu tous les artistes d’avant-garde, sauf Utrillo et Juan Gris, quittèrent Montmartre pour s’installer Plaisance à Vaugirard ou à Montsouris.(…).On peut dater de juillet 1911 la naissance du Montparnasse, haut lieu de l’art et de la littérature et de la fête, lorsque le dernier tronçon de la rue de Vaugirard enfin achevé, fut inauguré le boulevard Raspail. « http://www.lesconferencesdemathilde.com/index.php/le-vingtieme-siecle/naissance-de-montparnasse

 

La scène se situe  dans un café ou plutôt une brasserie de Montparnasse :Le Dôme, La Rotonde, ou La Closerie ?

Résultat de recherche d'images pour "table de bistrot paris 1900 Le Dôme, La Rotonde, ou La Closerie "Image associéeImage associée

Pablo Picasso, Moïse Kisling et Pâquerette à La Rotonde (août 1916).photo.rmn.frRésultat de recherche d'images pour "table de bistrot paris 1900 Le Dôme, La Rotonde, ou La Closerie "La Closerie des Lilas en 1909.Le restaurant "La Rotonde"

 

C’est dans ce dernier  lieu qu’ Apollinaire entraîna Picasso et toute la bande  de l’autre rive  ces années là). En 1912 Picasso vivait au 242 boulevard Raspail. Le peintre ne nous présente pas le lieu, mais des objets de ce lieu. Il se focalise sur la table où peut-être, quelques instants avant, il était assis avec Braque ou un autre ami. Il la reconstitue dans son atelier (?) La table  (?) ronde   ? et transparente (?) des cafés parisiens est, ici,  elliptique, plaquée de façon parodique (?) sur le plan de la toile comme un oripeau de l’ancienne représentation en  perspective.Deux touches de pinceaux en simulent le reflet, la matérialité sur la toile cirée comme une table ouverte sur le monde du tableau, le   Tissu   du monde(?). Deux bandes représentent les bords de la table (?) aplatis. Il est évident que la table n’était pas transparente mais sa transparence nous rapelle avec humour cette finestra d’alberti. La table devient tableau.

Voici une table de bistrot 1900 que l’on retrouve sur les photos de ces restaurants. Pout ce qui est de la chaise peut-on penser à celle de Khon?

Résultat de recherche d'images pour "chaise cannée 1912"Chaise bistrot « ailes papillons » Kohn de 1912 Résultat de recherche d'images pour "chaise cannée 1912"Résultat de recherche d'images pour "chaise cannée 1912"Image associée

 

Image associée

 

 

.Les objets  sont posés dessus. Dessous, la chaise cannée apparaît. C’était une chaise comme celle de Kohn crée cette année là, aux pieds tordus formée de petites languettes et de cannes découpées et tressées. C’est un élément de monilier emblématique et symptomatique qui n’est pas me semble t-il anodin pour ce réel qui se construira par tressage des plans.

Résultat de recherche d'images pour "tressage peinture"Résultat de recherche d'images pour "tressage peinture"

 

Elle semble dans la toile vue de dessus comme la table (?).

On ne découvre que son assise et le « dessus de table » ( surface plane et horizontale). Le cadre n’est plus finestra mais tabula, pour une tabula rasa de l’art.  La perspective semble rabattue, abattue. Nous ne voyons que le cannage, aucune forme prédéfinie. Sur cette table-chaise devenue tableau sont disposés des objets et aliments : un journal, un verre de bière, des coquillages ( une huître), deux rondelles de citron, un couteau. Le peintre ne semble pas nous dévoiler tous les objets dans leur totalité, mais dépose leur synthèse fragmentaire après  avoir fait subir à certains d’entre eux une décomposition puis une recomposition .  Ces volumes ouverts dans leur masse (le verre), découvrent leurs arêtes, ou leur pli, superposés , imbriquées les uns aux autres. La toile devient espace plan, texte, partition de signes plastiques mais également espace rotatoire comme pourrait le faire le curseur, pointeur mental du spectateur (marque mobile de sa position sur l’ écran de sa  visualisation)

. Le tableau est le lieu de tention entre espace 3D et littéral; peut-être est-ce pour cela qu’il choisira comme Braque de peindre ces  objets ambivalents  support d’écriture. Le tableau devient comparable à cette huître, ce coquillage que l’on ouvre avec le couteau, ce morceau de citron que l’on découpe en tranche pour en découvir l’intérieur.

« Il faut briser la coquille de l’espace, rompre le compotier, peindre à sa place un espace, un contenu, une couleur, une modulation, tout ensemble. Le cubisme redira cette déflagration de l’Être. »Maurice Merleau-Ponty – « L’oeil et l’esprit« , Ed : Gallimard, 1964, p61

 

Mais comment faire pour que le spectateur ne soit pas complètement perdu?

« Dans la Nature Morte à la Chaise Cannée (1912), Picasso représente plusieurs objets qui peuvent être reconnaissables par des indices visuels ».http://artsetculture89.ac-dijon.fr

Pourquoi ?

Le peintre semble nous montrer certains objets de façon réaliste : la pipe est représentée en volume avec son modelé et semble surgir vers nous tandis que le  couteau  montre son profil et le journal son plan. Les autres choses  sont représentés de façon analytiques : ex le verre à pied. C’est un objet intéressant à décomposer comme la bouteille ou les instruments de musique. On le voit simultanément de plusieurs côtés à la fois (points de vues ). Dans le cubisme analytique, Ils sont divisés et réduit à leurs formes géométriques. le peintre ne peint pas  nécessairement ce qu’il voit, mais ce qu’il conçoit. Mais comme pour l’espace, il joue une nouvelle fois dans sa composition  avec les deux pratiques: celles de la perception et de la conception,  deux représentation de l’espace (euclidien/non -euclidien) deux époques, pour mieux rendre visible son propos . Il ne peut  cependant pas tomber dans la totale abstraction et s’arrête au seuil de cette abîme; il doit laisser le réel cloué à la toile car c’est lui qu’il découpe, qu’il consomme qu’il représente plus que tout; un réel plus réel . (Cf. le clou chez Braque). Le verre à pied semble plat comme si on l’ avait ouverts, les  côté  les plus signifiants et identifiables sont aplatit sur la surface, véritable travail de dissection du modèle, mise à plat d’entomologiste pour mieux mettre en espace. Loin d’une représentation dite  plus réaliste car photographique, capteé depuis un point fixe, Picasso montre au  spectateur désormais mobile une réalité augmentée avant l’heure, un réel plus proche du réel.

Image associée

Les peintres Picasso et Braque au-delà de l’atelier se rencontraient  souvent  aux  terrasses. Lieu de rencontre  de la bohème, des artistes, il devient  plus seulement le lieu symbolique, décor de la période bleu et rose, mais territoire d’observations , de discussion et d’expérimentation  purement plastiques sur l’art.« Refuge ou tremplin, le café (puis la brasserie ) peuvent être vus comme la métaphore de l’artiste en rupture de ban, bohème ou dandy, qui va s’identifier très tôt à ces lieux où se croisent individus et cultures hors norme. »https://www.laciteduvin.com/sites/default/files/presse/dossier/dpbistrot_en-fr.pdf

Vous pouvez parcourir ce site de l’exposition: »Bistrot ! De Baudelaire à Picasso » :

 Description plastique :

« Dans cette toile Picasso met en parallèle 3 systèmes de représentation : L’objet lui-même / Le dessin / L’écrit /.« http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr

C’est un petit format : De petite dimension. La dimension reprend celle d’une chaise de bistrot. L’artiste veut toujours jouer sur la frontière poreuse entre l’art et la vie, l’objet et le tableau. Raushenberg peindra sur le lit lui même, kosuth exposera la chaise, sa photographie et sa définition.Résultat de recherche d'images pour "chaise cannée 1912"

Joseph Kosuth (1945 – ) One and Three Chairs (Une et trois chaises).

« La position de ce point de centre est convenable par rapport à la ligne de base lorsqu’il ne s’élève pas au-dessus de la hauteur de l’homme à peindre, car ainsi les spectateurs et les choses peintes semblent se trouver sur un même sol. »Alberti. Le spectateur et le peintre se trouvent-il encore sur le même sol?

« Cadrer c’est nommer », Il semblerait jouer sur cette tension entre le  cadre, nous avons le cadre d’un tableau qui par redondance circonscrit un espace, cerne le  contour d’un objets d’une corde continu permettant cette nomination et cette d’absence de cadre  en même temps, dans cet espace continu aux objets discontinus où le spectateur est amené à reconstitué un semblant d’espace homogène.

Les six fonctions de la fenêtre (finestra) d’Alberti | La parole des images https://veraicona.hypotheses.org/960

Le tableau ne serait-il pas la table ouverte sur le réel, le récit plastique et conceptuel de sa conception ? « le table haut » de cézanne qui dépasse la simple ligne de base, totalement renversé, rabattue sur le plan, montre l’objet, dévoile un nouvel espace plus géographique et mouvant qu ‘ historial et fixe .

 Image associée

Déjà chez Van gogh, le peintre joue sur cette tension entre la chaise en perspective et ce sol qui semble se rabattre et renverser celle-ci vers le plan du tableau. Chez Cezanne ,c’est la table.Image associéeImage associée

La Cène (registre supérieur) Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf – Wikiwand.

L’espace : semble plat, la légère superposition des plans pourrait faire penser à une  légère profondeur- (l’ombre de la surface du cannage, celle du journal et du verre reconstruisent  par ces rapports  de valeur entre le  fond et la forme l’ancien mode de représentation). Cependant  les plans aussi se chevauchent, s’enchevêtrent, s’interpénètrent. L’artiste n’utilise pas la représentation illusionniste de l’espace à un point de fuite (monoculaire) prévue pour un spectateur fixe, vue depuis un point de l’espace mais il en simule l’assise constructive, il la cite. Sur le document ci-dessous on découvre  (en rouge) cette construction conique avec son point de fuite qui sort du cadre qui vient dialoguer en contraste avec le plan de la toile cirée (en bleu) .Est ce une représentation de la table où une volonté de reprendre le système de représentation euclidien des parallèles? Il est intéressant de constater qu’à cette époque avec la remise en cause de l’espace euclidien par les mathématiques et le fameux théorème des parallèles, une autre vision de l’espace est entrevue. (espace sphérique ou en fer à cheval).

Résultat de recherche d'images pour "picasso espace non euclidien"

 

 

 

Le motif du triangle et de l’angle se retrouvent  constament repris dans cette toile. Faut-il y voire une symbolique signifiante évoquant brisure de la fenêtre transparente albertienne, de l’oeil monoculaire renaissant, d’un monde  désormais découpé (analytique) en morceaux, construit depuis un déplacement, une  multitudes d’ angles et d’arêtes . les triangles semble s’organiser dans toutes sortes de direction, le regard est guidé  constament vers l’extérieur puis l’intérieur (instabilité du regard.)

Le motif tranchant du couteau se répète à nouveau découpage en tranche du réel  dans la cuisine du peintre? Sur cette partition rythmées d’arrêtes vient comme  les contre-points  se ponctuer des cercles ou ovals qui sont en résonnance avec celui du cadre du tableau.

 

Le tableau qui pourrait pour le spectateur sembler totalement désordonné dans sa perception confuse, est très construit et structuré. Une sorte de ligne sismographique comme un tag idéogrammatique  traverse l’espace de la peinture, le brise de part en part, comparable à ce flux de force; une énergie  traverse le tableau,( finalement peut être serait-ce plutôt japonisant dans la façon de concevoir de paysage prosaïque du quotidien.)

Bergson voit dans cette représentation du temps, un durée, mais aussi dans la conscience du réel, des coupures  constament remontées par l’oeil pour construire un semblant d’homogénéité.

La couleur : Le cubisme opte pour une gamme chromatique réduite et terne. Ce qui  l’intéresse ce n’est pas le travail spatial des couleurs. Dans la tradition du clair-obscur qui détache la figure du fond, il opte, une nouvelle fois, pour ce langage technique du volume et du modelé afin  le mettre en tension dans l’indistinction des espaces ce modèle de représentation de la troisième dimension. Il choisit un camaïeu de bègue ocre, marron, gris (Ensemble de couleurs qui font partie de la même gamme chromatique.

L’Ecriture : pourquoi introduire l’écriture ? Ce mot JOU ? L’écriture traditionnellement est introduite dans la peinture avec précaution (dans des phylactères), car elle détruit l’illusion de transparence, de vérité du tableau comme fenêtre ouverte sur un espace en trompe l’œil, comme imitation du réel. Par nature le mot ramène à la surface littérale du tableau. Le mot est volontairement fragmentaire car comme tous les objets, le journal n’est pas représenté en entier. de plus il permet des jeux de mots et l’intervention de l’esprit du spectateur, Journal, Jouer… joue avec les signes et le réel!…c’est ça ,lafonction du tableau. Enfin comme le tableau cubiste devenait de plus en plus abstrait, indéchiffrable, elle permet de réancrer le spectateur, de le réinstaller, de servir de repère dans cet espace de dissolution de la représentation. Dans la tempête apparente des signes, se mouvement mental auquel il invite le spectateur,  il vient ancrer les balises nécessaires , des points fixes au voyage… »Pour sauver l’illusion de profondeur, explique Clement Greenberg (dans  – « Art et culture, essai critique », Ed : Macula, 1988, p89) Braque et Picasso ont été conduits à la désincarner jusqu’aux limites de l’abstraction – sans les franchir. »

illusion et représentation deux  modes incompatibles?

 » la planéité picturale s’est imposée jusqu’à éclipser la profondeur. Comme ils voulaient s’en tenir à une peinture de représentation et d’illusion, ils ont multiplié les trouvailles (trompe-l’oeil, introduction de matériaux étrangers, collage) pour préserver l’écart entre une illusion qui se dérobait et des moyens de plus en plus abstraits.(…)Une solution s’est présentée à eux : représenter l’illusion de profondeur en tant que telle, comme attribut désincarné, exproprié, détaché de tout le reste. La manière d’atteindre le relief et la profondeur est devenue le vrai sujet du tableau.« Clement Greenberg

Résultat de recherche d'images pour "chaise cannée 1912"Sur  la matière de la paille tressée (  motif décoratif)  reproduite de façon hyperréaliste sur la toile cirée qui vient se poser sur ta table comme transparence, le peintre vient  poser  dessus des touches de peinture. ( Est-ce une représentation matérielle  de ce qui n’en a pas:l’ombre des choses ? l’ombre du verre). Dans ce monde inversé celui de Picasso, la vérité ne se trouveait-elle pas contrairement à ce que racontait Platon  dans la lumière de l’idée mais la matérialité de l’ombre? pied de nez de picasso à la naissance de cet art du simulacre.

Technique le collage : 

« La stratégie du collage n’est pas un stratagème inédit destiné à créer l’illusion de la réalité(….) elle vise « complètement l’opposé » Loin de majorer l’effet d’illusionniste de la représentation.Cette technique est sensée au contraire la  la subvertir.(…)Chambouler les interrelation de  l’art avec  la réalité…p.119;Jaakko Hintikka.

« C’est un procédé de composition qui consiste à assembler et coller sur un support des fragments de matériaux hétéroclites, étrangers, de style et de natures différentes. A partir du cubisme et l’invention des papiers collés, l’artiste colle du faux bois (jeu sur le trompe l’œil), partitions de musique, morceaux de journaux…Le cubisme est le mouvement qui découvre et expérimente cette pratique que décrira Apollinaire et Aragon. Le tableau devenu support objet détruit l’ancienne transparence métique.Elle sera reprise ultérieurement de façon différente par les dadaïstes.

« C’est aussi la première fois qu’un artiste intègre dans son œuvre un objet manufacturé, et donc non produit par lui-même.(…) Désormais un tableau peut accueillir tous les fragments de la vie réelle ».http://artsetculture89.ac-dijon.fr.Collège Jules Vallès, Vitry sur Seine, Histoire des arts, M. Milovanovic

« C’est la première toile sur laquelle une matière étrangère aux techniques picturales apparaît. »http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr/arts_visuels/wp-content/uploads/2015/02/accompagnement-culturel_Picasso_.pdf

Pourquoi les collages : pour faire un retour à la réalité face au cubisme analytique trop abstrait. Il introduit la corde de marin et la toile cirée (imitant l’imprimé du cannage :) des Ready made, des artefacts manufacturés, détournés de leur fonction initiale pour être intégrés  de façon parodique et ironique dans une œuvre d’art. Le réel entre dans le tableau, s’y colle. la présentation du cannage peut suggérer également le tissus traditionnel de la toile peinte que l’on tente de faire disparaître par la fiction illusionniste et transparente de la storia qui se dessinait sous nos yeux. Il n’est ici question que d’histoire de peinture.

« La corde de marin qui sert de cadre a un statut plus ambigu :Fait-elle partie de la nature morte ou constitue-t-il simplement un cadre pour l’œuvre ? Ou encore, reproduit-elle le galon d’une nappe pour mieux marquer la table ? »Fiche pratique histoire des arts visuels Conseillers pédagogiques arts visuels – DSDEN du Bas-Rhin.

La corde, sert de cadre, traditionnellement, on utilise un cadre doré, mouluré, pour mettre en valeur, l’embellire, mais également pour séparer la fiction peinte à l’intérieur du cadre du monde extérieur. Le tableau est un monde clôt. Nulle chose, ici, car le tableau devient table, le cordon ne sépare pas mais donne plus de matérialité et renforce le tableau comme objet table, objet fragment d’un réel dont il fait parti. On note le caractère ambigu de son statut. (matériaux/cadre ?) La toile cirée est un collage intéressant : plutôt que peindre la chaise, peindre son cannage, il se sert d’une reproduction industrialisée, d’un vulgaire trompe l’œil, qui sera, par métonymie, la chaise. Plus besoin de peindre la chose autant coller  son image motif  reproduite . ( invention de la photographie).

RUPTURE

Pourquoi le collage révolutionne t-il l’art et apporte une rupture avec l’art traditionnel ?

« En intégrant le réel dans cette œuvre Picasso détruit l’illusion picturale …Puis qu’il n’est plus besoin d’imiter la réalité ;il suffit de l’incorporer »

-On ne colle pas  d’ordinaire des objets sur le tableau (cela détruirait son but classique et institué : imiter la nature avec virtuosité.Que devient la notion de savoir-faire?. On ne représente plus le réel, on l’introduit directement des premiers collages jusqu’au ready made. C’est une technique étrangère aux conceptions de la peinture . « La fonction de la peinture n’est plus esthétique mais réflexive ». Là nous assistons à une  nouvelle  conception d’un art qui n’est plus seulement visuel mais aussi conceptuel. .Changement du rôle et de la place du spectateur qui bien avant M.Duchamp qui affirmera que « ce sont les regardeurs qui font le tableau ».Ce n’est plus simplement une approche  contemplative dans le tableau qui est attendu mais collaborative , une reconstruction mentale conjointe du  tableau de son espace plastique. L’artiste ne fait plus un simple trompe l’œil mais un « trompe l’esprit. Picasso annonce déjà le tableau objet , le tableau qui devient objet lui même, anti- illusionniste partageant de plus en plus le même espace que le spectateur. Cet espace ouvert qui dissous ses  l’accueille.

 

Continuité :Le sujet de la nature morte.

 Création d’un espace qui ne sera plus homogène, mais mixité, hétérogène.

La planéité c’est « la qualité d’un système optique donnant lieu à une image plane » il reprend La perspective  plus frontale de Cézanne.

 Le verre est représenté de façon analytique « cubique », on peut le voir simultanément de plusieurs

Côtés à la fois contrairement à la perspective de la Renaissance qui  voit le solide dans l’espace depuis un point de vue unique, le verre nous semble plat et hétérogène. Le citron est traité de la même manière. Le cubisme rend l’objet fragmentaire, l’espace éclaté, en multipliant ses facettes. Le tuyau de la pipe lui est représenté de façon traditionnel en contraste, en perspective, volume, modelé par les ombres et lumières.

Tradition/rupture

1)Intégrer du réel dans un tableau

  • Tableau gothique:on  incruste des pierres précieuses (symbolique/ mise en valeur) du support sacré.
  • Dans le Cubisme, on  intégration des objets de la banalité, du dérisoire, le quotidien dans ce qu’il a de prosaïque.

 

2)Entrer du tableau dans l’espace réel.

  • Le tableau est un objet (la table) .On va coller une toile cirée plutôt que peindre une imitation du cannage ou coller le cannage lui même.

Le tableau  représente le réel,il est du réel.Le réel il le présente.

Il s’intègre à l’espace extérieur autant qu’il l’intègre.

 

Résultat de recherche d'images pour "nature morte avec huitre pieter claesz"Le thème de la nature morte ave l’huître est déjà présente dans la peinture de.. Pieter Claesz, « Nature morte avec huitres » jusqu’au moderne Manet.

· On retrouve  certains objets comme ceux peint en 1597/98 , 1876.

Là ou les vers fond successivement découvrir trois moments du repas à travers 3 objets

, Picasso les met successivement dans un même espace.Résultat de recherche d'images pour "nature morte avec huitre pieter claesz"Nature morte au verre de vin et huîtres 1630.Résultat de recherche d'images pour "nature morte avec huitre pieter claesz"Pieter Claesz (1597-98-1660) Stilleven. Verre Römer. 1643Résultat de recherche d'images pour "nature morte avec huitre pieter claesz"Peintre hollandais inconnu.“Nature morte avec huître et verre de vin”.
Huile sur cuivre, H. 0,253 ; L. 0,206. Inv. n° G 502 Schwerin, Staatliches Museum.

 

Résultat de recherche d'images pour "nature morte avec huitre pieter claesz"Résultat de recherche d'images pour "nature morte avec huitre pieter claesz"

Edouard Manet (1832-1883) – Nature morte avec huîtres et citrons.(1876); Collection privée.

Nature Morte, Huîtres, Anguille et Rouget, Édouard Manet.Image associéeGustave Caillebotte – Still Life with Oysters 1881, 38 x 55 cm, Oil on canvas, Private collectionRésultat de recherche d'images pour "chaise cannée 1912"

CONJONCTION ENTRE PEINTURE ET SCULPTURE

« J’ai fait de la sculpture comme un peintre. »H.Matisse, « Entretien avec G.charbonnier, Ecrits et propos sur l’art; Paris, hermann ,1972.

J’ai fait de la peinture comme un sculpteur?

  • Leçon chaque genre est traversé par un autre.
  • Attention à l’art général
  • Il n’y a pas de pureté du médium (mais mixité  constitutive) (C.Greenberg).Remise en cause des  règles  sythème des Beaux arts.(Transgression)

 

  • « la peinture possède un corps doué d’une présence sculptural, la peinture pousse le volume jusqu’à l’affirmation d’un fait de  surface »

Picasso invent la sculpture-construction la même année en 1912 (une guitare collée faite de papier et de quatre cordes). Il aborde la sculpture comme peintre et la peinture comme sculpteur , fait cet aller retour  comme le fera Matisse pour mieux problématiser ses questions dans chacun des domaines.

l’incursion de picasso dans la sculpture montre selon Ileana Parvu l’impureté du genre.

CF.:La peinture en visite: les constructions cubistes de Picasso .By Ileana Parvu

 

Image associéeRésultat de recherche d'images pour "picasso 1912"Image result for sculpture cubisme picassoImage associéeRésultat de recherche d'images pour "picasso 1912"Image associéeRésultat de recherche d'images pour "picasso 1912"Résultat de recherche d'images pour "picasso 1912"Image associéeImage associéeRésultat de recherche d'images pour "picasso 1912"Pablo Picasso, Bouteille et violon sur une table, 3 décembre 1912,

Intérieur de   Pablo Picasso, 1912, 242, boulevard Raspail, Paris, 1912

1) Pablo Picasso série de construction : guitare inversée, 1913, tôle et ficelle.
2) Pablo Picasso, Guitare (1924), techniques mixtes : tôle, fil de fer, boîte en fer blanc. 111 x 63,5 x 26,6, Musée Picasso, Paris
3) Construction, La guitare (34x25x4 cm) ,19??
4) Construction, 1912, 15x 22×7 cm, Carton, Papier, Ficelle, Crayon.

 

http://www.art.collegefaubert.fr/galleries/09.20e/1912-Pablo-Picasso-Guitar.jpgImage associée

Pablo Picasso, Guitare, collage 1912./Bouteille sur une table (Pi casso, 1912) –Supremus No 58Yellow and Black 1916

Le fond devient tapisserie, chez l’un fond de journal chez l’autre, deux  motifs décoratifs,  deux plans, pan de mur sur lequel se détache en transparence la guitare décomposée puis reconstruite mentalement, la bouteille synthétisés sur une table en quelques tracés régulateurs. Au signes répondent les signes, à la structure du fond celui du volume décomposé en aplats .Construction d’un espace quasi architectural.

A la décomposition du verre dessiné, vient s’adjoindre une autre technique de déconstruction- reconstruction qui rappelle le travail sculpturale des guitares assemblées  plan par plan. Ici c’est le collage des papiers découpés de couleurs ou de matières (à la Matisse, mais ce sera bien plus tard) . Une bataille s’est engagé en 1912 qu’ annonce à travers  le morceau de  journal  détourné de sa une  qu’une nouvelle guerre artistique, une nouvelle partition se jouera avec l’espace désormais construit sur le plan d’un tableau .La fenêtre est devenue un petit pan de mur .

 

Picasso-guitare-1932.png

Pablo Picasso, Nature morte à la guitare, 1912.

 

 

Nature morte : « La Cafetière

A voir:

A lire:

Alberti, l’inventeur du tableau – Le Temps https://www.letemps.ch/culture/alberti-linventeur-tableau

La nature morte à la chaise cannée, Pablo Picasso … – Arts & Culture 89

 

artsetculture89.ac-dijon.fr/IMG/pdf/nature_morte.pdf

FICHE UVRE Nature morte à la chaise cannée – musée Picasso

 

www.museepicassoparis.fr/wp-content/…/09/Fiche_oeuvre_Nature_morte-VDEF.pdf

accompagnement culturel_Picasso – CPD 67

 

cpd67.site.ac-strasbourg.fr/arts_visuels/wp…/accompagnement-culturel_Picasso_.pdf

Nature morte à la chaise cannée, Picasso, 1912 – Arts Plastiques

 

https://perezartsplastiques.com/2017/…/nature-morte-a-la-chaise-cannee-picasso-1912/

Pablo Picasso « Nature morte à la chaise cannée | «Les arts …

 

https://artspla.wordpress.com/2012/11/10/une-nature…/pic_5_97de16004-copier/

Nature morte à la chaise cannée, une peinture de Pablo PICASSO …

 

lecahiernumerique.blogspot.com/2012/12/nature-morte-la-chaise-cannee-une.html
« Ce tableau est issu du désir commun à Pablo Picasso et à Georges Braque de retourner à la réalité face au risque d’abstraction du cubisme analytique. Braque peint, en 1910, des éléments en trompe l’œil (un clou par exemple), puis, durant l’hiver de 1911-1912, des lettres et des chiffres réalisés au pochoir. »

PREMIERES FOIS !!! – Le blog des Arts Plastiques du college Barbot

 

collegebarbot-arts.over-blog.com/pages/Premieres-fois-4888404.html

ArtPlastoc: 35-L’OBJET RÉEL DANS L’ART CONTEMPORAIN

 

https://artplastoc.blogspot.com/2011/09/35-lobjet-reel-dans-lart-contemporain.html

Chaise cannée

 

college-francois-villon.scola.ac-paris.fr/IMG/pdf/chaise_cannee_14_avril_2015.pdf

picasso nature morte à la chaise cannée description – HRT

 

www.hrtrv.co/picasso-nature-morte-a-la-chaise-cannee-description/

Nature morte à la chaise cannée – Histoire des Arts

 

hida.eklablog.com/nature-morte-a-la-chaise-cannee-a125414058

Pablo PICASSO, Nature morte à la chaise cannée, 1912

 

https://deuxieme-temps.com/…/pablo-picasso-nature-morte-a-la-chaise-cannee-1912/
 

Dossier pédagogique : Pablo Picasso – Centre Pompidou

 

mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-PICASSO/ENS-picasso.html

« Nature morte à la chaise cannée »de Pablo Picasso – artscassin …

https://artscassin.wordpress.com/nature-morte-a-la-chaise-cannee/

Cubisme synthétique | Période cubiste

www.cubisme.org/dossiers/cubisme-synthetique.html

Le cubisme expliqué aux enfants – 1jour1actu.com

 

https://www.1jour1actu.com/culture/cest-quoi-le-cubisme-87931/
https://books.google.fr/books?id=p1Nn_od73X0C&lpg=PA42&dq=William%20Rubin%20%2C%20Picasso%20et%20Braque%20%3A%20L’invention%20du%20cubisme%2C&pg=PP1#v=onepage&q=William%20Rubin%20,%20Picasso%20et%20Braque%20:%20L’invention%20du%20cubisme,&f=false

Georges Braque (1882 – 1963) – France Culture

 

https://www.franceculture.fr › Émissions › Une vie, une oeuvre

 

Picasso, une passion sans fin – France Culture

 

https://www.franceculture.fr › Émissions › L’Invité des Matins

L’Art est la matière : podcast et réécoute sur France Culture

 

https://www.franceculture.fr › Émissions

 

Y a-t-il trop d’expos Picasso – France Culture

 

https://www.franceculture.fr › Émissions › La Grande table d’été

Les Peintres cubistes – France Culture

 

https://www.franceculture.fr/oeuvre/les-peintres-cubistes

Arts plastiques : LE CUBISME, « au départ le cubisme … – France Culture

 

https://www.franceculture.fr › Émissions › La Dispute

Le cubisme et son temps – Picasso et Les … – France Culture

 

https://www.franceculture.fr › … › Les Nuits de France Culture

Le Cubisme ou l’esthétique de la rupture – France Culture

 

https://www.franceculture.fr › Émissions › L’Art est la matière

« Picasso, Braque & Cie, la révolution cubiste » : aux racines du …

 

https://www.lemonde.fr/…/picasso-braque-cie-la-revolution-cubiste-…

Art : l’invention du cubisme par Picasso et Braque – Franceinfo

 

https://www.francetvinfo.fr › Culture › Expos

Picasso et Braque : l’invention du cubisme / William Rubin

Rubin, William Stanley
Cousins, Judith
Bouniort, Jeanne

Edité par Ed. Flammarion 1990Image result for William Rubin et Judith Cousin (trad. Jeanne Bouniort), Picasso et Braque : L'invention du cubisme,Image result for William Rubin et Judith Cousin (trad. Jeanne Bouniort), Picasso et Braque : L'invention du cubisme,


Publié

dans

par

Étiquettes :

Commentaires

Une réponse à “RUPTURE ET CONTINUITE: PICASSO:nature morte à la chaise cannée.”

  1. Profil Traditionnel Et Style

    […] on utilise un cadre doré, mouluré, pour mettre en valeur, l’embellire, mais […]

Laisser un commentaire

buy windows 11 pro test ediyorum