Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
que nous pourrions confier la formation des zenseignants à des personnalités marquantes, enthousiasmantes, qui réveilleraient notre pédagogie et stimuleraient la fibre d’émerveillement en nous.
Cette nuit, par exemple, j’ai rêvé que j’assistais à une animation pédagogique au cours de laquelle Perceval en personne venait depuis Kaamelott mettre du sens sur la prochaine circulaire de rentrée. Et le gars le faisait sans pérorer, avec un langage simple et en toute humilité.
Je suppose que vous aussi vous attendez chaque année la circulaire de rentrée comme le Graal. Alors comme je suppose que vous aimeriez avoir une vision synthétique des priorités institutionnelles, je me permets de retranscrire ici les notes que j’avais prises pendant la formation, au cours de laquelle j’étais littéralement suspendue aux lèvres de Provençal le Gaulois.
Le français et les mathématiques, des apprentissages semi-fondamentaux, semi-croustillants
- La lecture n’est pas si importante que ça donc, les collègues de CP et de CE1, ne perdez pas de temps avec ça. Perceval nous a même confié : « J’lis jamais rien. C’est un vrai piège à cons c’t’histoire-là. En plus j’sais pas lire. »
- Du coup, grosse priorité sur le langage oral et sur le lexique, nous sommes attendus au tournant puisque comme il le dit lui même « Dans la vie, j’avais deux ennemis : le vocabulaire et les épinards » (du coup maintenant il ne bouffe plus d’épinards).
- Du côté des mathématiques, il est fondamental de construire le nombre de façon solide. En tout cas certains nombres dûment précisés par le formateur : « 13, 14, 15… Enfin tous les chiffres impairs jusqu’à 22. »
- Géométrie : en lien avec le travail sur le lexique précédemment évoqué, il est fondamental d’être exigent sur le vocabulaire mathématiques. Par exemple « Ben si, si c’est l’même volume sonore, on dit « équidistant » […] S’ils sont équidistants en même temps que nous, on peut repérer le dragon par rapport à une certaine distance. Si le dragon s’éloigne, on s’ra équidistant, mais ça s’ra vachement moins précis et… et pas réciproque. »
Des apprentissages transversaux (et j’ai demandé : ça n’a rien à voir avec le signe astrologique)
- Perceval a clarifié enfin une bonne fois pour toutes la notion « d’enseignement explicite » si souvent dévoyée et dénaturée dans les écrits zofficiels. En fait, ce n’est pas compliqué : « C’est pas moi qu’explique mal, c’est les autres qui sont cons ! »
- En phase avec les enjeux mondiaux actuels, Perceval se devait d’insister sur la place fondamentale dévolue à l’Éducation au Développement durable. Il a d’ailleurs souligné que plus que les mots, les zenseignants ont un devoir d’exemplarité, celui d’enrichir leurs pratiques et de les rendre plus vertueuses, plus durables et plus respectueuses de notre planète. Il ne s’exonère d’ailleurs pas de ce devoir d’exemplarité puisque comme il le dit lui-même : « En plus je connais une technique pour tuer trois hommes en un coup rien qu’avec des feuilles mortes ! »
La possibilité de beaucoup questionner
Perceval favorise ouvertement un mode d’apprentissage constructiviste basé sur le questionnement des zapprenants (on peut par exemple questionner le temps en se demandant : « Après demain, à partir d’aujourd’hui ? »
Il a d’ailleurs des mots assez durs sur le modèle transmissif si longtemps institué en paradigme éducatif. Tenez, par exemple on a longtemps fait suer les zapprenants avec des cartes géographiques à apprendre mais « faut arrêter ces conneries de nord et de sud ! Une fois pour toutes, le nord, suivant comment on est tourné, ça change tout ! ».
Alors, convaincus par Perceval ?