Désir de s’enrichir

Sujet 2 : Est-il raisonnable de désirer s’enrichir ?

Descartes, qui définit la raison comme « le bon sens », nous invite à « changer nos désirs plutôt que l’ordre du monde » dans sa morale provisoire. Je peux désirer la richesse et acheter un billet de loterie, mais seul le sort décidera qu’il soit gagnant ; je peux aussi me lancer dans les affaires et l’économie, dont on connait les aléas. ne dépendant pas même des meilleures volontés. En désirant m’enrichir, je tends vers quelque chose qui ne dépend pas de ma volonté ni de mon pouvoir, mais de l’ordre général du monde. On peut donc se demander s’il est conforme au bon sens de vouloir s’enrichir ou bien si ce n’est pas pure folie dans la mesure où j’ai de fortes chances de ne pas obtenir la richesse espérée et, même en étant favorisé par le sort, d’en être épuisé et malheureux. La raison, faculté qui me permet de juger, de distinguer le bien du mal, peut-elle m’empêcher de désirer ce qui ne dépend pas de moi, de limiter mes désirs à ce que je suis certain de posséder ? Une action est raisonnable lorsqu’elle est conforme à la morale universelle, ne serait-ce que caprice et folie que de désirer ce qui subjectivement me procure du plaisir ?  Car telle est la richesse, objet sans limite de nos désirs et de ceux d’autrui. Un désir raisonnable est contradictoire car justement le sage fait taire ses désirs pour privilégier sa raison. Mais il faut alors se demander quel est le rôle de la raison dans cette lutte contre le désir de s’enrichir. Le désir de s’enrichir est-il à ce point contraire à la raison qu’elle pourrait « crier » sans « pouvoir mettre le prix au choses » (Pascal) ?

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