Même pas maître chez soi !

Freud, Métapsychologie :

 

« On nous conteste de tous côtés le droit d’admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse. Nous pouvons répondre à cela que l’hypothèse de l’inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l’existence de l’inconscient. Elle est nécessaire parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l’homme sain que chez le malade, il se produit des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d’autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l’homme sain, et tout ce qu’on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d’idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l’origine et de résultats de pensée dont l’élaboration nous demeure cachée. Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu’il faut bien percevoir par la conscience tout se qui se passe en nous en fait d’actes psychiques ; mais ils s’ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. Or, nous trouvons dans ce gain de sens et de cohérence une raison, pleinement justifiée, d’aller au-delà de l’expérience immédiate. Et s’il s’avère de plus que nous pouvons fonder sur l’hypothèse de l’inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours des processus conscients, nous aurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestable de l’existence de ce dont nous avons fait l’hypothèse. L’on doit donc se ranger à l’avis que ce n’est qu’au prix d’une prétention intenable que l’on peut exiger que tout se qui se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience. »

 

La conscience et l’inconscient psychique

SOUTINE-C---L-idiot

Méthode

Dans la dissertation on a besoin de références, ici Descartes ( XVII ) et Freud ( XX ).

Pour le 3ème sujet, il faut aussi les connaitre pour l’intérêt philosophique du texte.

Problématique :

La conscience n’explique pas tout le psychisme ( esprit ) humain, tout ce qui se passe en nous.

Intérêts :

Connaissance de soi ( anthropologie, qui suis-je? ) et maitrise de soi ( c’est la question morale : que dois-je faire? ).

Références :

Descartes identifie l’esprit à la conscience, par la méthode du doute ( recherche de la vérité et morale provisoire ) il arrive à la conclusion suivante : « Je pense donc je suis ».

La conscience c’est la connaissance immédiate de tout ce qui se passe dans notre esprit.

Freud fait l’hypothèse, en se plaçant sur le plan de la science, d’un inconscient psychique. Il prétend apporter 2 preuves, l’une théorique, l’une pratique, à cette hypothèse. La nécessité de l’hypothèse se justifie en mettant sur le même plan les actes manqués, les lapsus, les rêves et les symptômes psychiques. La légitimité de l’hypothèse se justifie par une pratique thérapeutique, la psychanalyse.

?= Conscience pour Descartes

?= Conscience + inconscient pour Freud

Textes :

Dans le manuel : Textes Descartes p.25 – Kant p.26 – Husserl p.28 – Kant p.31 – Hegel p.34 – Leibniz p.44 – Freud p.46

Et sur PHILOCHAR :

http://lewebpedagogique.com/philoflo/category/cours/conscience-et-inconscient/

http://lewebpedagogique.com/philoflo/2009/01/11/a-vous-de-jouer/

Vocabulaire :

Conscience, inconscient, le Moi, la substance pensante, le corps,la matière, l’âme, l’esprit, le psychisme, penser, douter, doute méthodique et le doute sceptique, les petites perceptions, l’acte manqué, le rêve ( contenu manifeste et idées latentes ), symptôme psychique ( hystérie ), psychanalyse, science humaine / science exacte, les données lacunaires de la conscience, la responsabilité, la connaissance de soi, la liberté et le déterminisme, le désir, les passions, les pulsions Eros et Thanatos, le postulat du sens, autrui…

http://lewebpedagogique.com/philoflo/la-verite-lsesvocabulaire/la-conscience-et-linconscient-psychioue/

Exemples de sujets de dissertation :

Suis-je dans mon corps comme un pilote logé dans son navire?

Qui suis-je?

Peut-on se connaitre soi-même ?

Peut-on assimiler le corps à une machine ?

Peut-on ne pas être soi-même?

Exercices de compréhension :

http://lewebpedagogique.com/philoflo/comprendre-le-discours-de-la-methode/

Un exemple de corrigé :

http://lewebpedagogique.com/philoflo/2009/04/20/la-question-qui-suis-je/

Le musée les Arcades

Musée les Arcades du centre hospitalier de Montfavet : Visite mardi 17 décembre

terminale S1

Ce musée se veut être médiateur de l’histoire d’un site autour duquel circulent encore de nombreuses idées fausses .Le musée est un élément majeur du projet hospitalier de développement culturel global. Il a pour vocation première de mettre en valeur le patrimoine du centre hospitalier de Montfavet qui se compose autant du patrimoine matériel qu’immatériel. En plus de présenter quelques objets ayant une valeur historique ou artistique, il témoigne de l’évolution des moyens techniques et médicaux, des traitements et de la prise en charge des malades mentaux, de l’histoire de la psychiatrie et présente un savoir faire tout à fait caractéristique.

 

THÉMATIQUE 1 : HOPITAL, LIEU DE SOIN

Ici, c’est un aspect  scientifique et technique qui est abordé. On cherche à définir la vision de la maladie mentale par la communauté scientifique et le lien avec les thérapies proposées. On souhaite aussi donner un aperçu des techniques utilisées et des écarts entre actualité et réalité du soin.On réfléchira aussi à la situation du malade et aux thèmes de la différence et de l’exclusion.

THÉMATIQUE 2 : HOPITAL, LIEU DE CREATION ET DE REFLEXION

Cette  thématique cherche à aborder le rapport du malade mental à la création. On s’appuiera ici sur des illustres ayant séjourné à l’hôpital, notamment Camille Claudel. De plus, il semble intéressant d’étudier le rapport de l’institution à la création par la présentation, notamment, des structures de création peu à peu mises en place.

Et pour en savoir plus :

Document DP.EXPO_PERM_01.12.10.pdf (1.48 Mo ) : Télécharger

Descartes rocker ?

 

« Je ne sais si je dois vous entretenir des premières méditations que j’y ai faites; car elles sont si métaphysiques et si peu communes, qu’elles ne seront peut-être pas au goût de tout le monde. Et toutefois, afin qu’on puisse juger si les fondements que j’ai pris sont assez fermes, je me trouve en quelque façon contraint d’en parler. J’avais dès longtemps remarqué que, pour les mœurs, il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu’on sait fort incertaines, tout de même que si elles étaient indubitables, ainsi qu’il a été dit ci-dessus; mais, parce qu’alors je désirai vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu’il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse, comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s’il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fût entièrement indubitable. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avait aucune chose qui fut telle qu’ils nous la font imaginer. Et parce qu’il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes, jugeant que j’étais sujet à faillir, autant qu’aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avais prises auparavant pour démonstrations. Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées, que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir, quand nous dormons, sans qu’il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m’étaient jamais entrées l’esprit n’étaient non plus vraies que les illusions de mes songes.

Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : « je pense, donc je suis », était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. » Descartes, Discours de la méthode, IV

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=l74nvqfbvB0[/youtube]

Camille Claudel

Nous irons au cinéma UTOPIA mardi 2 avril, séance à 10 heures.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YHuMS3w5RdE[/youtube]

Les trois jours que Camille Claudel, enfermée dans un asile du sud de la France, passe à attendre la venue de son frère, le diplomate, poète et dramaturge Paul Claudel.

Thèmes au delà de l’aliénation et de l’enfermement, la question de l’art, la passion, la relation à Dieu, le corps, la matière et l’esprit, le désir. Suite du travail entrepris lors de la séance sur le film Augustine et qui se terminera pas la visite de l’exposition Camille Claudel à l’hopital de Montfavet le 7 mai.

[Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont. 2012. Durée : 1 h 35. Distribution : ARP Sélection.

Compte rendu de la séance

« Eloge de la fuite » au théâtre

Médecin chirurgien et neurobiologiste, HENRI LABORIT introduisit l’utilisation des neuroleptiques en 1951. Il s’est fait connaître du grand public par la vulgarisation des neurosciences, notamment en participant au film Mon oncle d’Amérique d’Alain Resnais (voir ci-dessous).

« Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. »


[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=S0msBPXObAA[/youtube]

Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l’arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l’horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu’ignoreront toujours ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime.

Vous connaissez sans doute un voilier nommé « Désir ».

RENDEZ-vous à la Fabrik’théâtre JEUDI 18 décembre à 14 heures

Corrigé du bac blanc 3° sujet

  1. Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une seule façon, tandis que l’homme, parce qu’il est esprit, a une double existence ; il existe d’une part au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n’est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi./
  2. Cette conscience de soi, l’homme l’acquiert de deux manières : Primo, théoriquement, parce qu’il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis et penchants du cœur humain et d’une façon générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence, enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu’il tire de son propre fond que dans les données qu’il reçoit de l’extérieur.\
  3. Deuxièmement, l’homme se constitue pour soi par son activité pratique parce qu’il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s’offre à lui extérieurement.
  4. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu’il marque du sceau de son intériorité et dans lesquels il ne retrouve que ses propres déterminations.
  5. L’homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu’il y trouve une forme extérieure de sa propre réalité./
  6. Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l’enfant ; le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l’ eau, admire en fait une œuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité.

HEGEL

l'enfant à la toupie

Lecture et Compréhension du texte :

On souligne le vocabulaire qui constitue le champ sémantique de deux thèmes :

Le thème de la conscience de soi

Le thème de tout ce qui est extérieur à l’homme

Explication détaillée des phrases :

  1. Tandis que permet d’opposer les choses de la nature à l’homme, parce qu’il a une double existence : l’homme est en même temps chose de la nature est esprit. D’une part, d’autre part explicite cette double existence. La simplicité  des choses naturelles s’opposent à l’esprit, la conscience est liée à la seule activité de penser ; en effet exister pour soi c’est pouvoir se représenter à soi-même que l’on est quelque chose.
  2. La conscience s’acquiert par deux moyens Primo explique le premier par la suite des deux points : une énumération dans le temps comme l’indique l’adverbe enfin . Ce premier mode d’acquisition de la conscience est théorique : c’est un acte d’introspection qui plonge le sujet dans la complexité de la vie intérieure, accède à l’idée de soi-même, et enfin à la compréhension de ce qu’il est lui-même.
  3. Deuxièmement, c’est la seconde manière d’acquérir la conscience de soi par un mouvement externe d’action dans le monde. Ce mouvement à l’origine de la construction de l’identité du sujet est opposé au premier, se reconnaître / se reconnaître lui-même . Ce second mode d’acquisition est pratique, le sujet peut se connaitre dans les données extérieures à lui-même.
  4. Explication de ce deuxième mouvement de la connaissance de soi. Le sens du mouvement du sujet vers le monde s’explique par « en changeant les choses extérieures », c’est-à-dire une activité par laquelle l’homme transforme les données qu’il reçoit de l’extérieur. L’homme impose en effet ses propres déterminations , aux choses elles-mêmes, c’est-à-dire son image, ce qu’il est. C’est par là qu’il parvient à cette reconnaissance de soi.
  5. L’homme agit ainsi : La manifestation de la liberté s’explique parce que l’homme domine les choses naturelles et nie leur étrangeté. L’action sur le monde s’explique et éclaire le rapport de la conscience de soi avec l’extérieur: l’homme transforme le monde naturel, le rend humain et miroir de lui même parce que ce monde reflète ses propres capacités.
  6. L’exemple illustre le rapport de la reconnaissance de soi par l’enfant à ce « spectacle » extérieur de sa transformation du milieu.Le mouvement de modification du monde naturel est nécessaire, il est un besoin dont l’exemple relève l’intérêt en fait derrière l’inutilité apparente du jeu qui consiste à faire des ronds dans l’eau. La réflexion à lieu grâce au miroir qu’est le résultat de l’action.

Plan du texte :

« Les choses de la nature…être pour soi » phrase 1 : Comme toute chose, l’homme à une origine naturelle mais en même temps il est aussi esprit, c’est-à-dire pensée de soi-même.

« Cette conscience de soi…reçoit de l’extérieur » phrase 2 à 5 : Il y a deux mouvements liés mais distincts pour acquérir cette conscience de soi.

– l’homme doit se représenter lui-même par un acte d’identification interne

– l’homme doit se reconnaitre dans le résultat de son travail sur les choses de la nature phrase

« Ce besoin de modifier…de sa propre activité » phrase 6 : L’exemple du jeu enfantin explique comment se construit la propre conscience de soi.

Idée générale et problématique du texte :

L’homme ne peut pas être défini comme un être de la nature ni exclusivement par l’esprit. Il faut penser le rapport de l’homme à lui-même dans la reconnaissance à l’intérieur de lui comme dans les choses extérieures. Mais l’homme n’est pas une identité spontanée. Il doit conquérir dans le temps sa propre identité. La connaissance de soi ne suffit pas.  Il  doit transformer la nature pour être conscience de soi comme le montre l’exemple de l’enfant. Cette transformation de la nature c’est le jeu, le travail, l’art, c’est-à-dire ce qui est réalisé à l’extérieur des œuvres. Cette transformation effectuée permet à l’homme de se mirer lui-même et de se construire comme sujet libre, c’est- à-dire capable d’imposer sa marque aux choses extérieures. Le problème est celui de la liberté de la conscience : comment devient-on conscient de soi ? Est-ce seulement par l’intériorisation de soi-même telle que l’avait décrite Descartes  ou en comprenant notre puissance sur la nature ?