Cinéma – Présumé Coupable – La Justice

Justice – Présumé Coupable

Mes émotions :

A la vue de ce film, on ressent de la peine mélangée à de la colère lorsque la police entre chez les Marécaux et l’accuse d’un crime qu’il n’a pas commis, nous ressentons donc un sentiment d’injustice qui règne tout au long du film. Je pense que nous avons tous ressenti de la compassion pour toutes les personnes qui ont été accusées à tord et pour toutes ces familles détruites à cause d’un seul groupe de personne.

Révolte

Loi à appliquer. Décalage entre la loi et ses applications

Humanité des représentants de la justice : ils ne voient pas les détails, ils n’écoutent pas.

Subjectivité du héros

Police et son travail

Présomption : culpabilité et innocence

Témoignages

Compassion à l’égard des présumés coupables lorsqu’ils sont innocentés

Justice mal organisée

Le juge est humain parce que l’erreur est humaine (erreur judiciaire)

 

Problématique philosophique :

La justice est avant tout un symbole : la balance, le glaive et la plume.

La plume : selon un mythe de l’Égypte ancienne, les hommes subissent un jugement : on place leur cœur sur le plateau d’une balance et une plume sur l’autre plateau ; si le cœur est plus lourd que la plume, ils sont dévorés par un monstre.

Le glaive ne représente pas la même image que la balance qui pèse le pour et le contre car il sert à trancher, à décider, à couper droit, mais on peut se demander si la justice consiste à couper de manière égale, à peser de manière équilibrée ; pour les Grecs, la justice n’est pas l’égalité mais l’ordre, dans La République, Platon affirme que la cité juste est celle où chacun est à sa place selon ses capacités, son habileté ou ses connaissances.

 

En quoi consiste la justice ?

Existe – t – il une justice en soi dont les dispositifs seraient des représentations ?

I . La justice corrective

Talis = tel

Il existe une loi ancestrale et souvent non-écrite qui affirme « œil pour œil, dent pour dent », elle est inspirée d’un passage de l’ancien testament, elle consiste à réclamer une correction pour celui qui a causé un tort.  Le risque de ce principe est une escalade de la violence que l’on retrouve dans le cycle de la vendetta. Très vite, ce type de justice apparaît comme n’étant pas égalitaire et sera rejeté par les principes du droit positif (= l’ensemble des lois valables et promulguées à une époque donnée, pour un peuple donné).

Dans le film, il faut donc dépasser nos émotions pour se mettre du côté moral. La justice corrective correspond à tout ce qui a été dit à propos de nos sentiments.

II.  La justice distributive

Elle est, elle aussi sans doute fondée sur un sentiment : le partage en parts égales. Or, la justice n’est pas arithmétique (on divise par deux), c’est ce qu’affirme Aristote lorsqu’il pense un autre modèle : celui de proportion.

Dans le film, les peines encourues et distribuées ne sont pas les mêmes. On crie à l’injustice lorsque les sanctions sont distribuées. Cette justice ne nous semble pas juste car la question de savoir ce qui est juste de donner à chacun selon son mérite, son efficacité ou ce qu’il représente dans la société est difficile à trancher.

III.   Les dispositifs de la justice

Parce qu’ il est difficile de savoir ce qui est juste, nous nous en remettons aux dispositifs de justice c’est-à-dire aux institutions et aux procédures qui permettent de déterminer dans chaque cas particulier ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Mais le plus souvent, l’homme qui représente pour nous la justice ne fait en fait, qu’un travail de justicier. On confond le juridique et le moral. Existe –t-il en nous, un sens de la justice, un espèce de sens commun qui nous rend apte a évaluer et a juger les décisions d’un juge ou les pratiques du système judiciaire?

Parce qu’il est difficile de juger, il est nécessaire de distinguer le moral et le juridique, la légitimité et la légalité. La justice ne peut pas être réduite aux conventions, aux institutions ni à ses représentants.

Dans le film, le travail du juge se réduit à celui d’un justicier qui fait intervenir sa subjectivité ou un sens de la justice qui, pour être légale, n’en est pas moins injuste.

IV-  L’exigence de justice

La conception de la justice chez Platon signifie qu’aucune expérience ne peut guider ou réaliser l’idée de justice. Cependant, cette idée est un modèle, un idéal auquel on doit se référer.

Dans le film, cette idée n’apparait pas. Il n’y a aucune pensée indépendante des différentes incarnations juridiques.

Dans le film, le maintien de la justice semble tenir à un cas particulier. Si on distingue la justice d’un désir de vengeance on s’aperçoit cependant qu’elle sort du cadre légal pour se fonder sur une réaction singulière. Hors dans la réalité du procès, c’est au nom de la communauté que la justice doit être rendue parce que les torts constituent une atteinte à toute l’organisation sociale. Le désaccord qui apparaît entre la décision de justice et l’attente de réparation varie en fonction de ce que sait l’opinion. La réaction du corps social (: ensemble d’individus qui forme la nation) n’est pas fondée elle ne peut être que d’ordre affectif.  A l’opposé on exige de la justice institutionnelle qu’elle se fonde sur un principe de raison et d’universalité.

Conclusion : Il reste à analyser les notions de responsabilité et de culpabilité. Ce n’est qu’avec le droit romain que la justice instituée rend responsable l’auteur d’un comportement répréhensible, c’est lui seul qui doit être sanctionné. C’est pourquoi la justice doit non seulement être la même pour tous mais de surcroît considérer que tous peuvent être accusés.  Ce qui dans les faits sera retenu du procès d’Outreau : c’est la présomption d’innocence. Cela montre que notre système juridique est relatif à une société et aux hommes qui la composent. On ne peut que déplorer le lien entre les mœurs et les lois car cela signifie la relativité de la justice.

«  Plaisante justice qu’une rivière borne ! Vérité en deça des Pyrénées, erreur au delà » – Pascal.

Laisser un commentaire