Le green computing ou green IT

Eco-laptop

Qu’est-ce-que le green IT ?

Le terme green IT est apparu pour la première fois aux Etats-Unis en 1992 lorsque l’US Environment of Protection Agency (EPA) a lancé le programme Energy Star chargé de promouvoir l’économie d’énergie à travers la certification d’un label. En français, ce terme désigne les technologies de l’information et de la communication écologiques, que nous appelons les éco-TIC. D’après le Journal Officiel du 12 juillet 2009, les éco-TIC désignent les

« techniques de l’information et de la communication dont la conception et l’emploi permettent de réduire les effets négatifs des activités humaines sur l’environnement ».

Les éco-TIC pourraient se décliner en 3 catégories :

  • L’ensemble des techniques qui visent à réduire la consommation énergétique de l’infrastructure informatique : c’est par exemple le cas de la virtualisation des serveurs ou des green datacenters, ces centres de traitement de données qui intègrent des technologies de pointe pour minimiser la consommation d’énergie ;
  • L’ensemble des TIC éco-conçus, c’est-à-dire les TIC qui ont intériorisé dès leur phase de fabrication, les problématiques écologiques de l’informatique. Ils ne vont ainsi plus contenir de métaux toxiques, ce qui permet à terme un meilleur recyclage des e-déchets ;
  • L’ensemble des techniques qui limitent l’empreinte écologique des entreprises ou des individus. On peut ici citer le cas des vidéoconférences ou des systèmes de e-learning qui évitent les déplacements physiques.

Rappel de la définition de l’empreinte écologique d’après le site Futura-Sciences :

« L’empreinte écologique est une mesure de la pression qu’exerce l’homme sur la nature. […] A l’échelle du globe, l’empreinte écologique de l’humanité est une estimation de la superficie terrestre ou marine biologiquement productive nécessaire pour répondre à l’ensemble de nos besoins. »

Pour concevoir des éco-TIC, il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble des phases du cycle de vie de ces technologies :

  1. La phase de conception
    L’exemple suivant nous montre combien il est important de bien choisir l’orientation d’un produit lors de sa phase de conception : en 2011, un des datacenters de Facebook s’est avéré plein. La question était alors de savoir s’il était nécessaire de construire un nouveau datacenter, en intégrant à ce problème la question de l’empreinte écologique. La solution adoptée a été de remplacer le langage PHP par du langage C, libérant ainsi 50% de la place disponible dans le datacenter existant. Ce choix, lors de la phase de conception, a permis à Facebook d’économiser plus de 100 millions de dollars et de réduire son empreinte écologique. (Dennis Bouley, journaliste et analyste de recherche sénior au sein de Schneider Electric, a publié en 2012 une étude sur l’estimation de l’empreinte carbone électrique d’un datacenter).
  2. La phase de production
    La production des TIC réclame en général une quantité considérable de ressources et notamment des substances toxiques telles que le plomb ou le mercure, et des matériaux rares, chers,  et non renouvelables tels que le cuivre, l’or ou l’argent. Par exemple, 22% du mercure produit dans le monde chaque année est utilisé dans la fabrication de produits électriques et électroniques.
  3. La phase d’utilisation
    En cours d’utilisation, une infrastructure numérique a également besoin d’être alimentée en énergie. Certains produits numériques comme les ordinateurs, consomment de l’énergie uniquement pendant leur utilisation alors que d’autres, comme les serveurs Web, nécessitent une consommation non-stop d’énergie.
  4. La phase de fin de vie : les e-déchets
    Les TIC, comme nous l’avons évoqué précédemment, contiennent des matériaux toxiques qui suscitent des débats sociaux et environnementaux majeurs (cf. l’article : « Le Ghana : poubelle pour les « e-déchets » ).
Composants appareil photo
Composants d’un appareil photo

Quels sont les acteurs du green IT ?

Les ONG
Les premiers acteurs à avoir engagé des programmes de sensibilisation au green IT ont été les ONG. Leur objectif est de réveiller les consciences en informant les citoyens sur les bonnes et mauvaises pratiques des entreprises.

Exemple : Greenpeace a publié un guide pour high tech responsable qui compare les 15 principaux fabricants de produits high tech.

Les institutions gouvernementales et communautaires
Le green IT représente aujourd’hui un enjeu de plus en plus politisé. L’Union Européenne a ainsi développé de nombreux labels et standards du type ecolabel ou ISO 14 000 qui jouent un rôle très important dans l’amélioration des performances énergétiques des entreprises. En France, le rapport Besson France numérique 2012 paru en 2008 vise  notamment à encourager le développement du télétravail.

Les entreprises
Dans un contexte de compétitivité accrue, adopter le green IT, c’est avant tout faire des économies d’énergies importantes. Les entreprises peuvent ainsi adopter un mode d’achat responsable en se basant par exemple sur les éco-labels, développer une utilisation responsable du papier ou encore améliorer la gestion de leurs e-déchets.

Mais attention, le green IT peut également être utilisé par les entreprises dans un but marketing en jouant sur l’argument écologique pour améliorer une image de marque : c’est ce que l’on appelle le green-washing. Certaines entreprises vont en effet  développer une publicité abusive pour vendre plus.

Conclusion
Comme nous l’avons vu, l’apparition du green IT est relativement récente et d’immenses efforts restent à faire pour qu’il entre dans nos habitudes. L’éco-conception logicielle coûte cher aux entreprises. Il y a 20/30 ans, les développeurs étaient très contraints en ayant très peu de mémoire vive et très peu de cycles CPU disponibles, ce qui les poussait à optimiser les logiciels au maximum. Or, ce n’est plus le cas actuellement  et  il y a une régression depuis une quinzaine d’années au niveau de l’éco-conception logicielle. En revanche,  au niveau du matériel, les entreprises commencent à intégrer des stratégies informatiques soutenables et durables afin de consommer moins d’énergie. Si l’on prend l’exemple de Google, son plan Clean Energy 2030,  lancé en 2008, vise à diminuer de 44% la consommation d’énergie dite fossile véhiculée.

Si le green IT vous intéresse, toutes les informations récentes sur ce thème sont consultables à l’adresse suivante : http://greenit.fr/

 

Sources et prolongements

 Articles
Datacenter : jusqu’à 90% de l’énergie développée est gaspillée 

Estimation de l’empreinte carbone électrique d’un datacenter 

Le Ghana : poubelle pour les « e-déchets »

Vidéos
Enjeux et tendances des technologies de l’informatique et de la communication écologique 

Conférence Green IT 2012  

Green IT Workshop (en anglais)

Photographies libres de droit téléchargées sur le site Pexels.
http://credit-n.ru/zaymyi-next.html

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