Petite chronologie de l’usage du numérique dans les musées

La présence du numérique est assez ancienne dans les musées. On en retrouve l’utilisation dans les années 80, surtout dans les musées de sciences et technique où elle permettait d’expliquer des concepts abstraits.

Cependant, la banalisation de l’informatique dans les foyers a rendu obsolète l’utilisation de tels dispositifs, parfois de versions anciennes par rapport à ceux des visiteurs.

C’est pourquoi aujourd’hui le numérique dans les musées vise surtout à faire vivre une expérience inédite aux visiteurs en les faisant voyager dans l’espace et le temps. L’arrivée du Web 2.0 a permis de prolonger la visite, de la rendre différente dans son vécu.

Aujourd’hui  « le numérique ne se révèle plus comme un simple outil de médiation complémentaire aux outils plus classiques (exposition, médiation présencielle, édition etc.)  mais comme une nouvelle façon pour les musées de penser leurs missions, les publics et de s’organiser… »

 

Voir article : http://cblog.culture.fr/2011/06/17/petite-chronologie-de-l%E2%80%99usage-du-numerique-dans-les-musees

Mon musée sur les réseaux sociaux !

Aujourd’hui, tout le monde (ou presque) possède un compte en ligne sur un réseau social ou professionnel. C’est au tour des institutions, et notamment, des musées d’investir ces toiles. Ce cours article parle des raisons d’un musée à investir la toile et surtout à posséder son propre profil.

Voir article : http://cursus.edu/article/19747/planifier-presence-des-musees-sur-les/

La Première Guerre mondiale … sur Facebook !

A l’approche des commémorations pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, il y a une initiative, que je désire partager tout particulièrement.

Direction le réseau social qu’on ne présente plus, Facebook !

En effet, depuis hier, et jusqu’au 17 mai, seront publiés quotidiennement des publications, reprenant des photographies et images d’archive d’époque, et cela en reprenant le style narratif du célèbre réseau social.

Ces publications ont vocation à faire revivre le quotidien d’un poilu fictif, Léon Vivien, instituteur de 29 ans, marié à Madeleine, enceinte.

Cette initiative, très intéressante, provient du Musée de la Grande Guerre de Meaux (Seine-et-Marne), le fonds du musée alimentant les publications. Selon Michel Rouger, directeur du musée :

C’est surtout une manière originale pour les jeunes générations de découvrir cette période de l’Histoire, à travers un outil qui leur est familier.

Je vous invite chaudement à « aimer » cette page, à peine lancée, et déjà très riche.

 

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Sources :

Les « museogeeks », catalyseurs de la transition numérique.

Entre les 9 et 12 octobre de l’année dernière se tenait le colloque AVICOM au Centre Canadien d’Architecture de Montréal. Sur le Knowtex Blog, Sébastien Magro revient sur le colloque.

Le colloque AVICOM est un événement annuel de l’ICOM (le conseil international des musées), l’AVICOM étant l’un des comités de celui-ci, plus précisément celui destiné aux professionnels du multimédia et du numérique, dirigé par Manon Blanchette. Le thème du colloque de l’année dernière était le développement des nouvelles technologies et des nouveaux métiers dans la muséologie.

De ce colloque sont sortis plusieurs grandes tendances. En ressort notamment un souci d’intégration aux réseaux sociaux, et l’installation progressive d’une politique numérique dans les musées.

Il en ressort aussi que nous sommes à une période charnière, le site Web du musée ne doit plus seulement être une vitrine de celui-ci. Il doit être l’interface de nouveaux rapports avec les visiteurs, permettre le participatif et le collaboratif, concepts fondamentaux du Web 2.0. Ainsi, il doit y avoir une complémentarité entre le site Web du musée, et le site physique du musée.

Les « museogeeks » français participent à cette phase charnière. Mais qui sont-ils exactement ? Il s’agit d’une communauté informelle, qui se structure progressivement, composée de passionnés du numérique. Cette communauté regroupe différents groupes, ceux-ci échangeant beaucoup entre eux.

Grâce à leur action, les musées français sont bien situés dans la question du numérique, ils sont dans ce mouvement, mais selon différentes manières, par rapport aux musées anglo-saxons. Cela vient surtout d’une différence dans l’appréhension de l’institution.

Selon Sébastien Magro, les institutions culturelles ne doivent pas se contenter d’une direction dédiée à la question numérique, ils doivent sortir de ce modèle des directions compartimentées pour pouvoir évoluer dans le numérique. Celui-ci change les manières de travailler, de collaborer, de communiquer.

Il faut intégrer la politique numérique dans la politique globale du musée, il ne faut pas séparer les deux.

En cela, il faut lire cet article, en corrélation avec mon autre article (« L’identité du musée à l’époque 2.0 »). En effet, on constate une même pensée chez Sébastien Magro et Sean Redmond, celle de vouloir passer au-dessus du modèle du site Web seule vitrine du musée, et d’arriver à un modèle participatif et collaboratif, dans l’essence du Web 2.0.

 

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Sources :

– http://www.knowtex.com/blog/les-museogeeks-catalyseurs-de-la-transition-numerique-des-musees/ ;

– Site de l’AVICOM : http://network.icom.museum/avicom.

L’identité du musée à l’époque 2.0

A une époque où Internet s’est largement démocratisé, les musées ne peuvent plus se contenter de faire seulement des « vitrines promotionnelles », c’est-à-dire se contenter promouvoir leurs expositions via Internet. Un webmestre du musée Guggenheim de New York, Sean Redmond, a écrit un article, traduit en français, dans lequel il nous livre sa vision du rôle des musées sur la Toile.

Selon lui, les musées sont en partie des « personnes numériques » sur Internet. En effet, ils développent un vaste réseau d’abonnés, comme pourrait le faire une personne physique sur Twitter, ou ils se servent de la Toile pour communiquer avec ce réseau d’abonnés. En cela, le « personnel numérique » des musées font le même travail que le personnel des établissements, en promouvant des expositions par exemple.

Un autre exemple intéressant est celui du musée Guggenheim, où travaille Sean Redmond, qui propose des copies numériques de catalogues d’exposition épuisés, à lire sur tablette numérique. Mais pour ce dernier, il faut aller au-delà de simples applications pour tablettes et smartphones.

Il faut écouter les avis et les choix des visiteurs, pour ensuite pouvoir les analyser. En cela, on constate une certaine avance chez les musées anglo-saxons, certains proposant des sections, dans lesquelles les visiteurs peuvent réserver certaines œuvres.

Un exemple très intéressant est celui du musée de Brooklyn (New-York). En effet, à l’occasion de l’exposition « Split/Second » en 2011, le musée a proposé une expérience inédite : la sélection finale des œuvres de l’exposition a été faite avec l’aide d’internautes. Cette expérience revêt une double dimension : en effet, elle ne fut pas la même pour tous. Si tout le monde pouvait voir les toiles, certains internautes n’avaient accès qu’à un court cartel (étiquette), alors que d’autres avaient droit à une description détaillée. Ainsi, il a été constaté que les internautes, qui avaient la description détaillée, appréciaient bien mieux les œuvres.

Cette expérience a été un succès : près de 5000 internautes y ont participé, avec 176 984 évaluations. Celle-ci est le rêve de Sean Redmond : utiliser Internet comme outil pour comprendre les centres d’intérêts des visiteurs, et les faire participer plus activement.

Cet article est intéressant dans la mesure où il s’interroge sur la place que doivent occuper les musées sur Internet. En effet, s’ils veulent exister et avoir une place sur la Toile, ils ne peuvent plus se contenter d’utiliser ce formidable outil juste pour partager du contenu ou annoncer des événements. Les musées doivent devenir une véritable personne sur le Web, en échangeant avec les internautes, potentiels visiteurs, afin de mieux les cerner et de mieux les impliquer. Cela doit fonctionner en concordance avec les études de public « sur le terrain ».

Au-delà d’une simple visibilité accrue sur la Toile, cette évolution est nécessaire pour permettre aux musées de sortir de la vision d’archaïsme qu’on leur donne, surtout dans « l’emballement numérique » de ces dernières années. Un musée doit exister numériquement parlant, pour pouvoir exister dans les faits.

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Sources :

– http://cursus.edu/dossiers-articles/articles/17929/identite-musee-epoque-2-0/

– Pour l’article original traduit en français : http://cblog.culture.fr/2012/02/23/guggenheim-ny-en-ligne-un-musee-peut-il-etre-une-personne

– Pour l’exposition « Split/Second » : http://www.brooklynmuseum.org/opencollection/labs/splitsecond/

 

Quand la présence en ligne muséale se révèle être un échec…

Lorsque le Musée du Louvre tente l’expérience du réseau social, on pense que l’idée est novatrice, qu’elle va influencer d’autres musées. Que l’image désuète et poussiéreuse du musée va peut être pouvoir tomber au profit d’une image numérique, dynamique, jeune. Il n’en est rien !

Game Over pour la Communauté Louvre

Depuis le 9 décembre 2010, le Musée du Louvre avait lancé la « Communauté Louvre », un site participatif de type réseau social en partenariat avec Orange. Cette plate-forme s’adressait officiellement aux internautes partageant « un intérêt personnel ou professionnel pour le Louvre et ses collections, et plus largement pour l’archéologie, l’art, l’histoire de l’art et les musées. »

La mise en place d’outils numériques participatifs montre une volonté d’action du musée de s’insérer dans le web 2.0. Une volonté qui est admirable, certes, mais qui, comme le montre cet exemple, a encore besoin d’améliorations. Ce service qui ressemblait dans ces fonctions sociales à Facebook, n’a-t-il pas trop tiré sur la corde du réseau social au détriment du participatif ? Le but de ce réseau était de faire travailler des personnes ayant comme point commun l’intérêt porté aux collections du musée.

Bien que ce site ne fut qu’un essai de la part du musée, on peut se demander si l’échec de l’expérience va relancer l’envie de réaliser un tel projet. En effet, si les outils qui ont le mieux fonctionné vont être intégré au site Internet du musée, dans le message de clôture du compte envoyé aux membres, il est spécifié que les personnes ayant participé au projet peuvent toujours être active via les pages sur les réseaux sociaux utilisés par le musée : Facebook et Twitter.

Que penser alors ? Que les musées sont inaptes à se créer leurs propres réseaux sociaux et qu’ils dépendent de ceux déjà en place, inadaptés pour la plupart à un échange entre passionnés ? Mais là est peut-être l’enjeu principal, comme le montre cet article. Peut-être que le réseau social de la Communauté Louvre a été trop limité dans les publics qu’ils touchaient. L’importance de la part des touristes étrangers dans la fréquentation du Louvre n’est plus à démontrer, et cependant l’impact touristique et étranger sur le site n’était pas réellement prévu.

Musées et réseaux sociaux ne font pas toujours bon ménage finalement…

Source

Numérisation des collections : Google Art Project.


Page d’accueil du Google Art Project
La Chambre à Coucher, Vincent VAN GOGH

Cet article tiré du blog « C/blog culture & numérique » évoque le projet mené par Google Art Project. Il travaille en collaboration avec des institutions culturelles afin de numériser des collections pour permettre de créer un musée numérique accessible au plus grand nombre.

Si cette initiative est suivie par un plus grand nombre d’institutions, il sera alors possible d’avoir accès aux chefs d’œuvres artistiques du monde entier de chez soi. Le retour espéré par les institutions participantes, dans le cas de cet article le Victoria & Albert Museum de Londres, est de créer un réseau mondial des plus grandes richesses de l’art.

Il ne faut cependant pas négliger l’espérance des institutions participantes d’augmenter leur nombre de visiteurs à la fois en ligne, et donc de développer une présence numérique propre à leur musée, mais aussi d’attirer au sein du musée lui-même. Cette action n’est donc pas totalement désintéressée et ne se limite pas à une mise en ligne « gratuite » des richesses mondiales. Elle a un but secondaire qui est propre aux institutions participant à ce projet, qui est d’être présent numériquement pour renforcer l’attractivité muséale auprès des gens. En effet, l’accès à une œuvre par Internet peut donner envie aux personnes de venir la voir « en chair et en os », et donc d’augmenter la fréquentation du musée par l’attraction de nouveaux publics.

 

Source

Pour ceux qui veulent accéder aux œuvres numérisées : Google Art Project

Musées virtuels : l’Uruguay en 1997

On parle beaucoup de présence en ligne des musées : voici un exemple parmi d’autres, de musées qui ont fait le choix de créer un musée totalement virtuel…

Voici une présentation de l’article d’Alicia Haber, en anglais, présente sur le site de l’UNESCO =

MUVA Virtual Museums of Arts
http://muva.elpais.com.uy

On ne peut pas évoquer le Musée Virtuel sans avoir visité celui que dirige Alicia Haber en Uruguay. Le Museo Virtual de Artes El Pais (MUVA), est le premier musée totalement virtuel mis en ligne en 1997. Son siège est à Montevideo, en Uruguay. Il est consacré à l’art Uruguayen et Latino-américain et contribue, par son caractère éducatif, informatif et qualitatif, à la connaissance des arts visuels.

Le MUVA n’existe pas physiquement, mais ses créateurs ont voulu donner la représentation d’un vrai musée. L’idée fut d’employer le web comme médium d’exposition, permettant de recréer l’ambiance du musée en développant à un haut degré la sensation d’être à l’intérieur d’un bâtiment.

Le bâtiment, entièrement virtuel, a été conçu par quatre architectes commandités pour le MUVA : la visite virtuelle donne ainsi l’impression de parcourir les espaces technologiquement reconstitués d’un musée.

Le visiteur peut réellement se déplacer à l’intérieur du musée, prendre l’ascenseur, monter les escaliers, aller de salles en salles, et admirer les œuvres. Cela sans téléchargement de logiciels ou d’applications externes lourdes et complexes : MUVA veut rendre la visite facile à son public…

Alicia Haber est venue présenter le MUVA Virtual Museums of Arts dans le colloque « Les médias audiovisuels comme patrimoine culturel et leur utilisation dans les musées », à Mytilène en juin 2006, elle disait en introduction :
« My paper will focus on MUVA Virtual Museums of Arts from Uruguay, its achievements but also its problems. I will deal with the creation of a virtual museum in a Third World country, entirely done by Uruguayans, with a very limited budget. I will present the way in which we had to face problems to create it in I996, how we got to create it and how we got to expanding it and keeping it alive ».

 

Source :

  • http://www.unesco.org/webworld/avicom/index.php?section=3500
  • lien vers l’article d’Alicia Haber en anglais : http://www.unesco.org/webworld/avicom/UserFiles/haber_alicia_conf.pdf

Les musées investissent la Toile !

Le musée doit conserver ses qualités du XIXè siècle tout en faisant face aux enjeux de la technologie intelligente du XXIè siècle

Victoria Dickenson, directrice générale du musée McCord de Montréal

Depuis une vingtaine d’années, le numérique est de plus en plus présent dans notre société et transforme considérablement nos usages et pratiques au quotidien. Ce fort développement, en constante évolution, entraîne également une profonde modification dans la distribution et la promotion des informations.

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