Henri IV (1553-1610)

Henri IV met fin à plusieurs décennies de guerres religieuses en abjurant le protestantisme et en promulguant l’édit de Nantes. Il s’efforce ensuite de redresser le pays d’une main de fer.

 

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2. La lutte protestante :
Né à Pau, Henri de Navarre subit très tôt l’influence de sa mère, Jeanne d’Albret, une protestante convaincue. Ainsi, il ne lui faut pas longtemps pour prendre part à la lutte des protestants et, sous la protection de Coligny, il en devient le chef. Au terme de la paix de Saint-Germain, il est convenu de son mariage avec Marguerite de Valois, afin de sceller la réconciliation religieuse entre catholiques et protestants. Mais le massacre de la Saint-Barthélemy en décide autrement. Henri de Navarre est contraint d’abjurer sa foi protestante pour sauver sa vie puis est retenu prisonnier à la Cour. Il ne parvient à s’en échapper qu’en 1576, abjure aussitôt la foi catholique et retrouve les protestants pour reprendre la lutte.

 

3. L’accession au trône :
Lorsque le duc d’Alençon, seul héritier catholique du roi, meurt, la lutte contre la Ligue catholique devient encore plus virulente. Le roi de France, Henri III, après s’être rallié aux catholiques, décide finalement de rejoindre Henri de Navarre pour reprendre les villes de Paris et de Rouen. Mais le monarque est tué et, avant de mourir, désigne son allié comme seul héritier légitime.
Sous le nom d’Henri IV, Henri de Navarre cherche à légitimer son pouvoir. Face à la détermination de la Ligue, qui a fait appel à Philippe II d’Espagne, il ne réussit pas à prendre la capitale. Il décide alors d’abjurer une nouvelle fois et de se convertir au catholicisme. Ainsi, les catholiques sont pris de court et leurs projets n’ont plus lieu d’être. De plus, il profite des dissensions au sein même de la Ligue et finit par faire son entrée à Paris.
À lui désormais de réunir la France derrière la couronne. Il met définitivement un terme à la guerre contre les ligueurs par sa victoire à Fontaine-Française, puis assure la paix avec l’Espagne par le traité de Vervins. En ce qui concerne la cause protestante et pour pacifier le royaume, il signe l’édit de Nantes, octroyant aux réformés une grande liberté.

 

4. Règne et redressement de la France :
Prévenant et jovial, tout en étant autoritaire, Henri IV s’attire la sympathie des Français, à l’exception, toutefois, des religieux extrémistes. À peine détient-il les rênes du royaume qu’il fait annuler son mariage avec Marguerite de Valois et épouse Marie de Médicis un an plus tard. Multipliant les maîtresses, il hérite même du surnom de « vert-galant ». Mais ses aventures ne le détournent pas de ses objectifs. D’une main ferme, il redresse le royaume en s’entourant de personnages efficaces, qu’il choisit lui-même. Barthélemy de Laffemas se charge de l’Industrie et du Commerce ; le duc de Sully s’occupe de l’Agriculture et des Finances et Villeroy des Affaires étrangères. Un nouveau système est mis en place par l’édit de Paulette, qui institue la vénalité et l’hérédité des offices et lui permet d’obtenir la faveur des fonctionnaires. Le roi s’applique surtout à diminuer les pouvoirs des gouverneurs et des parlements. Il ne convoque même plus les États généraux, empruntant la voie de l’absolutisme. C’est sans doute la raison pour laquelle de nombreux nobles mécontents continuent de comploter contre lui. Peu à peu, la France prospère et s’enrichit. Henri IV est un pacifiste, qui continue toutefois à se méfier de l’Espagne. La stabilité du royaume reste fragile. En 1610, le roi décide une intervention militaire contre les Habsbourgs, qui ont envahi Clèves et Juliers. Mais l’idée d’une guerre contre l’Espagne ne plaît pas aux catholiques. Il n’aura pas le temps de la mettre en œuvre puisqu’il est assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610. La fin tragique du roi a contribué à redorer son image et à faire de lui le « bon roi Henri IV » aux yeux des générations futures. Quoiqu’il en soit, par son règne de plus en plus autoritaire, il a ouvert la voie à l’absolutisme de Louis XIV.

 

Pour aller plus loin : Henri IV, le règne interrompu.