Type : rider : le futur du jeu sérieux ?

type rider 1

 

Formidable découverte (1) ces derniers jours, avec la dernière production ludique d’Arte : Type:rider.

 

Type:rider n’est pas un jeu sérieux comme les autres, ni dans son fonctionnement, ni dans son esthétique ni dans son modèle économique. Et en cela il franchit une étape vers ce qui sera peut être un nouveau modèle de développement des jeux sérieux, se détournant des utilisations strictement pédagogiques au profit d’une utilisation personnelle ou familiale.

 

Mais commençons plutôt par le commencement. Type:rider est d’abord et avant tout un bon jeu vidéo au travers duquel le joueur découvre le monde des écritures et de la typographie. Ca, c’est pour le côté “serious”. et ce côté là est tout à fait passionnant puisque le joueur navigue en s’instruisant de la préhistoire à l’imprimerie et bien au delà. Le contenu (en tous cas pour ce que j’ai pu en voir, n’ayant pas encore débloqué tous les chapitres !) est particulièrement riche (peut être même un peu ardu parfois pour des élèves de niveau collège) et bien illustré. Il apparait dans de gros grimoires qui se complètent au fur et à mesure de la progression du jeu et qui restent consultables à tout moment ce qui est assez pratique pour une utilisation éducative.

type rider 3

Côté “game”, c’est également une très bonne surprise : le joueur est symbolisé par deux petites boules noires qui circulent au travers d’un univers très poétique constitué de lettres et dans lequel il doit récupérer indices, et autres éléments pour progresser dans le jeu. Outre le déblocage de niveaux supplémentaires, le joueur peut collectionner des trophées grâce à son habileté, son sens de l’observation ou sa “soif de savoir” (en lisant tous les livres). Et là, il s’agit vraiment d’un jeu, ce qui n’est pas toujours le cas dans cette catégorie d’applications numériques. Pour ma part j’ai déjà collecté les trophées collector et 360° et j’entends bien continuer jusqu’à tous les avoir en magasin !

 

Cerise sur le gâteau, les graphismes et même la musique (ce qui est particulièrement rare) sont très très soignés, conférant à Type:rider une atmosphère esthétique et poétique très agréable et qui renforce nettement l’agrément du jeu.

 

type rider 2

 

Mais Type:rider n’est seulement cela : c’est aussi un jeu sur tablette et smartphone évidemment relié à Facebook et Tweeter, un “jeu social” sur Facebook et même une installation interactive destinée à animer des expositions. Une création multisupports qui dit clairement son ambition d’être diffusée très largement.

Du coup, on comprend bien que les coûts de production ont dû dépasser, et sans doute de très loin, les  tarifs habituels de ce type de production. C’est pourquoi, pour disposer du jeu complet sur tablette, il faut s’acquitter de la somme de 2.69 € (en tous cas pour ma tablette Android). Certes ce n’est pas trop cher payé pour un jeu de cette qualité mais on s’était habitués aux serious games gratuits (encore que de l’autre côté de l’Atlantique, cela fait déjà un certain temps que des jeux jadis gratuits s’échangent désormais contre dollars sonnants et trébuchants). Cela risque néanmoins de limiter son utilisation dans un cadre purement scolaire (2). Mais là n’est à l’évidence pas son ambition. Proposer un jeu sérieux, vraiment instructif mais aussi vraiment ludique pour toute la famille est plus probablement l’objectif de ses concepteurs.

 

En tous cas un grand coup de chapeau à l’équipe de Cosmografik dirigée par Théo Le Du Fuentes qui à créé le jeu et aux producteurs Ex-Nihilo et Arte, soutenus par le CNC.

Et une mention spéciale à l’équipe chargée de la musique, qui nous change très agréablement des sons ultra-synthétiques et de la musique de répondeur téléphonique que l’on peut entendre assez souvent dans ce type de production.

 

Type:rider

 

(1) Merci à Christine Galopeau de Almeida de l’Académie de Reims pour me l’avoir signalé !

(2) mais les premiers niveaux sont accessibles gratuitement sur internet.

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