J’ai vécu la Révolution et l’Empire

Titre du jeu J’ai vécu la Révolution française et l’Empire
Auteur Yvan Hochet
Niveau de classe concerné quatrième
Description rapide du jeu Jeu de rôles où les élèves créent un personnage fictif mais réaliste de la fin du XVIII°s puis le font évoluer de 1789 à 1815
Insertion dans le programme Ce jeu constitue la séquence sur l’étude des principaux épisodes de la Révolution et de l’Empire
Durée 8 heures (durée préconisée par les programmes sur ce thème)
Mode d’organisation (individuel, par équipe…) et nombre maximum et minimum de joueurs Jeu à la fois individuel et par équipes.
L’enseignant est meneur de jeu et aide les élèves (surtout au début).
Matériel 10 pages de questionnaire sur la période 1789-1815 (à chaque question correspond plusieurs solutions).
Déroulement 1) les élèves créent chacun un personnage fictif mais réaliste ayant vécu à la fin du XVIII°s, éventuellement avec l’excellent logiciel « J’ai vécu au XVIII°s » (D.Natanson, CNDP). Sinon, il suffit de leur faire définir une carte d’identité de leur personnage. Ils choisissent également pour leur personnage une opinion politique parmi 6 au choix (de l’ultra-royaliste jusqu’au révolutionnaire égalitariste, avec en plus la possibilité d’opter pour un prudent timoré ou un ambitieux sans scrupule).
2) les élèves sont réunis par équipes de même opinion (exemple : tous les révolutionnaires égalitaristes sont ensemble).
3) puis débute la phase du questionnaire proprement dit :
– l’enseignant présente très sommairement le premier événement important de la révolution (les cahiers de doléances)
– puis l’élève lit la ou les questions correspondant à cet événement : l’élève doit retrouver la solution qu’aurait prise son personnage, en fonction de son opinion politique de départ (et de son identité en général). Exemple, pour les cahiers de doléances : le personnage refuse d’y participer OU il y participe en réclamant au roi la suppression des impôts injustes OU il prend la tête des débats pour se faire valoir OU il insiste pour réclamer une république … Pour retrouver l’action la plus pertinente, les élèves doivent discuter au sein de l’équipe, mais chacun reste libre de son choix. L’enseignant peut intervenir dans chaque équipe pour donner des indices afin de retrouver l’action la plus pertinente.
– puis on passe à l’événement suivant en suivant la même procédure, jusqu’en 1815.
L’évaluation de ce travail est en partie le dossier de personnage complété par l’élève.
Commentaires Là plus que jamais, il faut bien prévoir que le jeu EST le cours, sous peine de dérapage horaire irrémédiable. De même, le dossier de personnage EST l’évaluation. Il permet de vérifier ce qui est compris ou pas. Pas de surprise : les questions de religion et économiques sont celles qui donnent lieu au plus grand nombre d’erreurs.
Ce jeu de rôles est très riche. En général, les élèves ont le parcours suivant : ils sont très réformistes jusqu’en 1791, mais la fuite du roi à Varennes les scandalise. Ils deviennent alors très révolutionnaires, jusqu’à la Terreur où ils font un pas en arrière, assez soulagés de l’arrestation de Robespierre. Ils finissent en bons bonapartistes … Ils recréent alors d’eux-mêmes le parcours de la plupart des Français, confrontés à cette masse incroyable d’événements.
Les élèves ont tendance à choisir des personnages en fonction de leur milieu socio-culturel (les jeunes filles assez effacées choisissent souvent des duchesses, les élèves performants choisissent des avocats …).
Si on choisit une formule avec des questions ouvertes, il faut prévoir un travail et des exigences marquées pour le travail d’argumentation et de justification des choix à l’écrit (une collaboration avec le collègue de français est souhaitable).
De même, le décentrage n’est pas évident pour certains élèves (faire choisir un acte pour son personnage qu’on n’aurait pas choisi soi-même).
En tout cas, c’est une des rares évaluations qui est corrigée avec plaisir ! Certains élèves, même en difficulté, arrivent à donner vie à de personnages pitoresques voire épiques !Voici d’autres versions amendées par des collègues :– celle de Capucine Cordonnier :
J’ai donc raccourci le jeu : j’arrête le jeu à la fin de la Terreur ; la suite sera un cours plus classique qui permet quand même d’aller plus vite (j’ai beaucoup de mal à finir les programmes). Cela permettra aussi d’éviter la lassitude des élèves que j’avais ressentie l’année dernière. J’ai également supprimé certaines questions pour cette même période. J’ai mis en forme la présentation du personnage, pas très différente de la vôtre sauf que j’ai éliminé deux opinions : ceux qui pensent surtout à leur tranquillité et les opportunistes. Certes, cela donne des opinions plus tranchées mais j’avais remarqué que ces 2 opinions ne permettaient pas aux élèves d’argumenter leurs réponses alors que c’est un des buts du jeu me semble-t-il. Cela va faire des groupes plus nombreux, à moins que je répartisse les opinions nombreuses en 2 équipes. Avant chaque année du jeu , je leur pose quelques questions auxquelles ils doivent répondre grâce au livre (Magnard, 1998) ou un dictionnaire. Cela devrait permettre d’ancrer davantage certains événements. Toujours dans ce but, je leur fournis (comme je l’avais fait l’année dernière) un tableau récapitulant les grands changements de cette période (Cahier d’exercices Hatier 4è). Je pense aussi y ajouter une frise chronologique.
Sa version est téléchargeable en cliquant ici.

– celle de Caroline Jouneau-Sion :


J’ai distribué le dossier entier à chaque élève. Je leur ai expliqué le principe : à chaque question, chaque personnage doit choisir une réponse en fonction de son opinion politique ou de sa façon de penser. Puis nous avons lu la feuille contenant les 6 opinions ensemble et avons donné les principales caractéristiques et un nom à chaque opinion. Ensuite on a distribué les opinions et j’ai changé le plan de classe en regroupant les élèves par opinion. On a lu ensemble la première question, ils ont réfléchi en groupe et ont donné leur réponse. On a « corrigé » en expliquant ce qui était possible ou pas (ex : il faut la révolution tout de suite pour un partisan de la monarchie absolue !).
Pour le cours suivant : ils devaient préparer la fiche de leur personnage.
Pour la suite, je n’ai pas utilisé le jeu comme base du cours à quelques exceptions près, en début de cours. Je donnais parfois une ou deux questions à la maison en préparation du cours ou  en évaluation du cours précédent. Parfois on partait d’un document pour faire une ou deux questions en travail de groupe en classe (trois minutes pour décider en groupe de la réponse, puis restitution à la classe en expliquant pourquoi, les autres devant protester ou acquiescer en donnant leur propre réponse). Ca marchait assez bien, les plus faibles ne comprenaient rien et choisissaient la réponse qui leur plaisait le plus, ou la plus courte ! Mais les meilleurs élèves étaient amenés à négocier avec eux la bonne réponse et donc à leur expliquer la logique des événements.
J’ai décidé de procéder de cette façon pour ne pas trop lasser, et parce que le jeu devenait parfois prétexte aussi à la foire d’empoigne ou à la foire tout court. Les meilleurs élèves ont apprécié, pour les plus faibles ça leur est passé largement au-dessus de la tête. Dès que le mot « politique » est prononcé, ils lâchent.
Conclusion : bonne expérience, beaucoup de questions de la part des élèves du coup et ça c’est extrêmement positif.
PS : j’ai noté les dossiers complets à la fin et fait une correction de quelques questions qui avaient été ratées (un prêtre qui demande la mort du clergé etc…) notamment à cause de l’incohérence entre leur personnage et certaines réponses.
Voilà un compte rendu un peu rapide.
Merci pour ce travail énorme mais rigolo !

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