« Les Exercices de Style » de Raymond Queneau, auteur contemporain, constituent une véritable mine d’or pour les profs de FLE.
Je viens de redécouvrir son livre « Exercices de Style« ?, très stimulant et offrant de nombreuses opportunités de travail en classe de FLE. Qui, si ce n’est lui, aurait osé répéter de 99 façons différentes un même récit
Je voudrais vous proposer toutes les idées d’exploitation de ce livre qui me sont venues à l’esprit. Personnellement, je possède l’édition de poche Folio.
Tout d’abord, je vous conseillerais de faire lire le récit de l’histoire intitulé “récit” (p. 27) avant de proposer les exercices ci-dessous. Pour tous les exercices proposés (préparation au résumé, grammaire, conjugaison, enrichissement lexical, rédaction d’une lettre officielle, prononciation), les élèves peuvent écrire un texte personnel en appliquant la technique examinée : il peut s’agir d’une production écrite sur leurs vacances, sur leur weekend ou sur la reprise d’un conte (comme Blanche-Neige, Jacques et le haricot magique, Cendrillon, etc.).
EXPRESSION ÉCRITE
Préparation au résumé
Lire l’extrait « en partie double » (p.8) intéressant pour travailler sur la synonymie. Inviter les élèves à produire un texte en reprenant sa technique ou à réécrire un texte en ajoutant des synonymes.
Grammaire
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La négation
Cet exercice se base sur l’extrait « négativité » (p.29). Ecrire le début du texte au tableau et demander aux élèves de le continuer.
« Ce n’était ni un bateau, ni un avion mais un moyen de transport terrestre. Ce n’était ni… »
Confronter éventuellement les deux versions. -
L’interrogation
Cet exercice se base sur l’extrait « l’interrogatoire » (p. 65). Demander aux élèves, sans leur distribuer le texte, de transformer le récit en un interrogatoire. On pourra leur écrire l’amorce : « à quelle heure ce jour-là passa l’autobus de la ligne S de midi 23 direction porte de Champerret ? ». Il convient peut-être de transformer le passé simple en un passé composé. Ce sera plus facile pour la concordance des temps.
Puis écouter leurs productions.
Conjugaison
Ecrivez la première phrase du texte choisi et demandez aux élèves de raconter l’histoire en utilisant le temps verbal à travailler. On peut aussi écrire au tableau une liste de verbes à employer à ce temps-là pour imaginer une suite à cette histoire (cela permettra de réviser un plus grand nombre de conjugaisons).
- « Imparfait » (p. 50) : « C’était midi. Les voyageurs montaient dans l’autobus ».
- « Passé indéfini » (p. 46) PASSE COMPOSE : « Je suis monté dans l’autobus de la porte Champerret ».
- « Pronostications » (p. 15) FUTUR : « Lorsque viendra midi, tu te trouveras sur la plate-forme arrière d’un autobus où… »
- « Passé simple » (p. 49) : « Ce fut midi. Les voyageurs montèrent dans l’autobus. On… »
Enrichissement lexical/Actes de parole
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Travailler les expressions avec le vocabulaire des couleurs
Demander aux élèves de rechercher dans le dictionnaire les expressions françaises comprenant des couleurs (ex. : parler d’une voix verte) et de noter leur signification. Leur demander ensuite de réécrire le récit en intégrant des noms et expressions de couleur. Enfin on pourra leur faire lire le texte de R. Queneau « Arc-en-ciel » (p. 17). -
Travailler les expressions avec le vocabulaire de l’alimentation
Donner aux élèves le texte « Gastronomique » (p. 135). Leur demander de dresser la liste des mots et expressions appartenant au vocabulaire de l’alimentation et de reconnaître les jeux de mots en cherchant la définition des mots dans le dictionnaire. Puis, ils pourraient élaborer eux-mêmes un texte en ajoutant d’autres expressions auparavant recherchées.
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Exprimer la probabilité
Lire l’extrait « Probabiliste » (p. 142). Leur faire souligner les expressions relevant de la probabilité (ex. : sont tellement… qu’on ne saurait s’étonner… ».
Puis enrichir leur vocabulaire en leur donnant par exemple le tableau suivant :
Sans doute que… (+ indicatif) |
Leur proposer un travail de réécriture d’un texte avec l’ajout d’expressions de probabilité. On peut aussi dramatiser un dialogue.
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Exprimer la surprise
Lire l’extrait « Surprises » (p. 13). Demander aux élèves de souligner les phrases exprimant la surprise (Phrases débutant par « ce que… », exclamations, « devinez… ! », « il ne trouve rien de mieux à faire que… »).
Puis enrichir leur vocabulaire en leur donnant par exemple le tableau suivant :
Vraiment ! Incroyable ! C’est à ne pas y croire ! Sans blague ! Ça m’étonne ! Ça me surprend ! Je suis surpris/étonné. C’est surprenant/étonnant ! Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas croyable ! |
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Exprimer l’hésitation
Lire le texte « Hésitations » (p. 20). Demander aux élèves de repérer les expressions marquant l’hésitation (« je ne sais pas très bien » « Je crois bien que c’est ça », « mieux… », « ou plus exactement » , « …oui, c’est ça »…).
Rédaction d’une lettre officielle
Demandez aux élèves d’écrire une lettre officielle dont la consigne pourrait être la suivante : « Ecrivez une lettre à Madame la Conscience Universelle pour lui exposer les faits et lui demander en conclusion quelles conséquences vous devrez tirer de ces faits en vue de votre vie future. »
Si on veut leur donner la rédaction d’une lettre officielle guidée, on pourra ajouter les instructions suivantes :
« Vous pourrez utiliser les expressions suivantes : « J’ai l’honneur de vous informer que… J’ajouterais qu’il s’est aussi produit le fait suivant… Etant donné ces conditions… (formulez une conclusion)».
Telle est du moins la teneur de la « lettre officielle » de R. Queneau (p. 36) que vous pourrez distribuer aux élèves afin qu’ils en connaissent la version.
EXPRESSION ORALE
Prononciation
- Les nombres : demander aux élèves de lire « précisions » (p. 22) qui fourmille de nombres ! On pourra ensuite leur demander de réécrire un texte en apportant autant de précisions chiffrées !
- Prononciation du son [y] : le texte « Homéothéleutes » (p. 35) est particulièrement sympathique à présenter car chaque mot contient un « u ». Il faudra toutefois préciser aux élèves que si la première partie de l’histoire est racontée avec des mots en « u », pour la deuxième partie, l’auteur a inventé les mots.
Préparation à l’expression théâtrale :
Je vous conseille deux textes :
– « apartés » (p. 70) : l’auteur ajoute des commentaires personnels : il dit à haute voix ce qu’il pense tout bas. Demander aux élèves de raconter l’histoire en ajoutant leurs propres commentaires personnels.
– « comédie » (p. 67) : On peut lire ce texte pour avoir une idée de dramatisation, toutefois il serait bien de l’étoffer avant de le représenter en présentant notamment le vocabulaire de la protestation mais aussi des excuses. On peut aussi consulter « désinvolte » (p. 81) et ajouter les interjections de la page 149 « Interjections ».
INJURES Attention ! Les injures sont classées des moins offensives aux plus offensives et aux plus déplacées ! Ça va pas, non ? Imbécile ! /Espèce d’idiot ! / Crétin ! Salaud ! / Connard !PROTESTER – EXPRIMER L’IRRITATION C’est insupportable ! C’est inadmissible ! C’est inacceptable ! C’est pénible ! Y en a marre ! Ras-le-bol ! Ehi ! Vous pouvez pas faire attention, non !/ Faites attention où vous mettez les pieds !S’EXCUSER Pardon ! Excusez-moi ! Je ne l’ai pas fait exprès ! Ce n’est pas de ma faute ! Pardonnez-moi ! |