naissance d’un bébé panda à Beauval : où est l’histoire-géo? dans le softpower chinois et la diplomatie du panda…

Mini Yuan Zi, bébé panda né à Beauval
Cette petite boule (pour le moment sans poils !) est arrivée le 04 08 2017. D’à peine 143 grammes à la naissance, le petit va rester 2 à 3 mois auprès de sa maman.
Les ,images et la vidéo de la naissance ici :
https://www.zoobeauval.com/pandas/bebe-panda-ne-a-beauval

Mais…, ce n’est pas de l’histoire-géo ça?… c’est du fait divers!!! et bien non. Pour vous en convaincre écoutee France culture!
Une émission de France culture pour le programme de terminale… quand la géographie de lycée rejoint l’actualité! A écouter à partir de la minute 45′

Ou ICI si ça ne marche pas :
La diplomatie chinoise du panda

Ils ont fait la une des médias français au début du mois d’aout, prenant presque autant de place dans les radios et les journaux qu’une nouvelle naissance dans la famille royale britannique. Pendant une semaine, tous les yeux ont été rivés sur la naissance des jumeaux issus de l’union de Huan Huan et de Yuan Zi, deux pandas géants prêtés au zoo de Beauval par la Chine pour dix ans. L’un des deux est mort à la naissance mais le deuxième se porte bien et Brigitte Macron, comme le veut la tradition, a accepté d’être sa marraine. Développée sous Mao Zedong, la diplomatie du panda vise à asseoir l’influence chinoise dans le monde en remerciant les alliés politiques ou économiques de la Chine.

Mais elle n’est que l’un des aspects du soft power chinois, qui déploie ses tentacules dans de nombreux domaines. En mai 2017, Pékin a lancé à grands renforts de publicité les nouvelles routes de la soie. Un projet pharaonique qui vise à conforter son rôle de deuxième puissance économique mondiale en reliant par une ceinture terrestre et par les Océans pas moins de 65 nations d’Asie et d’Europe. Une politique d’expansion planétaire destinée à permettre à la Chine d’exporter les surcapacités de son économie et, selon certains, de remodeler la mondialisation à son profit. Le soft power chinois s’étend aussi au sport. Pékin, qui ambitionne de devenir une superpuissance du football, dépense sans compter pour acheter des joueurs étrangers à des prix astronomiques. Ce soft power s’appuie sur le mythe d’une Chine impériale garante de l’harmonie et de la stabilité régionale par opposition à l’usage de la force par les puissances européennes à l’époque de la colonisation. Il prétend faire la promotion du « modèle chinois » jugé supérieur au modèle occidental. Mais il n’empêche pas Pékin d’augmenter son budget de la défense chaque année. En quinze ans, les dépenses militaires ont été multipliées par dix. Au grand damne des voisins de la Chine, qui s’inquiètent de plus en plus ouvertement de la menace que constitue pour eux le hard power chinois.

Avec Quentin Biville, enseignant à l’université Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent sur la politique chinoise de défense de l’environnement comme moyen d’influence géostratégique ; Mathieu Duchatel directeur du programme Asia and China pour le Conseil Européen des Relations Internationales. Il est l’auteur de Géopolitique de la Chine publié aux Presses universitaires de France, dans la collection « Que sais-je ? » (2017) ; et Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique.