Gadagne : un hôtel / deux musées!

Le 20 décembre dernier, les élèves de 1ère et de terminale option facultative ont passé la journée à Gadagne pour découvrir le Musée d’Histoire de Lyon et le Musée des Arts de la Marionnette, manière pour eux d’appréhender un musée qui n’est pas un musée de Beaux-Arts !

Nous laissons la parole aux élèves !

Oriane et Filiz nous parlent du MHL et Balqis et Luna du MAM ! Merci à elles et… Bonne lecture !

Lyon sous tous les angles

En ce 20 décembre 2023, la joyeuse équipe d’HIDA option s’est rendue dans le Vieux Lyon pour y découvrir l’ancien hôtel particulier de Gadagne, connu pour son architecture Renaissance du XVIème siècle.

Depuis 1920, il est classé aux monuments historiques et il est également labellisé « Musée de France ». Le Musée d’Histoire de Lyon (MHL) s’y est installé en 1921… un bail !

Rappelons que Gadagne accueille un deuxième musée portant sur l’histoire des marionnettes (MAM) ; Balqis et Luna nous en parlerons plus loin.

Cette structure bicéphale de 1100 m2 est animée par plus de 60 agents relevant de nombreux services qui vont de la médiation à la conservation en passant par l’accueil et le gardiennage.

Dans les années 2000, Gadagne a fait l’objet d’une grande campagne de rénovation/restructuration qui a permis de faire des fouilles archéologiques et de mieux saisir l’histoire du bâtiment.

Ces dernières années, une nouvelle scénographie a été mise en place pour mieux répondre aux attentes du public ; ces transformations ont été réalisées de manière progressive, la dernière phase a ainsi été achevée seulement trois semaines avant notre visite !

Gadagne, ce sont des hommes et des femmes… parmi ceux-ci, Bénédicte Auriault qui fut notre médiatrice pour la matinée. Elle a un Master 2 en muséologie. Elle est spécialisée dans les visites pour les familles, les enfants ou encore la petite enfance. En plus des visites, elle est chargée de la programmation culturelle du musée et elle a co-construit deux expositions dont l’une a été l’objet d’une médiation. Durant la visite, elle nous a beaucoup parlé de la muséographie et de la scénographie du musée ainsi que des choix qui ont été opérés.

Elle nous a rappelé que la muséographie consistait à concevoir un parcours de visite qui tienne compte des ambitions intellectuelles et culturelles des conservateurs, mais également des aspects techniques liés précisément à la conservation des collections. Le scénographe vient quant à lui proposer des solutions de « mise en scène » afin d’attirer et de convaincre le public, de lui donner du plaisir, à la fois esthétique et intellectuel.

Jusqu’à la dernière campagne de restructuration, le MHL avait un parcours chronologique allant de la fin du XIIème jusqu’au XXème siècle. Aujourd’hui, le parcours s’articule différemment puisque le choix du récit a été opéré : on raconte la ville de Lyon par grands entrées thématiques :

• Portrait de la ville de Lyon

• Les pieds dans l’eau

• Qu’est-ce que tu fabriques ?

• Engagements des pouvoirs dans la cité

Chacune de ces thématiques est accompagnée d’une œuvre phare et d’une ou deux couleurs que le visiteur peut retrouver dans chaque salle ou encore sur certaines œuvres.

Tout a été travaillé pour que le musée ne soit pas vu comme un livre un peu rébarbatif mais plus comme une expérience, comme une immersion dans une ambiance qui permette de mieux comprendre les enjeux et de s’adresser à tous les publics. Car le but est bien de questionner et d’éveiller la curiosité des visiteurs.

Portrait de la ville de Lyon

Le premier thème s’adresse plus aux touristes qui ne connaissent pas bien Lyon. Il s’agit précisément de dresser brièvement le portrait de Lyon. Aussi y retrouve-t-on les spécialités de la ville en introduction avant de plonger dans 6 sections/îlots qui, grâce à quelques objets donnent les clefs de lecture de Lyon à travers les siècles. Chaque îlot présente un personnage fictif qui témoigne du quotidien de son époque. Il porte un objet insolite qui crée une rupture et interroge le visiteur. Sur chaque îlot figure une carte de Lyon, un livre pour aller plus loin, un récit inventé et raconté par une comédienne qui correspond à l’époque évoquée (des dispositifs auditifs ont été mis en place en trois langues différentes, le français, l’anglais et l’espagnol, liée aux nationalités les plus nombreuses dans le tourisme). Enfin, deux objets du quotidien utilisés à cette époque : une clé et une paire de chaussures. Le tout sur un fond rose… rose praline, évidemment ! Une spécialité culinaire lyonnaise.

La pièce phare de cette section est une maquette interactive prenant une salle entière !! Sur cette maquette, tout un jeu de lumière a été installé et grâce à trois tablettes, on peut faire évoluer Lyon au fil du temps et ainsi observer ses différents changements.

Les pieds dans l’eau

Le deuxième thème parle de la relation, parfois ombrageuse, entre le Rhône, la Saône et Lyon. Il est plutôt à l’attention du jeune public à partir de 5 ans. C’est à leur intention que les meubles, les œuvres, les cartels, etc. ont été installés plus bas qu’à l’accoutumée. De nombreuses activités ludiques ont été proposées et les enfants ont de quoi s’asseoir, s’allonger, écouter une histoire, ou encore mettre les mains dans l’eau dans une maquette montrant les inondations en fonction de l’évolution des terrains. Cette exposition permet également de sensibiliser le public aux enjeux écologiques. La couleur dominante est, comme vous pouvez l’imaginer, bleu, d’un bleu plus beau que celui de ces cours d’eau malheureusement bien pollués !

Dès l’entrée de cette expo, on se retrouve en face de la pièce phare, une grande pirogue-vivier, ou du moins ses restes.. Cette dernière servait à la pêche, le mot “vivier” est tout simplement le réservoir dans lequel les poissons étaient déposés. Elle fut découverte en 2004 non loin du musée et sa restauration a duré 3 ans. Elle date du XVIème siècle et mesure plus de 6 mètres pour un poids de 800 kg !

Qu’est-ce que tu fabriques ?

Le troisième thème (celui co-construit par notre médiatrice) est plutôt dédié aux adolescents. Elle a décidé de reprendre la lecture chronologique de l’ancien musée et reprend les savoir-faire de Lyon entre le XVème et le XIXème siècle. Ce thème nous permet d’appréhender l’industrie qui a permis à la ville de se développer à l’époque moderne. Elle vise à éveiller tous nos sens en nous faisant sentir des épices, nous faisant toucher des tissus comme la soie, écouter des histoires ou encore regarder les œuvres. Parmi celles-ci, un métier à tisser rare, c’est l’élément phare. Il s’agit d’un métier à tisser à la Grande Tire, l’un des derniers dans le monde et datant du XVIIème siècle. Ici, ce n’est pas une mais deux couleurs qui ressortent ! Le jaune safran et le violine.

Pouvoirs et engagements dans la cité

Le quatrième thème est consacré majoritairement aux étudiants. Il s’agit du thème le plus actuel du musée. Cette section aborde l’histoire politique de Lyon, les combats et luttes qui s’y sont développées. On y retrouve par exemple des pancartes de manifestations féministes, des interviews dont la fresque d’Olivia Paroldi qui aborde divers engagements et combats sociaux . Il est caractérisé par le violet et nous remontons dans le temps en suivant ce dernier parcours. La pièce phare de cette exposition est le Sac de Lyon par les calvinistes en 1562. C’est une peinture allégorique qui représente la prise de pouvoir des protestants à Lyon en 1562. Dans la dernière salle de l’exposition nous retrouvons une multitude de portraits de Lyonnais et Lyonnaises engagé(e)s dans les luttes sociales depuis l’époque médiévale.

Pour conclure, cette journée à Lyon nous a permis de découvrir l’histoire de la ville ainsi que les coulisses d’un musée et tout le travail de scénographie. Nous avons compris que la mise en place d’une exposition représente de nombreuses heures de travail et de paperasse. En effet, pour chaque salle un tableau est établi avec les objets de collection voulus dans la salle, la place actuelle de ces objets, toutes les informations en lien avec ces œuvres.

Notre médiatrice était très intéressante au point de se laisser quelque peu entraîner par le temps…

Enfin, nous aimerions remercier le musée de Gadagne de nous avoir bien accueillis, notre médiatrice ainsi que nos chers professeurs, Mme Soulier et M. Pireyre.

Oriane et Filiz

Histoire de design… histoires d’intérieurs

Le 13 décembre dernier, les élèves de 1ère et de terminale option facultative ont passé l’après-midi à la Cité du Design pour découvrir l’exposition temporaire « Histoires d’intérieurs »

Nous laissons la parole à Nawel, Maureen et Nina

Grille d’entrée de la MAS / Cité du Design

Ce mercredi 13 décembre 2023, les élèves d’option Histoire des Arts de première et terminale se sont rendus à la Cité du Design de Saint-Étienne dont la notoriété est incontestée chez les connaisseurs et qui, le temps des travaux qui ont contraint le MAMC+ de Saint-Étienne métropole à fermer pour quelques mois, accueille des expositions temporaires, notamment, « Histoires d’intérieurs » que nous avons eu le plaisir de découvrir avec Myette, notre médiatrice quasi-attitrée !

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet et afin de nous présenter le contexte, Myette a commencé par nous expliquer brièvement l’histoire du lieu sur lequel nous nous trouvions. Elle nous a incité à considérer le grand portail d’entrée qui date du XIXème siècle et qui a vu passer des milliers de travailleurs. Car, avant d’être un lieu d’exposition, de lecture, d’étude, la Cité était un site industriel dévolu aux armes. Car, chacun le sait, Saint-Étienne a longtemps vécu de la fabrication d’armes, que ce soit avec Manufrance ou avec la Manufacture Nationale d’Armes.

Dès le XIVème siècle, Saint-Etienne voit se développer la fabrique d’armes blanches en raison de la présence du Furan et des mines de charbon. « Armeville » (comme on l’appellera sous la Révolution) était née !

C’est en 1764 qu’est officiellement créée la « Manufacture Royale », qui tend à rassembler et à moderniser les ateliers jusqu’alors dispersés. La place Chavanelle est alors l’épicentre de la manufacture avant que le Second Empire ne crée, en 1864, la Manufacture impériale sur le site de la Cité actuelle.

C’est de cette époque que date la mécanisation de la fabrication de l’arme provocant des agrandissements successifs. Cette manufacture a vu sortir de ses « H » les fameux Lebel et les non moins fameux FAMASSE qui ont équipé les soldats français pendant longtemps.

C’est en 2001 que GIAT, l’entreprise qui exploitait alors le site, abandonna les derniers bâtiments utilisés. En 2005, un nouveau bâtiment fit son apparition à la demande du maire de la ville, Michel Thiollière. Certains anciens bâtiments furent démolis pour laisser place à un centre de Design. Les projets d’aménagement ne s’arrêtent pas là, puisqu’en 2025 la cité du Design aura l’honneur d’accueillir la Grande Galerie nationale du Design, qui présentera la plus grande collection de design de France. Ce projet suppose de transformer en profondeur le site et le quartier devrait s’en trouver métamorphosé.

L’exposition que Myette nous a fait visiter, orientée sur l’évolution de nos intérieurs, est intitulée « Histoires d’intérieurs » ; elle vise à nous présenter l’évolution du design au XXème siècle, au moment de l’émergence de la société industrielle marquée par ma consommation. Cette l’exposition a été scénographiée par le Muséophone, une entreprise spécialisée dans la scénographie d’exposition. Le choix a été fait d’évoquer une maison stylisée divisée en six espaces (la cuisine, le bureau, le salon avec la salle à manger, la salle de jeux, la chambre et la salle de bain) correspondant aux différentes pièces qu’on pourrait retrouver chez soi. Selon Myette, cette ossature en bois permet de mettre en exergue « la matérialité des objets » dans nos intérieurs.

Avant d’aller plus loin, revoyons la définition du mot design… Vous séchez ?! C’est simplement l’art et la manière de concevoir des objets, des espaces en tenant compte à la fois de l’esthétique, de la fonctionnalité et de l’ergonomie pour répondre aux besoins humains.

Lors de cette visite nous avons suivi un chemin nous faisant passer dans plusieurs pièces caractéristiques d’une maison occidentale de la seconde moitié du XXème siècle, à commenceer par la cuisine. Dans les années 1950 en France, la cuisine subit une rationalisation inspirée du taylorisme, elle devient alors un espace fonctionnel et élimine donc les meubles jugés superflus. Les publicités favorisent notamment la généralisation des équipements, mettant en avant le réfrigérateur comme symbole d’une société (américanisée !) prospère. Aujourd’hui, les cuisines contemporaines rétablissent la convivialité, privilégiant le stockage et des équipements adaptés, comme par exemple le tri des déchets. La cuisine équipée Système 20 de Bulthaup Design Intégré, basée sur les analyses d’Otl Aicher, propose des éléments modulaires pour répondre aux besoins individuels.

Le moindre recours au personnel de maison qui avait marqué le XIXème siècle, conduit les femmes à devenir des « ménagères », des femmes au foyer avant que leur intégration au monde du travail ne conduise à repenser la maison… et la cuisine en particulier ! En conséquence, de nouveaux objets ont vu le jour, tels que des appareils à tout faire comme le Robot-Charlotte inventé en 1960 par l’usine Moulinex en hommage au prénom de l’une des secrétaires de Jean Mantelet. Ce robot, conçu pour faciliter les tâches, remplacer l’effort ou encore réduire le temps passé dans la cuisine, a été mis en marché pour éviter d’acheter plusieurs robots faisant une seule tâche puisque dans cet outil, nous pouvons couper, mélanger, parfois cuire les ingrédients… Bref, « Moulinex libère la femme » comme le proclamaient les publicités de l’époque !

Tour d’observation de la Cité du Design

Comme dans toute maison, nous sommes passés dans le salon ou nous avons constaté la présence d’un canapé bien étrange. Dessiné par Pierre Charpin et fabriqué par Cinova, ce meuble de plusieurs couleurs peut être très pratique si nous recevons des invités. Il peut être modulé, désassemblé en fonction du nombre de personnes ou bien au contraire, nous pouvons ajouter à notre guise, le nombre de poufs pour ainsi construire notre propre canapé.

Nous avons vraiment apprécié cette visite car elle nous a permis d’éclairer notre regard sur des objets du quotidien, habituellement perçus sans forcément reconnaître leur aspect « design ». De ce fait, nous avons été confrontés à une forme d’art qui se distingue des œuvres artistiques conventionnelles telles que les peintures, les tableaux ou les sculptures. Ce qui est de plus captivant, c’est la capacité à répondre de manière ingénieuse et esthétique à nos besoins qui ne cessent d’évoluer. Nous nous sommes donc rendus compte de l’impact du design dans notre vie quotidienne de manière discrète mais significative.

Bienvenue à Vienna!

Le 20 octobre dernier, les élèves de 2nde 9 et les élèves de 2nde Histoire des Arts se sont rendus à Vienne en Isère. Après une visite du théâtre antique, du temple d’Auguste et Livie et des ruelles de la vieille ville, ils ont pu déambuler dans le Musée archéologique de Saint Romain en Gal.

On leur laisse la parole !

D’après le texte de Mélysse P

Au cours de l’histoire la ville de Vienne a connu de nombreux changements qui peuvent brouiller la lecture du paysage urbain mais le travail des archéologues et des historiens a permis de mieux comprendre ces évolutions. Insistons sur le rôle des Romains qui ont conquis le territoire de ce qui allait devenir Vienna avant de l’agrandir et de l’embellir en y construisant de nombreux bâtiments. En effet, dans l’Antiquité, on trouvait à Vienne les équipements caractéristiques d’une cité romaine : un théâtre (que nous avons visité !) édifié pour rendre hommage à Dionysos le dieu de la vigne et du vin, un odéon, un forum, des temples, mais aussi des infrastructures portuaires qui témoigne de la place que Vienne occupait dans le commerce gallo-romain.

Revenons peut-être sur le théâtre dont les vestiges impressionnent encore aujourd’hui ! Il pouvait accueillir 18000 spectateurs (7000 aujourd’hui), soit l’essentiel de la population de la ville qui rassemblait régulièrement selon une organisation bien précise : Les plus riches et les puissants étaient au premier rang, les esclaves au dernier… Rappelons peut-être que les spectacles qui y étaient donnés étaient gratuits.

Les spectacles, justement… Il s’agissait de tragédies dans lesquelles les dieux romains avaient toute leur place ; leur portée didactique a souvent été soulignée. Les acteurs étaient des esclaves appartenant à de riches citoyens qui finançaient donc la vie du théâtre.

Avec la christianisation de l’empire et la fin du polythéisme, le théâtre a été interdit car il n’était plus licite d’honorer les dieux romains. L’édifice a donc été abandonné et a servi de carrière pour la construction d’autres bâtiments (églises, cathédrale de la ville…) ; les blocs de calcaire et de marbre qui servaient au parement du théâtre se retrouvent un peu partout dans la Vienne moderne. Le site lui-même évolue et les Viennois construisent des habitations dans le théâtre pour héberger une population en augmentation.

De nos jours, le théâtre n’a plus son fond de scène et il manque les décorations et une partie importante des gradins. Mais il n’a pas manqué de nous impressionner… malgré la pluie et la grisaille de cette fin octobre !

D’après le texte de Manel A.

Après le théâtre, nous avons pu découvrir le Temple d’Auguste et de Livie, situé dans l’actuel centre-ville de Vienne. Ce temple romain construit au début du Ier siècle était dédié au culte impérial et permettait d’honorer l’empereur Auguste et son épouse Livie ; et cela jusqu’à la christianisation de l’Empire romain. En effet, le temple devient alors une église chrétienne.

Le temple a été construit entre 27 et 10 avant JC ; il est en calcaire et en marbre. Il connaît de nombreuses modifications par la suite. Il mesure 24 mètres de hauteur et 14,25 de largeur ; il présente 12 colonnes sur la façade et les côtés ainsi qu’une frise. Sur les chapiteaux des colonnes, il y a des feuilles d’acanthe qui le rattachent au style corinthien. À l’intérieur se trouvait, à l’origine, une statue d’Auguste qui a depuis disparu.

Avec la christianisation et le déclin de l’empire, de nombreux temples ont été détruits mais celui de Vienne a, lui, était converti en église au début du VIème siècle et prendre le nom de de Sainte-Marie-la-Vieille, Notre-Dame-de-la-Vieille et Notre-Dame-de-la-Vie.

Aujourd’hui il est classé au titre des monuments historiques et figure sur la liste de 1840. Il est considéré comme l’un des plus beaux monuments de la Vienne antique. 

J’ai pour ma part trouvé l’histoire de ce bâtiment très intéressante ; en le regardant on s’imagine mieux Vienne à cette époque.

D’après le texte de Camille M

Dès le XVIe siècle, érudits et chercheurs se passionnent pour les antiquités qui apparaissent partout sur le territoire de l’ancienne cité. Sur la rive droite, les vestiges des grands thermes publics restés en élévation, et connus sous le nom de Palais du Miroir, attestent de la splendeur passée de la ville romaine. Depuis son ouverture en 1996, le musée livre au sein d’une architecture résolument contemporaine un panorama complet de la vie quotidienne au cours des premiers siècles de notre ère. Portant l’appellation « musée de France », le musée appartient à la catégorie des rares musées de sites français.

La collection est issue de découvertes faites sur place, puis issues de campagnes de fouilles programmées conduites régulièrement depuis 1981.

La visite que nous avons suivie a débuté à l’intérieur du musée ; la médiatrice nous a présenté une plan-relief de Saint-Romain en Gal pour mieux nous situer. Ensuite, elle nous a montré des objets fabriqués et/ou utilisés à l’époque romain pour nous plonger dans l’univers des Viennois. Elle a insisté sur les nombreuses mosaïques présentes dans les maisons. Enfin nous nous sommes rendus à l’extérieur pour découvrir le site archéologique et voir comment s’organisait le quartier : thermes, maisons, échoppes, rues pavées…

J’ai trouvé les explications de notre médiatrice claires et détaillées ; la visite (quoiqu’un peu longue à mon goût !) du site a facilité l’immersion dans l’Antiquité.

D’après le texte de Fantine B.

Au terme de nos visites, nous avons eu la chance d’échanger avec un archéologue su site de Saint Romain. Il s’agit de Jérôme Fage qui nous a expliqué en quoi consistait son métier et quel était son parcours. Retour sur ce temps de partage.

L’archéologie correspond à l’étude de ce qui est ancien ; c’est l’analyse des sources du passé. Une fois cela posé, il convient de préciser que les archéologues peuvent se spécialiser, soit sur une période, soit sur un domaine ; il y a ainsi des archéologues spécialisés dans les fouilles sous-marines, des archéologues spécialistes de la botanique, des animaux, du métal… Certains sont spécialisés dans la reconstitution de paysages en s’appuyant sur la topographie actuelle. D’autres en revanche sont « généralistes ». Il y en a pour tous les goûts !

Pour devenir archéologue, il faut suivre un certain parcours, l’archéologue que nous avons rencontré a passé un bac littéraire avec l’option histoire des arts avant de faire une Licence puis un Master et un Doctorat.

 En France, il n’y a que 3000 archéologues ; c’est peu, surtout si l’on compare avec le nombre de professeurs (850 000 !). Peut-être le salaire assez faible explique-t-il cela ? En effet, il est assez proche du SMIC. Et puis, les conditions de travail ne sont pas toujours très bonnes : dans la boue ou sous un soleil de plomb… et la découverte de trésor est rare !

Pourtant, ce travail peu être très enrichissant ; il permet de se pencher sur les vestiges du passé humain… et pas seulement du passé ancien ! Au jour d’aujourd’hui, beaucoup d’archéologues se penchent en effet sur des vestiges plus récents, comme les tranchées de la Première Guerre mondiale, les bâtiments ou vivaient les esclaves…

Le métier d’archéologue permet aussi de voyager si l’on sait saisir les opportunités. Ainsi, Jérôme Fage est allé sur un site de fouilles en Egypte où il a pu aborder un nouveau terrain sur lequel les conditions de conservation des vestiges diffèrent. Dans le désert, le sol, plus sableux et instable laisse affleurer les vestiges de manière plus évidentes. Lors de ses fouilles en Egypte, Jérôme Fage et ses collègues ont découvert une sorte de grotte qui servait de carrière de pierres pour la construction des pyramides dont la construction durait entre 9 à 10 ans.

Beaucoup d’archéologues disent qu’il faut « faire pour comprendre » (c’est le principe de l’archéologie expérimentale). Par exemple, certains archéologues ont fait une expérience avec une statue moaï afin de mieux comprendre comment ces énormes blocs ont pu être transportés aussi loin des carrières d’où la pierre était extraite. Ils ont pris en compte la forme arrondie de la base de la statue et ont émis l’hypothèse qu’elle pouvait avancer seule si on lui donnait une impulsion. Ils l’ont donc fait se balancer de droite à gauche puis d’avant en arrière et la statue s’est mise à « marcher ». Leur hypothèse semblait donc confirmée !

Tout le monde peut retrouver des vestiges, si quelqu’un trouve un vestige chez lui, il doit le signaler après coup, si cette découverte est fortuite, la personne qui l’a découverte gagne la moitié de la valeur de l’objet ; dans certains cas, elle peut même la conserver. En cas de travaux sur un terrain, des « fouilles préventives » peuvent être réalisées. Dans certains cas, le propriétaire peut obtenir des compensations financières si les vestiges découverts nécessitent une mise en protection.

Jérôme Fage nous a rappelé que le commerce illégal de vestiges archéologiques est sévèrement puni par la loi car l’on considère qu’il nuit à l’intérêt public.

D’après le texte d’Eponine R.

Pour ma part, j’ai été particulièrement intéressée par les mosaïques présentées dans le musée. Notre médiatrice nous a rappelé que les Romains voyaient dans les mosaïques qui décoraient leurs maisons le moyen d’impressionner leurs invités, de leur offrir une sorte de spectacle visuel. Ces mosaïques, situées au sol des salles de réception, dialoguaient avec les fresques murales. Il y avait généralement un thème qui pouvait servir de base à la discussion avec les invités. La finesse et la richesse de ces décorations en disaient long sur le statut social de l’hôte.

La mosaïque est un art assez technique puisqu’il s’agit d’un assemblage de tessons de céramiques ou en pâte de verre. Ces tessons sont colorés grâce à l’ajout de pigments plus ou moins éclatants permettant de composer de véritables puzzles. Leur fragilité explique que beaucoup aient disparu et que les ensembles présentés à Saint Romain soient conservés avec le plus grand soin après avoir été extraits des sites où ils ont été découverts.

D’après le texte de Charles B.

Après notre petite balade à l’intérieur du musée, nous avons visité le site archéologique du musée. Il s’étend sur 7 hectares. Dans cette petite ville, on trouve des rues qui organisent l’espace. Elles sont pavées de granite et ponctuées de bouches d’égout qui permettent d’évaluer les eaux de pluies et les eaux usées.

Parmi les édifices dont on a retrouvé les fondations, il y a les thermesdont notre guide nous a rappelé l’importance en terme d’hygiène et de sociabilité avant de nous préciser l’organisation en trois parties distinctes :  

?  Caldarium (salle chaude)

?  Tepidarium (salle tiède)

?  Frigidarium (salle froide)

Qui dit Caldarium, dit chauffage ! Les Romains avaient conçu tout un système ingénieux de chauffage au sol. Les esclaves alimentaient le feu pour chauffer l’eau des bassins mais aussi celle des douches. La chaleur était véhiculée grâce à un système de piliers en briques creuses dont nous avons pu observer les vestiges. Cette méthode est vraiment très ingénieuse pour l’époque.

À proximité, nous avons pu voir les latrines (toilettes) dont le fonctionnement témoigne là encore de l’ingéniosité des Romains. Les eaux usées étaient évacuées vers les égouts qui se déversaient dans le Rhône, l’eau potable venant, elle, des montagnes alentours via des aqueducs. Si ces latrines étaient collectives et étaient un lieu de sociabilité de premier ordre, rappelons tout de même que les femmes et les hommes étaient toujours séparés !

Tout autour des thermes où nous avons passé un bon moment, il y a des maisons romaines dont certaines étaient luxueuses. On retrouve le péristyle entouré de colonnes au milieu de la maison avec un bassin. Certaines disposaient d’une salle de bain privée, à proximité de la chambre se nommant cubiculum en latin.

Le triclinium était la salle à manger, une pièce conviviale organisée pour accueillir les hôtes de la famille pour un banquet que l’on prenait allongés sur des banquettes. On nous a rappelé que les Romains mangeaient de la main droite, la gauche (sinistra) portant malheur. Nous pouvons faire le lien avec les mosaïques présentées par Eponine qui servaient de décor à ces banquets pris le soir et où on dégustait le garum importé grâce aux navires qui sillonnaient le Rhône…

Pour terminer, rappelons que le site de Saint Romain n’a pas encore livré tous ses secrets et qu’il devrait être de nouveau fouillé dans les années à venir…