Un stage intensif à l’Ecole du Louvre

Angèle V., élève de terminale HIDA spé a eu la chance de pouvoir suivre le stage de l’Ecole du Louvre organisé fin février à Paris. On lui laisse la parole !

J’ai eu la chance, pendant une semaine, de pouvoir aller à Paris pour suivre des cours à l’École du Louvre ; j’ai aussi pu aller dans des musées et participer à plusieurs activités annexes.

Ce qu’il faut d’abord savoir, c’est que je suis partie grâce au programme Égalité des chances de la fondation Culture et diversité. Cette fondation organise des stages dans plusieurs grandes écoles dans différents domaines, qu’il s’agisse des arts (l’Ecole du Louvre !), l’architecture, la mode etc. Ces stages d’une semaine, très complets, permettent aux élèves qui n’habitent pas Paris, et en fonction de critères sociaux, de découvrir l’école dans laquelle ils veulent aller sans s’autocensurer.

La participation au stage suit un calendrier bien précis. D’abord, la fondation communique auprès des lycées, et plus particulièrement des professeurs en charge des enseignements artistiques. Au lycée, ce sont les professeurs d’Histoire des arts qui nous ont parlé de ce stage et qui nous ont également transmis le lien pour pouvoir remplir le formulaire demandé pour tenter de participer au stage. Après l’avoir rempli et renvoyé, on attend que le dossier soit examiné et, éventuellement, accepté (il y a beaucoup de demandes et le  nombre de places est limité). Après cela, c’est l’étape administrative qui commence : validation de l’inscription, organisation pratique…

Pour notre session (je pense que cela doit être pareil pour tous les stages), un groupe WhatsApp a été créé permettant à tous les participants de faire connaissance et de poursuivre les échanges à l’issue du stage. Pour ma part, je suis allée aux Portes ouvertes de l’Ecole, ce qui m’a permis de rencontrer certains des élèves avec qui j’allais faire le stage.

Les gens de cette session 2022-2023, étaient très sympas et le « feeling » est vraiment passé tout de suite, les sujets de discussion n’ont absolument pas manqué !

Le dimanche 20 février 2023, dans l’après-midi, j’ai pris le train qui allait m’emmener à Lyon Part-Dieu. Les billets nous avaient été envoyés bien avant le voyage pour que nous puissions bien repérer l’heure du départ, le train… Arrivée à Lyon, j’ai attendu mon train pour Paris. Je devais le prendre en même temps que deux filles du stage qui venaient, elles, d’Albertville. Quand elles sont arrivées à Lyon, nous nous sommes retrouvées dans la file pour accéder au train et nous avons déjà commencé à faire connaissance. Puis, comme nous étions séparées dans le train j’ai écouté un podcast (« Au cœur de l’Histoire » sur Madame de Maintenon… pour les curieuses et curieux que ça intéresse : https://youtu.be/0ec9H0La5GM).

A l’arrivée à Paris Gare de Lyon, nous avons rejoint la personne du stage qui devait nous emmener à l’auberge ; pour notre groupe, c’était Aurore, une jeune femme ayant fait des études de danse et qui s’est avérée très accueillante et sympathique. Puis nous avons pris le métro pour rejoindre le lieu où nous allions dormir pendant le reste de la semaine. Eh ! Quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver aux MIJE dans le quartier du Marais ! Le QG de la section Histoire des Arts lorsqu’elle se rend « à la capitale » pour son superbe voyage annuel !

Nous nous retrouvons alors dans la salle commune avec les autres étudiants du stage avant de monter nous installer dans nos chambres. Toutes mes colocataires étaient très sympas ; le séjour débutait bien ! Puis nous avons rejoint le restaurant, près de la Tour Eiffel (yes !) pour dîner, ce qui fut l’occasion de faire plus ample connaissance mais comme nous étions 35, il était illusoire de penser qu’en une soirée j’allais connaître tout le monde ! A la sortie du restaurant, des jeux ont été organisés pour faire connaissance et mieux connaître les règles de vie durant le stage ; nos encadrantes avaient clairement une âme de mime !! Ainsi se terminait cette première journée… une belle introduction !

Après un réveil matinal et un petit-déjeuner à l’auberge, nous voilà partis en métrop pour l’Ecole… Tous les jours nous allions prendre la même ligne, de quoi bien la connaître et se sentir presque parisienne !

Arrivés à l’Ecole, nous avons été reçus par les « officiels » (la directrice de l’école, celle de la fondation, des représentants du gouvernement et des musées de France) pour une présentation de l’Ecole. Puis chacun notre tour, nous nous sommes présentés brièvement.

Après cela, nous sommes entrés dans le vif du sujet avec une première séance visant à présenter le concours d’entrée, les différents attendus et les épreuves, la scolarité dans l’Ecole… Il était temps de déjeuner ! Pour ma part, j’ai dégusté le superbe sandwich offert par l’Ecole dans le Jardin des Tuileries, avec vue sur le Musée d’Orsay !

Retour aux choses sérieuses avec un cours de méthodologie de la description d’œuvres avec deux dames qui étaient passionnées (et qui le faisaient ressentir !) et qui se sont vraiment mises à  notre place pour être le plus claires possible. Puis nous avons pu faire un exercice blanc de description des Epoux Arnolfini de Jan Van Eyck, histoire de nous mettre en jambe car il s’agit d’une épreuve du concours, de même que l’exercice de repérage auquel nous nous sommes aussi frottés avant de suivre un TDO (entendez Travail Dirigé devant les Œuvres) au Louvre.

Eugène Delacroix (1798-1863), La Liberté guidant le peuple, 1830, huile sur toile, 260 x 325 cm, Musée du Louvre, Paris

Nous étions en deux groupes ; dans le mien, nous avons pu voir La Liberté guidant le peuple et David vainqueur de Goliath (un diptyque tournant… qui ne l’est plus aujourd’hui pour des questions de conservation). La guide était très intéressante et elle nous a permis de participer à la description des œuvres, mais aussi de partager notre ressenti.

Nous sommes ensuite rentrés à pied à l’auberge pour voir Paris et la Seine de nuit avant de prendre un repos bien mérité !

Le mardi matin, après avoir eu une correction de nos exercices de repère dans l’espace et le temps, nous avons eu quelques autres exemples pour mieux comprendre les attendus de l’épreuve.

Après cela, nous avons enchaîné avec un premier cours intitulé « Les œuvres et leur contexte » ; en l’occurrence, il s’agissait d’une séquence sur l’Antiquité qui nous a permis d’avancer dans l’étude des œuvres constituant la liste proposée au concours.

Nous avons poursuivi cette journée, toujours avec le sourire, avec la correction de l’épreuve blanche de description. Nous avons été bien encouragés par les enseignantes !

Last but not least, une séance… français ! Eh ! oui, la langue est importante en art aussi ! La professeure venait d’un lycée voisin ; elle a écouté nos questions et a pris en compte nos besoins. Ce qui est sûr, c’est qu’un petit rafraîchissement ne fait jamais de mal !!

Il y eut une nuit, il y eut un matin… Troisième jour ! Nous reprenons nos cours « les œuvres et leur contexte », cette fois sur le Moyen-Âge puis sur la Renaissance et les Temps modernes. Après cela, il était temps de déjeuner… et de prendre l’air !!

Tout en mangeant nos sandwichs nous sommes allés vers la gare pour nous rendre chez notre cher Louis, je parle bien sûr de Louis XIV ! Car, oui, nous voilà partis à Versailles. C’est Hélène Charabini qui nous a fait la visite et qui nous a mis dans le bain en nous expliquant quelles auraient été les conditions de notre arrivée au château du temps du roi Soleil !

Même si j’étais déjà venue à Versailles avec la classe d’Histoire des Arts l’an passé, notre cicérone a quand même réussi à nous apprendre de nouvelles choses ultra intéressantes ! Versailles, on n’en fait jamais complètement le tour !

Dans le RER du retour, nous en profitons pour poser plein de questions à Hélène, sur Versailles et le roi Soleil. Il y en a eu sur ses amantes (le retour de Mme de Maintenon !), sur l’affaire des poisons, les enfants des rois… Et malgré la fatigue, personne ne s’est endormi et nous avons tous écouté ses anecdotes et ses histoires palpitantes et passionnantes. Même une petite fille qui ne devait avoir que dix ans était très intéressée par notre guide et lui a même posé des questions ! Cette dame était vraiment passionnante et on ne peut pas décrocher quand elle nous parle ! Cette superbe visite de Versailles m’a fait mieux comprendre et mieux apprécier cette œuvre d’art total.

Retour à l’auberge et après le repas nous avons eu une présentation des différents clubs de l’Ecole, de la junior entreprise et du BDE (bureau des élèves). Pour se détendre et s’amuser un peu, nous avons ensuite fait une soirée jeux entre nous

Nous sommes donc maintenant jeudi et il ne nous reste plus (malheureusement) que trois jours à passer ensemble. Nous avons donc commencé par de la méthode sur la composition d’histoire de l’art, puis mon groupe s’en va à la BNF (Bibliothèque Nationale de France) pour pouvoir y admirer les œuvres et la salle ovale qui est très impressionnante, les autres étaient au Musée Guimet.

A notre retour à l’Ecole, après le traditionnel sandwich, nous avons fait un entraînement à la composition sur le thème « Art et Sacré ». C’était fort intéressant ! Nous avons compris que c’est en vue de cet exercice qu’il est nécessaire de bien maîtriser la liste des œuvres que l’Ecole propose tous les ans ! A bon entendeur ! Après cela, nous avons eu une présentation de la fondation Culture et Diversité, celle grâce à laquelle nous avons participé à ce stage. On nous a présenté les aides et les bourses que la fondation propose pour aider les étudiants à suivre des études supérieures.

Après cela, nous n’avons eu qu’à traverser le pont pour nous retrouver en visite libre au Musée d’Orsay, une ancienne gare transformée en musée. A titre personnel, j’ai profité de la liberté qui nous était offerte pour voir Le Déjeuner sur l’herbe de Manet, certains tableaux de Berthe Morisot, de Caillebotte, de Renoir, de Van Gogh, et bien d’autres,… .

Malgré la fatigue et quelques ampoules, j’ai choisi de rentrer à l’auberge à pied pour profiter (encore !) des bords de Seine et discuter (encore !) avec les élèves ! Ces discussions auront vraiment été intéressantes et auront été l’un des points forts de ce séjour… avec les soirées jeux !

Puis arrive déjà l’avant-dernier jour de notre séjour…
Nous allons avec le sourire à l’Ecole, pour les cours matinaux. Et en ce vendredi matin, nous travaillons encore les œuvres et leur contexte sur le XIXème et le XXème siècle. Ainsi, nous aurons un tour d’horizon complet !
Nous avons ensuite rempli nos petits estomacs pour pouvoir apprécier le reste de notre journée. Pour ce vendredi après-midi, nous avons eu la correction de la composition de l’histoire des arts que nous avions faite le jour précédent. Nous avons pu exprimer nos doutes et poser nos questions!
Puis, avec mon groupe, nous voilà partis au Musée Guimet qui rassemble la plupart des œuvres orientales de la collection privée de M. Guimet ainsi qu’une partie des collections du Musée du Louvre. La guide qui nous a accueillis a tenté l’Ecole du Louvre deux fois et a fini par l’avoir, ce qui montre qu’il faut parfois être patient et persévérant ! Quoi qu’il en soit, elle nous a proposé une superbe visite du musée et nous avons vu certaines œuvres de la liste proposée au concours. Business is business !

Puis nous sommes rentrés, nous avons mangé tôt… car nous étions attendus pour une croisière en « bateau mouche » ! Ainsi, nous avons pu voir différemment les monuments de Paris : le Louvre et le Musée d’Orsay, le Panthéon, la Zouave de l’Alma qui permet de mesurer le niveau de la Seine, la tour Eiffel, etc.

Vue des salles du Musée Guimet

Puis nous sommes rentrés à l’auberge en métro, très heureux de la soirée. Après un petit « Qui est-ce ? » sur les œuvres de la liste pour bien finir la soirée, nous avons commencé les valises. Car, oui, Paris, c’est (presque !) fini !

Je me lève en ce dernier jour de stage avec un petit pincement au cœur. Mais, je me ressaisis car le concours blanc n’attend pas ! L’épreuve terminée, nous prenons notre dernier repas tous ensemble. Puis arrive l’heure des premiers départs ; il est temps de se dire au 22 avril pour le concours.

Quelques heures plus tard, me voilà de retour à Châteaucreux où mes parents m’attendent, impatients que je leur raconte souvenirs et anecdotes, que je fasse part des connaissances acquises et de tout ce que m’a apporté ce stage, c’est à dire BEAUCOUP !!

Si vous, cher lecteur, vous avez l’occasion et la chance de pouvoir participer à ce stage, je n’aurais qu’un mot : « foncez »! Cela vous apportera beaucoup !

Un GRAND MERCI à la Fondation Culture et Diversité, à l’Ecole du Louvre et à ses super encadrantes qui ont renforcé ma motivation à travailler en vue du concours d’entrée à l’Ecole ! MERCI à tous les élèves du stage avec qui j’ai passé une superbe semaine à Paris ! Je suis heureuse d’avoir pu rencontrer des gens géniaux, des passionnés de culture comme moi !

Et merci à mes professeurs d’HIDA de m’avoir informée de l’existence du programme, et de m’avoir soutenue.

Merci aussi à mes copains de classe qui m’ont récupéré les cours pour le côté moins amusant du retour…

Pour aller plus loin :

Site de l’Ecole du Louvre : https://www.ecoledulouvre.fr/

Site de la Fondation Culture et diversité – programme Egalité des chances : https://youtu.be/9YFtISOCELU

Site de la fondation : https://www.fondationcultureetdiversite.org/fondation

Autodidaxie… énigme résolue ?!

Le 2 décembre dernier, les élèves inscrits en terminale HIDA spé se sont rendus chez nos amis du MAMC+ de Saint-Etienne pour visiter l’exposition « L’énigme autodidacte ». Evaëlle DSG nous livre ses impressions. Merci à elle!

« Nous sommes allés, dans le cadre de la spécialité Histoire des arts, visiter l’exposition « L’énigme autodidacte » au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint Etienne ; le commissariat de cette exposition qui se tient jusqu’au 3 avril 2022 a été assuré par Charlotte Laubard. Cette enseignante en école d’art a mené une enquête minutieuse pour résoudre l’une des grandes énigmes de l’Histoire de l’Art : l’autodidaxie ou comment produire des oeuvres d’art sans avoir été initié, formé (formaté?), policé? Cette exposition met donc en lumière des artistes (dont beaucoup de femmes) pratiquant ce qui relève peu ou prou de l’« Art Brut ». Nous pouvons ici rappeler ce que ce concept doit au grand Jean Dubuffet qui considérait que cette pratique artistique se caractérisait par l’indifférence de l’artiste à l’opinion d’autrui et par des références marginales mettant en avant la « mythologie » personnelle de l’artiste « brut ». Certains parlent «d’art des fous » pour évoquer cette pratique parfois proche, en effet de « l’art thérapie ».

Emma Kunz, Sans titre n°015, crayon, 93 x 93 cm, présenté au MAMC+ de Saint Etienne

L’exposition s’étale sur 1000m² et accueille plus de 200 œuvres. Parmi elles, nous retrouvons celles d’artistes des quatre coins du monde, telles qu’Irma Blank, Emma Kunz, Judith Scott, Ceija Stojka, Carole Rama ou encore Wendy Vanity. Autant d’univers artistiques et personnels différents et fascinants!

J’ai tout d’abord été séduite par la variété des types d’arts présentés car en effet, nous retrouvons aussi bien des photographies, que des sculptures, tableaux, écrans de télévisions, objets en tous genres en pâte à modeler… puis impressionnée par la diversité que l’art Brut peut créer à travers les différents artistes. Il laisse libre court à l’imagination et à la sensibilité de chacun ; une liberté qui concerne aussi bien l’artiste que le regardeur/spectateur. Par exemple, nous retrouvons l’artiste Emma Kunz, magnétiseuse et télépathe de profession qui réalisait ses tableaux grâce à un pendule puis reliait ensemble, les points qu’elle obtenait à l’aide d’un crayon de couleur ou d’un crayon gras. Pour elle, ses œuvres étaient des « matérialisations des forces magnétiques ». J’ai trouvé cette manière de traiter l’art très originale et mystérieuse. Que nous soyons adeptes ou non, il faut bien reconnaître que le résultat obtenu est « bufflant »…et curieusement symétrique.

En parcourant les salles de l’exposition ma curiosité, tout comme celle de la plupart de mes camarades, a été piquée par une œuvre en particulier : une salle composée uniquement de murs blancs éclairés par une agressive lumière très claire, presque aveuglante. Cette oeuvre de Tania Mouraud est une oeuvre immersive qui nécessite d’y pénétrer pour l’appréhender et l’apprécier. Nous avons donc eu la possibilité d’entrer seuls dans cette étroite pièce et de la laisser nous procurer des émotions et des sensations. Certains d’entre nous ont ressenti un certain onirisme et y trouver une ambiance invitant à la relaxation et redonnant de l’énergie… quand d’autres y ont plutôt  vu une salle de torture !

Vue des salles du MAMC+ « L’énigme autodidacte »

J’ai trouvé cette œuvre de Tania Mouraud intéressante car elle offre l’opportunité aux visiteurs d’expérimenter de nouvelles sensations et de laisser libre cours à leur imagination et à leur sensibilité. En effet, certains dansaient, fermaient les yeux, marchaient, se couchaient… profitaient tout simplement de ce moment dépourvu de tout regard pour faire ce qu’ils avaient envie. Je vous conseille fortement de visiter cette exposition car il y en a pour tous les goûts (pour peu que l’on accepte de se laisser surprendre par ces oeuvres toutes plus originales et novatrices les unes que les autres!) et elle met en valeur des génies formés à « l’école de la vie »! »

Italiam! Italiam!

Nicolas Poussin, La mort de Chioné (détail), 1622, huile sur toile, 109,5 x 159,5 cm, Musée des Beaux Arts de Lyon

C’est par une belle journée de novembre que nos terminales HIDA spé se sont rendus à Lyon, au Musée des Beaux Arts, pour suivre une visite de haute volée autour de l’un de nos thèmes au programme : « Le voyage des artistes en Italie ».

Sur les traces italiennes au MBA

Notre médiatrice, diplômée de l’Ecole du Louvre, a su nous faire voyager en nous faisant découvrir les toiles de Poussin, de Vouet, de Cretey et de bien d’autres… Un régal! Mais, nous attendons avec gourmandise le billet de Stella qui s’est proposée pour partager ses impressions…

Simon Vouet, autoportrait, 1626-1627, huile sur toile, 45 x 36,5 cm, Musée des Beaux-Arts de Lyon

Dans le même temps, les élèves de 2nde HIDA parcouraient les salles dévolues aux Arts de l’Islam en lien avec la question de programme dédiée à Al-Andalus. Une médiation riche et dynamique qui a su séduire le public! Maëlle R. et Lisa K. nous en disent plus.

Vue intérieure de la salle de prière de la Grande Mosquée de Saint Etienne

« Nous avons pris le train à la gare de Bellevue de 8h21 pour une arrivée à Lyon Perrache une heure plus tard. Nous sommes directement allés au Musée des Beaux-Arts dont nous avons pu visiter la section dédiée aux Arts de l’Islam. Avant cela, il nous a été rappelé qu’avant d’être un musée, l’imposant édifice avait été une abbaye et qu’il avait été profondément remanié du XVIIe ; il expose depuis le XIXème siècle des peintures, des sculptures et des objets anciens et modernes. Le musée a été rénové et les vitrines ont été réorganisées dans les années 1990. Cette visite a été faite par Marie-Eve qui a eu un master à l’Ecole du Louvre et a travaillé dans l’art à Grenoble. Elle a obtenu un autre master en traduction, elle est maintenant médiatrice au musée des Beaux Arts à Lyon.

Qu’entend-on par « art de l’Islam »? C’est l’ensemble des productions artistiques réalisées dans l’aire culturelle musulmane du IXème au XIXème siècle ; il s’agit des objets artistiques produits autour du Bassin Méditerranéen, notamment en Espagne, en Turquie, en Égypte ou encore Inde. La géométrie, notamment la symétrie, est très importante dans l’art de l’Islam. De même que les motifs végétaux ou la calligraphie.

Entrée du Musée des Beaux Art de Lyon, place des Terreaux

Nous avons particulièrement insisté sur l’exposition intitulée : « Le génie de l’Orient : l’Europe moderne et les arts de l’Islam ». Une œuvre a particulièrement retenu notre attention sur ce parcours. Ce panneau en bois minutieusement gravé, qui est en fait un élément d’un cénotaphe au nom du sultan Baybard Ier. C’est donc un morceau de tombeau créé vers 1277 probablement à Alep ou Damas. Il est caractéristique de l’art islamique car il présente des lignes symétriques et géométriques et des inscriptions arabes dans la partie supérieure. Les gravures représentent de grandes lignes se croisant et formant des étoiles ; entre elles, se trouvent des vides qui ont été remplis si on observe bien par des gravures représentant de la végétation. Nous trouvons très intéressant le fait que chaque gravure ait une signification. Par exemple, les étoiles représentent die et la végétation représente le paradis.

Elément de cénotaphe au nom du Sultat Baybars, vers 1277, panneau en peuplier, buis et jujubier, marqueterie de bois et d’ivoire, 136 x 180 cm, Musée des Beaux Arts de Lyon

Après avoir vu cette œuvre nous avons continué notre visité plutôt du côté de la Turquie, de l’Iran et de l’Espagne avec de belles céramiques. Dans cette exposition, nous pouvons voir un grand nombre d’œuvres avec une couleur que l’on a beaucoup retrouvée : le bleu. Foncé ou clair virant légèrement au vert (un bleu turquoise), le bleu est très présent fans les productions islamiques, notamment sur les céramiques et particulièrement en Turquie. Ces céramiques évoquent un lien fort avec la nature et rappellent les productions chinoises quant aux tulipes, stylisées, « géométrisées », elles sont typiquement turques. Nous tenions à aborder ce point car nous avons été surprises de retrouver des couleurs si vives mais qui sont un véritable plaisir pour les yeux!

Pour finir sur une œuvre qui est l’une des principales expressions artistiques de la civilisation islamique, nous avons choisi le Plat à marli chantourné en céramique. Ce plat a été fabriqué vers 1555 à Iznik en Turquie. Le décor avec ces couleurs éclatantes (bleu et blanc) montre, là encore, l’influence chinoise. Les poteaux sont inspirés de motifs décoratifs traditionnels de l’Égypte, de l’Empire persan ou de la Chine ; on retrouve donc des motifs floraux issus du répertoire chinois : lotus, grenade ou pivoine… Le décor floral de ce plat est peint avec une exceptionnelle dextérité ; deux longs brins de jacinthe formant une sorte de mandorle entourent un éventail de palmes. Tout simplement superbe!

Plat à marli chantourné, vers 1555, céramique siliceuse à décor peint sur engobe siliceux sous glaçure plombifère, 7,5 x. 36 cm, Musée des Beaux Arts de Lyon

Cette demi-journée à Lyon a été riche en découvertes et très intéressante car elle nous a permis de mieux appréhender la culture et l’art de l’Islam. Et nous parlons aux noms de tout le groupe pour dire que nous avons apprécié cette visite au Musée des Beaux-Arts et remercions nos professeurs de nous avoir accompagnés et de nous avoir permis de découvrir tout cela. »