Bienvenue à Vienna!

Le 20 octobre dernier, les élèves de 2nde 9 et les élèves de 2nde Histoire des Arts se sont rendus à Vienne en Isère. Après une visite du théâtre antique, du temple d’Auguste et Livie et des ruelles de la vieille ville, ils ont pu déambuler dans le Musée archéologique de Saint Romain en Gal.

On leur laisse la parole !

D’après le texte de Mélysse P

Au cours de l’histoire la ville de Vienne a connu de nombreux changements qui peuvent brouiller la lecture du paysage urbain mais le travail des archéologues et des historiens a permis de mieux comprendre ces évolutions. Insistons sur le rôle des Romains qui ont conquis le territoire de ce qui allait devenir Vienna avant de l’agrandir et de l’embellir en y construisant de nombreux bâtiments. En effet, dans l’Antiquité, on trouvait à Vienne les équipements caractéristiques d’une cité romaine : un théâtre (que nous avons visité !) édifié pour rendre hommage à Dionysos le dieu de la vigne et du vin, un odéon, un forum, des temples, mais aussi des infrastructures portuaires qui témoigne de la place que Vienne occupait dans le commerce gallo-romain.

Revenons peut-être sur le théâtre dont les vestiges impressionnent encore aujourd’hui ! Il pouvait accueillir 18000 spectateurs (7000 aujourd’hui), soit l’essentiel de la population de la ville qui rassemblait régulièrement selon une organisation bien précise : Les plus riches et les puissants étaient au premier rang, les esclaves au dernier… Rappelons peut-être que les spectacles qui y étaient donnés étaient gratuits.

Les spectacles, justement… Il s’agissait de tragédies dans lesquelles les dieux romains avaient toute leur place ; leur portée didactique a souvent été soulignée. Les acteurs étaient des esclaves appartenant à de riches citoyens qui finançaient donc la vie du théâtre.

Avec la christianisation de l’empire et la fin du polythéisme, le théâtre a été interdit car il n’était plus licite d’honorer les dieux romains. L’édifice a donc été abandonné et a servi de carrière pour la construction d’autres bâtiments (églises, cathédrale de la ville…) ; les blocs de calcaire et de marbre qui servaient au parement du théâtre se retrouvent un peu partout dans la Vienne moderne. Le site lui-même évolue et les Viennois construisent des habitations dans le théâtre pour héberger une population en augmentation.

De nos jours, le théâtre n’a plus son fond de scène et il manque les décorations et une partie importante des gradins. Mais il n’a pas manqué de nous impressionner… malgré la pluie et la grisaille de cette fin octobre !

D’après le texte de Manel A.

Après le théâtre, nous avons pu découvrir le Temple d’Auguste et de Livie, situé dans l’actuel centre-ville de Vienne. Ce temple romain construit au début du Ier siècle était dédié au culte impérial et permettait d’honorer l’empereur Auguste et son épouse Livie ; et cela jusqu’à la christianisation de l’Empire romain. En effet, le temple devient alors une église chrétienne.

Le temple a été construit entre 27 et 10 avant JC ; il est en calcaire et en marbre. Il connaît de nombreuses modifications par la suite. Il mesure 24 mètres de hauteur et 14,25 de largeur ; il présente 12 colonnes sur la façade et les côtés ainsi qu’une frise. Sur les chapiteaux des colonnes, il y a des feuilles d’acanthe qui le rattachent au style corinthien. À l’intérieur se trouvait, à l’origine, une statue d’Auguste qui a depuis disparu.

Avec la christianisation et le déclin de l’empire, de nombreux temples ont été détruits mais celui de Vienne a, lui, était converti en église au début du VIème siècle et prendre le nom de de Sainte-Marie-la-Vieille, Notre-Dame-de-la-Vieille et Notre-Dame-de-la-Vie.

Aujourd’hui il est classé au titre des monuments historiques et figure sur la liste de 1840. Il est considéré comme l’un des plus beaux monuments de la Vienne antique. 

J’ai pour ma part trouvé l’histoire de ce bâtiment très intéressante ; en le regardant on s’imagine mieux Vienne à cette époque.

D’après le texte de Camille M

Dès le XVIe siècle, érudits et chercheurs se passionnent pour les antiquités qui apparaissent partout sur le territoire de l’ancienne cité. Sur la rive droite, les vestiges des grands thermes publics restés en élévation, et connus sous le nom de Palais du Miroir, attestent de la splendeur passée de la ville romaine. Depuis son ouverture en 1996, le musée livre au sein d’une architecture résolument contemporaine un panorama complet de la vie quotidienne au cours des premiers siècles de notre ère. Portant l’appellation « musée de France », le musée appartient à la catégorie des rares musées de sites français.

La collection est issue de découvertes faites sur place, puis issues de campagnes de fouilles programmées conduites régulièrement depuis 1981.

La visite que nous avons suivie a débuté à l’intérieur du musée ; la médiatrice nous a présenté une plan-relief de Saint-Romain en Gal pour mieux nous situer. Ensuite, elle nous a montré des objets fabriqués et/ou utilisés à l’époque romain pour nous plonger dans l’univers des Viennois. Elle a insisté sur les nombreuses mosaïques présentes dans les maisons. Enfin nous nous sommes rendus à l’extérieur pour découvrir le site archéologique et voir comment s’organisait le quartier : thermes, maisons, échoppes, rues pavées…

J’ai trouvé les explications de notre médiatrice claires et détaillées ; la visite (quoiqu’un peu longue à mon goût !) du site a facilité l’immersion dans l’Antiquité.

D’après le texte de Fantine B.

Au terme de nos visites, nous avons eu la chance d’échanger avec un archéologue su site de Saint Romain. Il s’agit de Jérôme Fage qui nous a expliqué en quoi consistait son métier et quel était son parcours. Retour sur ce temps de partage.

L’archéologie correspond à l’étude de ce qui est ancien ; c’est l’analyse des sources du passé. Une fois cela posé, il convient de préciser que les archéologues peuvent se spécialiser, soit sur une période, soit sur un domaine ; il y a ainsi des archéologues spécialisés dans les fouilles sous-marines, des archéologues spécialistes de la botanique, des animaux, du métal… Certains sont spécialisés dans la reconstitution de paysages en s’appuyant sur la topographie actuelle. D’autres en revanche sont « généralistes ». Il y en a pour tous les goûts !

Pour devenir archéologue, il faut suivre un certain parcours, l’archéologue que nous avons rencontré a passé un bac littéraire avec l’option histoire des arts avant de faire une Licence puis un Master et un Doctorat.

 En France, il n’y a que 3000 archéologues ; c’est peu, surtout si l’on compare avec le nombre de professeurs (850 000 !). Peut-être le salaire assez faible explique-t-il cela ? En effet, il est assez proche du SMIC. Et puis, les conditions de travail ne sont pas toujours très bonnes : dans la boue ou sous un soleil de plomb… et la découverte de trésor est rare !

Pourtant, ce travail peu être très enrichissant ; il permet de se pencher sur les vestiges du passé humain… et pas seulement du passé ancien ! Au jour d’aujourd’hui, beaucoup d’archéologues se penchent en effet sur des vestiges plus récents, comme les tranchées de la Première Guerre mondiale, les bâtiments ou vivaient les esclaves…

Le métier d’archéologue permet aussi de voyager si l’on sait saisir les opportunités. Ainsi, Jérôme Fage est allé sur un site de fouilles en Egypte où il a pu aborder un nouveau terrain sur lequel les conditions de conservation des vestiges diffèrent. Dans le désert, le sol, plus sableux et instable laisse affleurer les vestiges de manière plus évidentes. Lors de ses fouilles en Egypte, Jérôme Fage et ses collègues ont découvert une sorte de grotte qui servait de carrière de pierres pour la construction des pyramides dont la construction durait entre 9 à 10 ans.

Beaucoup d’archéologues disent qu’il faut « faire pour comprendre » (c’est le principe de l’archéologie expérimentale). Par exemple, certains archéologues ont fait une expérience avec une statue moaï afin de mieux comprendre comment ces énormes blocs ont pu être transportés aussi loin des carrières d’où la pierre était extraite. Ils ont pris en compte la forme arrondie de la base de la statue et ont émis l’hypothèse qu’elle pouvait avancer seule si on lui donnait une impulsion. Ils l’ont donc fait se balancer de droite à gauche puis d’avant en arrière et la statue s’est mise à « marcher ». Leur hypothèse semblait donc confirmée !

Tout le monde peut retrouver des vestiges, si quelqu’un trouve un vestige chez lui, il doit le signaler après coup, si cette découverte est fortuite, la personne qui l’a découverte gagne la moitié de la valeur de l’objet ; dans certains cas, elle peut même la conserver. En cas de travaux sur un terrain, des « fouilles préventives » peuvent être réalisées. Dans certains cas, le propriétaire peut obtenir des compensations financières si les vestiges découverts nécessitent une mise en protection.

Jérôme Fage nous a rappelé que le commerce illégal de vestiges archéologiques est sévèrement puni par la loi car l’on considère qu’il nuit à l’intérêt public.

D’après le texte d’Eponine R.

Pour ma part, j’ai été particulièrement intéressée par les mosaïques présentées dans le musée. Notre médiatrice nous a rappelé que les Romains voyaient dans les mosaïques qui décoraient leurs maisons le moyen d’impressionner leurs invités, de leur offrir une sorte de spectacle visuel. Ces mosaïques, situées au sol des salles de réception, dialoguaient avec les fresques murales. Il y avait généralement un thème qui pouvait servir de base à la discussion avec les invités. La finesse et la richesse de ces décorations en disaient long sur le statut social de l’hôte.

La mosaïque est un art assez technique puisqu’il s’agit d’un assemblage de tessons de céramiques ou en pâte de verre. Ces tessons sont colorés grâce à l’ajout de pigments plus ou moins éclatants permettant de composer de véritables puzzles. Leur fragilité explique que beaucoup aient disparu et que les ensembles présentés à Saint Romain soient conservés avec le plus grand soin après avoir été extraits des sites où ils ont été découverts.

D’après le texte de Charles B.

Après notre petite balade à l’intérieur du musée, nous avons visité le site archéologique du musée. Il s’étend sur 7 hectares. Dans cette petite ville, on trouve des rues qui organisent l’espace. Elles sont pavées de granite et ponctuées de bouches d’égout qui permettent d’évaluer les eaux de pluies et les eaux usées.

Parmi les édifices dont on a retrouvé les fondations, il y a les thermesdont notre guide nous a rappelé l’importance en terme d’hygiène et de sociabilité avant de nous préciser l’organisation en trois parties distinctes :  

?  Caldarium (salle chaude)

?  Tepidarium (salle tiède)

?  Frigidarium (salle froide)

Qui dit Caldarium, dit chauffage ! Les Romains avaient conçu tout un système ingénieux de chauffage au sol. Les esclaves alimentaient le feu pour chauffer l’eau des bassins mais aussi celle des douches. La chaleur était véhiculée grâce à un système de piliers en briques creuses dont nous avons pu observer les vestiges. Cette méthode est vraiment très ingénieuse pour l’époque.

À proximité, nous avons pu voir les latrines (toilettes) dont le fonctionnement témoigne là encore de l’ingéniosité des Romains. Les eaux usées étaient évacuées vers les égouts qui se déversaient dans le Rhône, l’eau potable venant, elle, des montagnes alentours via des aqueducs. Si ces latrines étaient collectives et étaient un lieu de sociabilité de premier ordre, rappelons tout de même que les femmes et les hommes étaient toujours séparés !

Tout autour des thermes où nous avons passé un bon moment, il y a des maisons romaines dont certaines étaient luxueuses. On retrouve le péristyle entouré de colonnes au milieu de la maison avec un bassin. Certaines disposaient d’une salle de bain privée, à proximité de la chambre se nommant cubiculum en latin.

Le triclinium était la salle à manger, une pièce conviviale organisée pour accueillir les hôtes de la famille pour un banquet que l’on prenait allongés sur des banquettes. On nous a rappelé que les Romains mangeaient de la main droite, la gauche (sinistra) portant malheur. Nous pouvons faire le lien avec les mosaïques présentées par Eponine qui servaient de décor à ces banquets pris le soir et où on dégustait le garum importé grâce aux navires qui sillonnaient le Rhône…

Pour terminer, rappelons que le site de Saint Romain n’a pas encore livré tous ses secrets et qu’il devrait être de nouveau fouillé dans les années à venir…

En passant par… la Bourgogne!

L’an passé, nos élèves de 2nde option Histoire des Arts ont travaillé sur la notion de patrimoine. Ils ont ainsi réfléchi à ce qui « fait patrimoine », à la manière dont on le restaure et le valorise. Ici et ailleurs. Ils ont ainsi pu échanger avec Mésopotamia qui s’occupe du patrimoine irakien ; avec Ville d’Art et d’Histoire, qui, ici, à Saint-Étienne, s’attelle à la tâche difficile de mettre en avant les traces de la ville d’antan ; avec les élèves du lycée Pierre Coton de Néronde dont la spécialité est la restauration du patrimoine bâti.

Pour conclure ce projet, nous sommes partis trois jours en Bourgogne, à Vézelay, à Guédelon et à Auxerre… Retour sur ce voyage inter-établissement financé par le dispositif « Les Cordées de la réussite ».

Louise, Margot, Ninon et Pauline ont accepté de rendre compte de ces trois jours… Merci à elles ! Bonne lecture !

Premier jour de notre voyage. Après de longues heures de car, nous voilà arrivés à Vézelay, une ville fortifiée datant du Moyen Âge. Vézelay, rappelons-le, est une des quatre portes des chemins de Saint-Jacques et, à ce titre, accueille énormément de monde chaque année… et cela depuis des siècles !

A peine arrivés, nous sommes accueillis par des médiateurs de la Maison du Visiteur qui nous font découvrir le village, mais aussi (et surtout !) la Basilique Sainte Marie-Madeleine qui tire son nom d’une femme particulièrement honorée dans la religion catholique. Une femme connue pour avoir aidé Jésus sur son chemin de croix et pour avoir été la première à découvrir sa résurrection après la Passion…

A la Maison du Visiteur donc, nous commençons par descendre dans une pièce voutée située dans le sous-sol. La pièce était sombre… elle était parfaite pour parler des jeux de lumières qui opèrent dans la basilique représentée ici par une petite maquette en bois. Mais nous prenons pleinement conscience de ce « chemin de lumière » qui apparaît sur le sol et irradie les chapiteaux historiés lorsque nous visitons le monument quelques minutes plus tard.

A cette symbolique lumineuse s’ajoute celle des formes. Et dans cette basilique, la forme que nous percevons très vite est la spirale dont les interprétations sont multiples ; certains y voient une évocation de l’espace et des constellation, d’autres y voient une référence à la nature (coquille d’escargot)… cette spirale, nous avons pu la voir sur le vêtement du Christ qui se situait sur le tympan de l’entrée encadré des signes astrologiques et présidant au Jugement Dernier.

Puisque nous parlons de formes… Comme toute église occidentale, celle de Vézelay aurait dû reprendre la forme d’une croix latine avec sa nef et son transept. Mais en raison de la topographie et de la présence d’une abbaye, elle est amputée d’un bras !

Enfin, sous le sol, une crypte a été aménagée pour accueillir les reliques supposées de Marie-Madeleine…

En visitant cette abbatiale, nous sommes donc littéralement plongés dans l’univers des pèlerins qui, depuis le Moyen-Âge, partent de Vézelay pour Saint Jacques de Compostelle.

C’était très surprenant car rares sont les fois où j’ai pu voir des reliques.

D’après le texte de Margot G

Le jeudi 28 septembre, soit le deuxième jour de notre voyage d’étude en Bourgogne, nous avons eu l’occasion de visiter Guédelon.

Guédelon est un chantier-école situé à Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe ; débuté en 1997, ce chantier a la particularité d’être réalisé uniquement avec des techniques médiévales. Il s’agit de comprendre et de réinvestir les savoir-faire de l’époque de Philippe-Auguste en recourant à l’archéologie expérimentale. Il devrait être terminé aux alentours de 2029.

Le site a été choisi pour sa capacité à fournir les ressources nécessaires au chantier : argile, eau, bois, etc. Comme au Moyen-Âge !

Ce chantier mobilise de nombreux artisans, dont les productions (outils, tuiles, etc) sont utilisées pour la création du château et du village qui l’entoure.

Une centaine de personnes travaillent à Guédelon avec, parmi eux, une cinquantaine d’ouvriers dont les métiers sont nombreux et, pour certains, peu connus (car ils datent du Moyen-Âge). On trouve notamment les métiers suivants : vanneur, menuisier, charpentier, tavaillonneur, tuilier, tailleur de pierres, herboriste, cordier, chartrier et tant d’autres. 

La principale qualité de ce chantier est qu’il est collaboratif. En effet, il est possible, pour des étudiants par exemple, de venir travailler à la construction du château, pendant une certaine période, et en compagnie de professionnels. Un de ses objectifs principaux est donc l’apprentissage, entraînant le partage de connaissances et la transmission des savoir-faire du Moyen-Âge, permettant que ceux-ci ne meurent pas avec le temps.

C’est grâce aux élèves du Lycée de Néronde que nous avons pu visiter ce lieu. Le lycée Pierre Coton de Néronde est un lycée professionnel formant ses élèves à la restauration du patrimoine bâti, à la maçonnerie… Nous avions travaillé avec eux l’année précédant ce voyage, alors que nous étions en classe de seconde option Histoire des Arts, dans le cadre d’un projet partenarial entre nos deux lycées. Ce projet étant axé sur le patrimoine et sa restauration, ce lycée était le partenaire parfait. Chaque année, les élèves nérondois de terminale se rendent, pendant deux semaines, à Guédelon pour y mettre en œuvre leurs techniques.

Leur professeur, M. Lachize, connaît très bien ce lieu et nous en fait une visite détaillée, avec l’enthousiasme et l’amour qu’il a pour Guédelon. Il nous a montré les différentes pièces du château : chambre du seigneur, cuisine, salle de tir…, et nous a décrit les différents matériaux, la pierre notamment, dont trois types sont prélevés dans la carrière : les boutisses, les moellons et les pierres de remplissage.

Dans la seconde partie de la journée, nous avons vu le moulin hydraulique de Guédelon et son prieuré (habituellement fermé au public, mais pas à nous ? ). Le moulin hydraulique s’inspire d’un modèle du XIIème siècle sont certaines des pièces ont été retrouvées à Thervay, dans le Jura, en 2007-2008. Il a donc été reconstruit à Guédelon. Il se marie parfaitement au projet et sa proximité avec le château est représentative du Moyen-Âge car, à cette époque, les moulins ne se situaient jamais loin du château, servant à l’économie du fief. L’eau qui l’alimente lors de son fonctionnement provient de l’étang de Guédelon. La farine qu’il produit sert à faire du pain.

Le prieuré, quant à lui, a été construit en 2012 avec les techniques des des moines bâtisseurs du Moyen-Âge. N’étant pas des professionnels de la maçonnerie, on remarque bien que la technique n’est pas du tout similaire à celle du château. Là encore, il s’agit de faire comme si… pour retrouver les gestes ! Pari réussi ! Car on s’y croirait ! Au Moyen-Âge !

Enfin, nous avons été amenés à interviewer différents artisans. Cet échange nous a permis de prendre conscience de l’ampleur de leur investissement et de leur passion mais aussi des difficultés qui les accompagnent.

Cette journée à Guédelon était hors du temps, tout y est pensé pour que les visiteurs et les ouvriers aient l’impression d’être au Moyen-Âge, ce qui est réussi !

Louise M.

Le dernier jour, nous sommes allés à Auxerre où nous avons été divisés en différents groupes. Certains ont fait une visite de la ville ancienne quand d’autres se sont concentrés sur l’abbaye Saint-Germain, aujourd’hui convertie en musée.

Commençons par la ville d’Auxerre ! C’est une ville à l’architecture assez ancienne ; la plupart des bâtiments en centre-ville sont à colombages (ou à pans de bois) et avec des devantures que l’on ne trouve plus beaucoup de nos jours. Ils témoignent de l’importance de la ville au Moyen-Âge et de l’importance à préserver/restaurer ce patrimoine historique.

Par la suite nous sommes allés visiter la cathédrale Saint-Étienne d’Auxerre. Nous avons d’abord admiré l’extérieur avec son imposante façade gothique ornée de sculptures avant de pénétrer à l’intérieur de l’édifice. Nous avons été subjugués par la beauté de l’architecture et la grandeur du lieu. Là encore les contrastes entre l’ombre et la lumière sont flagrants. Les grandes verrières aux couleurs éclatantes font forte impression. Ce fut une très belle visite malgré notre guide quelque peu . . . spéciale !

L’autre groupe visitait donc en parallèle l’abbaye Saint-Germain construite au XIIème siècle à l’emplacement d’une église plus ancienne datant du IXème siècle. Cette abbaye est consacrée à Saint-Germain dont les reliques ont longtemps été conservées dans la crypte que nous avons eu la chance de visiter.

Cette abbaye a donc été édifiée pour accueillir des moines dont nous avons pu reconstituer la vie quotidienne en parcourant les lieux, passant du cellier où ils stockaient la nourriture au réfectoire où ils se restauraient… en silence ! Car, oui, tous les moines faisaient vœu de silence ; ils ne parlaient qu’une heure par jour (dans la salle dite du chapitre) pour discuter de religion et de la vie communautaire au sein du monastère. Ils ont aussi fait vœu de pauvreté ; on conséquence, ils n’avaient que deux tenues pour l’année, une Bible et un crucifix. Ils étaient aussi tenus à l’isolement (vœu de clôture) et n’avaient donc pas le droit de sortir du monastère.

Mais reprenons notre parcours… Nous avons vu le scriptorium, la pièce où les moines, qui savaient lire et écrire, recopiaient les textes sacrés qu’ils enluminaient. C’était la seule pièce chauffée du monastère car il ne fallait pas que l’encre gèle et que les doigts s’engourdissent ! Rappelons ici que  les moines étaient des lettrés qui se chargeaient de l’instruction des nouvelles recrues données au monastères par des familles nobles ou bourgeoises (ce sont les oblats).

Les lieux ont connu de nombreuses transformations au cours des siècles. Après un temps d’apogée, le monastère connaît le déclin et est réformé par la communauté de Saint-Maur qui entend revenir à la rigueur originelle de la Règle. Dans les années 1970, lors de restaurations et de fouilles, on a ainsi pu retrouver d’anciennes colonnes romanes richement sculptées qui avaient été recouvertes au XVIIème siècle car jugées trop ostentatoires. Par la suite, cette abbaye a été transformée en hôpital pour soldats et civils pendant la Révolution, ce qui a permis d’éviter sa destruction mais au prix de lourdes amputations, dont celle d’une partie de la nef.

L’église abbatiale justement… nous la visitons à la fin du parcours. Les moines y passaient en moyenne six heures par jour. C’était le cœur de leur activité. De style gothique pour l’essentiel, elle a subi de nombreuses transformations comme en témoignent les vestiges archéologiques découverts sous la place, près du beffroi.

Ninon A. & Pauline B-V

Patrimoine(s) en partage- Partenariat Urfé / Coton

Le vendredi 24 février dernier, les élèves de 2nde Histoire des Arts recevaient au lycée leurs camarades du lycée professionnel Pierre Coton de Néronde… Juste retour des choses après l’accueil qui leur avait été réservé en novembre dernier… Retour sur un échange autour du patrimoine et de sa valorisation.

En Histoire des Arts, les élèves doivent mener un projet collectif partenarial donnant lieu à une valorisation, qu’elle qu’en soit sa forme.

Après avoir travaillé avec Agnès Mariller et Stéphane Montmailler ces dernières années, nous avons décidé de changer d’orientation et d’embrasser le patrimoine en nous associant à des partenaires variés. D’une part, Ville d’Art et d’Histoire et les Archives Municipales et Métropolitaines de Saint-Etienne, d’autre part, le lycée Pierre Coton de Néronde ; enfin l’association Mésopotamia Héritage.

Depuis la fin novembre, nous voilà donc embarqués dans l’aventure ! Les élèves ont arpenté Saint-Etienne avec Agnès Soubeyrand, notre cicérone locale ! Ils ont (re)découvert quelques sites et bâtiments emblématiques de la ville, parmi lesquels, l’Hôtel de Villeneuve, la Demeure Chamoncel, la Grand’Eglise, la Place du Peuple ou l’Hôtel de Ville. Ils ont pu analyser la manière dont ce patrimoine est valorisé en découvrant la Maison du Patrimoine et des Lettres et ont mieux appréhendé les vicissitudes de ce patrimoine lors d’une séance aux Archives…

Deuxième scansion : la journée à Néronde le 25 novembre ! Accueillis par nos partenaires, les élèves ont passé du temps dans les ateliers, appris à tailler l’ardoise, à faire des briques à l’ancienne, etc.  Ils ont découvert un univers avec ses protocoles, ses méthodes, sa rigueur et son vocabulaire spécifique. Avec les assistants d’architecte, ils ont dessiné et appris à manier les logiciels 2D/3D… Un aperçu de la formation dispensée à Néronde, le tout dans la bonne humeur !

Pour mettre tout cela en perspective, nous avons reçu, en décembre, nos amis et complices de Mésopotamia-Héritage qui sont venus nous parler des campagnes de restauration du patrimoine irakien ; des enjeux différents, des techniques différentes, une esthétique différente… Bref, la découverte de l’altérité… et de l’universalité en même temps ! Car ce patrimoine irakien nous parle et il est un peu nôtre !

Afin de « rendre la pareille » à nos amis nérondois, nous les avons reçus le 24 février pour une journée dense ! Au programme : déambulation urbaine sur les traces du patrimoine stéphanois, déambulation ponctuée par les médiations assurées par nos élèves… L’après-midi, ateliers au lycée animés pour partie par nos élèves : « Blind test » sur le patrimoine stéphanois ; présentation des activités de la section HIDA et du projet collectif ; présentation d’un cas d’école : la restauration d’une fresque irakienne par Mésopotamia ; visite de l’exposition itinérante conçue par Mésopotamia et présentée au CDI.

Le projet ne s’arrête cependant pas là : un livret de restitution/valorisation est en cours de réalisation et une exposition devrait pouvoir voir le jour et être présentée au CDI d’ici la fin de l’année…

Affaire à suivre donc ! Suivez-nous sur le site du lycée ou sur le blog de la section…