Gadagne : un hôtel / deux musées!

Le 20 décembre dernier, les élèves de 1ère et de terminale option facultative ont passé la journée à Gadagne pour découvrir le Musée d’Histoire de Lyon et le Musée des Arts de la Marionnette, manière pour eux d’appréhender un musée qui n’est pas un musée de Beaux-Arts !

Nous laissons la parole aux élèves !

Oriane et Filiz nous parlent du MHL et Balqis et Luna du MAM ! Merci à elles et… Bonne lecture !

Lyon sous tous les angles

En ce 20 décembre 2023, la joyeuse équipe d’HIDA option s’est rendue dans le Vieux Lyon pour y découvrir l’ancien hôtel particulier de Gadagne, connu pour son architecture Renaissance du XVIème siècle.

Depuis 1920, il est classé aux monuments historiques et il est également labellisé « Musée de France ». Le Musée d’Histoire de Lyon (MHL) s’y est installé en 1921… un bail !

Rappelons que Gadagne accueille un deuxième musée portant sur l’histoire des marionnettes (MAM) ; Balqis et Luna nous en parlerons plus loin.

Cette structure bicéphale de 1100 m2 est animée par plus de 60 agents relevant de nombreux services qui vont de la médiation à la conservation en passant par l’accueil et le gardiennage.

Dans les années 2000, Gadagne a fait l’objet d’une grande campagne de rénovation/restructuration qui a permis de faire des fouilles archéologiques et de mieux saisir l’histoire du bâtiment.

Ces dernières années, une nouvelle scénographie a été mise en place pour mieux répondre aux attentes du public ; ces transformations ont été réalisées de manière progressive, la dernière phase a ainsi été achevée seulement trois semaines avant notre visite !

Gadagne, ce sont des hommes et des femmes… parmi ceux-ci, Bénédicte Auriault qui fut notre médiatrice pour la matinée. Elle a un Master 2 en muséologie. Elle est spécialisée dans les visites pour les familles, les enfants ou encore la petite enfance. En plus des visites, elle est chargée de la programmation culturelle du musée et elle a co-construit deux expositions dont l’une a été l’objet d’une médiation. Durant la visite, elle nous a beaucoup parlé de la muséographie et de la scénographie du musée ainsi que des choix qui ont été opérés.

Elle nous a rappelé que la muséographie consistait à concevoir un parcours de visite qui tienne compte des ambitions intellectuelles et culturelles des conservateurs, mais également des aspects techniques liés précisément à la conservation des collections. Le scénographe vient quant à lui proposer des solutions de « mise en scène » afin d’attirer et de convaincre le public, de lui donner du plaisir, à la fois esthétique et intellectuel.

Jusqu’à la dernière campagne de restructuration, le MHL avait un parcours chronologique allant de la fin du XIIème jusqu’au XXème siècle. Aujourd’hui, le parcours s’articule différemment puisque le choix du récit a été opéré : on raconte la ville de Lyon par grands entrées thématiques :

• Portrait de la ville de Lyon

• Les pieds dans l’eau

• Qu’est-ce que tu fabriques ?

• Engagements des pouvoirs dans la cité

Chacune de ces thématiques est accompagnée d’une œuvre phare et d’une ou deux couleurs que le visiteur peut retrouver dans chaque salle ou encore sur certaines œuvres.

Tout a été travaillé pour que le musée ne soit pas vu comme un livre un peu rébarbatif mais plus comme une expérience, comme une immersion dans une ambiance qui permette de mieux comprendre les enjeux et de s’adresser à tous les publics. Car le but est bien de questionner et d’éveiller la curiosité des visiteurs.

Portrait de la ville de Lyon

Le premier thème s’adresse plus aux touristes qui ne connaissent pas bien Lyon. Il s’agit précisément de dresser brièvement le portrait de Lyon. Aussi y retrouve-t-on les spécialités de la ville en introduction avant de plonger dans 6 sections/îlots qui, grâce à quelques objets donnent les clefs de lecture de Lyon à travers les siècles. Chaque îlot présente un personnage fictif qui témoigne du quotidien de son époque. Il porte un objet insolite qui crée une rupture et interroge le visiteur. Sur chaque îlot figure une carte de Lyon, un livre pour aller plus loin, un récit inventé et raconté par une comédienne qui correspond à l’époque évoquée (des dispositifs auditifs ont été mis en place en trois langues différentes, le français, l’anglais et l’espagnol, liée aux nationalités les plus nombreuses dans le tourisme). Enfin, deux objets du quotidien utilisés à cette époque : une clé et une paire de chaussures. Le tout sur un fond rose… rose praline, évidemment ! Une spécialité culinaire lyonnaise.

La pièce phare de cette section est une maquette interactive prenant une salle entière !! Sur cette maquette, tout un jeu de lumière a été installé et grâce à trois tablettes, on peut faire évoluer Lyon au fil du temps et ainsi observer ses différents changements.

Les pieds dans l’eau

Le deuxième thème parle de la relation, parfois ombrageuse, entre le Rhône, la Saône et Lyon. Il est plutôt à l’attention du jeune public à partir de 5 ans. C’est à leur intention que les meubles, les œuvres, les cartels, etc. ont été installés plus bas qu’à l’accoutumée. De nombreuses activités ludiques ont été proposées et les enfants ont de quoi s’asseoir, s’allonger, écouter une histoire, ou encore mettre les mains dans l’eau dans une maquette montrant les inondations en fonction de l’évolution des terrains. Cette exposition permet également de sensibiliser le public aux enjeux écologiques. La couleur dominante est, comme vous pouvez l’imaginer, bleu, d’un bleu plus beau que celui de ces cours d’eau malheureusement bien pollués !

Dès l’entrée de cette expo, on se retrouve en face de la pièce phare, une grande pirogue-vivier, ou du moins ses restes.. Cette dernière servait à la pêche, le mot “vivier” est tout simplement le réservoir dans lequel les poissons étaient déposés. Elle fut découverte en 2004 non loin du musée et sa restauration a duré 3 ans. Elle date du XVIème siècle et mesure plus de 6 mètres pour un poids de 800 kg !

Qu’est-ce que tu fabriques ?

Le troisième thème (celui co-construit par notre médiatrice) est plutôt dédié aux adolescents. Elle a décidé de reprendre la lecture chronologique de l’ancien musée et reprend les savoir-faire de Lyon entre le XVème et le XIXème siècle. Ce thème nous permet d’appréhender l’industrie qui a permis à la ville de se développer à l’époque moderne. Elle vise à éveiller tous nos sens en nous faisant sentir des épices, nous faisant toucher des tissus comme la soie, écouter des histoires ou encore regarder les œuvres. Parmi celles-ci, un métier à tisser rare, c’est l’élément phare. Il s’agit d’un métier à tisser à la Grande Tire, l’un des derniers dans le monde et datant du XVIIème siècle. Ici, ce n’est pas une mais deux couleurs qui ressortent ! Le jaune safran et le violine.

Pouvoirs et engagements dans la cité

Le quatrième thème est consacré majoritairement aux étudiants. Il s’agit du thème le plus actuel du musée. Cette section aborde l’histoire politique de Lyon, les combats et luttes qui s’y sont développées. On y retrouve par exemple des pancartes de manifestations féministes, des interviews dont la fresque d’Olivia Paroldi qui aborde divers engagements et combats sociaux . Il est caractérisé par le violet et nous remontons dans le temps en suivant ce dernier parcours. La pièce phare de cette exposition est le Sac de Lyon par les calvinistes en 1562. C’est une peinture allégorique qui représente la prise de pouvoir des protestants à Lyon en 1562. Dans la dernière salle de l’exposition nous retrouvons une multitude de portraits de Lyonnais et Lyonnaises engagé(e)s dans les luttes sociales depuis l’époque médiévale.

Pour conclure, cette journée à Lyon nous a permis de découvrir l’histoire de la ville ainsi que les coulisses d’un musée et tout le travail de scénographie. Nous avons compris que la mise en place d’une exposition représente de nombreuses heures de travail et de paperasse. En effet, pour chaque salle un tableau est établi avec les objets de collection voulus dans la salle, la place actuelle de ces objets, toutes les informations en lien avec ces œuvres.

Notre médiatrice était très intéressante au point de se laisser quelque peu entraîner par le temps…

Enfin, nous aimerions remercier le musée de Gadagne de nous avoir bien accueillis, notre médiatrice ainsi que nos chers professeurs, Mme Soulier et M. Pireyre.

Oriane et Filiz

Histoire de design… histoires d’intérieurs

Le 13 décembre dernier, les élèves de 1ère et de terminale option facultative ont passé l’après-midi à la Cité du Design pour découvrir l’exposition temporaire « Histoires d’intérieurs »

Nous laissons la parole à Nawel, Maureen et Nina

Grille d’entrée de la MAS / Cité du Design

Ce mercredi 13 décembre 2023, les élèves d’option Histoire des Arts de première et terminale se sont rendus à la Cité du Design de Saint-Étienne dont la notoriété est incontestée chez les connaisseurs et qui, le temps des travaux qui ont contraint le MAMC+ de Saint-Étienne métropole à fermer pour quelques mois, accueille des expositions temporaires, notamment, « Histoires d’intérieurs » que nous avons eu le plaisir de découvrir avec Myette, notre médiatrice quasi-attitrée !

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet et afin de nous présenter le contexte, Myette a commencé par nous expliquer brièvement l’histoire du lieu sur lequel nous nous trouvions. Elle nous a incité à considérer le grand portail d’entrée qui date du XIXème siècle et qui a vu passer des milliers de travailleurs. Car, avant d’être un lieu d’exposition, de lecture, d’étude, la Cité était un site industriel dévolu aux armes. Car, chacun le sait, Saint-Étienne a longtemps vécu de la fabrication d’armes, que ce soit avec Manufrance ou avec la Manufacture Nationale d’Armes.

Dès le XIVème siècle, Saint-Etienne voit se développer la fabrique d’armes blanches en raison de la présence du Furan et des mines de charbon. « Armeville » (comme on l’appellera sous la Révolution) était née !

C’est en 1764 qu’est officiellement créée la « Manufacture Royale », qui tend à rassembler et à moderniser les ateliers jusqu’alors dispersés. La place Chavanelle est alors l’épicentre de la manufacture avant que le Second Empire ne crée, en 1864, la Manufacture impériale sur le site de la Cité actuelle.

C’est de cette époque que date la mécanisation de la fabrication de l’arme provocant des agrandissements successifs. Cette manufacture a vu sortir de ses « H » les fameux Lebel et les non moins fameux FAMASSE qui ont équipé les soldats français pendant longtemps.

C’est en 2001 que GIAT, l’entreprise qui exploitait alors le site, abandonna les derniers bâtiments utilisés. En 2005, un nouveau bâtiment fit son apparition à la demande du maire de la ville, Michel Thiollière. Certains anciens bâtiments furent démolis pour laisser place à un centre de Design. Les projets d’aménagement ne s’arrêtent pas là, puisqu’en 2025 la cité du Design aura l’honneur d’accueillir la Grande Galerie nationale du Design, qui présentera la plus grande collection de design de France. Ce projet suppose de transformer en profondeur le site et le quartier devrait s’en trouver métamorphosé.

L’exposition que Myette nous a fait visiter, orientée sur l’évolution de nos intérieurs, est intitulée « Histoires d’intérieurs » ; elle vise à nous présenter l’évolution du design au XXème siècle, au moment de l’émergence de la société industrielle marquée par ma consommation. Cette l’exposition a été scénographiée par le Muséophone, une entreprise spécialisée dans la scénographie d’exposition. Le choix a été fait d’évoquer une maison stylisée divisée en six espaces (la cuisine, le bureau, le salon avec la salle à manger, la salle de jeux, la chambre et la salle de bain) correspondant aux différentes pièces qu’on pourrait retrouver chez soi. Selon Myette, cette ossature en bois permet de mettre en exergue « la matérialité des objets » dans nos intérieurs.

Avant d’aller plus loin, revoyons la définition du mot design… Vous séchez ?! C’est simplement l’art et la manière de concevoir des objets, des espaces en tenant compte à la fois de l’esthétique, de la fonctionnalité et de l’ergonomie pour répondre aux besoins humains.

Lors de cette visite nous avons suivi un chemin nous faisant passer dans plusieurs pièces caractéristiques d’une maison occidentale de la seconde moitié du XXème siècle, à commenceer par la cuisine. Dans les années 1950 en France, la cuisine subit une rationalisation inspirée du taylorisme, elle devient alors un espace fonctionnel et élimine donc les meubles jugés superflus. Les publicités favorisent notamment la généralisation des équipements, mettant en avant le réfrigérateur comme symbole d’une société (américanisée !) prospère. Aujourd’hui, les cuisines contemporaines rétablissent la convivialité, privilégiant le stockage et des équipements adaptés, comme par exemple le tri des déchets. La cuisine équipée Système 20 de Bulthaup Design Intégré, basée sur les analyses d’Otl Aicher, propose des éléments modulaires pour répondre aux besoins individuels.

Le moindre recours au personnel de maison qui avait marqué le XIXème siècle, conduit les femmes à devenir des « ménagères », des femmes au foyer avant que leur intégration au monde du travail ne conduise à repenser la maison… et la cuisine en particulier ! En conséquence, de nouveaux objets ont vu le jour, tels que des appareils à tout faire comme le Robot-Charlotte inventé en 1960 par l’usine Moulinex en hommage au prénom de l’une des secrétaires de Jean Mantelet. Ce robot, conçu pour faciliter les tâches, remplacer l’effort ou encore réduire le temps passé dans la cuisine, a été mis en marché pour éviter d’acheter plusieurs robots faisant une seule tâche puisque dans cet outil, nous pouvons couper, mélanger, parfois cuire les ingrédients… Bref, « Moulinex libère la femme » comme le proclamaient les publicités de l’époque !

Tour d’observation de la Cité du Design

Comme dans toute maison, nous sommes passés dans le salon ou nous avons constaté la présence d’un canapé bien étrange. Dessiné par Pierre Charpin et fabriqué par Cinova, ce meuble de plusieurs couleurs peut être très pratique si nous recevons des invités. Il peut être modulé, désassemblé en fonction du nombre de personnes ou bien au contraire, nous pouvons ajouter à notre guise, le nombre de poufs pour ainsi construire notre propre canapé.

Nous avons vraiment apprécié cette visite car elle nous a permis d’éclairer notre regard sur des objets du quotidien, habituellement perçus sans forcément reconnaître leur aspect « design ». De ce fait, nous avons été confrontés à une forme d’art qui se distingue des œuvres artistiques conventionnelles telles que les peintures, les tableaux ou les sculptures. Ce qui est de plus captivant, c’est la capacité à répondre de manière ingénieuse et esthétique à nos besoins qui ne cessent d’évoluer. Nous nous sommes donc rendus compte de l’impact du design dans notre vie quotidienne de manière discrète mais significative.

Vanité des vanités!

Le 11 avril dernier, tout la section a passé la journée à Lyon dans les salles du Musée des Beaux Arts. Au programme : « A la mort à la vie » et des parcours thématiques dans les collections permanentes!

Les élèves de 1ère et terminale inscrits en enseignement optionnel ont rédigé à plusieurs mains le billet ici présenté! Merci à eux et bonne lecture!

Mélissa commence par introduire la journée.

Le lundi 11 avril, nous avons eu l’occasion de passer une belle journée au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Au début de la journée, notre médiatrice, Marie-Ève Durand, à la demande de nos enseignants, nous a présenté l’exposition « À la mort à la vie ! Vanités d’hier et d’aujourd’hui » qui se tenait alors au musée. Cette exposition a lieu du 27 novembre 2021 au 07 mai 2022 et rassemblait des œuvres créées du XVIème au XXIème siècle.

Après cette matinée très enrichissante, nous avons formé divers groupes afin de découvrir les expositions permanentes. Au cours des visites guidées, il a été question d’aborder un thème majeur pour pouvoir y faire face progressivement. Par exemple, les élèves de première inscrits en option Histoire des Arts ont déambulé dans les salles du musée autour du thème intitulé « Arts et humanisme à la Renaissance » alors que les élèves de terminale (spécialité et option confondus) se sont interrogés, toujours avec Marie-Eve Durand, sur « le XIXème siècle en mouvements », ce qui leur a permis de naviguer entre classicisme et impressionnisme… Enfin, les 1ères spé ont réfléchi à ce qu’est un musée et à la manière de mettre en valeur les oeuvres en réalisation des maquettes. Mais nous n’allons pas manquer de revenir en détail sur ce que nous avons appris lors de cette journée.

Au cours de cette après-midi, nous avions une visite consacrée à l’Arts et à l’humanisme à la Renaissance. Une médiatrice nous a donc d’abord fait visiter les salles de l’antiquité jusqu’à la renaissance pour bien nous montrer l’évolution de l’art.

Myriam et Stella nous parlent plus avant du parcours suivi dans « A la mort, à la vie »

Du 27 novembre 2021 au 7 mai 2022 s’est tenue l’exposition temporaire « À la mort, à la vie ! Vanités d’hier et d’aujourd’hui » au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Elle réunit des œuvres réalisées du XVIe au XXIe siècle, qui rappellent que toute vie humaine a une fin, mais aussi combien celle-ci est précieuse et belle. Les nombreuses œuvres exposées étaient réparties dans 10 parties, que nous avons visitées l’une après l’autre lors de notre parcours :

Tout d’abord, « Entrez dans la danse » ! Dans cette partie, on nous présente les « danses macabres », qui sont les premières manifestations, au Moyen-Âge, de la notion de « vanité » en Europe. Les « danses macabres » et les « triomphes de la Mort » apparaissent tout d’abord sous la forme de fresques, avant d’être des gravures, puis des sculptures.

Ensuite, nous abordons « Les âges de la vie ». Cette section de l’exposition se consacre au parcours de la vie que tout être emprunte, le menant fatalement à son terme. Passant de la naissance à l’enfance puis à la jeunesse, avant d’embrasser l’âge adulte et la vieillesse ; enfin, la mort le saisit.

Dans les salles de « Fragile jeunesse », les artistes dévoilent le fait que la mort peut frapper à n’importe quel moment de la vie, dénonçant la vanité et la fugacité de la jeunesse, de la beauté et de l’amour.

A l’issue de cette section, nous entrons dans une partie intitulée « Vanités des vanités ». Au XVIIème siècle, les squelettes des « danses macabres » et des « triomphes de la mort » laissent place aux crânes qui incarnent dorénavant à eux-seuls la mort et symbolisent la vanité. Ces crânes, accompagnés d’autres symboles des vanités, rappellent le caractère éphémère de la vie.

« Vanités des arts et des savoirs » permet de montrer le caractère vain de la quête de connaissances et de gloire. En effet, dans une perspective chrétienne, il n’y a pas d’autre gloire que celle de Dieu, et il est vain de tenter de percer les secrets de la création. De plus, la brièveté de l’existence humaine rend ces prétentions dérisoires. De quoi méditer… ce qui fait l’objet de la section suivante, « Méditations ». Méditer sur « des plaisirs qui partent en fumée ». En effet, les œuvres du XVIe et XVIIe siècles qui y sont présentées rejettent les vanités, les plaisirs vains terrestres, et mettent en valeur les instruments de la méditation et de la repentance tels que le crâne, des livres, et un crucifix. On souligne la vanité des plaisir par des fumées qui s’échappent des pipes (elles-mêmes symbole du caractère éphémère de la vie), à l’image des âmes qui quittent leur corps.

Et puis, nous avons admiré… des fleurs, des bouquets de fleurs ! Cela a fait l’objet de la section intitulée « L’absente de tout bouquet ». On y apprend que la fleur est un des principaux symboles du caractère éphémère de l’existence. Ainsi, des fleurs flétries, des pétales tombés, des feuilles entamées, la menace d’insectes, de rongeurs et de reptiles, permettent d’évoquer la fragilité de la vie.

De quoi nous rappeler que « la vie [est] précieuse »… et qu’elle n’a pas besoin de choses précieuses pour s’épanouir. Les peintures mettent en effet en avant la vanité de la richesse et du luxe, par des natures mortes avec de la vaisselle en or ou en argent, des verres et de la porcelaine. Ces objets, prêts à être jetés à terre montrent le caractère transitoire de l’existence. De plus, les mets et les verres de vin entamés, les chandelles à moitié consumées rappellent le temps qui passe et la fragilité de la vie humaine.

Enfin, nous avons terminé le parcours avec « Le miroir animal », section dans laquelle les œuvres présentant des animaux morts et pendus par la patte, permettant ainsi aux artistes de rappeler que toute existence a une fin.

Lors de cette visite, nous avons également appris à reconnaître les différents symboles permettant d’identifier une vanité. Bien sûr, il y a le sablier et la montre, symboles par excellence du temps qui s’écoule et de la fin qui approche. Il y a le miroir, symbole d’illusion, d’orgueil, et de vanité ; le papillon qui incarne le caractère fugitif de l’existence, l’envol de l’âme à la mort du corps et la résurrection de celle-ci, dans une perspective chrétienne.

Mais on pourrait aussi citer les instruments de musique, le livre qui, lorsqu’il est ouvert représente la vanité du savoir, et qui, fermé, symbolise la sagesse spirituelle qui mène au salut de l’âme. Nous avons découvert que l’écorce de citron pelée en spirale évoque l’écoulement du temps et de la vie au cours de laquelle l’être se libère de son enveloppe matérielle pour atteindre l’essence spirituelle, représentée par la pulpe.

La chandelle et la fumée, les bulles de savon sont autant de symbole de l’évanescence de la vie et donc de sa vanité. Ainsi, quand la chandelle se consume elle symbolise la brièveté de la vie humaine et des joies de ce monde.

Enfin, les fleurs symbolisent le caractère éphémère de la vie et de la beauté, en particulier lorsqu’elles sont représentées fanées ou avec des pétales tombés. Difficile de ne pas pensée à Ronsard…

À présent, voici une œuvre qui nous a particulièrement plu et qui relève bien du genre des vanités :

Charles William de Hamilton, Plantes, insectes et reptiles dans un sous-bois, 1ère moitié du XVIIIème siècle. Huile sur bois, Lyon, musée des Beaux-Arts.

Réalisée dans la première moitié du XVIIIe siècle, Plantes, insectes et reptiles dans un sous-bois est une œuvre du peintre belgre Charles William de Hamilton.

À première vue, nous pouvons voir une scène dans laquelle de jolis papillons se posent sur une plante d’une belle couleur qui semble donc en bon état. Cependant, en regardant de plus près, nous pouvons observer que cette plante est en réalité abîmée à cause de ces papillons, mais aussi des autres insectes et reptiles tout autour. Nous pouvons alors deviner l’intention de l’auteur ; cette plante, symbole de la vie, en plus d’être mortelle, est menacée de plusieurs dangers qui souhaitent mettre fin à sa vie (ici les insectes et les reptiles). Ainsi, il indique le fait que tout être vivant finira par mourir, et que sa vie est sans cesse menacée par plusieurs dangers qui peuvent arriver de n’importe où. De plus, ce caractère éphémère de la vie est renforcé par la présence des papillons, qui incarnent le caractère fugitif de l’existence, mais aussi l’envol de l’âme à la mort du corps.

Romane et Valentine nous présentent à présent deux oeuvres qui ont retenu leur attention

Au cours de la visite de l’après-midi, notre médiatrice a eu à coeur de nous montrer en quoi la Renaissance et l’humanisme opérait un retour à l’Antiquité. Après avoir fait un long détour dans les salles de l’Antiquité et du Moyen-Âge dans le but de mieux appréhender les caractéristiques des pratiques artistiques de ces époques, notre médiatrice nous a conduits dans les salles d’exposition consacrées à la Renaissance. Nous y avons vu que, du XIVème au XVIème siècle, dans l’art, il y une recherche de réalisme ;et que pour ce faire les artistes travaillent sur la perspective et cherchent à rendre compte de la lumière en recourant à de nouvelles techniques. Par ailleurs, de nouveaux sujets son explorés.

Deux oeuvres nous ont particulièrement plu… Nous vous les présentons.

Paolo Caliari, dit Véronèse (1528-1588), Bethsabée au bain, vers 1575, huile sur toile, 191 x 224 cm, Musée des Beaux-Arts, Lyon.

Cette huile sur toile, réalisée vers 1575, présente un homme vêtu d’un habit de velours rouge et d’un manteau doré. Très colorés, les vêtements des personnages présentent de nombreux plis. Il surprend dans sa toilette une jeune femme au sein dénudé. Véronèse a peint l’instant où David, le roi d’Israël, que l’on devine entouré de sa cour au fond du jardin, envoie à Bethsabée un message pour lui exprimer sa passion. Ayant interrompu la jeune femme au bain, il en est tombé amoureux et, pour la posséder, il enverra son mari Urie mourir dans une bataille. Cet épisode est extrait du « livre Des Rois » de l’Ancien Testament. Comme on le voit avec ce tableau durant la Renaissance l’être humain est mis en valeur.

Lorenzo Costa (1460-1535), La Nativité, vers 1490, huile sur bois, 65 x 85 cm, Musée des Beaux-Arts, Lyon.

Ce tableau de la Renaissance présente, dans une étable sombre, Joseph à gauche et Marie à droite, tous deux auréolés, en train de se recueillir devant l’enfant Jésus, lequel est nu, allongé sur un linge blanc lui-même posé sur des branchages. Autant de symboles de sa future Passion. Ici aussi les vêtements des personnages ont beaucoup de plis. Cette fenêtre montre l’ouverture sur le monde de la Renaissance, de nouvelles idées. Elle permet de voir un paysage commençant par des arbres, puis une importante construction sur la gauche, et finit par une étendue d’eau avec des maisons sur le rivage et le début d’une falaise sur la droite.

Mélissa reprend ici la main pour conclure ce billet!

Comme beaucoup de mes camarades, je tenais à dire qu’il s’est agi d’une des plus belles visites que j’ai été en mesure de faire cette année. Nous tenons de tout notre cœur à mentionner que l’exposition temporaire sur les vanités était tout simplement superbe ! La scénographie a, selon nous, était bien pensée : le parcours de visite et la mise en valeur des œuvres nous ont convaincus, sans compter les textes auxquels nous pouvions nous référer lors de la visite qui étaient très complets et instructifs. Les propos de nos médiatrices (bien que certains d’entre nous aient pu trouver le ton parfois un peu monocorde, surtout lors de la digestion !) étaient très structurés et riches en contenus. Pour conclure, disons tout simplement que nous avons pu partager des moments de plaisir pur à contempler les tableaux, mais des moments d’étonnement aussi lorsque nous avons découvert l’œuvre d’Erik Dietman constituées d’un amas de crânes humains. C’était riche ! C’était fort ! C’était formidable !