La chaleur estivale s’installe dans les salles.

Étouffante, parfois, elle envahit le quotidien du cours. Le monde extérieur s’impose à nous et nous rappelle que dans les milieux artificialisés que sont nos classes, la nature semble bien absente.

Difficile, dans cet espace confiné, aseptisé, d’éveiller à la biodiversité.

La biodiversité !

Quel gros mot. Du moins, quel poids dans ce mot ! Si abstrait, il désigne pourtant un quotidien si présent.

Demandez au prof de SVT, cela résonne comme une évidence : « la biodiversité : les 3 niveaux ! ». Pourtant le dictionnaire se limite bien souvent à un seul niveau : « la diversité du vivant ».

Car oui, parler de la biodiversité, c’est parler de la diversité des espèces, mais c’est aussi s’intéresser à leur milieu de vie (le niveau le plus « haut »). Sans milieu, il n’y a pas de vie qui se développe.

Alors comment aborder cette notion en classe ?

Eh bien, justement, pas en classe !

Il faut aller à sa rencontre. Sortir pour l’observer sur le terrain. 

Le vivant se vit, se laisse voir, se ressent. Une bonne sortie vaut largement des dizaines d’heures de diapos ou de documents papier.

« Oui mais organiser une sortie, c’est compliqué. Il faut faire des papiers justement, un budget, des financements, … » Dit le prof un peu expérimenté.

Mais sortir, ce n’est, parfois, pas grand chose.

Pousser la porte et passer le seuil, c’est parfois bien suffisant.

Redécouvrir sa cour de récréation comme un lieu de vie, quel étonnement pour un élève ! Mais pas UN lieu de vie, DES lieux de vie ! Chacun avec ses caractéristiques propres qui peuvent être mesurées.

En constituant des groupes avec un thermomètre, un luxmètre, un hygromètre, ces lieux révèlent leurs différences. On peut alors rechercher, avec des loupes, les petits êtres vivants, les animaux mais aussi les végétaux.

Quand les groupes comparent leurs résultats, difficile de ne pas remarquer que chaque lieu possède sa diversité de vie, associée à des caractéristiques différentes. Que ce soit, le tronc de l’arbre, la partie de pelouse piétinée, le recoin goudronné à l’ombre de l’escalier, le rebord de trottoir, la vie fleurit.

Difficile pour les élèves d’identifier tous les êtres vivants ? Un simple comptage des espèces différentes rencontrées (sans chercher leur nom) permet de bien mettre en évidence que certains lieux sont plus riches que d’autres.

De là à proposer de protéger ce milieu, il n’y a qu’un pas.

Des fleurs dans votre cour ?

Pourquoi ne pas participer à l’enquête de sciences participatives Spipoll sur les insectes pollinisateurs (SPIPOLL | Vigie-Nature École (vigienature-ecole.fr)

Une mangeoire ?

Comptez les oiseaux qui se posent dans un temps donné avec l’enquête de sciences participatives Birdlab Birdlab

Une partie d’herbe proche de l’école ?

Comptez les vers de terre avec de la moutarde  : Observatoire Agricole de la Biodiversité (observatoire-agricole-biodiversite.fr)

Comptez les abeilles, les papillons, les escargots : d’autres protocoles de comptages ici : Observatoire Agricole de la Biodiversité (observatoire-agricole-biodiversite.fr)

La vie est partout, jusque dans la ville.

On peut ainsi rechercher les plantes, qui, malgré le béton et le bitume, colorent la grisaille de nos cités.

Le site Sauvages de ma Rue, avec le Muséum national d’Histoire naturelle, propose des fiches pour les identifier et des protocoles de comptage.

Donnez des craies à vos élèves et marquez sur le mur, le goudron, le bitume, le nom d’espèce de la plante pour donner à voir au passant que la vie est là, jusque dans notre quotidien.

 

Alors sortez ! Et vous verrez comment la biodiversité, jusque dans la cité, peut être divertissante !

 

Une chronique de Damien Thomas

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