Peut-on avoir peur de soi-même?

16 février 2011 0 Par Caroline Sarroul

La reproduction interdite, René Magritte, 1937

 

Peut-on avoir peur de soi-même?
– est-il possible, y a -t-il des raisons? (I/II)– est-il légitime, a-t-on le droit? (III) La peur est une émotion ressentie face à la présence ou l’anticipation d’une menace, d’un danger, qu’on veut éviter ou fuir. Est un danger ce qu’on sait être dangereux ( nuisible ce qui ne s’accorde pas avec ma nature- mauvais, étranger) ou une hypothèse que l’on fait face à ce qu’on ne connaît pas ( l’inconnu fait peur) -Ce que je suis pour moi: moi pour moi ( la manière dont je me définis par rapport à ce que je sais de moi) tel que je me connais.– ce que je suis en soi, ce qui me définit que je peux connaître comme ignorer ( inconscient, désir, partie du caractère) mais que je peux pressentir
III. NON : On ne doit pas se fuir (on se doit d’assumer ce que nous sommes en tant que sujet libre et doué de raison + pression sociale de la réalisation de soi, triomphe de l’individu) mais OUI : on doit aussi être prudent avec soi et les autres.L’angoisse comme la peur ne sont pas nécessairement négatives et paralysantes, elles permettent responsabilité et courage. III. OUI le courage présuppose la peurLa peur n’est pas nécessairement négative: La peur peut paralyser mais elle est aussi à l’origine de la prudence ( ? fanfaronnade, intrépidité,témérité qui est « courage sans esprit ») et du courage.Le courage a besoin de la réflexion même si comme le dit Jankélévitch dans Les vertus et l’amour, « non parce qu’elle le prépare mais parce qu’il la nie ». Le lâche sait aussi, mais ne veut pas, le courageux veut malgré tout et fait, commence, avec une sorte de folie clairvoyante aveugle.et l’action sérieuse, l’angoisse de la liberté et de la responsabilité. 

La peur présuppose un danger ou un être ( souvent extérieur) déterminé réel ou hypothétique, et se distingue de l’angoisse qui est angoisse devant le possible, devant soi ( l’indéterminé, le non encore existant) , devant ce dont on est capable en tant qu’être libre ayant à se définir seul donc avec des doutes. Ou elle est angoisse du néant , de la mort chez Heidegger, de la contingence de l’existence chez Sartre. 

« L’angoisse se distingue de la peur par ceci que la peur est peur des êtres du monde et que l’angoisse est angoisse devant moi. Le vertige est angoisse dans la mesure où je redoute non de tomber dans le précipice mais de m’y jeter. » Sartre. 

  • On n’en connaît suffisamment sur soi pour ne pas être un étranger pour soi ( I. NON) , mais aussi assez pour savoir qu’on ne se connaît pas totalement et que nous sommes libres, responsables, duels ( désir et raison; animal et humain, sociable/insociable) (II. OUI)
  • On a plutôt de raisons d’être angoissé ( III)
  • On est soi-même, on est soi, il y a un ego auquel on peut s’identifier. (III)
     
     
      

  

  

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