Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux?

4 mars 2012 1 Par Caroline Sarroul

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Qu’ attendons-nous pour être heureux ?  
Quoi ?= objet de nos désirs 1. Espérer d’obtenirdans le futur, demander.  IDEE DE PASSIVITE DANS L’ATTENTE # ACTIVITE, MAITRISE

–  sans rien faire (vœu pieux)

soumission aux désirs, aux événements (attendre que la chance sourie)

se contenter d’imaginer

1. État de totale, durable et intense satisfaction  = satisfaction de tousnos désirs, ce qui présuppose l’accord entre l’ordre du monde et les désirs. (bon-heur : bonne chance) « idéal de l’imagination » Kant 

principe de plaisir  # principe de réalité

Freud

« Le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais heureux. » Pascal« Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité et tel est le néant des choses humaines, qu’ hors l’Être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas. » Rousseau
Pourquoi( sous-entendu attente inutile et même néfaste) = être heureux est peut-être possible dans le présent

 

= être heureux de toute façon  impossible

2. Repousser, reporter  à demain  # profiter de l’instant présent- sans s’attendre à quelque chose  : surprise de l’ inattendu dont on n’est pas en demande ATTENDU# INATTENDU– sans rien attendre d’autre : simple ATTENTION à ce qui est ici et maintenant

ATTENTE # ATTENTION

2. Ataraxie : absence de trouble dans l’âme et le corps (quiétude, paix intérieure) : visée des épicuriens et des stoïciens 

 3. État de satisfaction de soi (même si tous nos désirs ne sont pas comblés) : joie d’exister et de faire, de désirer ; estime de soi

 

« Partout où il y a joie, il y a création : plus riche est la création, plus profonde est la joie. La mère qui regarde son enfant est joyeuse, parce qu’elle a conscience de l’avoir créé, physiquement et moralement. […] celui qui est sûr, absolument sûr, d’avoir produit une œuvre viable et durable, celui-là n’a plus que faire de l’éloge et se sent au-dessus de la gloire, parce qu’il est créateur, parce qu’il le sait, et parce que la joie qu’il éprouve est une joie divine. » BERGSON, L’Énergie spirituelle,1e Partie« Le sentiment de l’existence dépouillé de toute autre affection est par lui-même un sentiment précieux de contentement et de paix, qui suffirait seul pour rendre cette existence chère et douce à qui saurait écarter de soi toutes les impressions sensuelles et terrestres qui viennent sans cesse nous en distraire et en troubler ici-bas la douceur ». Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire, 5ème
  3. – attendre quelque chose #– attente sans objet : ouverture, détente – espoir #  espérance(attendre quelque chose de particulier # confiance assurée en l’avenir – vertu théologale avec foi et charité)   « Et surtout la pensée doit être vide, en attente, ne rien chercher, mais être prête à recevoir dans sa vérité nue l’objet qui va y pénétrer.[…]Les biens les plus précieux ne doivent pas être cherchés, mais attendus. » ?Simone Weil, Attente de Dieu( 1909/1943) 

Intro :

(1)     Sens n°1 du mot d’articulation (ou  première conception possible des choses) + réponse au sujet avec ce sens

(2)     Sens n°2 du mot d’articulation (ou deuxième conception possible) + nouvelle réponse venant NUANCER ou MONTRER une limite de la précédente

(3)     D’où la question du sujet

(4)     D’où TENSION entre 2 conceptions possibles, 2 réponses possibles : PROBLEME

(5)     Enoncé d’un éventuel PRESUPPOSE (si critique en III)

(6)     Annonce du plan sous forme de questions enchaînées de préférence (ne pas dire ce qu’on va dire).

 

(1) Attendre, c’est d’abord espérer obtenir quelque chose dans le futur. Le bonheur, au sens d’état de satisfaction totale, semble faire partie des choses que nous attendons, car la réalisation de tous nos désirs exige du temps au regard de leur nombre et de leur variété. Le bonheur  semble donc être l’horizon de toute  existence, « c’est le motif de toutes les actions de tous les hommes. Jusqu’à ceux qui vont se pendre » selon Pascal,  dans ses Pensées,(n°181). (2) Mais attendre, c’est aussi reporter à demain ce qui pourrait être fait ou saisi ici et maintenant. Et on peut en effet penser qu’en espérant  le bonheur, qui toujours tarde à venir et peut-être ne viendra jamais, on manque  le présent, ce qu’il peut nous offrir d’agréable et de satisfaisant.  D’ailleurs c’est très souvent rétrospectivement qu’on se rend compte que  l’on était heureux, c’est quand on n’a plus tel état, telle personne près de soi, tel objet qu’on se rend compte qu’ils nous apportaient un état de bien-être et même qu’on avait finalement là tout pour être heureux et en réalité plus rien à attendre. (3) Aussi peut-on se demander qu’est-ce qu’on attend pour être heureux. (4) En d’autres termes, faut-il que le bonheur soit l’objet de notre attente ou faut-il ne rien ou peu attendre pour savoir saisir ce qui nous est offert dans l’instant et être heureux ? L’attente est-elle organe ou  obstacle au bonheur, quelle attente faut-il avoir, cultiver ? (5) C’est donc ce problème que nous allons traiter en nous interrogeant sur les objets de nos attentes, sur les dangers de cette attente exigeante pour notre bonheur et sur la possibilité de trouver le bonheur dans une certaine forme d’attente.