Lecteurs assidus du petit journal des profs vous avez sans doute remarquer comme moi un léger engouement pour l’éducation en ligne sur notre quotidien préféré. Entre les coréens qui deviennent multimillionnaires grâce à leurs cours payants sur internet et les vidéos de youtube, on peut se demander quelle est et sera la place de l’école, telle que nous la connaissons actuellement, dans un avenir très proche.

internet

Car internet permet tout, il semblait normal qu’il finisse par s’attarder sur l’enseignement. Est-ce une bonne chose ? A mon point de vue oui et non.
Il faut commencer par différencier deux types de contenus : ceux payants et ceux gratuits.

Les payants tout comme les cours du soir n’ont rien inventés. Ils sont dispensés pour les personnes ayant les moyens de se les offrir, créant une inégalité d’accès à la réussite qu’ils confèrent. Ainsi Les bons profs dispensent des cours gratuitement mais vont demander une participation financière pour accéder à l’aide en ligne (sous forme de tchat ou suivi personnalisé).

Les contenus gratuits sont, à mon sens la vraie révolution. Permettant à tous (à condition d’avoir un moyen d’aller sur internet) de s’informer, d’apprendre, de revoir des contenus d’enseignement de plus en plus riches. Salman Khan a par exemple eu l’idée de mettre en ligne les cours qu’il donnait à distance à des membres de sa famille. En 2013, la Khan Academy (n’ayant parmi ses mécènes pas moins que Bill Gates) s’importait en France et promettant plusieurs centaines de vidéos ainsi qu’un outil de monitorat pour les enseignants et les parents. Youtube ne reste pas en marge puisque à l’instar de Bruce Benamran et de son e-penser, plusieurs vidéastes ont commencé à réaliser de courtes vidéos dans beaucoup de domaines différents : philosophie avec Le coup de Phil et Doxa, mathématiques avec Micmaths, histoire de Nota Bene, … Sujets certes pas toujours aux programmes de l’éducation nationale, ils ont néanmoins deux atouts majeurs :
Ils sont attrayants. En vulgarisant au sens noble du terme leurs contenus, de par leur format et leur montage, ils suscitent l’intérêt des internautes (les nombres de vues de ces vidéos sont d’ailleurs parlants)
Ils offrent du savoir ! Et à l’heure où l’on déplore de plus en plus le contenu des émissions de télévision (ou d’internet) qui se plaindrait d’avoir regarder une vidéo et d’y avoir appris quelque chose…d’intelligent !

Oui mais « et l’école dans tout ça ? » me direz vous. Et bien cette dernière ne reste pas en marge. Avec l’école numérique, l’éducation nationale prévoit 10 projets d’e-éducation visant à valoriser l’utilisation du numérique dans nos établissements. On observe d’ailleurs la présence du projet « classe 3.0 » qui s’inspire du MOOC (Massive Online Open Source) utilisé par la Khan Academy entre autres. Encore faudra t-il que ces projets voient le jour et ne soient pas en retard sur leur temps lors de leur mise en place.
De plus, je ne pense pas que les cours à distance puissent remplacer la présence d’un enseignant (gratuit) mais peut-être suis-je trop accrocher à ma sacro-sainte relation pédagogique.

Internet ne tuera donc point l’école mais à condition que cette dernière sache relever le défi qui lui est donné de participer activement à cette révolution sociétale afin que le Savoir et la réussite restent à disposition de tous.

Mathias Schmitt (enseignant 2.0)

5 réponses

  1. En effet Vigouroux, les cours sont de plus en plus informatisés dans l’enseignement supérieur. Cependant les étudiants ont, il me semble, appris à apprendre pour en arriver à ce niveau d’étude, ce qui n’est en général pas le cas en primaire et parfois en secondaire, ce qui peut « excuser » cette méthode. Encore faudrait il dans un monde d’enseignement parfait lier systématiquement cours informatisés et cours humain… Le glissement vers le secondaire semble plus préoccupant puisque les élèves de cet âge n’ont pas généralement (tous) acquis la capacité du travail autonome que demande les cours informatisés… Affaire à suivre donc.
    Mais c’est aussi à nous enseignants, d’intégrer le numérique dans nos cours afin de rester cohérents avec le monde dans lequel grandissent nos élèves.

    Bien pédagogiquement

    ps: merci Vincent pour le conseil-lecture

  2. Ce n’est malheureusement pas si sûr, surtout à partir de la seconde. En tout cas à l’Université, c’est un gros risque et les Professeurs s’y préparent sachant que cela va permettre à l’état de diminuer le nombre des recrutements de manière substantielle : tout bénéfice. On leur demande d’ailleurs de mettre leurs cours en ligne et malgré tout le niveau baisse d’année en année. Ensuite, on les incite à la mise en place d’un tutorat par Internet pour le suivi. En Médecine , les cours sont déjà en vidéo et , à partir de la seconde année, les étudiants fonctionnent par ronéo ( seuls quelques uns vont prendre les pour la promo et ils sont ensuite distribués par Internet). Alors, il faut y réfléchir…

  3. Le livre qu’il faut lire à mon sens pour savoir quoi attendre (et quoi ne pas attendre) du numérique à l’école. http://www.editions-retz.com/pedagogie/domaines-transversaux/apprendre-avec-le-numerique-9782725633206.html

    Publié en septembre 2014, il est court, très bien fait et procède d’une véritable démarche scientifique, ce qui est rare quand on parle éducation et numérique !

    Vincent, fondateur du webpedago, à votre service !

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