Pour l’EMC et pour le plaisir !

En quête de valeurs perdues.
Apprendre à vivre ensemble tout en s’épanouissant : vaste mission ! C’est la nôtre. Pour nous-mêmes, pour nos enfants et pour nos élèves ! Merveilleuse mission mais tellement complexe. Surtout quand on a le sentiment que « tout fout l’camp », comme Socrate, il y a quelques siècles : « Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. A notre époque, les enfants sont des tyrans. » Nous sommes en quête des valeurs perdues. L’École aussi. Et l’EMC est là pour servir cette quête. Philoménale aussi.
L’ EMC n’existe pas seulement dans une discipline : l’Enseignement moral et civique est bien sûr permanent, omniprésent, transversal. Si la vie de la classe est un support idéal pour réfléchir à notre morale de citoyen, aux principes de la république et de la démocratie, il existe aussi des petits livres formidables qui peuvent conduire la réflexion de façon bien sympathique.
La collection « Philoménale », créée par Frédérique Elbaz, met en scène une petite fille sensible et lumineuse, joyeuse et attachante : Philomène.

Comment vivre ensemble ?
Philomène échange avec les arbres. Dans Un si lointain Cyprès, c’est le thème de l’altérité qui est abordé. Comment faire pour vivre ensemble en étant si différents ? Le cyprès si fier et si grognon vit seul, isolé, au sommet de la grande colline et il refuse l’idée de partager son territoire avec d’autres arbres, qui en plus ne seront pas des cyprès ! Philomène parviendra bien sûr à le convaincre que la diversité est une richesse : « Peut-on imaginer une terre où tout le monde se ressemble ? ». La petite fille réussira même à comprendre le désir de solitude du Cyprès, son rejet de l’autre : formidable chute, qui à la manière de Kirikou, permet de comprendre que l’agressivité vient de la douleur. Et que l’écoute et la compréhension conduisent à la tolérance.
Parce que la diversité est une richesse, c’est un petit livre :
- Avec une déclaration des droits des arbres pour aborder notre déclaration universelle des droits de l’homme.
- Avec des illustrations à l’image du personnage plein de tendresse et de délicatesse.
- Avec des citations de grands auteurs.
- Avec deux pages de mots, support pour la discussion à visée philosophique ou pour l’écriture.
- Avec des fiches citoyennes et des fiches pédagogiques sur le site des éditions du mercredi.
… Et chaque titre de la collection est un régal : La paresse du Bouleau, Être ou ne pas Hêtre, Les chaines du Chêne, Le rire du Saule Pleureur…
Ce sont des albums très riches de jeux de mots, d’humour, de réflexion, d’émotions, de couleurs et surtout de grandes valeurs. Des lectures qui nous conduisent dans des discussions passionnantes avec les enfants, qui nous apprennent à philosopher (oui, oui, les enfants nous apprennent à philosopher, car eux savent vivre l’instant présent et nous ramener à l’essentiel !).
Dans le collège de ma petite ville, les élèves ont planté un arbre pour la journée de la laïcité : un arbre japonais qui a réussi à survivre à Hiroshima : le Ginkgo Biloba. Parce que les arbres peuvent résister aussi. Résister à la perte des valeurs, résister en s’enracinant pour mieux s’élever. Et les arbres devenus livres aussi.
Une chronique de Claire Nunn
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