Non, mais on peut lâcher prise !

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Bonjour à tous,

Sujet qui nous concerne tous, peut-on oublier que l’on est prof en dehors des murs de l’école ? Nous avons beau avoir la même formation, les mêmes programmes, et normalement les mêmes objectifs, nous n’avons pas tous la même personnalité et la capacité à faire le vide une fois la porte de la classe refermée. Comme la plupart des passionnés (et une grande majorité de nous l’est) il nous est difficile voire parfois impossible de ne pas penser école, dormir école, vivre école même en dehors de l’école. Volontairement, j’ai choisi un titre un peu extrême mais la question reste en suspens : peut-on en dehors de l’école oublier ou nier que l’on est enseignant ? Voici quelques pistes pour vous y aider.

 

Mission n° 1 : Savoir faire des soirées ou des week-ends : ZÉRO PRÉPARATION23614

J’en vois déjà bondir devant leurs écrans. Il ne s’agit pas que cela devienne une habitude bien évidemment. Mais il s’agit de temps à autre de prendre la mesure des choses (et en l’occurrence de votre fatigue). En début de carrière c’est assez difficile car faire classe et tenir sa classe sans rien avoir préparé revient à vouloir faire atterrir un avion sans roue sur une piste du Kenya.

Mais avec le temps vous comprendrez qu‘il vaut mieux arriver frais, reposé, disponible et plein d’énergie que d’arriver les yeux cloqués de fatigue parce que vous avez voulu tout faire parfaitement jusqu’à deux heures du matin selon les instructions officielles.

Par période il m’arrive donc une à deux fois de faire ce genre de STOP au cahier journal, à la fiche de préparation, à la recherche documentaire et paradoxalement de passer d’excellentes journées avec mes loulous de CE2.

Il faut parfois lâcher prise, décompresser pour ne pas s’épuiser. Et il ne faut surtout pas vous en blâmer ni culpabiliser de vous préserver ainsi.

 

Mission n° 2 : Savoir confier ses enfants et ne pas se faire « refourguer » ceux des autres.parent

Vous ne pouvez pas être en toutes circonstances un parent formidable quand vous êtes enseignants et que vous vous coltinez vos élèves (aussi adorables soient-ils) pendant six heures (comptez dix heures si comme moi vous arrivez à 7h45 et repartez vers les 17h45).

Votre patience aussi immense soit-elle ne résistera pas à un coup de fatigue ou de stress de vos propres enfants. Or ceux-ci n’ont pas à pâtir de ce que vous avez vécu en classe.

Sans compter que lorsque vos enfants ont franchi la fatidique porte du CP vous vous retrouvez à faire des devoirs et finalement vous poursuivez votre métier de prof y compris à la maison. (Je sais que ceci est proprement inconcevable pour les personnes qui dénigrent notre métier et qui pensent déjà par ailleurs qu’à 16h chaque jour notre journée est finie).

Alors que diable, de temps à autre, confiez vos enfants, faites une soirée, une journée, que dis-je, un week-end sans enfant. À leur retour vous serez bienveillants, heureux et disponibles pour eux et rien que pour eux.

Être parent c’est aussi être un adulte épanoui.

 

Mission n° 3 : Fuyez les supermarchés, magasins de jouets et clubs sportifs proches de votre école.

depositphotos_75594995-cartoon-man-running-away-with-speech-bubbleBon, admettons qu’en début de carrière vous souffriez d’un besoin de reconnaissance irrépressible. Vous adoriez que vos élèves vous alpaguent à tout bout de rayon « Monsieuuuuuuuuuuur Mathieuuuuuuuuuuu ». Vous n’aviez rien contre la petite bise et la discussion de trottoir (oups de caisse) avec la maman dudit élève.

Mais là tout de même ! On peut adorer ses élèves mais aussi adorer ne pas les croiser en dehors des murs de l’école. C’est ainsi que volontairement je me retrouve à aller faire mes courses dans un supermarché à dix kilomètres de ma ville plutôt que dans celui le plus proche de l’école et de chez moi. Je vais incognito et le plus tôt possible à la boulangerie (j’exagère mais c’est presque vrai !). Je dope mon fils pour ne pas aller trop souvent chez le médecin ^^ et je confie à ma femme la mission de l’emmener aux anniversaires de ses petits copains. (Pas folle la guêpe !)

 

Mission n° 4 : Abandonnez les soirées entre profs.

06Allons bon, vous en avez déjà soupé toute la semaine. Vous avez eu écho des délires du petit Kévin, des atermoiements de la dite Lucie et des réactions inqualifiables des parents de Brandon. Pourquoi vous en remettre une couche ? (un peu maso peut-être)

Ce que j’apprécie par-dessus tout lors de soirées entre amis c’est quand ils me parlent de tout autre chose que de l’école (même si le sujet finit toujours par revenir à coup de « C’était mieux avant ! », « C’est quoi cette réforme ? », « Tu donnes autant de devoirs toi ? »).

Admettons une à deux soirées par an mais grand maximum, juste pour vider la soupape, rire ensemble un bon coup et partager nos anecdotes.

Mais je vous vois venir au galop, guère plus. Car n’en doutez pas c’est une soirée qui s’avère au mieux longue et pénible et dans le pire des cas, délirante et insupportable pour vos conjoints.

 

Mission n° 5 : Achetez pour vous, plus pour l’école et stop à la récup’.

compulsif_250C’est malheureusement l’un de nos travers nous avons toujours tendance à penser d’abord à l’école. Que ce soit sur les étals des brocantes ou autres marchés aux puces, dans les rayons des magasins de jouets et même lorsqu’il y a les encombrants dans notre rue, on pense, on vit école.

Alors retenez-vous, il faut oublier l’école. Ne craquez plus sur ce jeu qui serait formidable pour la classe, sur ces anciennes cartes de géographie que vous avez toujours voulu avoir pour vos élèves, sur des poids pour balance Roberval que vous vouliez acquérir car il en manque toujours. N’achetez plus trois caisses de bocaux « Le parfait » car ils serviront l’an prochain pour un cadeau de fêtes des mères. Ne vous laissez plus tenter aux sirènes des tubes en carton pour faire des bâtons de pluie, ni aux branches en fagot à repeindre pour faire des arbres de Pâques. (Ça sent le vécu tout ça…)

Bref maîtrise des achats compulsifs dédiés à l’école et stop à la récup’ en toute occasion.

 

Conclusion

cclAlors je sais il ne va pas être facile pour tout le monde de mettre en application ces quelques missions. Mais en les suivant avec parcimonie vous pourrez oublier de temps à autre, l’espace de quelques heures que vous êtes enseignants.

Car aussi passionné que l’on soit, pour être un bon enseignant, il faut parfois oublier de l’être et décrocher de temps en temps afin de revenir vers nos chers élèves les batteries chargées à bloc, prêts à tout donner.

Voici une webographie intéressante pour parvenir au but :

À bon entendeur et même si on ne se refait pas…

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4 réponses

  1. Et que dire du lâcher prise des parents!
    Parent d’un enfant dyspraxique, ce handicap est très difficilement compréhensible par les profs qui dés qu’ils font un petit geste ont l.impression d’avoir fait beaucoup et qu’ils ne faut surtout pas contrarier car ils sont très susceptibles.
    En attendant, le jeune est en souffrance avec des cours particuliers à la maison pour pallier aux mauvaises notes qui tombent comme un couperet!
    Le lâcher prise, vous avez dit, connaît pas!
    A quand l’ouverture d’une école type danois, qui valorise les jeunes dans les matières où ils sont bons, on peut rêver…..

  2. Bonjour,
    Article très intéressant dans lequel je reconnais bcp de difficultés personnelles même si mon métier me passionne, j’aimerais parfois dire stop !
    Et puis, on se charge bcp de critiquer notre profession et je n’en rajouterai pas. Mais, il reste, y compris dans les établissements où j’ai pu travailler, encore trop de collègues qui viennent chercher leur salaire … Dommage alors qu’ils ont la chance de travailler dans des établissements tout à fait classiques, sans pbs majeurs . Ceux-là n’ont pas besoin de cet article !
    Merci encore.

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