l’autre attend l’abrogation de la réforme.
« De quoi auriez-vous besoin pour mettre en place votre prochain EPI ? » 980 enseignants de collège ont répondu à cette question. C’est la troisième enquête lancée par LeWebPédagogique auprès de ses abonnés et, cette fois-ci, auprès du réseau des Cahiers pédagogiques. L’immense majorité répond : « Plus de temps ! ». Beaucoup d’enseignants ajoutent attendre « que cela disparaisse » ou « que la réforme SOIT ABROGÉE !!!!! ».
Beaucoup évoquent aussi les nouveaux programmes. « Les EPI s’enchaînent et demandent de l’investissement : c’est du sport une année de réforme ! », surtout, précise un autre, quand on est « en service partagé » entre plusieurs établissements et que « les EPI se multiplient ». Se pose aussi la question des collègues, souvent négativement : « Personne n’adhère. On n’en parle même plus en salle des profs. C’est devenu le cadet de nos soucis… » D’autres voudraient bien, mais encore faudrait-il « plus de collègues réellement volontaires pour imaginer de meilleurs projets » ou pour « faire un véritable travail de préparation en commun, car ce n’est toujours pas mis en place dans l’établissement ! »
L’atmosphère s’en ressent : « Tous les enseignants se bousculent pour utiliser les salles comportant des PC (salles multimédias, salles de techno) : un vrai bazar, des crises de nerfs, beaucoup d’énergie dépensée. » Certains demandent de l’aide et ajoutent, à destination du WebPédagogique : « Votre site est très utile. Merci. Eduscol s’y colle aussi, mais c’est moins chaleureux… »
Les EPI, « c’est super » (6 %) ou « ça va, on s’en sort bien » (43 %)
Près d’un enseignant sur deux estime que les EPI, « ça va, on s’en sort bien » (43 %) voire que « c’est super » (6 %) tandis que 20 % estiment que « c’est une catastrophe », alors que 31 % n’en voient « toujours pas l’intérêt ». Ils sont près de la moitié (47 %) à estimer que les heures d’EPI « font bien partie de leur programme » et que c’est un autre « mode d’enseignement » ; un peu plus d’un tiers (35 %) considère au contraire que « ça ne s’insère pas dans [leur] démarche » et que ça prend du temps sur leur cours (17 % ne répondent pas à la question, sans doute parce qu’ils ne font pas d’EPI).
Côté organisation, le temps consacré aux EPI s’insère majoritairement dans le cadre des heures de cours (62 %), plus rarement dans le cadre d’une semaine banalisée (7 %) ou dans le cadre des heures de vie de classe (3 %). Mais un enseignant sur quatre répond « autre » sans donner de précision.
En ce qui concerne les relations avec les collègues, les réponses sont très dispersées : un sur quatre est en co-animation totale ou partielle, un sur trois se contente de « réaliser un objet commun », un sur trois « fait (sa) part d’EPI indépendamment de ses collègues ».
Des bénéfices pour les élèves
Quand on leur demande les bénéfices qu’en retirent les élèves, 22 % répondent « aucun », mais la majorité évoque des aspects positifs : travailler en équipe (26 %), sur un objet pratique (34 %), voir les disciplines sous un autre angle (37 %), s’ouvrir au monde (18 %). Ils sont quelque 30 % à ne pas utiliser d’outils numériques, parce qu’ils ne peuvent y accéder ou parce qu’ils n’en voient pas l’utilité, tandis que 55 % les utilisent pour la recherche de ressources, 25 % pour la collaboration avec leurs collègues, 43 % pour mettre les élèves en activité, 12 % pour suivre l’avancée de leur travail.
Le thème « Monde économique et professionnel » est privilégié en 3e (88 %), alors que le thème « Langues et cultures de l’Antiquité » est surtout choisi en 5e (79 %). La répartition des autres thèmes par niveau est plus variable : en 3e, « Culture et création artistiques » (53 %), en 4e, « Langues et cultures étrangères/régionales » (48 %), « Sciences, technologie et société » (45 %) et « Information, communication, citoyenneté » (48 %), en 5e, « Transition écologique et développement durable » (56 %) et « Corps, santé, bien-être, sécurité » (53 %).
L’enquête du WebPédagogique est téléchargeable ici. Elle ne prétend pas se fonder sur un échantillon représentatif, mais le nombre important des réponses donne à penser qu’elle rend assez bien compte du terrain.
Enquête réalisée en ligne, du 25 octobre au 21 novembre 2016, auprès des communautés du WebPédagogique et des Cahiers Pédagogiques.
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