Un vrai casse-tête ?

Il y a des profs doués pour punir. Qui ont toujours un devoir supplémentaire à donner à l’élève qui a été pénible pendant une heure. Qui ne sont jamais en panne d’exercices de grammaire pour décourager les insolents. Des profs qui arrivent à se souvenir à qui ils ont donné une punition, et pourquoi, et surtout, qui pensent à la ramasser.

punir

Autant vous dire tout de suite, je n’en fais pas partie. Punir me déprime. Pas parce que je suis particulièrement altruiste. Oh non. C’est juste que la logistique intrinsèque à la punition m’épuise d’avance : la concevoir, la donner, et penser à la réclamer. Bref : j’ai la flemme.

Sauf qu’en fait, punir est parfois nécessaire. Par exemple, quand j’ai expliqué 17 fois à mes élèves que je refusais qu’ils laissent ma salle dans un bazar sans nom après y être passés. Aaah ! Vous vous souvenez?? J’étais plutôt fière de mon quiz sur « Ma prof a-t-elle des pouvoirs magiques ? »  Mes élèves avaient l’air d’avoir compris la leçon : classe nickel, zéro papier par terre, chaises alignées au cordeau, guérison inespérée de ma tendinite. (Qui, soit dit en passant, n’avait rien à voir avec l’histoire : pure coïncidence !)

Et puis voilà. Insidieusement, ils se sont de nouveau laissés aller.

Grr. Cette fois-ci, il fallait donc punir.

Punissons peu, punissons bien

Donc, quitte à punir un peu, punissons bien, et efficace, pour leur faire passer l’envie de recommencer. Un mercredi après-midi où, miracle, mes cours étaient déjà prêts, mes copies corrigées, mes notes rentrées, je me suis dit qu’il était temps que je concocte une punition type pour les élèves incivils, que je dégainerais à la première chaise non rangée, ou au moindre papier non ramassé. On allait voir ce qu’on allait voir ! Pas question de leur filer des verbes à conjuguer au passé antérieur. Je voulais qu’ils réfléchissent. Qu’ils prennent vraiment conscience du problème.

Comme on n’est jamais mieux servi que par les autres, je suis allée voir ce que mes collègues avaient déjà imaginé en terme de punition. Eh bien, chers collègues, je dois dire que je n’ai pas été déçue. Quand on tape « punition pédagogique » dans Google, on trouve plein de choses, et notamment : (liste loin d’être exhaustive !)

Après avoir bien ri en lisant quelques punitions, je me suis donc modestement attelée à la tâche. Voilà le résultat :

Je suis un élève qui a fait preuve d’incivilité

Punition à faire à la maison, sur copie double.
Si le travail n’est pas soigné, vous serez convoqué en retenue pour le refaire.
Ce travail fera l’objet d’une note.
Répondre aux questions en faisant des phrases complètes.
Ne pas oublier de justifier si demandé.

Questions :
1/ Cherche dans un dictionnaire (papier ou en ligne) la définition du mot « incivilité » et recopie-la.
2/ Fais une liste de 10 exemples d’incivilités possibles pendant un cours de français.
3/ À ton avis, pour quelle(s) incivilité(s) as tu reçu cette punition à faire ? (Il est interdit de répondre « je ne sais pas. »)
4/ Explique pourquoi tu as commis cette incivilité. (Ta réponse doit faire entre 3 et 5 lignes.)
5/ Imagine que tu es le principal du Collège Grange et que tu dois rédiger le règlement intérieur. Rédige un article du règlement pour empêcher les élèves de commettre la même incivilité que toi. Ton article de règlement intérieur fera entre 3 et 5 lignes.
6/ « La Liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. », Article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Explique cette phrase avec des exemples. Ta réponse sera développée (entre 10 et 15 lignes) et utilisera des connecteurs logiques.

Les élèves qui ont été punis ont dans l’ensemble joué le jeu. L’occasion pour certains d’avoir une très bonne note… à laquelle ils ne s’attendaient sans doute pas !

Et vous ? Avez-vous d’autres punitions pédagogiques à me suggérer ?

 

Une chronique de Cécile Thivolle

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