Alors que son avenir s’est joué mercredi dernier en conseil des Ministres, le CNESCO publie ce jour son ultime rapport posant une question cruciale « L’école française aide t-elle les élèves à construire leur orientation ? ». Basé notamment sur des comparaisons internationales et une enquête, le rapport souligne le passage d’une logique à l’autre : d’être orienté, nous passons à développer la compétence à s’orienter.
Le document que nous avons pu nous procurer en avant-première (oui, nous aussi nous avons des privilèges ;-)) présente quelques éléments intéressants, notamment une enquête sur le ressenti des élèves.
Si vous vous intéressez à la réflexion sur le système d’orientation à la veille de la grande bascule vers l’affectation aux régions de la responsabilité de l’orientation, ce document est un must read. Si vous n’avez pas le temps, voici les 7 points clefs (et notre point de vue entre parenthèses) :
- Les jeunes se déclarent insuffisamment accompagnés et stressés par leur orientation. (Les 2/3 ont été stressés, la moitié pas content de l’accompagnement scolaire.)
- Les jeunes choisissent davantage leur orientation en fonction de leur goût pour un métier que pour la sécurité de l’emploi. (En même temps il était peu probable qu’ils déclarent être intéressés uniquement par l’argent.)
- Des jeunes qui renoncent à leurs aspirations (mais n’est-ce pas le propre du choix que d’être aussi un renoncement).
- Un accompagnement dans l’orientation variable selon les établissements et les filières. (Plus on s’oriente vers un lycée pro, meilleure a été perçue l’information en amont.)
- Une mise en œuvre partielle des récentes réformes pour la première année (les doublements des profs principaux en terminale plutôt bien déployés pour une première année).
- La place centrale des familles : inégalités sociales et rapport à l’institution (et oui plus de 80% des interlocuteurs de référence sont membres de la famille).
- Le coaching privé, un poids non négligeable (cela représenterait 20 % des élèves, whaooo qui l’eut cru !).
Ah oui, vous vous posez la question « Mais finalement qu’est-ce qui fonctionne ? ». Eh bien la réponse est l’expérience… Les élèves en stage d’observation, les rencontres avec des professionnels, bref la vraie vie !